lundi 26 juillet 2021

Macron est-il cynique ?

 

LE MAUVAIS ESPRIT c'est ce que Macron appelle être cynique comme comparer ceux qui refusent de se faire vacciner aux porteurs de l'étoile jaune, cynisme qu'il appelle à combattre en chacun de nous avec un petit esprit BIG BROTHER ; comme s'il était encore plus dangereux pour lui que l'adversité politique au parlement, ou la rue. Ce sont ce qu'il appelle les cyniques qui en France sont condamnés à la mort sociale, c'est-à-dire ceux qui remettent en cause sa politique et/ou refusent le vaccin. Pourtant à l'origine le cynisme (étymologiquement : le chien) est une École de pensée grecque ayant sa noblesse, représentée par Diogène. Donc surtout continuons à être cyniques en chacun de nous pour combattre ce monstre de narcissisme, que sa propre perversion rend incapable de toute forme d'empathie vis-à-vis de son propre peuple, qu'effectivement il n'hésite pas à amputer, énucléer, gazer et emprisonner ; avec la complicité d'une majorité de ceux qui votent (c'est-à-dire en réalité très peu de gens mais très déterminés ; pour l'anecdote surtout des baby-boomers).

Je crois bien que je suis ce que Macron appelle un cynique. D'ailleurs on ne comprend pas trop ce que ce terme qu'il emploie à tout bout de champ pour désigner ses ennemis, signifie dans son esprit. C'est sans doute une façon de flatter la grande majorité des gens indécis afin qu'ils continuent à lui faire confiance. Or Macron n'est pas du tout un homme vertueux mais tente juste de se faire passer pour tel, et il en appelle au bon sens, à la vertu et l'honnêteté des simples gens pour qu'ils luttent en chacun d'eux contre le "cynique qui sommeille". Pourtant c'est lui qui les trompe, car selon moi, pour lui-même, il s'en tient au programme faisant de la quête de l'argent le souverain bien, tel que défini par Mandeville dès 1714 : le vice privé fait la vertu publique. Les trompeurs, les voleurs enrichissent la société.

En appeler à la conscience du "cynique qui sommeille en chacun de nous" pour le combattre, est une attitude pour le moins paradoxale de sa part, que l'on peut qualifier de cynique, c'est ce que je voulais démontrer, merci. Ce qui est le plus grave dans tout ça, c'est la modification du comportement des gens qui réagissent aux droits qu'on leur ôte par la peur et comme si c'était tout à fait normal et incontestable. La servitude volontaire engendre une forme de haine les uns pour les autres et de cynisme dans les rapports humains.

Ce gouvernement : on dirait tous des petits garçons (ou des petites filles) sous l'emprise de leurs parents baby-boomers, avec Macron ayant sauté le pas de la relation incestueuse avec cette génération qui a massivement voté pour lui, incarnée par Brigitte. Je pense à Schiappa avec son ton d'écolière appliquée, à Macron avec sa voix doucereuse...

Ce ne sont pas tant les membres de ce gouvernement fantoche qui me désolent, ce sont les élus de la République, membres LREM du Parlement, qui votent sans cervelle, au service du monarque, sans jamais penser à représenter ceux qui les ont pourtant élus. De toute façon la représentation est biaisée par le mode de scrutin. Et la participation citoyenne serait préférable à la représentation. Nous ne vivons pas en démocratie car "nos" représentants sont au service de la finance.

Je ne répondrai pas par un trait d'ironie sarcastique à votre provocation d’obliger à se faire vacciner monsieur Macron et son lien avec Big Pharma, ce serait me mettre à votre niveau qui est le caniveau. 

Et si, il y a en art comme en philosophie des époques privilégiés et des endroits privilégiés que vous le vouliez ou non chers amis : on peut évaluer sur le plan esthétique la valeur de la ville de Venise et la comparer à celle d'une zone périurbaine indifférenciée dans tous les endroits du monde. On ne peut pas dire tout se vaut, rien ne vaut. 

Je ne crois pas que l'arraisonnement de la nature qui est un mode de provocation plutôt que de dévoilement, soit propice à la création artistique, c'est tout ; c'est ce que j'avais voulu dire. Oui nous vivons sur le mode du déclin dans l'art et la philosophie en Occident, on peut même y envisager une fin très prochaine de la littérature.

La culture classique risque bien de devenir comme le grec : une langue morte réservée à une élite.

Pourtant vous avez conscience chers amis que nous vivons sur le mode du déclin dans notre rapport aux paysages, à la faune et à la flore, et au climat. Les dérèglements, les extinctions, sont des phénomènes qui sont dus à une seule cause : l'idéologie de la raison aboutissant à l'arraisonnement de la nature étant un rapport au monde sur le mode de la provocation rendu possible par l'essence même de la technique moderne. Je suis dans le domaine de la création comme vous en matière de climat, un oiseau de mauvais augure : il sera de plus en plus difficile aux générations futures de produire des œuvres intemporelles.

Rien n'est plus fédérateur que le rock pour jeter l'anathème sur les "pestiférés". Je pense aux Stones qui ont fédéré autour du meurtre rituel d'un de leurs membres. Ce genre de musique est jouissive, j'adore ; mais j'ai conscience au fond de moi qu'elle a plus de rapport avec le satanisme, la complaisance pour le mal voire son apologie, qu'avec la sérénité dégagée par la musique classique et d'autres courants musicaux contemporains moins malsains. Or j'espère que vous savez que c'est le « diable » qui est à l'origine du capitalisme, l'homme diable, the man devil (Mandeville) ; la part du diable en Mandeville.

Le progrès technique c'est comme un gros paquet qu'on prend, il faut en évaluer les avantages et les inconvénients dans son ensemble : est-ce dans son ensemble plutôt bon pour l'homme ou nuisible ? Ensuite comparer ce paradigme techniciste à d'autres époques et se prononcer sur sa valeur en établissant des évaluations.

Sur les réseaux sociaux la majorité des gens s'accordent à dire que notre époque est géniale comparée aux autres ; moi je vois surtout dans cette réaction destinée à se rassurer une grande peur et une grande angoisse, paradoxalement en couvrant ce que l'on craint d'éloges et aussi le résultat d'une forme de propagande qui a marché. Donc notre époque est bien régie par l'angoisse, alors que l'on accusait les religions de propager la culpabilité et la peur ; où est le progrès ? Mais je ne crois pas qu'à moins de renoncer radicalement aux progrès techniques, on puisse en garder les avantages (que je ne nie pas) sans les inconvénients.

Je pense que le décollage du progrès technique qui s'est fait comme une rupture avec la tradition, a été rendu possible par l'idéologie du capitalisme dont les racines se trouvent dans un petit texte occulté de 1714. Autrement dit sans l'introduction du vice posé par Mandeville (appelé l'homme diable à son époque, the man devil) comme le moteur principal de l'enrichissement de la ruche (La fable des abeilles), le progrès technique tel que nous le connaissons aujourd'hui n'aurait jamais été possible. Je reste persuadé qu'il est aujourd'hui beaucoup trop tard pour établir des séparations, entre ce qui est bien et ce qui est mal, entre ce qui est bon pour l'homme et ce qui lui est nuisible, entre l'amour et la haine, dans le progrès technique constituant un projet global au sein duquel la science peut progresser plus vite qu'elle ne l'a jamais fait dans les siècles passés, d'autant plus que la technique a sa propre autonomie désormais. Au sein de ce projet global et techniciste, la morale est rendue complètement caduque et la philosophie et les arts périclitent.

Macron est cynique comme Alexandre qui a coupé le nœud gordien avec son épée sans chercher à le dénouer délicatement, il est trop impulsif et ignorant pour cela.


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