vendredi 20 novembre 2015

La république ; un vœu pieux ?

On nous a demandé en France de tout renier, par notre éducation ; les frontières, l'appartenance ethnique, la religion, le terroir... On en a développé un esprit de dérision énorme, mais bien fragile face au péril islamiste. De l'autre côté, il y a un retour du bâton, les identitaires d'extrême-droite trouve le terreau dans des bouleversements économique, sociaux et sociétaux, qui sont trop déstabilisants. Tout comme on peut et on nous invite à comprendre sociologiquement, le terreau identitaire islamiste, dans la détresse des banlieues, qui plonge certains de nos jeunes compatriotes musulmans ou même d'origine chrétienne ou autre, dans le jihad islamiste. On nous demande de vivre, de faire la fête, d'être libre, cosmopolite ; et pourtant malgré tout ça on se fait canarder. Alors que faire ? Avoir comme seul bouc-émissaire, car toute société a besoin de bouc-émissaire, les seuls identitaires d'extrême-droite, qui eux n'ont aucune excuse sociologique, et se situent dans la mouvance fasciste française, à l'origine du nazisme ? Comment expliquer l'origine de cette monstruosité : une violence qui va crescendo depuis que je suis au monde ; ça avait commencé piano, piano, il y avait bien sûr quelques dérèglements, mais il me semble que là ça commence à atteindre des extrêmes dans la crise. La crise, devenue la super crise puis l'hyper crise, dans tous les domaines : économiques, sociaux, religieux, sociétaux, de l'éducation. Bien sûr on peut faire appel à la bonne volonté des gens, mais est-ce que cela ne risque pas de rester un vœu pieux ? La bonne volonté, c'est accepter de ne pas chercher de bouc émissaire, et l'héritage des faits que nous ont inculqué l'histoire : la mouvance identitaire française est d'origine fasciste, même si elle prétend nous protéger des excès des fanatiques musulmans. Entre fascisme et islamisme, il faut être sacrément équilibré pour tenir sur cette ligne de crête, et continuer à faire la fête, être libre et cosmopolite.
Houellebecq sent bien l'air du temps, il a un talent certain pour le restituer et même pour anticiper l'avenir, mais il n'a aucune solution politique pour résoudre les problèmes qui se posent à nous aujourd'hui. Pris au pied de la lettre, il risque même de faire le jeu du FN, malgré lui, même si son rôle est de nous mettre en garde contre nos tempéraments de Français inconséquents. Oui nous sommes inconséquents, nous n'anticipons rien ; mal récurent français qui a conduit notamment au désastre de 1940. Or les causes produisent des effets, comme notre politique désastreuse au Proche et Moyen Orients, et comme une politique d'immigration calquée sur celle de l'idéologie de gauche "sans frontièriste", et du patronat cherchant une main d'œuvre à meilleure marché, gauche et droite se rencontrant sur des positions irresponsables. Enfin en matière de politique étrangère nous ne sommes pas les seuls responsables, et nous ne sommes plus assez puissants pour prétendre être une puissance mondiale, nous sommes devenus une puissance régionale, et peut-être faut-il accepter ce nouveau rôle avec modestie, comme le fait l'Allemagne en ne jouant plus aucun rôle concernant la politique étrangère. Je vois moins le FN héritier de la volonté de puissance nationale, qu'acteur d'un repli sur soi, sur ses frontières nationales, le FN comme actant cet état de fait que nous n'avons plus un grand rôle à jouer sur la scène internationale et qu'il faut se replier sur soi. Le FN est plus lâche et veule qu'autre chose, il n'a pas de volonté d'hégémonie et d'extension territoriale comme le nazisme, son projet est plutôt de recul par rapport à des ambitions qui ne sont plus à notre portée. Est-ce à dire que je souscris à un parti qui est l'héritier des idées fascistes en France qui ont accouché du nazisme ? Non mais que les problèmes qu'il pose, même si les solutions qu'il apporte sont néfastes, mériteraient d'être débattus par les deux grands partis qui représentent les Français ; notamment le parti socialiste pour qui le problème de l'identité ne se pose même pas, n'a pas lieu d'être en république ; la gauche pour qui on a renié par éducation ; les frontières, l'appartenance ethnique, la religion, le terroir... Le parti socialiste semble en tirer une certaine fierté, mais qui nous a conduit là où nous sommes.  La république risque d'être un vœu pieux si elle ne sait pas se défendre efficacement contre ses ennemis. Or aujourd'hui l'ennemi est-il l'islamisme ou le FN ? Valls pourrait dire "La république n'a ni frontières, ni couleur, ni religion, ni terroir, ni coutumes." ; eh bien cela poussé à cette extrémité devient du nihilisme, le nihilisme de notre gouvernement, car notre république à une histoire, un terroir, des coutumes que notre gouvernement nie (lire Le suicide français, d'Eric Zemmour). Houellebecq a raison de dire : "Il est très peu probable que l’insignifiant opportuniste qui occupe le poste de chef de l’Etat ou les actes dignes d’un retardé congénital du Premier ministre, sans citer les "ténors de l’opposition", sortent avec les honneurs de cet épisode."

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