Plus aucun parti, écrivain ou intellectuel ne prend de façon
audible la cause du peuple, si ce n'est à ma connaissance dans la BD, par la
voix de Tardi, lui-même héritier lointain de Céline, grand chantre du peuple.
Le peuple n'est plus représenté, je parle d'un peuple ayant connaissance de son
histoire, d'un peuple éduqué, héritier de son histoire. Les réformes
successives de l'éducation nationale vident peu à peu la connaissance du passé,
de toute substance historique ; au profit du respect de la différence, du vivre
ensemble, et du projet de l'élève "acteur de son propre savoir". La
notion de peuple elle-même est vidée de sa substance, puisqu'on appelle
quartiers "populaires", les quartiers issus de la diversité ; qui se
fichent par définition comme d'un guigne de l'histoire de France, quand ils ne
la rejettent pas pour des raisons historiques bien compréhensibles. Mais
peut-on faire cohabiter sous le même toit si ce n'est des cultures et des
traditions différents, des histoires en conflit les unes avec les autres, des
histoires en concurrence victimaire le plus souvent, où le "souchien"
finit par servir de bourreau bouc-émissaire, sur l'autel de la concorde. De ce
hiatus entre le peuple encore majoritairement "souchien" en perte
d'identité, et ses élites, se trouve l'explication du succès du FN. Quant à l'Histoire,
elle jugera, oui, mais sait-on avec les catégories du passé, le jugement
qu'elle rendra au futur ?
L'important n'est pas l'appartenance ethnique, mais
l'histoire commune, donc la culture commune et la mémoire commune, le danger
que représente la multiplicité des histoires, n'est pas un problème de racisme,
mais un problème culturel, qui met en danger l'héritage historique et culturel
du peuple et de la nation, et donc in
fine le destin de la république.
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