lundi 13 septembre 2021

Comment devient-on un homme puissant ?



Parmi les gens que j'ai connu dans mon enfance et mon adolescence, les seuls qui aient réussi étaient ceux qui ostensiblement étaient les plus méchants, vindicatifs et méprisants envers leurs petits camarades : Alexandre Wolff, Olivier Jalabert, Karim Achoui, Matthieu Béra... Les femmes qui n'étaient alors que des jeunes filles n'ont jamais été un but pour eux mais un moyen, instrumentalisable, c'est pour cette raison d'ailleurs que ça les séduisait tant de tomber entre leurs mains, au service d'une ambition supérieure ; cela indiquerait donc que les femmes aiment ça et qu'elles n'osent pas s'avouer à elles-mêmes leur véritable nature.

De vraies teignes étant enfants puis adolescents se sont métamorphosées en représentants de ce qu'a produit d'intellectuel leur génération. Une fois adultes et arrivés à leurs fins ils passent généralement pour des types super sympas, c'est l'image que désormais ils veulent renvoyer d'eux-mêmes ; mais il faut bien voir qu'une ambition énorme sous-tendait toutes leurs forces tournées déjà dès l'enfance vers un seul but : la réussite sociale. À cet égard la fin justifie tous les moyens. Tout cela semble donner raison à Nietzsche et à la volonté de puissance. Et seule la faim rassasiée arrive à calmer les ardeurs.

Je pense que l'espèce humaine est une espèce méprisable dont il n'y a pas grand-chose à attendre (malgré les dénégations de Nietzsche qui y place des promesses démesurées et surhumaines) ; c'est pour cela que Schopenhauer et dans sa lignée Houellebecq recommandent la pitié, autrement dit la compassion pour tout ce qui est vivant. Tandis que Nietzsche recommande la cruauté et la volonté de puissance, ou encore Sade le mal pour le plaisir de faire le mal qui est bien plus grand selon lui que de faire le bien.

L'espèce humaine est malheureusement comme ça, surtout lorsqu'on a brisé comme Nietzsche toutes les tables de la Loi et tous les garde-fous possibles ; tout cela étant nommé progressisme par nos contemporains postmodernes.

Je ne crois pas une seule seconde à cette histoire de syphilis qui est anecdotique. C'est la propre pensée de Nietzsche, totalement déconstructrice, qui l'a rendu fou, et c'est parfaitement logique et normal, il ne pouvait en être autrement. On ne joue pas avec le feu, en détruisant toutes ses racines, tous ses fondements spirituels, en détruisant par la pensée toute sa famille, son père, sa mère, sa sœur, les fondements de la religion, de l'éducation, de la vie en société, sans y laisser des plumes. Il est allé beaucoup trop loin sur un chemin de création et de salut et en même temps de perdition sans nul retour en arrière possible vers la santé mentale. Pour le salut de l'humanité grâce à la volonté de puissance nous a-t-il enseigné...

J'ai plutôt tendance à émettre de sérieux doutes, tout comme Houellebecq héritier de Schopenhauer ; pourquoi ayant conscience de l'absurdité foncière de l'existence humaine, ne pas tout simplement s'arrêter à une attitude de compassion pour tout ce qui est vivant plutôt que d'en tirer des conséquences sur le surhomme, avec toutes les conclusions fâcheuses que l'on sait sur le plan politique ?

L'idéal serait un genre de bouddhisme s'appliquant à l'humanité entière, car le christianisme est selon moi, tout comme l'islam, une religion trop cruelle ayant pour symbole un instrument de supplice ; celui de la peine de mort. Avec l'hégémonie de la Chine et avec elle de toute l'Asie orientale sur le plan mondial économiquement, on va sans doute arriver à un genre d'hégémonie mondiale des sagesses nous venant d'Extrême-Orient, et ce sera très bien ainsi.

Mon chemin de croix à moi est bien pire et absolument immoral (j'ai conscience que je suis immoral en souhaitant leur mort, et souhaiterais sincèrement qu'il en soit autrement), c'est la vie même de mes parents. Combien a-t-il fallu que les "valeurs" de la génération des baby-boomers soient fausses et surtout toxiques, pour qu'ils en arrivent à faire souffrir ainsi leur propre progéniture ; alors que tous mes grands-parents que ce soit du côté de ma mère ou de mon père, étaient des braves gens et même des gens sains, sincèrement altruistes et préoccupés du développement affectif de leurs enfants et petit-enfants, sans avoir la tête bourrée de théories philosophiques, pédagogiques, psychologiques, déconstructionnistes, qui globalement ont fait beaucoup plus de mal sur l'éducation des enfants, que la simple religion catholique, effectivement.

Mon cousin germain qui avait exactement le même âge que moi à cinq mois près, s'est suicidé à 23 ans, et mon père qui a refait sa vie avec une autre femme a eu une fille autiste. C'est très facile aujourd'hui d'exonérer les parents et de tout mettre sur le dos de la génétique, pour ma part je n'y crois pas une seconde.

Donc vive Zemmour : retour aux années 50/60 ? Aux joies de la religion catholique avant la déconstruction ? Sauf que, même si effectivement c'était mieux avant, le temps passé ne revient pas, et qu'à la place on risque d'avoir une monstruosité d'extrême-droite dont les forces de réaction ont le secret. Ne vaut-il pas mieux accepter le monde tel qu'il est comme le préconise Nietzsche, c'est-à-dire actuellement absolument merdique (néolibéral et progressiste), mais qui pourrait encore être pire ?

Je pense que les lycéens de terminale sont encore des enfants, et aujourd'hui encore plus qu'hier. On ne devient adulte désormais que vers trente ans, voire jamais, puisque la mode qui ne semble pas passagère est au jeunisme pour toute la vie.

Seules les valeurs de la jeunesse sont exaltées, on n'accorde plus aucun crédit à l'expérience, à la "sagesse" (rien que l'évocation de ce terme fait rire aujourd'hui, je n'ose le mettre qu'entre guillemets), et les vieux que nous sommes (pas vous), doivent s'y plier de bonne ou mauvaise grâce.

On ne devient pas pervers, on le reste, et ils sont des êtres immatures que notre époque favorise en ayant renoncé à l'éducation par la culture classique (au profit d'une sous-culture d'origine U.S), et que la mode ou la politique (je pense à Macron) portent au pinacle. Un pervers narcissique est un enfant qui le reste toute sa vie, c’est-à-dire qu’il reste pervers polymorphe toute sa vie.

L'avantage de Zemmour c'est effectivement qu'il est beaucoup plus adulte et mature, et donc intelligent, que Macron étant resté un enfant ; et ce dernier n'est qu'une marionnette entre les mains du système, il met moins de gens en péril que Zemmour qui voudrait frapper du pied dans la fourmilière.

Il ne sera donc jamais élu, ni lui, ni Marine Le Pen. Mais le système le laisse faire, car sinon où irait se déverser toute la frustration des gens devant un avenir qu'on enlève à leurs enfants ? Autrement dit c'est pour maintenir la paix sociale qu'on laisse s'exprimer Zemmour, s'il avait la moindre chance d'être élu il serait assassiné ou "suicidé" sur le champ par les services de police compétents.

Les hommes qui deviennent puissants une fois adultes sont-ils tous désormais des pervers narcissiques ? c'est possible. Autrefois ils se moulaient dans le schéma patriarcal et c’était mieux ainsi selon Zemmour. La déconstruction peut avoir du bon, mais elle peut faire énormément de mal aussi, lorsqu'elle n'est pas appliquée avec doigté et finesse. Ce ne sont pas les baby-boomers qui ont pris la déconstruction en pleine face, mais ma génération, ceux nés entre la fin des années 60 et le début des années 80 ; ils ont essuyé les plâtres comme on dit, et pour les générations d'après la situation s'est un peu éclaircie. Je suis beaucoup plus proche et fidèle à mon cousin que ma vieille et tendre tante, sa propre mère, qui refuse de me parler et demeure sous l’emprise de son frère pervers, mon propre père.

N'oublions pas que la France est un pays de veaux comme le disait de Gaulle, j'ajouterais dont le consentement est fabriqué par les merdias, et qui ne prennent jamais de risques dans leurs votes.


4 commentaires:

  1. Texte personnel philosophant inspiré. Comme l'a exprimé un certain Cioran auteur moraliste-immoraliste dans une variable de Schopenhauer. Le monde aurait été créé par un mauvais démiurge. Un mauvais Dieu tant il est mauvais. La lecture de Cioran est également une consolation. Sans s'arrêter à ce dernier qu'on peut aimer ou non comme Nietzche qui ne m'a jamais passionné simplement fasciné.

    Des personnes nées en 1960 sont aussi parfois des négligés de la vie. La fin du baby boom c'est 1957 selon moi. D'ailleurs symboliquement la naissance d'É.Zemmour en 1958 pourrait signifier quelque chose.

    En Amérique du Nord, l'installation des familles de classe moyenne dans des maisons de banlieues comme l'a montré Hollywood dans les années 50 n'a pas été heureuse pour tous les enfants de cette période. La société de consommation avec la voiture à côté de la maison qui a du bon c'est vrai a aussi isolé ces familles réduisant le vécu social au centre commercial à la télévision à une sorte de vide social qui n'est pas exactement le (monde contemporain en France qui vit un problème d'immigration grave) ce qui est particulier.

    Dans le sens que je parle surtout ici de la famille qui dans un milieu nord américain québécois-canadien pour moi peut avoir donné un père absent de ce type de père qu'on ne peut souhaiter à personne qui vous ignore pendant votre vie de jeune parce que votre naissance s'est imposé à lui en rapport avec une mère au foyer névrotique qui voulait un troisième enfant afin de meubler une vie ennuyeuse dans une banlieue pourtant synonyme alors de -rêve américain-. Depuis le problème serait réglé. Les femmes travaillent, elles seraient moins névrosées puisque plus confinées au foyer.

    Considérant le nombre de divorces ou séparations. L'agitation individualiste, l'égoisme comme culture de vie cellulaire-individuelle numérisée par l'internet à la place de la télévision des années 60. Rien n'est si simple.

    Socialement par les idéologies.

    Le libéralisme devenu néolibéralisme de la désocialisation avancée et en même temps devenu un libéralisme multiculturel ouvert au wokisme et à la déconstruction nihiliste.

    La déconstruction alimentant de nouvelles haines car les "voisins de chacune des communautés" ne pourront pas se sentir se supporter demandant l'évitement.

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  2. Vous avez certes le portrait d'un échec babyboomer qui n'existe toutefois que par les précédents échecs qui ont existés. Dont le christianisme qui certes a deux millénaires dans le corps tout en ayant semé le grain du poison par son exigence impossible de l'amour universel ayant rendu possible la République par un retournement idéologique qui est bien inégal de nos jours dans tout le libéralisme occidental.

    L'islam lui n'a rien à apporter à part la soumission. L'époque au nom de l'individu est à la fois dure et molle permettant toutes les glissades donc l'effondrement possible dont parle Michel Onfray.

    Après Marx, une philosophie française post moderne a surgie entre 60 et 80. J'ai embarqué jeune homme dans le train d'un Foucault en partie pour pouvoir par ce doute m'en déprendre. Le dit Foucault est en arrière en bonne partie de la folie wokiste actuelle qui rêve d'une table rase dangereuse de la culture critique, l'histoire, des hommes blancs et autres démences.

    En vérité, reprenant une formulation des évangiles. Une grande partie de ce que touche l'homme devient de la merde, de l'injustice, de la cruauté, de la haine et de la mort.

    L'actualité occidentale est celle d'un monde perdu plus que jamais. Reste la culture et une certaine combativité.

    Un monde qui choisit ses boucs émissaires et les détruits c'était le message des évangiles plus que du christianisme selon l'auteur René Girard. D'un monde difficilement supportable.

    Quoi faire comme disait Lénine? Question éternelle. La compassion est plus facile pour les animaux que pour les hommes.

    Zemmour est mieux que tous, inspiré par De Gaulle . Le général est de ceux qui inspirent le respect dans l'histoire des grands hommes. Il avait une fille diminuée, le couple De Gaulle s'en est occupé.

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  3. Variante : « Il ne croit en rien de ce que nous croyons. Déclarons-le fou. »

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    1. Je ne parle pas de ses écrits, il a pris énormément de risques, il a vécu dangereusement toute sa vie. Il ne croit en rien de ce que nous croyons et a supplanté toute forme de croyance par une volonté de puissance dont nous voyons les effets délétères aujourd’hui, et qui nous fera sans doute être supplanté par l’Extrême-Orient où une forme de sagesse immémoriale est encore vivace.

      Il a poussé la pensée et la rationalité là où aucun homme avant lui n'a été capable d'aller sans devenir fou, ni aucun homme après lui. Sauf qu'il est réellement devenu fou en janvier 1889, en s'accrochant à un cheval qu'il avait pris en pitié parce qu'il était fouetté par un cocher. Degré ultime du nietzschéisme : la pitié pour tout ce qui est vivant ou dernier scrupule d’un philosophe s’apercevant que sa philosophie de la cruauté pour soi-même et les autres est une impasse ?

      Il a de nombreux héritiers et disciples, mais aucun n’est capable de rééditer son exploit d’aller aussi loin qu’il a été. Loin s’en faut !

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