La
pensée zemmourienne correspond à une vision nostalgique du passé, certes
sympathique mais totalement inopérante dans le réel, car le réel est le produit
d'une causalité, et nos valeurs républicaines sont aujourd'hui en réalité
inféodées à celle du progressisme féministe, multiculturaliste et antiraciste,
d'autant plus que ce progressisme est porté par un libéralisme qui a des
origines anglo-saxonnes plus anciennes que la Révolution française. C'est à ce
progressisme d'origine anglo-saxonne que se réfère constamment Macron, sans
aucun complexe ni nostalgie. Le réel de Zemmour est donc un réel fantasmé, fruit
d’une vision nostalgique de la société alors qu’il est le fruit d’une
causalité.
La société contemporaine ressemble effectivement à une messe noire et revêt bien des aspects sadiens, dont la musique rock ou hard rock peut se faire l'écho plus qu'elle n'en est la complice, bien qu'il soit de plus en plus difficile de cerner dans la culture contemporaine la fragile frontière entre transgression et complaisance du système. Nous verrons qu’il s’agit aujourd'hui fondamentalement d’une sous-culture du divertissement qui n’a plus rien d’universel
La politique ultra-libérale de la France depuis 1983 qui incite à l'individualisme et à la perversion à travers la compétition, est en réalité un antihumanisme assez proche d'une société sadienne, ce qu'était la société allemande sous les nazis mais en plus soft. C'est ce que certains appellent un totalitarisme soft, mais que Pasolini en visionnaire qualifiait déjà bien avant les années 80 et à partir du mouvement consumériste des années 60, de fascisme ; cependant bien plus puissant que le traditionnel, car s'insinuant dans l'intimité de chacun notamment par l'écran, la publicité et la mode, pour précisément abolir chez le peuple toute idée d'héritage filial, de tradition, de transmission... bref de spiritualité.
Il ne s'agit pas de complot ou de conspiration, ou alors à très longue échelle, puisqu'il s'agit d'un mouvement idéologique qui trouve sa source théorique chez les fondateurs du libéralisme il y a un peu plus de 300 ans, qui s'opposait déjà à toute idée de religion, de traditions, d'humanisme ou de décence commune pour maintenir le lien commun. La déliaison contemporaine que dénonce par exemple un auteur comme Houellebecq et qui revêt les camouflages du progressisme, du féminisme, de l'antiracisme et du multiculturalisme n'est pas un complot ; c'est une idéologie qui sait muter comme un virus pour ne pas disparaître, et à laquelle la notion de valeurs de la République est aujourd’hui par la force des choses globalement inféodée.
Je cite un commentateur d'un forum de discussion politique : « Notre singularité est justement cette aptitude à absorber d'autres cultures pour constituer la nôtre. Mais il s'agit bien là d'une singularité culturelle qui existe. Cette singularité est la nôtre et forge une identité. Et cette identité a un sens, une cohérence, qui n'a rien à voir avec le multiculturalisme anglo-saxon qui est une autre singularité et n'est pas la nôtre. » ; il s'agit effectivement d'une guerre qui a commencé il y a bien longtemps entre une forme de protestantisme anglo-saxon et notre modèle français d'assimilation issu d'une tradition universaliste catholique. Dans le progressisme contemporain ce sont plutôt les valeurs anglo-saxonnes qui ont triomphé, et c'est dans cette défaite qu'un auteur comme Régis Debray voit l'origine de nos malheurs, plus que dans la supposée dangerosité d’une l'idéologie islamiste dans laquelle il ne voit qu'une forme locale de résilience au sein d'un monde globalisé.
Si nos valeurs avaient triomphé à l'échelle de l'Europe, mais elles ne l'ont pas fait comme le déplore constamment Zemmour avec une forme de nostalgie qui rend finalement sa pensée impuissante dans le réel, alors nous aurions été Rome, un empire suscitant l'admiration et la volonté d'assimilation, pouvant absorber avec tolérance toutes les différences ; alors que la France constitue aujourd'hui une province éloignée et méprisée et qui pour cette raison peine à imposer ses valeurs qui n'ont plus rien d'universel. Quant à l'Europe est le fruit de la catastrophe que constitua la deuxième guerre mondiale. Au nom du « plus jamais ça » elle a essayé de se reconstruire sur une ruine fumante, uniquement autour de valeurs mercantiles et consuméristes où actuellement les hommes et les femmes se font perpétuellement la guerre, n'arrivent plus à s'entendre ; sans traditions ni transmission. Pur nihilisme où chacun cherche à tirer la couverture à soi, monades isolées, perdues, dépravées et endettées.
L'empire
américain ne produit pas une culture universaliste, c'est fondamentalement une
sous-culture, c'est un patchwork fait de bric et de broc, une machine à
produire du toc, où règne la guerre de tous contre tous et la fascination de la
réussite sociale et de l'argent. L'individualisme n'est pas un universalisme,
le libéralisme n'a rien d'universel c'est juste un Pharmakon qui
empoisonne plus qu'il ne remédie, et la pensée anglo-saxonne est incapable
d'imposer un modèle. Elle laisse chacun livré à soi-même et à sa culture
d'origine, cela ne forge pas une identité ou alors une identité protestante qui n'est pas la nôtre ; l'argent servant de juge de paix...
Le moindre village isolé de France ou d'Europe, jusqu'aux années 60/70,
contenait plus d'universalité que tout l'empire américain réuni.
Pour conclure :
Ce n'est pas faire du bien aux femmes que d'abolir la place du père, c'est bien ce que fait la société actuelle pour le plus grand dommage des enfants. Une société où les pères sont devenus des paumés infantilisés n'ayant plus aucun droit sur leurs enfants n'est pas forcément meilleure. Le matriarcat de fait actuel n'est peut-pas mieux que le patriarcat, mais on compte effectivement apparemment dessus avec le concours des forces de l'ordre et des magistrats pour nous éviter de nouvelles guerres. C'est une conséquence de la construction européenne autour du "plus jamais ça", aboutissant à ce que les Français finissent par choisir un homosexuel pour les gouverner, mais ça fait des dégâts humains aussi ; aussi bien chez les hommes que chez les femmes...
Ah les sales mecs quand ils sont hétéros ! Le mieux serait encore d'abolir le sexe mâle (le Mal). Avec encore un peu d'efforts et de progressisme à la Schiappa on finira bien par éradiquer cette part maudite de l'humanité, en leur coupant la bite à tous ! Vous avez raison Marlène, culpabilisons l'homme jusqu'à ce qu'il n'en reste rien.
Cet
impératif de sécurité inouï des sociétés occidentales est assez récent et est
dû selon moi à une mutation sociétale qui a aboli la place du père et la part
du risque ; ainsi que globalement toute idée d'universalité. Le problème est
qu'après avoir éradiqué le père, la femme sacrifiera ses enfants de sexe mâle...