jeudi 7 mars 2019

« Votre prénom est une insulte à la France »



C'est la lâcheté de l'Église qui a vidé les églises ? Et qu'en est-il des prénoms du calendrier que l'on ne donne plus aux enfants français ?
Ça n'a rien à voir avec de la lâcheté, c'est le fruit de 200 ans de sécularisation en France, parfois forcée, parfois consentie, sous l'effet du discours intégrateur de la République qui s'est transformé en discours exclusif et excluant :

Salaud de pauvres ! surtout selon l'idéologie libérale-libertaire. Tous ces pauvres, ces gueux, ces « riens », ces sans-dents, ces déplorables, bref ce peuple qui refuse de rentrer dans les cases du progressisme radieux, quel scandale ! On peut être un pauvre et un brave type selon feu Glucksmann, à condition de ne pas se plaindre d'être dépossédé de ce que l'on manque en accusant les riches d'en être la cause, et d'accepter son sort avec résignation et stoïcisme : ou autrement dit l'acceptation de la servitude volontaire et le confort des élites sécessionnistes dans leurs bunkers des grandes métropoles, que vient perturber le mouvement des GJ. Comme ça fait mal à son ego d'élite déconnectée du réel ! Alors on leur fait encore plus mal en les réprimant avec une violence que vient corroborer un rapport d’Amnesty International qui dénonce « le recours excessif à la force par des policiers » pendant les mobilisations des gilets jaunes. Oui effectivement l'attitude de Macron est bien peu charitable et peu chrétienne, à croire que ce type n'est pas très catholique ! Après avoir détruit l'Église, la République veut désormais détruire son peuple ou le remplacer.

C'était ce matin sur France Inter : à 20% des enfants qui naissent on donne aujourd'hui un prénom arabo-musulman en France... Sans compter toutes les autres communautés... La France est désormais une nation aux fractures multiples donc est devenue une nation-archipel, sans grand contact entre les îles qui la composent. En tout cas si les statistiques ethniques sont interdites en France, les statistiques sur les prénoms sont riches en informations qu'on cherche à occulter.
La fin est proche, la fin de quelque chose, mais pour Demorand en bon bobo libéral-libertaire c'est évidemment une richesse extraordinaire pleine de promesses fécondes : le début d'un bon présage ; un même phénomène peut être l'objet d'interprétations diamétralement opposées selon que l'on se nomme Zemmour ou Demorand et consorts.
Mais la fin de quoi effectivement ? C'est le début d'autre chose, une rupture ou un fracture avec tout ce que l'on a connu par la passé, en tout cas je ne me fais pas d'illusions sur les vertus du vivre ensemble. Soit on arrivera à instaurer une société communautariste sur le modèle anglo-saxon et sans rapport avec le modèle français pluricentenaire : mais il faudrait que la société française ait un quelconque rapport avec les sociétés anglo-saxonnes ce qui n'est pas le cas ; soit ce sera un genre de guerre civile plus ou moins larvée, à se regarder en chiens de faïence entre communautés hétérogènes, on verra bien, ce qui est cependant plus probable
Dans les sociétés communautaristes anglo-saxonnes, ça fonctionne parce que les WASP gardent la prérogative avec d'ailleurs des heurts et des conflits : Trump a peur d'un renversement ethnique en faveur des hispaniques, c'est pour ça qu'il veut mettre un mur. Mais je ne vois pas les Français pouvoir s'imposer avec un tel modèle de domination ethnico-religieuse, tout simplement parce qu'être français ne constitue pas une appartenance ethnique ou ethnico-religieuse comme pour les WASP des pays anglo-saxons, puisque la France est constituée de régions hétérogènes ethniquement et qu'elle a minutieusement détricoté l'appartenance religieuse, très majoritairement catholique, pendant deux siècles de sécularisation, parfois consentie, parfois forcée.
Il ne pourrait donc pas y avoir de modèle dominant sur lequel s'appuyer d'autant plus que la République a renoncé à son modèle intégrateur pour le remplacer par un modèle multiculturaliste mais sans esprit fédérateur, si ce n'est les valeurs de la République dont on peut bien faire dire ce que l'on veut, et l'ethnie majoritaire risque d'être l'ethnie arabo-musulmane qui pourrait bien dans le futur servir de modèle dominant à l'ensemble de la société française et utiliser les valeurs de la République pour accomplir ses (sombres ?) desseins de conquête.

Ce ne sera pas une richesse mais un appauvrissement considérable fondé sur une religion de conquête qui cherche ne l'oublions pas à soumettre ses fidèles, qui plus est les populations conquises qui n'auront d'autre choix que la conversion si elles veulent vivre décemment, ou avec un statut de dhimmi si elles s'y refusent...

Quant au libéralisme il ne faudra pas compter sur lui pour nous apporter la moindre perspective d'échappatoire, cette doctrine est effectivement l'antithèse d'une doctrine du salut ou alors du salut par l'argent et pour sa pomme, ce qui est un non sens et une absurdité. Car si j'ai bien compris on jalouse plutôt la jouissance d'autrui davantage que le contraire, mais la jouissance de l'être aimé, de ses enfants, de sa famille est un cas à part, et pourquoi pas après tout par extension de sa communauté, l'idéalisme de Marx fut donc de l'étendre à l'ensemble de l'humanité ? Le néolibéralisme prétend tout le contraire : plus ou moins explicitement abolir toute solidarité même au sein de la famille : la guerre entre maris et femmes, parents et enfants, camarades de classe dès l'École, etc. Il y réussit assez bien grâce à une propagande de tous les instants à travers l'ensemble des médias coalisés... Le libéralisme a fait plus de dégâts que tous les dictateurs réunis, le communisme et même le fascisme en sont des réactions exacerbés et non le contraire, et difficilement évitables. Aujourd'hui le néolibéralisme se prétend sans alternative possible, il pourrait donc bien sombrer dans un genre de totalitarisme qui a déjà commencé de façon soft...
Le néolibéralisme est plus qu'un statu quo, c'est un volontarisme néodarwinien promulguant constamment le conflit, la compétition, la pulsion et détricotant minutieusement tout ce qui pouvait faire lien et servir de support à tout sentiment de solidarité, et il s'en félicite parfois avec bonne conscience, alors que son projet est parfois tout simplement criminel mais certainement celui qui demande le moins d'efforts : se laisser aller à la pulsion (cf. le système publicitaire) qui est souvent une pulsion de mort ; mon désir est de nier l'Autre dans sa singularité. C'est un système pulsionnel avant d'être un égoïsme rationnel comme il se targue d'être... Ceux qui s'en sortent ont un support psychique qui est forcément autre que celui de l'idéologie libérale dans sa radicalité, qui dans sa logique propre (à condition de bêtement la suivre !) aboutit fatalement à la destruction de toute solidarité familiale, et donc à la destruction des enfants c'est-à-dire à l'échec de la transmission et in fine de la construction de leur équilibre psychique. Autrement dit le néolibéralisme est une machine à créer de l'aliénation mentale, ironiquement fliqué pour l'anecdote par des cohortes de psys en tout genre, qui vous recommandent (souvent avec une certaine malveillance) le bon comportement pour survivre en milieu hostile (phénomènes de burn out, d'enfants hyperactifs sous médicaments etc.), ce qu'ils dénient puisqu'ils sont souvent les meilleurs propagandistes de l'égoïsme rationnel et du monde tel qu'il est (le principe de réalité), dont ils ne cessent de vanter les mérites.

Bref pour conclure sur la question du libéralisme, l'argent mal redistribué met évidemment à l'abri de ses conséquences ceux qui en sont les représentants les plus emblématiques ou ceux qui en vantent les mérites et en font la publicité, sinon comment le système se pérenniserait-il ? Mais le système se pérennise désormais un peu à vide dans le domaine de la représentation (avant tout dans les médias qui en font la publicité, une certaine culture, un certain art propagandistes), et non plus dans la réalité des peuples, dans leur sève : ce que traduit la montée des périls dans les pays historiquement les plus démocratiques qui soient : Brexit, élection de Trump, crise des GJ...
C'est une propagande encore plus pernicieuse que la soviétique ou même encore fasciste, car elle cherche à abolir chez l'individu toute intimité ou liberté de conscience, c'est une propagande qui s'insinue dans les consciences et qui a l'apparence de ne pas s'imposer par la force, son principal moteur est la cupidité des acteurs.
Le souvenir d'Hommes qui s'unirent et firent preuve de solidarité pour vaincre la barbarie nazie, au nom de cette doctrine mais aussi du communisme, nous fait croire encore un peu en cette idéologie que certains n'hésitent pas à qualifier de philosophie, le libéralisme, en y voyant des racines spirituelles (Citons Montesquieu, Diderot, Voltaire pour la France) qui depuis longtemps à défaut d'être bien entretenues et réactualisées dans l'esprit de ses fondateurs, ont dégénéré en illusion du Bien.

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