Quand les
sécessionnistes catalans réclament leur indépendance, Manuel Valls crie au
scandale et dénonce une atteinte à l'État de droit. Quand Poutine essaie de
conserver l'Ukraine, historiquement sous influence russe depuis au moins 800
ans, sous orbite russe, le même Manuel Valls crie au scandale et dénonce une
atteinte à l'État de droit. Deux poids deux mesures ? Écraser pénalement,
écrouer, ou les contraindre à l'exil les indépendantistes catalans, bafouer la
souveraineté du peuple catalan qui s'était pourtant exprimé par référendum en
faveur du oui à l'indépendance à une très large majorité, ça c'est conforme à
l'État de droit ; mais essayer de rétablir une toute petite partie
sécessionniste pro-russe d'une région russe à l'origine, comme on peut dire que
la Bretagne est une région française pratiquement à l'origine - disons 500 ans
officiellement, même si certains ont encore du mal à l'admettre -, dans son
giron, même pas la région entière loin de là - ce qui serait au fond presque
légitime, qui lui appartenait pourtant entièrement je le répète depuis des
siècles, ça ce n'est pas conforme à l'État de droit.
Oui deux
poids deux mesures, c'est tout à fait conforme à l'idéologie manichéenne
occidentale. Et moi je dis que nos dirigeants français sont des traîtres à la
nation depuis 40 ans, car inféodés à l'impérialisme américain, est-ce que cela
pourrait me valoir d'aller en prison ?
Les
Américains ne rêvent que d'une Europe morcelée de micro-régions souveraines, «
démocratiques », mais sans aucun pouvoir politique susceptibles de leur faire
concurrence, pour les réduire en sous-traitants esclaves de leur
capitalisme/sous-culture impérialiste et oligarchique, même dépecer la France
ne leur créerait pas d'états d'âme mais longtemps après avoir dépecé la Russie.
Il est d'ailleurs étonnant que les États-Unis ne soient pas intervenus militairement
pour aider les Catalans à obtenir le droit de disposer d'eux-mêmes en 2017,
c'est conforme à l'idéologie libérale pourvu qu'une superpuissance impérialiste
tire les ficelles et puisse tirer profit de cette idéologie qui divise ; sans
doute dans un second temps, quand l'Europe orientale aura été entièrement
dépecée, atomisée, en microsatellites de l'empire américain. Il ne faut pas
trop se faire d’illusions, les Américains ne sont pas trop sensibles aux
valeurs aristocratiques et artistiques que véhicule notre vieille civilisation
européenne pour nous sauver de leur volonté de puissance, ils ne sont sensibles
qu’à la valeur de l’argent, et cette émotion est hélas contagieuse, y compris
dans la vieille Europe, là-bas tout près de la Russie, pour y installer des
rampes de missiles dirigées contre la Russie par le biais de l'OTAN. L'OTAN
c'est les États-Unis et son argent, et rien d'autre.
Dans les
pays de l'Est et surtout en Russie il y a les fameux « oligarques » (ah bon en
Occident il n'y a pas d'oligarques ?), qui de notoriété publique dans les
éléments de langage occidentaux, manipulent les populations, font la pluie et
le beau temps. Rien de tel en Occident bien sûr, l'Occident est parfaitement
transparent de notoriété publique, dans le langage en société penser le
contraire ou seulement dévier du droit chemin simplement en termes de pensée - Big
Brother, et même pas d'actes, c'est déjà faire preuve de conspirationnisme.
Le doute, le scepticisme tendent à devenir des formes de complotisme. Le
"crime" de pensée, la pensée déviante, ne se paient pas encore
pénalement mais favorisent le mensonge et la fausseté en société, le camouflage
de ses idées et de ses sentiments, en aboutissant comme prix de sa sincérité
pour ceux refusant de se cacher, le plus souvent à un bannissement de toute vie
sociale, en réalité remplie d'hypocrites n'osant pas avouer le fond de leurs
pensées. Dans ce contexte de mensonge généralisé, où même le langage est
travesti en « élément de langage », les gens sincères sont les coupables et
taxés de paranoïa, déjà il y a plus de 250 ans Rousseau en avait fait amèrement
les frais.
Le camp du
bien réclame une adhésion sans faille et cerise sur le gâteau de l'enthousiasme
pour ses « valeurs », au moins en apparence. L'oligarchie et le néolibéralisme,
la quête du profit même au prix de l'exploitation de l'homme par l'homme et de
la destruction de l'environnement, c'est en réalité cela l'« État de droit »
dont parle Manuel Valls, et ils font de gros dégâts depuis au moins 40 ans dans
tout l'Occident, depuis que le capitalisme n'en est plus un de séduction mais
de concurrence et de compétitivité acharnées entre les atomes au sein de cette
société atomisée, que l'on appelle individus autonomes selon la doxa du
libéralisme, sans valeurs communes et communautaires, sans communauté politique.
Société atomisée que constitue l'Occident en décrépitude mais arrivant quand
même à représenter, mais pour combien de temps encore, aux yeux reste du monde
une image de Disneyland attractif.
De là à
dire de Poutine qu'il est sincère parce qu'il est taxé de paranoïa par tous les
médias occidentaux, il y a un pas que je ne franchirais pas - car il s'agit
d'un homme politique et tous les hommes politiques ont la psychologie du Prince
de Machiavel qu'ils soient du camp du « bien » ou du camp du « mal ».