Désolé de briser le rêve ! Des types qui
gagnent des milliards, et n'ont que le mot éthique à la bouche, n'ont même pas
la décence de créer autour d'eux un monde un peu plus solidaire. Bien au
contraire, ils créent un monde encore plus laid et injuste, avec de
véritables esclaves modernes : les fonctionnaires. Dont le tort est d'être
utile à la société, alors qu'eux, les milliardaires, préfèrent s'amuser et
vivre dans un autre monde… plus réel (ce sont les pauvres qui vivent par
procuration, donc virtuellement). Ah elle est belle la révolution numérique !
Pour l'instant je me contente d'essayer de sortir de ma "maladie", mais la vie n'est-elle pas une maladie ? Et de ressentir les choses de l'intérieur. Pour ce qui est de changer ou d'évoluer ou de "bouger", non je ne bougerai certainement pas. Comme le dit Schopenhauer, le caractère se fige avec l'âge adulte ; le destin de tout adulte, c'est son enfance... par analogie le destin de toute Histoire, c'est sa Préhistoire. Mais l'Histoire de l'humanité est tellement courte ! Platon et Socrate et même Moïse et Abraham sont au fond si proches, nous sommes presque contemporains de nos plus lointains ancêtres historiques.
Pour ce qui est de la Préhistoire, là il
y a vraiment une notion de temps, de durée... avons-nous des choses en commun
avec nos plus lointains ancêtres comme les Australopithèques ? Oui certainement
et là nous plongeons dans la part d'inconscient de l'esprit humain. Il est fort
probable que l'humanité n'arrive jamais à s'arracher à sa Préhistoire, il est
probable qu'elle y retourne, aucune vie consciente d'elle-même n'étant capable
de ne pas s'autodétruire : la souffrance ressentie est trop grande et la
conscience aspire à son propre sommeil. Le mouvement, le changement sont des
illusions, puisque ce que l'on retient de l'Histoire est peut-être sa part d'intemporalité
et non ce qu'elle produit de nouveau, qui n'est toujours que faire du neuf
avec du vieux, de l'ancien relooké. Sa part d'intemporalité étant ses
productions artistiques géniales, qui nous font peut-être renouer avec nos plus
lointains ancêtres primitifs, voire avec les amibes. Le plus souvent toute
création, artistique ou autre, ne consiste qu'à faire du neuf avec du vieux,
mais quand malgré tout elle comporte une part d'intemporalité, alors on peut la
qualifier de proprement original, et alors on peut la classer parmi les œuvres
de génie.
L'humanité aspire au propre sommeil de
sa conscience, grâce à l'avènement de l'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE (enfin
j'en viens au sujet qui intéresse nos lecteurs) qui replongera la
conscience humaine dans les ténèbres de la Préhistoire, et même jusqu'aux
toutes premières formes de vie cellulaire, dans une forme de coma éternel.
L'Histoire humaine de l'invention de l'écriture à son apocalypse, aura été un
accident au service d'une autre forme de vie consciente, plus parfaite,
éternelle peut-être, qui se rapproche de la définition de dieu ("dieu est
un drôle de mec, un Australopithèque...") par les premiers philosophes.
Donc toutes nos gesticulations politiques ont peut-être un sens qui n'est pas
celui de l'intérêt général ou du bonheur de l'espèce humaine, mais celui de l’avènement
d’une entité supérieure. L'espèce humaine rentrée dans l'Histoire, ne croit
plus en elle-même, elle voudrait se décharger de son fardeau avec de nouvelle
idoles. Ce sont aujourd'hui les réfugiés ou migrants les nouvelles idoles. Mais
demain ce besoin d'idoles prendra sans doute d'autres formes, tant le besoin de
changement et de faire du neuf avec du vieux devient plus présent avec la
modernité. Espérons !