mercredi 9 février 2022

L'oubli de l'Être c'est croire que la science prime sur la philosophie


 

Nietzsche disait aussi qu'il n'y a pas de faits mais que des interprétations... Le politique a vocation à primer sur l'histoire car sa tâche est d'interpréter les faits historiques et non de s'agenouiller devant eux comme le font les historiens professionnels. Les faits historiques ne sont pas des vérités scientifiques, les historiens qui le pensent réellement ou feignent de le penser par ruse - pour asseoir leur pouvoir, commettent une erreur d'interprétation. Quant au politique lui-même, il n'est à proprement parler qu'une branche de la philosophie, il lui est subordonné. On peut prendre un autre exemple : la médecine elle-même n'est qu'une branche de la psychiatrie, qui n'est qu'une branche de la philosophie. En gros la philosophie a toujours été l'arbre et les racines, tout le reste ne sont que des branches. En faisant comme on le fait aujourd'hui de la science et des techniques, l'arbre et les racines, et de tout le reste les branches, en occultant la philosophie, on commet une très grave erreur d'interprétation - qu'a notamment commise Freud concernant sa discipline empreinte de scientisme, comme un argument en sa faveur alors qu'elle la dessert (on pourrait dire la même chose de l'Histoire lorsqu'elle fait mine de vouloir s'imposer avec pour caution la vérité scientifique) -, et qu'Heidegger a raison d'assimiler à l'oubli de l'Être, voire même à l'oubli de l'oubli et à la subjectivité arraisonnante.

La science fait effectivement l'impasse sur la morale, et « science sans conscience n'est que ruine de l'âme » Rabelais. En dernière instance c'est bien une conception morale et non scientifique, ayant trait à une certaine idée de la France variable suivant les citoyens, qui fait juger chacun en son for intérieur si Zemmour a tort ou raison d'affirmer que Pétain a sauvé une majorité de Juifs français ou les a au contraire fait rafler et sacrifiés, avec zèle sans même attendre l'ordre de l'État allemand ; il en a été de même pour l'affaire Dreyfus qui a divisé la France en deux clans moralement incompatibles avec deux conceptions de la France s'affrontant. Cette conception morale ayant trait à une certaine idée de la France qui est une interprétation, dépasse de très loin la simple "vérité" des faits, car elle repose sur des convictions viscérales, philosophiques et religieuses. C'est aussi au nom de la soi-disant "vérité" des faits, de la science objective finalement, en toile de fond d'un pragmatisme libéral et financier ne s'encombrant pas de morale, qu'aujourd'hui la majorité des politiciens français bradent l'avenir de la France et de son peuple - notamment son industrie à la différence de l'Allemagne, et sabotent sa vocation et son destin, c'est-à-dire le rôle qu'elle devrait avoir à jouer et a toujours joué par le passé depuis au moins 1000 ans, dans les relations internationales - à cet égard de Gaulle fut peut-être le dernier feu de paille masquant un déclin irrémédiable.

Cet abaissement de la France au nom de conceptions globalement libérales majoritairement d'origine anglo-saxonnes hélas, individualistes et égoïstes, voire fondées sur le vice pour voir émerger une très hypothétique vertu publique (Mandeville), Zemmour l'appelle aussi, et a raison de l'appeler ainsi, haine de soi, car ces conceptions ne correspondent pas à son caractère propre, à son Histoire. La haine de soi c'est le narcissisme exacerbé, c'est faire passer l'amour propre avant l'amour de soi - Rousseau. Dans une famille par exemple c'est faire passer sa petite personne avant celle de ses enfants. Tous ceux qui aujourd'hui au sein même des élites françaises à l'instar de Macron exaltent le cosmopolitisme financier, en réalité dégradent et abaissent l'image de la France dans le monde au nom du pragmatisme financier et affaiblissent son peuple, son industrie, son agriculture. Macron est davantage que l'adversaire de la France et de son peuple, c'est l'ennemi de l'intérieur, un TRAÎTRE !!! Typologiquement comme le dirait Nietzsche bien davantage un Anglais qu'un Français au niveau du caractère, de l'état d'esprit, du physique même. À travers Macron, son amour propre et son narcissisme exacerbé, nous assistons surtout à sa haine de la France et de son peuple.

Voilà ce qui me fait dire que Zemmour ne peut pas être un ultralibéral comme ne cessent de le clamer certains de ses adversaires pour le discréditer, et qui me paraît constituer une erreur grossière, voire grotesque, d'interprétation. Il faut aussi bien voir que tous ceux très nombreux (comme aujourd'hui encore) qui n'ont cessé d'abaisser la France, d'attaquer son intégrité et son honneur dans l'entre-deux-guerres - une sale habitude qui remonte aux ennemis très nombreux de Napoléon expliquant les origines du déclin français sur la scène internationale et la baisse de la natalité dès le début du XIXème siècle, ainsi que sa décadence avant tous les autres pays d'Europe -, ont favorisé la débâcle de 1940, donc OFFERT LA POSSIBILITÉ POUR L'ALLEMAGNE DE METTRE EN PLACE LA SOLUTION FINALE ; ce qui constitue une catastrophe dont l'Europe n'a pas fini de payer le prix en termes de réparations, de culpabilité, d'autoflagellation, et de baisse de la natalité par absence de sens, perte du désir de vivre dans un monde qui a pu enfanter une telle horreur. 

Il s'agit moins d'un déclin européen que d'une véritable décadence européenne au sein du reste du monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale - dont Houellebecq s'est d'ailleurs fait le chantre, tout comme la France était la première à être entrée en décadence au sein de l'Europe dès la défaite de Napoléon. C'est pour cette raison qu'à la différence de Zemmour je n'admire pas Napoléon, car je pense que même s'il incarnait la France bien mieux que tout autre avant lui et après lui, il a précipité son déclin sur la scène internationale et celui de son peuple, pas seulement par sa défaite mais aussi par les horreurs engendrées par la guerre.



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