lundi 25 février 2019

L'humanisme destructeur



Les Etats-Unis représentent 5 % de la population mondiale, mais consomment jusqu’à 40 % des matières premières et sources d’énergie, et apportent 50 % de toute la pollution du globe. Souvenons-nous que le développement de l'humanisme a connu une époque où, après d’Holbach, Helvetius, Diderot, fut proclamée et acceptée par de nombreux adeptes la théorie de « l’égoïsme rationnel ». Si l’on parle sans fioritures, il s’ensuivait que le plus sûr moyen de faire du bien aux autres était d’obéir strictement à ses propres intérêts égoïstes. Aussi l’humanisme rationaliste, cet anthropocentrisme opiniâtre et séculier, ne pouvait-il échapper à une crise inéluctable. Et quel bon air cela nous a-t-il apporté ? Un totalitarisme économique, directif et universel : la mondialisation libérale sur fond d'oligarchie ploutocratique génératrice d'injustices sociales et de désordres migratoires qui s'exacerbent avec le temps, et qui expliquent des phénomènes comme le Brexit, l'élection de Donald Trump ou encore l'apparition du mouvement des gilets jaunes en France ! Comment est-ce possible ? De surcroît, engendré par les pays les plus démocratiques qui soient ! N'oublions pas non plus que libéralisme, socialisme et communisme ont une seule racine commune : l'humanisme, qui lui même a des racines religieuses judéo-chrétiennes.

Il faudrait tout simplement revenir sur l'humanisme et la confiance aveugle que l'on met en l'Homme, pour tout reconstruire sur des bases religieuses mais à l'échelle mondiale, personnellement le bouddhisme aurait ma préférence comme trame structurelle : pure utopie bien peu réaliste évidemment, puisque le mondialisation se fait suivant le principe de la cupidité propre au capitalisme, et non ceux de la compassion et de la sympathie que l'on retrouve encore comme des ersatz dans certaines parties du monde, noyés dans la mondialisation et l'industrie du tourisme. Il faudrait faire de la Nature un temple sanctuarisé avec ses tabous et ses rituels si l'on voulait éviter sa dégradation puis sa destruction, oui la deep ecology est une forme de secte qui pourrait se transformer en religion, donc en mode de pensée sectaire et dogmatique : c'est sans doute le revers de la médaille d'un tel mode de pensée pour des individus formatés par plus de deux siècles de sécularisation comme nous autres Occidentaux.

L'Homme a besoin de se prosterner devant plus grand que soi, voire pourquoi pas de se soumettre, si l'on veut qu'il respecte quoique ce soit, sinon ce sera le rôle de la dictature, oui et certainement dans le cadre de l'oligarchie que l'on connaît déjà... Mais bon ! comme on ne peut revenir en arrière et que l'on doit subir les développements funestes de l'idéologie de philosophes des Lumières optimistes sur la nature humaine et inconséquents, il nous faut bien respecter ce qui reste à respecter : les valeurs de la République ou autrement dit de la démocratie dans la plupart des pays occidentaux, et faire semblant de croire à leur universalisme pour pouvoir continuer à vivre dans un monde rendu par elles hyper violent et destructeur des équilibres anthropologiques et environnementaux...

Quand un seul peuple est sacralisé et mis au dessus des autres parce qu'il a subi la pire abjection c'est-à-dire le plus singulier des génocide, tout fait écho à ce meurtre originel y compris la moindre allusion antisioniste assimilée à de l'antisémitisme, et cela finit par créer des jalousies : pourquoi des Hommes ou des États auraient-ils plus de valeur que d'autres et ne seraient pas critiquables, alors que l'on a postulé au départ l'universalisme des droits de l'Homme ? On le voit malgré le principe d'universalisme républicain postulant l'égalité laïque entre les Hommes, tous recherchent en réalité un point de sacralité à partir duquel il s'agit de se définir : comme si l'Homme sécularisé ne pouvait entièrement se départir de ses racines religieuses. C'est de là que naît le conflit : les Hommes ne sont pas égaux aujourd'hui devant le sacré (d'un point de vue psychanalytique : l'amour du Père c'est-à-dire de dieu), et c'est de cette inégalité que naissent les injustices sociales, voire les désordres climatiques et migratoires. D'où la guerre que les musulmans poursuivent sur le terrain religieux en vue de l'hégémonie pour certains, de plus de justice sociale pour d'autres, alors qu'ils l'avaient commencée dans les années 60/70 sur celui du tiers-mondisme et du marxisme.

Les dés sont pipés au départ, le libéralisme, le néodarwinisme c'est-à-dire la compétition, et la méritocratie républicaine sont en réalité des slogans sans fondement et des impasses ; ce qui assure sa survie à l'être humain c'est la caractère de chez-soi de son environnement que lui confère une sacralité religieuse. Voilà pourquoi même le communisme a échoué partout où il a voulu s'imposer en raison de sa racine commune au libéralisme : l'humanisme séculier ; et un socialisme coupé de ses racines conservatrices y compris religieuses par opposition à progressistes, serait lui aussi voué à l'échec. Ainsi tout notre édifice idéologique libéral est-il une fuite en avant mortifère, particulièrement intense en l’absence qui plus est de toute alternative idéologique crédible comme le communisme, pour se masquer cette réalité indépassable : l'Homme est un homo religiosus mû par des idéaux transcendants, que l'on ne parviendra jamais à totalement transformer en homo œconomicus mû par de purs motifs égoïstes ; c'est un contresens opéré sur la nature humaine qui explique la crise et les apories actuelles, dont nous ne sortirons pas sauf changement radical de paradigme.

Cependant la plus belle preuve que l'on a été élu par le Père, est le retour sur investissement d'affects par des signes de réussite. Voilà pourquoi Israël de tout temps, marqué par un très long intermède diasporique qui n'est pas clos, peut s’enorgueillir de ses rejetons et susciter la jalousie et la convoitise de ses rivaux en sacralité comme l'islam ; parce que cette nation contrairement à la France et la plupart des nations occidentales entièrement sécularisées, n'a jamais entièrement renoncé à ses racines religieuses qui lui ont fait conserver son identité à travers les âges, malgré l'absence d'un quelconque royaume temporel pendant des siècles...
Oui Je pense qu'Israël est avant tout une nation, une nation essentiellement spirituelle qui pendant longtemps ne s'est pas construite sur un territoire, mais dans l'esprit d'un peuple que l'on ne peut même pas définir ethniquement, car il est le fruit d'apports hétérogènes par prosélytisme discret.

12 commentaires:

  1. Pour un bouddhiste orthodoxe , d'abord il n' y a pas de dieu , ensuite vous n' existez pas . Vu que je ne suis pas bouddhiste ( qui me parait en contradiction avec la persistance du génome de la fécondation de l' ovule par le spermatozoïde jusque à la mort ) je m'en fous complètement .

    Je suis au moins d'accord avec les bouddhistes pour refuser d' idolâtrer la Nature et refuser tabous et rituels , je sais ce que cette idole nous demanderait et la boisson et la nourriture qui plait aux Dieux de ce genre , comme Kali Huitzilopochtli ou la Déesse Nature selon les nazis , ou le Prolétariat ou la vraie doctrine . Nibs . Il vaut mieux se prosterner devant le Veau d' or , il est moins malfaisant , ou à la rigueur ne pas se prosterner du tout .

    Les hommes ne sont égaux en rien sauf , selon moi , en droits . Etre jaloux des malheurs des autres ou de n' importe quoi est idiot , donc naturel et inévitable . Certaines jalousies sont plus anciennes que la seconde guerre mondiale semble t il .

    Il est indiscutable que l' homme est religieux . Mieux vaut se contenter des religions indigènes qui ont pris de l' âge et qui ont appris à vivre que d' aller en chercher des nouvelles , comme la néo méthode Carton des Verts , l' islam ou le bouddhisme qui pour nous sont nouveaux . Les religions nouvelles ne sont pas tolérantes et tournent parfois très net à l' idolâtrie , comme celle des dieux aztèques que je causais tout à l' heure .

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    1. J'ai dû vous froisser, mais vos remarques sont pertinentes, empreintes de sagesse et d'un savoir encyclopédique, comme d'habitude. Pour ce qui est de la jalousie, ma génitrice s'est convertie sans encombre à une certaine doxa parisienne : alors qu'elle était issue d'un terroir pagano-chrétien peu évolué au niveau des connaissances intellectuelles, elle a pu accomplir un bond en avant fulgurant à l'instar de toute une génération aidée en cela par le mouvement d'émancipation de Mai 68 ; peut-être a-t-elle fait preuve d'une surenchère enthousiaste d'adhésion exclusive, provoquant mon exclusion relative d'autant plus que mon géniteur en profitait pour me renier afin de se venger d'elle. Voilà pour la psychanalyse sauvage !
      Il y a aussi d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, comme le fait qu'elle fut une femme ainsi que le conflit des générations : effectivement il ne faut pas perdre de vue que celle des baby-boomers en fut globalement une de lettrée, par opposition à celles qui viennent après, plutôt déculturées donc rendues barbares et plus faibles par le culte de l'image remplaçant le goût du verbe, incapables de s'opposer de manière structurée à cette génération matricielle de notre époque : il n'y a qu'à voir les figures tutélaires issues quasi exclusivement de cette génération qui à longueur de débats médiatiques occupent le PAF pour clamer tout leur mépris du mouvement des GJ, dégénéré et sectaire selon elles.

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    2. Ce qu' on appelle à tort écologie ( qui est une science ) est une religion qui repose sur des croyances magiques très anciennes , et de façon plus récente sur Rousseau et ses continuateurs du dix neuvième et vingtième siècle , néo païens , fascistes , nazis , occultistes , littérateurs , et quelques pseudo scientifiques comme Carton et son disciple Maxence Van der Meersch . Evoquer la Nature , dire qu'elle a raison , qu'il faut vivre en harmonie avec la nature , le Grand Dieu Pan , la Déesse Gaïa , c'est dire des choses qui n' ont pas de sens , mais qui répondent à des instincts humains . Ces croyances auront toujours du succès , comme le socialisme : elles nous plaisent .

      Le dalaï lama est en exil parce qu'il a été chassé par les Chinois qui sont en train de libérer le Tibet . La population indigène a été en partie exterminée , en parti expulsée , le reste est probablement en voie de rééducation pour retrouver leur vraie nature chinoise corrompue par la féodalité et le lamaïsme . Il est probable qu' on envoie au Tibet des volontaires chinois ( qui préféreraient peut être aller ailleurs ) pour peupler le pays et il se pourrait bien que le peuple tibétain allât rejoindre les Vieux Prussiens les Juifs Achkénazes les Tasmaniens et beaucoup d'autres populations qui ont cessé d' encombrer le terrain pour le fertiliser .

      Mon savoir est aussi grand que mon courage et ma sagesse , on n'a pas besoin d' un microscope pour les mesurer , une loupe suffit . Je vous assure que je ne suis pas froissé du tout . Je suis effrayé par les religions nouvelles , au nom du socialisme religieux on a assassiné au siècle dernier plus de cent millions de personnes . Les islamistes les verts et d'autres sont parfaitement capables d'en faire autant . Et il y a la bombe atomique .

      Je ne méprise pas les GJ , pas du tout . Je constate que de la canaille s' y est fourrée , ce qui se voit dans tous les mouvements populaires . Sans me solidariser des voyous des haineux et des casseurs , je suis reconnaissant aux GJ d'avoir rappelé à la caste au pouvoir que le peuple n' était pas content . Cette caste , habituée à la soumission et à la résignation du peuple , avait fini par se croire tout permis et ne cherchait même plus à garder des apparences respectables , ni à faire semblant de gouverner dans l' intérêt de la nation . Même si les GJ tournent mal , ils auront au moins rappelé qu' on ne peut pas gouverner contre le peuple .
      Cela dit , il y a vraiment de la canaille méprisable chez les GJ . Je ne crois pas que tous soient comme ça .

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  2. il me semble que l'économiste Max Weber mort en 1920 disait la même chose des protestants qui cherchent la réussite matérielle comme signe que l'on est élu de dieu, pour les opposer aux catholiques qui eux n'« aimeraient » pas l'argent.

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    1. Oui il y a un peu de ça, encore que la réussite davantage chez les juifs que chez les protestants, ne passe pas forcément par l'argent, mais par les médias, le cinéma, la littérature, la musique, la philosophie, les sciences... C'est le matérialisme occidental qui a réduit l'accomplissement de soi à la réussite par l'argent, c'est davantage le fruit du libéralisme qui est un genre de protestantisme sécularisé, et qui a contaminé toute la planète via la mondialisation, par delà la religion particulière de chacun.
      Il me semble qu'aujourd'hui aux États-Unis et même dans l'ensemble des pays occidentaux, la population la plus spirituelle et la moins vulgairement matérialiste soit finalement la communauté juive qui contribue plus qu'à proportion de sa taille à l’essor des arts, de la culture et des sciences : ce qui d'ailleurs peut être source de conflits.

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  3. Je pense en effet que ce qui soude les juifs, c'est la volonté de préserver leur culture qui trouve sa source dans des textes religieux mais pas seulement.

    Le mot "peuple" qu'on utilise aussi pour les Corses me gêne car il sous entend une homogénéité ethnique or ce n'est pas le cas, comme vous le préciser à juste titre.

    On parle beaucoup de transmission entre les générations en ce moment. Les juifs, tout au moins ceux qui perpétuent la tradition, donnent l'exemple de ce qu'est une "vraie" transmission familiale.

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    1. Considérant ce que vous dites à juste titre, il est probable que la nation juive survive à la nation française selon moi en voie de désagrégation, mais je suis peut-être pessimiste ! Je rejoins l'analyse de Zemmour sur ce point : il y a eu une fracture de la transmission entre générations en France à partir de Mai 68, on a voulu tout déconstruire mais on n'a rien reconstruit pour compenser, ou alors un multiculturalisme délétère pour la préservation de la culture. Ce qui a fait dire à Macron qu'« il n'y a pas de culture française, il y a une culture en France, elle est diverse. »

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  4. Un délire collectif de longue durée en quelque sorte ?

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    1. Un délire si on considère que l'Homme est un animal purement rationnel ou moderne, alors qu'il est fait de strates totalement irrationnelles et pré-historiques. L'Histoire des Hommes est très courte, la vie d'un Homme n'en parlons pas, sa part de raison est à proportion de ce qu'est le temps de l'Histoire en comparaison de celui de la pré-Histoire : un grain de sable dans un océan d'absurdité. Même si le judaïsme est l'une des plus vieilles religions du monde (mais l'hindouisme est encore plus ancien), qui a perduré selon moi parce qu'elle est la racine du christianisme, tout comme un arbre doit conserver ses racines pour survivre, sa « longue durée » est toute relative si l'on considère l'âge de Lucy, et les rituels religieux qui devaient accompagner nos ancêtres pré-historiques les plus éloignés et dont on a perdu tout souvenir.
      Sinon un autre délire c'est aussi la mondialisation économique et l'orthodoxie financière qui reposent sur des fondements religieux, qui consistent en une sécularisation libérale du protestantisme calviniste pour qui l'enrichissement matériel personnel était vu comme un signe d'élection divin, et l'accumulation de richesses comme une vertu à condition que dans un état d'esprit puritain l'on n'en profite pas, mais qu'on l'utilise pour investir et en accumuler encore plus : et cela sans fin ; ce qui explique l'apparition d'un phénomène comme celui des milliardaires qui aujourd'hui s'enrichissent sans limites, alors que tout le reste de la population périclite dans l'indifférence générale des gouvernements pourtant apparemment si raisonnables...

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  5. Les justifications de l’antisémitisme et la banalisation de l’holocauste ne sont pas trop ma tasse de thé.

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    1. Pour vous répondre je vous ferai une synthèse de ce que j'ai déjà dit, et je ne banalise ni ne justifie rien du tout, vous me faites un procès d'intention :
      La plus belle preuve que l'on a été élu par le Père, est le retour sur investissement d'affects par des signes de réussite. Voilà pourquoi Israël de tout temps, marqué par un très long intermède diasporique qui n'est pas clos, peut s’enorgueillir de ses rejetons et susciter la jalousie et la convoitise de ses rivaux en sacralité comme l'islam ; parce que cette nation contrairement à la France et la plupart des nations occidentales entièrement sécularisées, n'a jamais complètement renoncé à ses racines religieuses qui lui ont fait conserver son identité à travers les âges, malgré l'absence d'un quelconque royaume temporel pendant des siècles...
      Oui Je pense qu'Israël est avant tout une nation, une nation essentiellement spirituelle qui pendant longtemps ne s'est pas construite sur un territoire, mais dans l'esprit d'un peuple que l'on ne peut même pas définir ethniquement, car il est le fruit d'apports hétérogènes par prosélytisme discret.
      Voilà aussi ce qui explique la supériorité spirituelle de la nation juive sur toutes les autres nations occidentales (les nations orientales c'est un autre problème : puisque l'Orient est le berceau de la spiritualité religieuse et des trois grands monothéismes) et sa pérennité dans le temps qui donne le vertige, dont je ne fais pas non plus un absolu puisqu'on peut aussi les relativiser : effectivement même si le judaïsme est l'une des plus vieilles religions du monde (mais l'hindouisme est encore plus ancien), qui a perduré selon moi parce qu'elle est la racine du christianisme, tout comme un arbre doit conserver ses racines pour survivre, sa « longue durée » est toute relative si l'on considère l'âge de Lucy, et les rituels religieux qui devaient accompagner nos ancêtres pré-historiques les plus éloignés et dont on a perdu tout souvenir ; ainsi le judaïsme comme toutes les autres religions et nations n'est-il certainement que « de passage » en ce bas-monde.
      Spiritualité supérieure qui peut entraîner jalousie ou admiration et que je ne banalise ni ne justifie en rien mais que je tente d'expliquer, car on peut s'en réjouir ou le déplorer mais c'est comme ça !

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    2. J’avais trouvé votre première formulation ambigüe.

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