Tous les phénomènes actuels
d'antisémitisme, de cyber-harcèlement, d'homophobie, que sais je encore ! tant
ils sont nombreux et quasiment non résorbables ! prouvent bien que l'éducation
dans un cadre strictement sécularisé, humaniste et progressiste est un non
sens. La génération qui a fait mai 68 fut globalement élevée dans des valeurs
religieuses certes en grand déclin par la force des choses et du « progrès », et
elle a cru s'en émanciper comme d'un carcan étouffant - c'est d'ailleurs le
point de départ du mouvement : pouvoir partager les dortoirs avec les
étudiantes, bref réclamer la mixité à l'école - : grave erreur
d'interprétation, ce sont ces valeurs qui lui permit de se fédérer dans un
mouvement harmonieux et dont elle a privé les générations postérieures, qui
sont incapables de se fédérer gracieusement mais dans le conflit, la discorde
et la fabrication de boucs émissaires comme les institutions de la République ou les
Juifs.
Ceci étant je comprends le
mouvement des gilets jaunes, car il est l'expression d'une prise de conscience que l'on peut
certes trouver maladroite très globalement et surtout sur la forme, des méfaits
du néolibéralisme sur le plan économique et social qui sont énormes et la
source d'une violence qui s'exerce contre le peuple ; et la manifestation des
dégâts du progressisme et de l'humanisme au niveau de l'éducation qui se
traduisent par les dérives violentes du mouvement que l'on ne peut nier, tout
comme la répression qui s'exerce à son égard et qui est tout aussi réelle
quoique selon moi disproportionnée et occultée par les médias mainstream.
Effectivement, les gens il faut leur apprendre dans leur enfance à respecter
l'autorité et cela ne peut venir que d'une transcendance religieuse et à condition que l'autorité soit juste, et pas de
ces dérisoires valeurs de la
République dont on mesure aujourd'hui l'impuissance tant
elles sont injustes dans leur essence, et dont Sade avait même pressenti le
potentiel destructeur et antéchristique pour s'en réjouir et annoncer plus d'un
siècle en avance toutes les horreurs du XXème siècle ; sinon c'est Sa majesté
des mouches dans la cour de récréation avant de le devenir dans la société
des adultes. Les enfants reproduisent à l'âge adulte dans la société, ce qu'ils
avaient connu enfants : leur propre insécurité face à une autorité globalement
malveillante où les gros poissons mangent les petits, et où cette insécurité face aux prédateurs néolibéraux et néodarwiniens ou autres, est devenue tellement normale que cela ne fait plus réagir personne à l'âge adulte, hormis précisément
aujourd'hui les GJ et c'est là que ce mouvement recueille tout notre intérêt.
Voilà pourquoi je me méfie du progressisme et de l'humanisme - comme le montre d'ailleurs sans une certaine
ironie mordante l'affaire de la « ligue du LOL », où les donneurs de leçons professionnels les
plus virulents sont aussi les plus virulents harceleurs, comme si ils avaient
le mieux compris la nature profondément perverse du système à sa racine -, et
pense qu'il faut se battre pour le maintien ou le rétablissement de valeurs qui
avaient fait leurs preuves, comme des valeurs religieuses de compassion et
d'amour contre celle de l'intérêt privé, qui prévaut exclusivement dans le libéralisme
des origines dans l'esprit de ses concepteurs, et dont ne s’exonèrent pas les
institutions de la
République , où la volonté n'est jamais pure et neutre contrairement
à ce que l'on voudrait nous faire croire, mais influencée par les intérêts les
plus « importants » qui en fin de compte sont pratiquement toujours l'expression du degré d'avidité des
acteurs ; volonté qui est tout sauf de nature bienveillante pour le commun des mortels ou le
citoyens lambda, et dont la devise pourrait être : « les gros poissons mangent
les petits, amen ! ».
Maintien ou rétablissement de valeurs certes au sein d'un
dogme c'est inévitable, mais qui ne soit pas exclusif mais universel, et c'est
bien ce que réclament les GJ : moins d'inégalités et plus de justice sociale ; et
les valeurs de la
République malheureusement ont toujours une tendance
invariable à s'écarter de leur caractère universel au profit d'intérêts
particuliers, d'où habituellement ce soupçon de favoritisme et ce complotisme de la
part du commun des mortels, que bien sûr les élites condamnent même si il fait
partie selon moi de l'essence même du projet libéral privé de toute transcendance,
hormis humaniste ou progressiste ce qui est un oxymore.
Effectivement, Sade avait
prévu de tels développements intrinsèquement liés à la nature de la République privée de
toute transcendance religieuse. Il voyait beaucoup plus loin et de manière plus
pessimiste que tous les autres philosophes qui lui sont contemporains appelés «
des Lumières » (avec le recul on pourrait dire « des Ténèbres »), et n'avait aucune illusion sur l'Homme : dans l'Histoire de
Juliette notamment, il avait pressenti notre modernité, pour effectivement
s'en féliciter avec le sentiment formé à partir de son nom et qui lui est
propre et à quelques autres - voire suivant sa logique à la globalité des Hommes
sous régime républicain -, le sadisme : « Souviens-toi, nous dit la nature au
lieu de cela, oui, souviens-toi que tout ce que tu ne voudrais pas qui te fût
fait, se trouvant des lésions fortes au prochain, dont tu dois retirer du
profit, est précisément ce qu'il faut que tu fasses pour être heureux ; car il
est dans mes lois que vous vous détruisiez tous mutuellement ; et la vraie
façon pour y parvenir est de léser ton prochain. »
Mais bon comme on ne peut revenir en arrière et que l'on doit subir les développements funestes de l'idéologie de philosophes optimistes sur la nature humaine et inconséquents, il nous faut bien respecter ce qui reste à respecter : les valeurs de la République et faire semblant de croire à leur universalisme pour pouvoir continuer à vivre dans un monde rendu hyper violent par ces mêmes valeurs...
Mais bon comme on ne peut revenir en arrière et que l'on doit subir les développements funestes de l'idéologie de philosophes optimistes sur la nature humaine et inconséquents, il nous faut bien respecter ce qui reste à respecter : les valeurs de la République et faire semblant de croire à leur universalisme pour pouvoir continuer à vivre dans un monde rendu hyper violent par ces mêmes valeurs...
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