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Dans «La Carte et le Territoire», le père de Jed, le personnage principal, va se faire euthanasier en Suisse par l’entreprise Dignitas… La question de l’euthanasie parcourt l’œuvre de Michel Houellebecq. |
Assez
de bavardages sur notre modèle de laïcité dont on se gargarise, assez sur les
droits de l'homme et l'émancipation de la femme et des minorités. Si la
civilisation musulmane nous est supérieure, c'est parce que précisément elle
est encore une civilisation qui repose sur la religion et le sacré, alors que
les droits de l'homme et la psychanalyse son corollaire (doctrine totalement
amorale où le bonheur des uns fait le malheur des autres) pour soigner les maux
de l'âme sont la négation de toute idée de civilisation. Les femmes musulmanes
font encore des enfants et même beaucoup d'enfants en France parce que c'est
dans leur anthropologie, une anthropologie axée sur la famille et la conquête, alors que
l'anthropologie occidentale, une anthropologie fondée sur la réussite économique et le bonheur individuel,
conduit les femmes blanches à ne plus en faire (aujourd'hui même il y a plus
d'enfants d'origine musulmane qui naissent en France que d'enfants issus de
femmes occidentales), pourquoi ?
Beaucoup
trop de philosophie, de bavardages (de pensée humaine dépourvue de sacré), nous
a tellement éloigné de la religion que nous avons le désir secret d'y revenir,
la nostalgie, tout comme nous avons celle du retour à la morale qui fixe des
limites, notamment aux riches. Comme le souligne souvent Michéa, les riches
sont totalement dépourvus de décence commune contrairement aux plus pauvres qui
ont encore quelques valeurs morales d'entraide et de solidarité (bien que même
cela soit en voie de disparition notamment au sein des classes moyennes,
elles-mêmes en voie de disparition).
Le
problème est celui de la limite. Quelle limite par exemple fixer à l'euthanasie ? Fin de
vie, maladie incurable, malaise existentiel, Covid, 50 ans, 30 ans, 10 ans ?
Dans une société dépourvue de morale qui va fixer la limite ? Une chose est sûre,
il n'y a plus aucune morale dans notre société. Ce qu'a oublié Freud c'est que
la morale est un fondement civilisationnel qui repose sur le sacrifice, ce que
ne pourra jamais être la psychanalyse qui est par nature amorale : le malheur
des uns fait le bonheur des autres. La morale a comme fondement un sacrifice,
qui permet la réconciliation de la communauté : longtemps ce sacrifice fut
celui du fort, du héros qui succombe pour sa communauté comme Hector (ou alors dans
un registre plus contemporain, on peut aussi voir les films de Clint Eastwood
ou de Mel Gibson).
Le
sacrifice est le fondement civilisationnel de toute société et il en découle
une morale, parfois les notions de bien et de mal ; sauf notre société qui n'étant plus une civilisation mais essentiellement une société victimaire, où chacun réclame des droits en
fonctions du préjudice estimé dans sa communauté, dans son sexe ou dans sa «
race » (moi, ma communauté, mon sexe, ma « race », je suis le bien, les autres
c'est le mal, et la morale c'est pour les autres !). C'est un modèle issu des
Lumières qui se voulait doux et plus humain, dépourvu de sacré, dépourvu de
sacrifice, de bouc-émissaire, dépourvu de barbarie archaïque, et qui aboutit
aujourd'hui à une explosion de la violence et de la rivalité mimétique chez des
jeunes totalement déculturés et amoraux (je veux non pas ce qu'a l'autre, mais
je désire le désir de l'autre en me l'incorporant : mécanisme de la perversion
narcissique qui nécessite la réification du rival qui devient ainsi un déchet,
une victime). En réalité, la République a sacrifié la civilisation pour les
droits de l'homme et cela crée en plus un appel d'air pour toute la misère du
monde, la culture woke et la cancel culture ; ces deux dernières notions risquent d'être la matrice du totalitarisme futur et donc des crimes du futur.
Moi-même,
j’étais un enfant innocent, je ne demandais pas à être sacrifié, mon père a
fait bien pire que de bafouer cette innocence et cette pureté ; il a vampirisé
mon âme pour s’en nourrir et évacuer mon corps comme un déchet consommé, digéré
et chié. Si la société avait été cohérente avec elle-même et le désir de mes
parents (et mes parents pensaient leurs désirs tout-puissants puisqu'ils
étaient baby-boomers et soixante-huitards, c'est-à-dire absolument totalement dépourvus de limites
!), j'aurais dû être euthanasié vers l'âge de 16 ans. Donc soit on légalise et
l'on ouvre la boîte de Pandore à tous les excès ; soit comme Houellebecq on
essaie de faire preuve de morale dans une société qui en est singulièrement
dépourvue et l'on fixe une limite drastique, une limite kantienne, un impératif
catégorique. L'euthanasie est un crime, tout comme au passage le crime de
pédophilie devrait être considéré comme imprescriptible ; c'est-à-dire que les
crimes de toute la génération des baby-boomers (qui ont aussi totalement détruit la France) vis-à-vis de leurs enfants ne
devraient jamais être prescrits.
La
conscience morale c'est la peur d'aller en enfer et rien d'autre. Cela remonte
avant le christianisme, même les Grecs avaient peur d'être punis après la vie
et beaucoup d'autres sociétés antiques, voire primitives. Aujourd'hui les
pédophiles, les incestueux, ceux qui euthanasient leur prochain clament haut et
fort : « de toute façon, qui va me punir, QUI VA ME PUNIR ? » Il y en a qui de
bonne foi pensent agir avec humanité pour l'intérêt général, comme une fin,
mais ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions ?
Tous
les coups sont permis même chez les gens qui se pensent de bonne foi emplis
d'humanité (car même pour eux le plus souvent, la fin qui peut être le bonheur
de l'humanité justifie les moyens), c'est bien pour ça qu'il n'y a plus aucune
humanité dans les rapports humains (puisqu'en réalité la fin ne devrait jamais
justifier les moyens : condition de toute humanité réelle ; pour Lévinas on est
l'otage de son interlocuteur) ; que la loi est de plus en plus un instrument
extrêmement procédurier de domination des pervers sur les névrosés (on ne peut
d'ailleurs pas faire confiance à la loi puisque c'est une construction
humaine).
C'est
pour cela que je revendique un retour au sacré qui repose forcément sur le
sacrifice, qui est la part maudite de toute société. La logique sociale est
aujourd'hui d'autant plus sacrificielle, qu'elle est dans le déni total de la
part de sacré qui devrait l'animer (les prisons sont remplies de victimes et les bourreaux sont en liberté). On peut commencer par de tous petits
sacrifices pour chacun, un petit sacrifice de son confort matériel par exemple.
Par contre il faut bien savoir que le fondement de toute société, aussi évoluée
soit-elle, repose sur le meurtre. Dans un avenir proche il pourrait bien s'agir
du meurtre des pauvres, des retraités... de tous ceux que l'on estime
improductifs pour l'ensemble de la société. Légaliser l'euthanasie c'est entrer
dans cet engrenage-là.
Le
mal absolu c'est la perversion ; et ce qui a permis la perversion généralisée de
toutes les valeurs nobles dans notre société (comme la liberté sexuelle par
exemple à laquelle je suis favorable à condition qu'elle ne soit pas pervertie
pour avoir une emprise sur autrui, comme dans la pornographie, la pédophilie ou l'inceste par exemple),
c'est l'abolition totale chez nos contemporains de la crainte du châtiment
divin, de tout sentiment de culpabilité et de toute peur de représailles dans
l'au-delà. On ne peut pas faire confiance à l'homme tout simplement, malgré toute sa bonne volonté, sa bonne foi, ses grands principes, ses bons sentiments, sa bonne conscience ; c'est triste mais c'est comme ça car c'est un
néotène, un être inachevé, très intelligent mais immensément vulnérable et qui
est dans le déni de sa vulnérabilité par rapport aux autres espèces animales : toute l'Histoire du XXème siècle en est l'illustration tragique et flagrante. Aucun siècle dans toute l'histoire de l'humanité ne s'est rendu coupable d'autant d'horreurs que le XXème siècle que l'on a prétendu émancipé ! Il faut espérer un retour du sacré et du religieux, et moins de
bavardages philosophiques sur l'émancipation humaine qui ont débouché quand
même sur deux guerres mondiales et des génocides majeurs, j'en passe et des meilleurs.
L'homme
ne peut pas être libre et émancipé, il ne le peut pas c'est tout, c'est comme
ça ! C'est la grande erreur des Lumière par rapport à l'Humanisme de la
Renaissance qui n'était pas dans la négation du sacré et du religieux ; il est
trop fragile pour cela, il doit être maintenu sous tutelle tout au long de sa
vie, et cette tutelle doit être sacrée, religieuse et sacrificielle. La
perversion généralisée de nos sociétés contemporaines que l'on peut aussi
qualifier de sadiennes, est très bien illustrée notamment dans le dernier livre
de Dany-Robert Dufour.
L’homme
s'est rendu comme maître et possesseur de la nature grâce à la technique ; et l'on peut faire la critique heideggérienne du cartésianisme. Tout de suite les premiers
philosophes grecs présocratiques ont vu que l'homme compensait sa fragilité abyssale
de néotène, par une habilité technique hors norme comparée à celle des autres
espèces animales. Cela ne veut pas dire qu’il ne doive pas être maintenu sous
tutelle grâce au sacré, au religieux et au sacrificiel : la vision
cartésienne en est encore une de mégalomaniaque qui débouchera logiquement,
comme une relation de cause à effet, à la philosophie des Lumières ; puis au
XXème siècle et à toutes ses atrocités. Vous pensez réellement que le XXIème
siècle sera moins tragique ? C'est que vous êtes bien naïf ! Vous n'avez pas
idée du pouvoir de nuisance de l'espèce humaine et de son imagination à faire
le mal lorsqu'elle n'est pas bridée par l'idée de dieu et du châtiment divin :
il suffit de lire Sade qui en livre une version finalement édulcorée, gentillette,
artistique et littéraire ; certes sexuelle et excitante mais presque mièvre en comparaison
de la réalité actuelle.
Qu’est-ce
que la réalité actuelle ? Ce qui domine aujourd’hui à l’échelle mondiale c’est
l’idéologie libérale d’origine anglo-saxonne (qui remonte à Mandeville et
réactualisée en néo- par Hayek), délétère et quasi génocidaire ; ce que
Houellebecq appelle l'extension du domaine de la lutte jusque dans la
vie privée, sexuelle, y compris des couples mariés avec des enfants (je viens
d'en faire la très amère expérience !). Pourquoi les Anglo-Saxons puritains
sont-ils un peuple particulièrement génocidaire ? Les musulmans d'origine arabe
ou turque, tout comme les Noirs et les Latinos, ne parlons pas des Chinois, ne
sont pas tout à fait des humains pour les Occidentaux, et particulièrement pour
les Anglo-Saxons puritains, ce sont des bêtes, des cafards, qu’il faut
exterminer (cela est assez visible encore aujourd’hui à travers le cinéma
hollywoodien) ; c'est bien pour cela qu'Hitler n'a jamais voulu de mal aux
Anglais et a toujours cherché à négocier avec eux jusqu'au dernier moment (une
des causes majeures de sa défaite ! Alors qu'il aurait pu anéantir leur armée à
Dunkerque et les envahir sans problème), puisqu'il considérait qu'ils étaient
de la même race d'origine germanique que les Allemands : mais avec Churchill
qui n'était pas prévu au programme et qui est arrivé sur le devant de la scène
par un heureux concours de circonstances (mais très malheureux et imprévu pour Hitler), il est tombé sur un os !
Les
descendants anglo-saxons puritains ou allemands des antiques tribus germaniques
et vikings ont l'obsession de la pureté raciale et de l'impératif catégorique
que constitue le devoir radical de non mélange de leur sang pur ; ce sont les
plus grands génocideurs de l'Histoire de l'humanité (on pense notamment au
génocide des Amérindiens et des Aborigènes d'Australie, parmi tant d'autres !)
: c'est vrai que leurs femmes aux pommettes saillantes, leurs jolis petits culs
et leurs poitrines souvent avantageuses, sont particulièrement séduisantes et
qu'elles servent de canon de beauté à l'humanité entière (mes petites bretonnes
leur ressemblent un peu ! Le sang celte, particulièrement irlandais, écossais ou
gallois, étant le seul avec lequel les Anglo-Saxons ne répugnent pas à
complètement se mélanger). Ce serait dommage de croiser leurs si idéales femmes
avec des Arabes ou avec des Noirs (le fantasme d'un Noir bien membré comme
amant, oui ; mais quand même pas jusqu'à se reproduire, ou alors
exceptionnellement !) ; voire des Chinois (éventuellement pour leur QI). Même les Juifs se mélangent plus
comme l'a montré Shlomo Sand.
Cependant
aujourd’hui, les petits Chinois pourraient bien botter les fesses des
Anglo-Saxons puritains et arrogants.
La
conception raciale des Anglo-Saxons puritains en est une de sacrificielle, mais
pour toutes les autres « races » : il n'y a qu'à voir n'importe quel film de
série B hollywoodien des années 80 jusqu’au début des années 2010, pour
comprendre une telle conception manichéenne du rapport entre les « races » chez
l'Anglo-Saxon moyen. Certes les minorités ethniques font désormais de la
résistance mais en pratiquant la même forme de racialisme aux aspects si
dangereux que le racisme blanc qu'ils prétendent combattre (une forme de
rivalité mimétique en miroir par imitation des armes de l'oppresseur blanc)...
Ce qu'on appelle la woke et la cancel cultures qui nous viennent
d'outre-Atlantique et qui font la totale confusion sur le territoire français
entre le communautarisme anglo-saxon vecteur de racisme et d'exclusion et les
principes de laïcité à la française, vecteurs d'intégration (que désormais la
plupart des musulmans refusent en France). Racialisme donc, des minorités
opprimées, si peu conformes aux principes de la laïcité à la française (qui
reposent sur l’intégration culturelle et non communautaire), mais alors même
qu’eux-mêmes (ces principes abstraits) ne peuvent selon moi servir de fondement
civilisationnel, car reposant sur l’idée trop générale, abstraite et surtout
utopique dans le sens péjoratif du terme, des droits de l’homme. Tandis que le
néotène appelé homme, animal inachevé gardant des caractères larvaires tout au
long de sa vie, est beaucoup trop fragile pour assumer de tels principes
d’autonomie morale d'origine essentiellement kantienne (ce puceau peine à jouir
et obsessionnel), certes généreux du point de vue du narcissisme et de l'estime
de soi, mais mégalomaniaques et inhumains (comme l'impératif catégorique
kantien !) ; et réclame de toutes ses forces même s’il n’en a pas encore
pleinement conscience, face à la barbarie du XXème siècle, le retour du tabou
de l’interdit que constitue le sacré de la religion pour être en accord avec sa
nature profonde d'être pacifique et bon par nature comme le pensait Rousseau : même si ce dernier ne faisait pas une telle interprétation de l'origine de sa «
bonté » (qui est en réalité une construction purement religieuse et pas du tout
laïque).
La
laïcité et l'École rendent les gens pervers et méchants, même et surtout en France le pays de Sade qui
voyait la Révolution comme une aubaine contre la religion catholique, et l'occasion de
pouvoir faire le mal en toute impunité et de façon légale avec le concours des magistrats et de la police (« Français encore un effort si vous voulez être républicains ! ») ; car leurs principes sont bien trop exigeants et très peu conformes
à la nature humaine, à l'âme humaine, qui est selon moi spirituelle et légère, avant toute autre chose
comme la chute dans la matière que constitue la perversion narcissique (une conséquence des Lumières) désormais (la laïcité étant la sécularisation des
idées religieuses sans aucune intercession l'homme se prend désormais pour
dieu, pour le grand juge de son semblable, le résultat effroyable étant la perversion narcissique généralisée) : ces deux notions négatives conjuguées et si pesantes sont le nouveau mal sociétal du XXIème siècle naissant, essentiellement dans le monde du travail qui est
devenu un vaste système concentrationnaire (pouvant aboutir à un génocide d'un type nouveau : celui des improductifs, des malades de burn out ; les nazis ne disaient-ils pas que « le travail rend libre » pour mieux exterminer les « parasites » ?), ce mal sociétal étant finalement une conséquence des Lumières,
tout comme le furent le nazisme et le communisme.