jeudi 25 février 2021

La logique sacrificielle dans une société dépourvue de sacré



Ce qui m'est arrivé est effectivement trop grave pour être divulgué au commun des mortels. Si la société était cohérente avec elle-même elle tirerait une balle dans la nuque des gens comme moi (bouc-émissaire). Tiens d'ailleurs je viens de m'apercevoir que ce lien a été supprimé (26/02/2021), les abuseurs sexuels ont le bras long de nos jours. Finalement le lien fonctionne à nouveau (27/02/2021). Blog définitivement supprimé par blogger le 04/03/2021.

Que dit René Girard sur les sociétés archaïques ? « Parce qu'ils veulent rester réconciliés, nos ancêtres proto-humains s’attachent au maintien de cette paix miraculeuse en substituant à la victime originaire, dans les rites, des victimes nouvelles. Les conditions sont remplies pour l'apparition du premier signifiant, le plus simple – une unité se détachant sur une masse indifférenciée – à travers la nécessité du choix d'une victime. Ce premier symbole, la victime, signifie tout d’abord tout ce qui est en rapport avec le mécanisme réconciliateur : le sacré, qui a le caractère d'une transcendance terrifiante à la fois bénéfique et maléfique. On peut penser de même que le premier monument fut une tombe : celle de la victime. »

N'oublions pas que le Christ a joué ce rôle réconciliateur durant deux mille ans ; en une génération, celle des baby-boomers, tout l'héritage de 2000 ans de civilisation a été liquidé. Voici venir le règne des pervers narcissiques et de la plus grande barbarie sociale : le darwinisme social. Une vraie boucherie sur le plan anthropologique.

René Girard : « Le religieux archaïque apparaît comme la forme originelle de la culture, ce qu'avait pressenti Durkheim. Il permet de comprendre le besoin de victimes sacrificielles : « Les sacrifices sanglants sont des efforts pour refouler et modérer les conflits internes des communautés archaïques en reproduisant aussi exactement que possible, aux dépens des victimes substituées à la victime originelle, des violences réelles qui, dans un passé non déterminable mais pas mythique du tout, avaient réellement réconcilié ces communautés, grâce à leur unanimité. » Le besoin de victimes sacrificielles permet à son tour d’expliquer la domestication des animaux comme résultat fortuit de l’acclimatation d’une réserve de victimes, ou l'agriculture. »

René Girard : « Les Évangiles se présentent apparemment comme n’importe quel récit mythique, avec une victime-dieu lynchée par une foule unanime, événement remémoré ensuite par les sectateurs de ce culte par le sacrifice rituel – symbolique celui-là – eucharistique. Le parallèle est parfait sauf sur un point : la victime est innocente. Le récit mythique est construit sur le mensonge de la culpabilité de la victime en tant qu'il est récit de l’événement vu dans la perspective des lyncheurs unanimes. C’est la « méconnaissance » indispensable à l’efficacité de la violence sacrificielle.

La « bonne nouvelle » évangélique affirme clairement l'innocence de la victime, devenant ainsi, en s'attaquant à la « méconnaissance », le germe de la destruction de l'ordre sacrificiel sur lequel repose l'équilibre des sociétés. Déjà l'Ancien Testament montre ce retournement des récits mythiques dans le sens de l'innocence des victimes (Abel, Joseph, Job, Suzanne…) et les Hébreux ont pris conscience de la singularité de leur tradition religieuse. Avec les Évangiles, c’est en toute clarté que sont dévoilées ces « choses cachées depuis la fondation du monde » (Matthieu 13, 35), la fondation de l'ordre du monde sur le meurtre, décrit dans toute sa laideur repoussante dans le récit de la Passion.

La révélation est d'autant plus claire que le texte entier est un savoir sur le désir et la violence, depuis la métaphore du serpent allumant le désir d’Ève au paradis jusqu’à la force prodigieuse du mimétisme qui entraîne le reniement de Pierre au moment de la Passion. René Girard explicite des expressions bibliques comme « scandale » qui signifie la rivalité mimétique, l’obstacle que constitue le rival, ou Satan qui symbolise le processus mimétique tout entier depuis la rivalité jusqu’à la résolution victimaire fondatrice d’un nouvel ordre. Dans les Évangiles, le Dieu de violence a entièrement disparu. Personne n’échappe à sa responsabilité, l’envieux comme l’envié : « Malheur à celui par qui le scandale arrive ». Comme l’a dit Simone Weil : « Avant d’être une théorie de Dieu, une théologie, les Évangiles sont une théorie de l’homme, une anthropologie. » »

En une génération, mes parents ont oublié tout leur héritage sacré et ont fait de moi leur bouc-émissaire ; parce qu'ils en avaient besoin comme toute société a besoin d'un bouc-émissaire (c'est son fondement sacré) pour se réconcilier. Mais je pense, même si je dois être un cas singulier, que c'est une grande tendance de toute la génération des baby-boomers vis-à-vis de ses propres enfants.

Je répète que ce qui m'est arrivé est effectivement trop grave pour être divulgué au commun des mortels. Si la société était cohérente avec elle-même elle tirerait une balle dans la nuque des gens comme moi (bouc-émissaire).

La question est comment une civilisation gère sa logique sacrificielle pour se réconcilier avec elle-même ? Par exemple les Aztèques sacrifiaient de jeunes esclaves prisonniers en haut de pyramides en leur arrachant le cœur, pour honorer l'énergie du soleil, source de toute vie comme ils en avaient l'heureuse intuition. Ne me dites pas que les Juifs n'ont pas non plus leur propre logique sacrificielle ? C'est le fondement de toute civilisation pour que ses membres se réconcilient avec eux-mêmes, ne se suicident pas ou n'assassinent pas leur prochain (sur un simple coup de tête) ; j'avoue que le peuple juif fut longtemps le bouc-émissaire idéal pour renforcer la cohésion du troupeau chrétien. Je crois que c'est cette nécessité dans la logique sacrificielle du christianisme qui a fait que le peuple juif n'a jamais disparu ; effectivement si la racine du christianisme n'était pas le judaïsme, le christianisme n'en aurait pas fait son bouc-émissaire déicide (et pour cause ; ce dieu était issu du peuple juif) et alors le judaïsme aurait disparu. Peut-être qu'effectivement les Juifs n'ont pas besoin de logique sacrificielle en leur sein, car la cohésion et réconciliation chez eux sont assurées par la cruauté des autres peuples qui les persécutent depuis la nuit des temps (je dis cela sans ironie car c'est la réalité du peuple juif)... Je crois qu'avant l’antisémitisme chrétien, l'antisémitisme néopaganiste et romantique d'Hitler, il y avait eu l’antijudaïsme romain qui notait déjà la concordia des Juifs entre eux, le bloc qu'ils forment contre leurs adversaires, et les décrivait comme excellents soldats. Ne négligeons pas l'opprobre frappant dans tout l'empire romain ce peuple de « lépreux » expulsés d'Égypte, son inconcevable prétention à ne reconnaître qu'une seule divinité sans effigie, ses pratiques « irrationnelles » avérées (circoncision, sabbat) ou inventées (mauvaise foi typique des ennemis d'Israël, prémice de l'antisémitisme moderne ?) pour la circonstance (adoration d'un âne, meurtre rituel), enfin la menace que représenterait son influence.

Alors on détruit le christianisme, définitivemet à la racine comme une solution finale, parce qu'il a très indirectement concouru à l'indicible, très bien ! Et après on fait quoi ? On soigne tous ces paumés, tous ces déracinés, tout ce populo qui sent la sueur, la pisse et l'alcool, avec de bienveillants profs d'Université, psychanalystes et psychiatres au passage majoritairement juifs ou imprégnés d'idéologie freudienne comme ma mère ? Parce que vous pensez réellement qu'ils sont bienveillants ? Qu'ils sont animés de bonnes intentions ? Qu'ils oublieront ou pardonneront un jour la Shoah ? Que pour eux tout petit enfant blanc, lorsqu'il est issu du peuple (puisque c'est bien connu la bourgeoisie est absolument indemne de tout antisémitisme), n'est pas un petit Hitler en puissance qu'il convient de rééduquer ?

Freud a toujours dit qu'il ne pouvait pas soigner les "fous" car ils sont généralement insolvables et majoritairement issus du peuple (c'est normal, le peuple est plus nombreux que la bonne société), mais seulement les gens de la bonne société viennoise vaguement frustrés par des interdits sexuels trop contraignants.

Le problème que pose selon moi la psychanalyse est qu'elle ne se soucie que de soigner individuellement les névroses, sans prendre du tout en compte le contexte social plus général et altruiste qui a joué un rôle dans l'apparition de la névrose, ou dans le cas de notre société néolibérale, de la perversion généralisée. C'est une doctrine égoïste et individualiste ne se préoccupant pas de morale - elle n'est heureusement pas immorale mais amorale - qui ne peut prétendre être un fondement civilisationnel ; effectivement la "guérison" des uns entraîne constamment la rechute des autres, ou autrement dit le bonheur des uns fait le malheur des autres. Pour ma mère, mon père, ainsi que pour tous les pervers, la morale c'est pour les autres !

La psychanalyse reste à la surface des choses, et après tout pourquoi pas, car sinon c'est toute une profession qui sombrerait dans la folie. C'est avant tout une corporation qui s'assure de bons moyens de survie et même de très bonne vie matérielle. Enfin soyons sérieux, tout le monde sait très bien qu'une civilisation assure son unité par la bouc-émissarisation d'un tiers, qui lui donne des moyens internes de réconciliation. Dans le catholicisme il s'agissait d'une cérémonie sacrificielle où le meurtre rituel prenait l'allure d'une mise en scène symbolique, n'impliquant pas le sacrifice de personnes réelles ; à la différence des Aztèques qui sacrifiaient des personnes réelles.

La psychanalyse est selon moi et quelques autres comme Onfray ou Houellebecq, une vaste fumisterie en comparaison de ce que je connais : la religion catholique. Vous pensez réellement qu'il y avait autant de souffrances psychiques avant ? Regardez notre société : c'est une addition de « cinglés » ultra individualistes qui se déchirent les uns les autres notamment sur internet et dans les médias, passent leur temps à porter plainte les uns contre les autres, pour un oui, pour un non, même pas une communauté, encore moins une civilisation. Mes grands-parents bretons vivaient très bien leur vie et participaient à la civilisation française pourvu qu'on leur foute la paix, pourtant ils n'avaient pas ce qu'on appelle beaucoup d'« éducation » scolaire. 

Cette vieille bique de République française, qui sacrifie ses propres enfants à l'accueil inconditionnel des musulmans et des noirs d'Afrique Subsaharienne, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, gère sa logique sacrificielle en foutant ce qu'elle estime être de pauvres types (mais qui sont en réalité ses propres enfants, Français d'origine et Gilets Jaunes, bref le peuple), en prison ! La République française est une vieille « prostituée » bourgeoise, usée jusqu'à la corde, sacrifiant même son peuple d'origine au progressisme, en accueillant sans conditions tous les damnés de la Terre (la figure de l'opprimé : musulmans, noirs anciennement colonisés) dans un rythme toujours plus soutenu. Parce que la bourgeoisie bien plus que la noblesse, méprise fondamentalement le peuple ; c'est sa petite logique sacrificielle à elle. Dans ces conditions, il est évident que la nation israélienne a plus d'avenir que la nation française. Ma mère à l'instar de la République française est une « prostituée » - comme le disait mon père d'elle parce qu'elle était une Bretonne montée à Paris (jolie signifiant lacanien), ce qui était déjà une forme de violence langagière exercée à mon encontre de la part de mon père - usée jusqu'à la corde, et perverse en plus de ça, car elle a besoin de pervertir ses propres origines bretonnes dont elle a reçu tout l'héritage (en prenant l'argent et il y en avait beaucoup, et en crachant sur tout le reste) et ses propres descendants, c'est-à-dire en l'occurrence son propre fils, moi-même, pour ne pas s'effondrer dans la psychose ; ce qu'on appelle la perversion narcissique. Pour la petite histoire elle est psychologue, psychanalyste freudo-lacanienne, très imbue de sa personne et farouchement philosémite.

La maladie aujourd'hui, celle par exemple qui touche les GJ, c'est la bouc-émissarisation du peuple d'origine qui est incurable, par la bonne bourgeoisie française. Avoir de l'argent ne lui suffit pas, afin d'assurer sa santé mentale il convient en plus de se réconcilier sur le dos du peuple, en le sacrifiant, en l'amputant, en l'éborgnant, en l'envoyant en prison etc. En même temps c'est nécessaire pour la bourgeoisie, sinon elle s'effondrerait dans sa propre psychose car ses valeurs n'auraient plus de sens.

Comme le disait Cioran faisant son mea culpa dans Un peuple de solitaires, qui était dans sa jeunesse grand admirateur d'Hitler et farouchement antisémite ; on se souviendra bien plus tard de la France, de l'Europe, de l'Allemagne nazie, comme autant de péripéties dans le parcours glorieux du peuple élu. Peut-être ou pas d’ailleurs…


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