mercredi 21 novembre 2018

Le néolibéralisme est sans alternatives



Ils ont « entendu », mais ce gouvernement n'écoutera pas. Il n'y a comme toujours avec le néolibéralisme, « pas d'alternatives ». Rien de plus désespérant, évidemment.

Il n'y a pas d'alternative à la façon de faire du profit, croissance, innovation, baisse des dépenses publiques, destruction créatrice, effectivement. Tout le reste suit et c'est dans ce cadre de darwinisme social, que ce qu'il y a de plus prédateur en l'homme s'épanouit. Et comme d'habitude on viendra pleurer dans le temps de l'après-coup, « qu'on ne savait pas » !

Pas de salut possible en Occident, histoire cyclique de phases meurtrières et de phases de contrition. Avec les moyens techniques de destruction on semble avoir atteint un Absolu avec la Shoah, pas sûr que l'« Absolu » soit destiné à n'être jamais dépassé. En tout cas depuis un peu plus de 250 ans, l'Occident semble être décidé à ne jamais rompre avec un projet de commerce comme finalité des rapports humains. L'Occident est un modèle de société pathogène qui crée de la maladie, tant que cette maladie fait tourner l'industrie pharmaceutique, la psychiatrie, la psychanalyse... et donc fait tourner la machine à générer du profit, c'est tout ce qu'on demande du reste ! Le burn out est un business.

Pour l'instant les élites se refusent à faire le lien entre libéralisme d'inspiration adam smithienne, et tous les dégâts causés depuis, au nom de la quête du profit sans autre alternative. Kant n'est pas un penseur libéral, car il est à l'opposé de cette quête intéressée, qui considère tout rapport humain comme un moyen et non comme une fin, comme un commerce destiné à générer un bénéfice. C'est tout simplement les notions de gratuité et de don, qui ont été éradiquées des rapports humains, depuis trop longtemps pour qu'il soit possible de revenir en arrière sans un effort de prise de conscience collective, autrement dit demander la lune !
Toutes nos « élites » occidentales qu'elles soient d'inspiration néolibérales, voire même populistes, sont contaminées par cette idéologie malfaisante et prédatrice, et ne remettront jamais en question cette conception commerciale des rapports humains...

Le mouvement des gilets jaunes est un cri de désespoir lancé, face à l'intransigeance des élites pas prêtes à la moindre concession ou alternative, puisqu'il n'y a qu'une seule voie : générer des bénéfices pour faire tourner la machine en ayant recours au bétail humain des salariés corvéables à merci. Alors que l'on ne vienne pas nous parler d'écologie comme prétexte, c'est le comble de la mauvaise foi ! Qu'est-ce que Macron et ses sbires en ont à fiche de la survie des abeilles et des p'tits zoiseaux pour la perpétuation de la flore et de la faune, rien ! car cela ne fait pas partie du logiciel néolibéral...

Le mouvement des gilets jaunes n'est il pas un cri d'alarme sur le sentiment de déclassement qu'éprouvent les classes moyennes et le risque de disparition pressenti de leur part sous les coups de boutoir du néolibéralisme « sauvage » depuis les années 80, qui encourage l'enrichissement des riches qui possèdent déjà un gros capital (sans prendre de risques la plupart du temps !) et n'ont pas à devoir compter sur les revenus issus de leur travail mais uniquement sur le travail des autres, et l'appauvrissement du reste de la population qui ne doit compter que sur son travail ? Le fruit du travail n'est-il toujours pas plus dévalorisé au profit des fruits du capital qui profite aux héritiers, aux rentier, aux actionnaires et aux traders ?

Les classes moyennes sont historiquement les plus fragiles et elles peuvent être anéanties, tandis qu'après les pires cataclysmes les classes inférieures et supérieures se reconstituent. La classe dominante peut se renouveler complètement mais elle est toujours là, et il vaut mieux avoir affaire à une vieille aristocratie, qui a appris à vivre, qu'à une nouvelle. Un paysan français était mieux traité par son seigneur en 1750 que son arrière petit fils ouvrier ne l'était par son patron en 1850. Les classes moyennes ont profité du gaullisme et des Trente Glorieuses, elles se délitent depuis les années 80 sous les coups de boutoir du néolibéralisme « sauvage » sans alternatives.
La disparition des classes moyennes enlève tout espoir d'élévation sociale aux classes inférieures, sauf coup de chance extraordinaire. Un prolétaire pouvait devenir un petit bourgeois. Si il n'y a plus de petit bourgeois, il restera prolétaire, ou éventuellement, champion de foot, gagnant du loto, vainqueur du Tour de France, petit ami d'un monsieur riche, bandit etc.
Bref après l'appauvrissement, c'est le déclassement puis la disparition qui menacent directement la classe moyenne, qu'un ami à moi issu de la classe populaire et y trouvant une forme de vengeance, décrit comme médiocre car suivant ses dires, « médiocre parce que moyenne » ; la médiocrité ne pouvant constituer l'horizon d'un ambitieux comme Macron, dont le livre de chevet est Machiavel. 

Après on pourrait toujours gloser sur la médiocrité qui caractérise les élites...

17 commentaires:

  1. Mais enfin
    Les gens veulent consommer
    Et pas qu'un peu !
    Même les musulmans veulent consommer.
    Entre 2 prières où ils se comptent.

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    1. La société de consommation a détruit toutes les coutumes ancestrales, la religion des Occidentaux. Si les musulmans arrivent à conserver leurs traditions avec la société de consommation, alors ils auront gagné sur toute la ligne, ils se perpétueront et nous disparaîtrons, ils n'y seront pas pour grand chose, nous serons victimes de notre propre rapacité ! Hegel y aurait vu une ruse de la raison, tout à fait justifiable et justifiée. Dans le mouvement dialectique de l'Histoire, les esclaves deviennent maîtres et inversement.

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    2. On peut imaginer que ce besoin de consommation répond à un vide transcendantal.
      Malheureusement.
      Quand aux musulmans, leur religion est surtout un moyen de dominer les autres. Il n'est transcendantal qu'en apparence.
      Sauf pour quelques illuminés.

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    3. François de France22 novembre 2018 à 07:19

      Putain, là, vous pouvez créer un commerce de proximité, question perles !

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  2. L'arbre est reconnu à ses fruits l'homme à ses actes.... que produit le capitalisme....de l'obsolescence et du " Canada Dry" rien que du médiocre à son image mais s'il perdure jusqu'à éteindre l’Humanité c'est parce qu'elle est elle même médiocre, et dès lors ne méritons nous pas notre triste sort ?

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    1. La société de consommation ce n'est pas l'homme, c'était un des multiples possibles de l'humanité. Le médiocre est à l'image de ce qu'en 250 ans, le libéralisme a fait de l'humanité, considérant chaque relation humaine non comme une fin gratuite et désintéressée, mais comme un moyen en vue de générer un bénéfice. Je pense que le progrès techno-scientifique aurait pu se développer au sein d'un autre paradigme plus respectueux des droits de l'homme à condition de trouver une définition correcte de ce terme, mais c'est ce paradigme là, de néolibéralisme et de darwinisme social, qui nous détermine, et le cas échéant nous détruit ou nous fait détruire autrui... Les droits de l'Homme tels que définis par le néolibéralisme ne respectant pas la nature intrinsèque de l'Homme pour qu'il puisse s'épanouir au sein d'une société apaisée, c'est véritablement tout le contraire qui a lieu, avec l'exaltation du darwinisme social comme modèle de rapports humains.

      Le drame des gilets jaunes est qu'en paradigme néolibéral, les relations humaines les détruisent. Le rapport à l'Autre tant vanté par Levinas, est globalement devenu toxique pour l'un des deux termes, l'un en retirant un bénéfice, l'autre une perte. Toute relation n'est envisagée qu'à l'aune du profit espéré. C'est pour cela qu'en 250 ans d'un tel régime, le monde est globalement devenu corrompu, ou dit en langage populaire, pourri.
      C'est impossible qu'une majorité de gens continuent à adhérer à un tel système très longtemps encore, quand il y va de la survie de chacun ainsi que le vivent les gilets jaunes.

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    2. יוסף בן-ישראל21 novembre 2018 à 17:44

      Pourquoi faut il que vous dramatisiez tout, comme ça ? :-))

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    3. Parce que mon géniteur est infanticide assumé, et que la société laisse faire (puisque c'est une société du laissez-faire qui compte sur la bonne volonté de chacun), ça me fait chier, pour moi bien sûr, et tous les autres qui crèvent du paradigme néolibéral. Ce n'est pas une tragédie attention, une tragédie c'est beau, c'est pas glauque ; la vie c'est juste un fait divers absurde, dans une rubrique nécrologique dans la catégorie « chiens écrasés », comme pour la dame de 63 ans qui avait revêtu un gilet jaune et qui est morte écrasée de façon absurde et sordide...

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    4. François de France22 novembre 2018 à 07:21

      Là, vous avez le profil du gérant de supermarché de perles...

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    5. יוסף בן-ישראל22 novembre 2018 à 10:06

      Bon, je crois qu'il vaut mieux que vous restiez dans l'abstrait :-))

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  3. Mais les sociétés humaines ne choisissent pas leur avenir.
    Le darwinisme sociale pilote l'évolution mais sans que l'on puisse la qualifier de progrès ou de régression.
    L'évolution est.

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    1. Le darwinisme social est une construction artificielle à partir de la théorie de l'évolution de Charles Darwin, qui pour sa part promouvait la sympathie et la compassion comme fondements des rapports humains, à l'opposée de l'interprétation qui a été faite de sa théorie, notamment par Herbert Spencer et son idée de sélection au mérite ou à l'aptitude.

      Tout cela, la hiérarchie sociale notamment, dépend de facteurs qui souvent n'ont rien à voir avec la génétique, mais sont inscrits dans une chaîne de causalités qui excède très largement l'horizon que peut embrasser la conscience d'un simple mortel. Finalement le talent c'est quelque chose de bien plus spirituel, au sens où cela a un rapport avec des générations d'ancêtres disparus, qu'on ne le pense.

      Nous sommes plus déterminés par une histoire qui nous précède et dont nous ne fûmes pas acteurs, que créateurs par notre talent personnel, éventuellement d'origine génétique fruit de la sélection naturelle, nos choix et notre liberté, de nos conditions d'existence.
      L'évolution se joue à très grande échelle, sur des dizaines de milliers d'années qui voient s'effectuer des mutations minimes qui influent sur les espèces, en retient certaines, en élimine d'autres ; mais à l'échelle d'une vie de mortel cette influence est selon moi dérisoire en comparaison du rôle déterminant de l'histoire, des religions, de la société, des mœurs et coutumes, de la morale dominante etc.

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    2. J'ai du mal avec ton texte.
      Je le trouve assez confus si je peux me permettre.

      1-Tout cela, la hiérarchie sociale notamment, dépend de facteurs qui souvent n'ont rien à voir avec la génétique, mais sont inscrits dans une chaîne de causalités...
      2- Nous sommes plus déterminés par une histoire qui nous précède et dont nous ne fûmes pas acteurs, que créateurs par notre talent personnel
      3- L'évolution se joue à très grande échelle, sur des dizaines de milliers d'années qui voient s'effectuer des modifications minimes qui influent sur les espèces, en retient certaines, en élimine d'autres...

      Il me semble que le point 3 est inutile pour la discussion qui nous intéresse.

      Il me semble que tu n'adresses pas un point 4 qui me semble important

      Les découvertes technologiques en général et génétiques en particulier ouvrent de nouvelles perspectives d'évolution possible

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    3. François de France22 novembre 2018 à 09:36

      Il vous manquait la dimension grossiste. Voilà, c'est fait !

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    4. @ nostalgia
      Je ne pense pas que l'Homme puisse se substituer à la nature et faire aussi bien qu'elle, ce qui se joue sur des dizaines de milliers d'années, nous allons vouloir le faire à l'échelle d'une vie humaine. La nature ne retenant qu'une infime partie des mutations génétiques et les changements se jouant sur des dizaines de milliers d'années, imperceptibles à l'échelle humain, je pencherais pour un résultat désastreux à la Frankenstein en voulant faire aussi bien qu'elle, et surtout trop vite...

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    5. ce n'est pas du tout à cela que je pense en parlant de technologie génétique.
      Je pense pma, gpa, eugénisme.
      L'homme ne se substitue pas à la nature.
      Il est la nature.

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  4. François de France22 novembre 2018 à 07:13

    Vous les enfilez comment vos perles sur le libéralisme d'inspiration adamsmithienne (en passant, la France est un pays collectiviste avec 57% d'emprise de l’État sur l'économie, ça ce sont des faits, pas des idées), parce que là, je vois que j'ai affaire à un connaisseur ?

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