dimanche 17 février 2019

Finkielkraut joue son rôle en cabotinant



Moi : « Sinon Finkielkraut a voulu faire le buzz... et il a fait le buzz comme d'habitude ! À chaque fois qu'il y a des mouvements sociaux il se fait conspuer et il le sait très bien même si ce n'est pas normal, cela lui permet de susciter l'indignation unanime de la classe politique, d'être appelé personnellement par le président pour qu'il lui dise toute sa détermination contre l'antisémitisme, et d'être invité sur tous les plateaux télé pour dire tout le mal qu'il pense du mouvement des GJ et du nouvel antiracisme antisémite. Notre finkielkraut est un cabot, peut-être un peu plus narcissique que la moyenne, et qui aime être rassuré et cajolé par les plus hautes autorités dont il fait d'ailleurs partie. »

Hinageshi : « Quand la députée LREM Laetitia Avia reçut une lettre anonyme raciste - et la menaçant de mort - Causeur se fendit d’un article passablement dégueulasse dont voici un extrait :
« […] il ne s’agit que d’une lettre, une seule, d’un anonyme marginal et,
avant de surjouer l’indignation, il est sans doute préférable d’accorder
à cet acte l’importance qu’il mérite. Apporter de façon brute une telle
lettre sur la place publique, c’est encore alimenter le mythe selon lequel
nous vivrions dans un pays d’affreux beaufs racistes, gangrené par
un péril nazi, comme aux heures les plus sombres de notre histoire, etc.
Mais pour la victime autoproclamée, le procédé est très avantageux.
Cela permet de faire parler de soi en bien, de redorer son image gratuitement,
d’avoir grandes ouvertes les portes du plateau de C à vous et d’attirer
à soi les tweets de “total soutien” d’une classe politique à l’unisson dans
un concours d’indignation larmoyante. »
Des esprits chagrins pourraient faire remarquer que les insultes lancées hier contre Finkielkraut peuvent être décrites peu ou prou selon les mêmes termes. C’est avec impatience que l’on attend donc les articles que Causeur ne va pas manquer de publier à la rescousse du Grand Homme. »

C. Canse : « La loi fait une différence entre injure privée et publique. Un courrier, fût-il anonyme, est privé ; pas la rue. »

J. bobo : « Si vous pensez qu'une lettre raciste anonyme dont on ne connait pas la provenance peut se comparer à des bordées d'insultes et d'attitudes violentes spontanées de la part d'un groupe d'hommes en plein jour dans une rue parisienne c'est que vous divisez le monde en catégories trop larges pour pouvoir comprendre ce qui s'y passe. »

Hinageshi : « Vous avez raison. Une injure telle que « Sale sioniste de merde » est d'une insoutenable gravité, en comparaison de « grosse truie noire venue d'Afrique », vu que la première a été lancée en pleine rue, et la seconde parvenue par voie postale… Ah… les catégories et leur insondable finesse ! »

J. bobo : « Non, la différence n'est pas là. Elle est dans le fait que ces insultes aient été proférées face à face de manière physiquement menaçante dans l'espace public, en plein jour et devant d'innombrables témoins. Cette lettre anonyme est... anonyme. Personne ne peut dire qui l'a écrit et dans quel but. Si ça se trouve elle se l'est écrite elle-même, qu'en savons-nous ? Tandis que pour Finkielkraut nous savons que ce n'est pas bidon, d'autant plus que l'origine ethnique de ce groupe d'hommes menaçants ne fait aucun doute. Mais si vous ne voyez pas la différence, si c'est trop subtil pour vous... »

C. Canse : « Erwan, vous n'avez pas honte ? »

Moi : « J'ose espérer que vous êtes ironique. »

C. Canse : « Certainement pas. Se promener et se faire insulter n'a rien à voir avec "faire le buzz". Lors des manifestations, la presse est présente et c'est son travail que de filmer ; ici, un gros plan est fait de l'insulteur, cela permettra au procureur de le faire retrouver rapidement. »

Émile Kzomil : « Pas sûr cela pourrait indisposer certaines populations favorables à notre conducator. »

C. Canse : « Le cameraman ne semble pas vivre dans le déni, c'est beaucoup trop rare. »

Émile Kzomil : « Je parlais plutôt du parquet, il se peut fort bien qu’il fasse comme avec le coffre de Benalla... »

C. Canse : « Nous verrons s'ils osent. »

L'Ours : « M. Blesbois, vous n'avez même pas lu ma réponse un tout petit peu plus bas et votre méconnaissance du bonhomme est criante..
Quand vous aurez le dixième sinon de son niveau au moins de son honnêteté intellectuelle, vous viendrez faire le malin. Finkielkraut est tout sauf un cabot, mais on sait qui sont les chiens ! »

Moi : « Je ne remets pas en question son honnêteté intellectuelle, mais il a son style bien à lui et très prévisible depuis le temps, que j'assimile à du cabotinage, il n'y a qu'à voir son grand sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'il se fait copieusement insulter. Pendant ce temps là alors qu'il n'est pas dépourvu d'humour, à savoir pouvoir rire de lui-même et du propre rôle qu'il se voit assigner par la société française : le juif de service ; les plus hautes autorités de l'État réagissent comme il se doit avec une absence totale d'humour et d'ironie, en brandissant le bâton.
Comme il l'a très bien exprimé dans Le Juif imaginaire : « Le Juif errant, c’est moi ; le détenu famélique au pyjama rayé, c’est moi ; moi, le torturé de l’Inquisition, moi Dreyfus à l’île du Diable. Voilà le roman dans lequel j’ai passé mon adolescence. Le Différent, l’Écorché vif, le Rescapé : je n’en finissais pas de brandir et de savourer cette image. Du judaïsme, je ne retenais que l’adjectif auquel il me donnait droit et l’usage narcissique que je pouvais en faire. J’allais chercher dans mes origines, les fastes que me refusait la trame sans accroc d’une existence studieuse et sage. J’étais, d’un seul tenant, un Juif authentique et un Juif imaginaire. » »

Ji : « Je n'aime pas injurier les personnes, mais avant je ne vous lisais pas parce que vous étiez trop long, maintenant je ne vous lirai plus parce que vous êtes trop ...

Moi : « Attention je ne prends pas partie, je ne me situe pas au niveau du droit pour dire si il est légitime ou non de poursuivre ceux qui se prétendent antiracistes et se cachent derrière cet alibi pour faire preuve d'antisémitisme en insultant une personne de confession juive, je dis juste que Finkielkraut en bon cabotin coutumier du fait (si c'était la première fois il aurait le bénéfice du doute, mais là il y a récidive) est allé les chercher pour faire entendre sa petite musique, et in fine discréditer le mouvement des GJ. Or précisément Finkielkraut a minimisé ce matin sur LCI les violences policières en France, et mis l'accent sur la violence des manifestants qui selon lui reste globalement impunie : on croirait presque entendre du Berléand dans le texte, l'expression d'un parisianisme bobo apeuré. Que Finkielkraut s'en prenne aux islamo-gauchistes et aux « racailles » islamisées cela ne me gène pas car les flux migratoires incontrôlés sont la conséquence du néolibéralisme, donc in fine du macronisme dans la lignée de ses prédécesseurs ; mais qu'il cherche à discréditer le mouvement des GJ influencé qu'il est par un certain parisianisme, j'y vois là une macronisation inquiétante de son discours alors qu'au départ il soutenait plutôt ce mouvement, dont l'origine ne l'oublions pas est une réaction saine aux dégâts du néolibéralisme et donc du macronisme dans la vie quotidienne des gens. »

Ji : « Et bien il devient de temps en temps urgent de "prendre partie", et votre accusation sur Finkielkraut est abjecte.
On peut même le remercier de mettre en évidence qui sont les pourritures antisémites qui gangrènent les GJ.
Au passage, je ne crois parce qu'il "confesse" une quelconque religion, mais il est juif. »

Moi : « Plus abjecte que d'aller crever l’œil de Jérôme Rodrigues parce qu'on l'a reconnu comme un leader du mouvement ? »

J. bobo : « Pourquoi refuser de nommer les choses, les agresseurs sur cette vidéo sont tout simplement des gens d'origine maghrébine... »

6 commentaires:

  1. Après les Nuits Debout, Finkie s’offre un nouvel orgasme en allant tester sa popularité, entouré de caméras et de gardes mobiles, face aux Gilets jaunes. La provoc, c’est comme le sang, on y prend goût. Dommage, il avait bien commencé, mais le naturel est revenu au galop.

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  2. "L'antisionisme n'a rien à voir avec l'antisémitisme".
    Combien de fois n'avons nous pas lu ou entendu ce distinguo ?
    Cependant, comment croire que l'insulte "sioniste de merde" lancée par ces gilets jaunes haineux contre un intellectuel juif veut dire autre chose que "sale juif" ?
    Certains grands esprits se précipitent pour minimiser, relativiser ou dire que les "sale sioniste" et autres "on est chez nous" crachés à la figure de Finkielkraut ne sont pas antisémites ou ne sont pas si graves. Rien de nouveau, l'extrême-droite relativisait de la même façon les insultes reçues par le président du conseil Léon Blum. Ce qui a changé, c'est qu'aujourd'hui, ce sont principalement des gens de gauche qui joignent leurs voix à l'extrême-droite pour minimiser un antisémitisme qu'ils ont visiblement cessé de combattre.

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    1. Meuh oui Pierre... que des méchants dissimulés derrière des mots qui veulent dire bien plus que ce qu'ils signifient, quand il est si facile de dire "juif", bah non, zuuut... ils disent sioniste... une délicatesse incroyable de faire ce distingo dans un moment d'altercation brut et face à une personne qui a dit désirer, littéralement, la mort des manifestants à coups de flingues... Et vas-y qu'on nous tartine de Blum et compagnie... de désrtion de la gôche... motus sur l'instrumentalisation des juifs dans ces histoires surtout... qu'on les prenne, médias et politiques véreux, d'office comme victimes désignées de toutes les vindictes et au péril exclusif de leur vies, aucun prob, ça défirse personne, normal, les seuls qui vont en baver, comme d'habitude, ce sont eux. "cette" facilité" dans l'indignation dénonciatrice quand on a sont petit cul bien calé dans la bonne conscience utile... ni le courage d'être juif, comme disait le grnd Jacques.

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    2. Finkielkraut n'a jamais dit désirer « la mort des manifestants à coups de flingues... », par contre Luc Ferry a évoqué l'idée que les policiers puissent faire usage de leurs armes, il a précisé ensuite devant le tollé : armes... non létales !

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  3. C'est la « révélation » d'une transfiguration.

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