Mon pays ne pardonnera pas mes péchés. Puisque nous vivons
non seulement un monde sans pitié, pour reprendre le titre d'un beau film
d'Eric Rochant, mais encore davantage on pourrait dire un monde sans pardon, où
la dérision semble régner en maître ; ce qui ne laisse aucune chance aux
largués qui s'engouffrent dans la brèche de la dérision, alors qu'en réalité le
pays n'a jamais été aussi intolérant pour les marginaux ou les déviants. Ces
derniers auraient eu une chance de s'en sortir, si enfants on avait eu le droit
de les élever à l'aide de principes et de valeurs rigides voire réactionnaires,
pourquoi pas catholiques. Car l'enfant a besoin d'obéir. Or notre société fait
tout le contraire, elle laisse les enfants faire n'importe quoi, avoir tous les
droits, et ne laisse aucune liberté aux adultes. Effectivement ceux qui en
auraient le plus besoin ne maîtrisent pas le code qui, adultes, leur permettrait
de se rebeller. Alors enfants ce sont des rebelles, et adultes ils deviennent
des moutons. C'est le crime parfait à l'échelle d'une société : aucune
contestation possible, quelques émeutes oui ; mais aucune idéologie pour
conduire une révolution. Une révolution pourtant nécessaire contre le système
de l'économie de marché, le libéralisme économique, qui distribue si
injustement le bonheur entre les hommes : voire reproduit à l'échelle de la
société les principes de la nature la plus sauvage : jungle comme on dit,
adaptation du plus fort et autres saloperies du même acabit. Et dont le rock,
et la violence qu'il génère est un instrument de cette sélection absurde. Ce
n'est pas que le rock soit mauvais en soi, il y a beaucoup de morceaux d'une
grande beauté, c'est encore ce qu'on en fait qui est souvent mauvais ; plus un
instrument de sélection entre "forts" et "faibles" ( au
sens de Darwin, pas de Nietzsche), qu'un instrument de rébellion contre la
société. Je connais pas mal de passionnés de rock, peu sont aussi intolérants
et conformistes qu'eux, dans leur comportement.
mardi 25 février 2014
samedi 22 février 2014
La destruction du vieux monde
Pourquoi une fois pour toutes
ne pas abandonner l'apprentissage du français à l'école et imposer l'anglais
comme langue maternelle, puisque l'emprise de l'impérialisme américain va si
loin et sans résistance, que nous ne sommes même plus conscients des
bouleversements qu'il entraîne sur nos existences intimes, notamment la
balkanisation non seulement géographique des nations, mais également la
balkanisation des modes de vie, morcelés en autant d'entités qu'il existe de
tribus, le plus souvent réparties en corporations, les informaticiens, les
profs, les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants, les chiens ...
Tribus qui se reconnaissent entre elles le plus souvent par
des éléments de culture anglo-saxonne. Je reconnais bien là le petit bourgeois
lambda qui a reçu une éducation trop policée, qui parle un langage
irréprochable dans sa vie professionnelle, mais qui dans le cadre de la
"vraie vie" ne veut plus entendre parler de la France , cette vieille
ringarde, au demeurant pas très sexy je l'accorde. Pour ma part je préfère la
variété française au rock, Claude François aux Beatles ou autres illustres
inconnus "underground", dont le seul intérêt est d'être underground.
Je conseille la lecture de Michelet (trop ringard?), qui décrit la Bretagne comme l'élément
résistant de la France ,
la plupart des Bretons ont aujourd'hui oublié leur héritage et sont des
traîtres (mais inconscients, dépassés par le système) au fond acquis à
l'idéologie des droits de l'homme et à l'individualisme entraîné par le
libéralisme économique d'origine anglo-saxonne (qui nous apporte confort et
bien-être), et à la balkanisation des comportements humains, en autant de
tribus qu'il existe de styles de musiques anglo-saxonnes qui composent
autant d'entités séparées ; et ceci est un héritage du protestantisme, qui est au
fond une tentative réussie du torpillage du catholicisme qui se voulait une
religion universelle, contre la "liberté" des consciences prônée par
le protestantisme, qui aboutit en fait à l'épanouissement des égoïsmes (où
chacun se croit le centre de monde, pense que la nature a été créée pour lui,
par l'intermédiaire de biens de consommation aimables, taillés dans le sens de
notre désir) où Adam Smith voyait en bon visionnaire, le triomphe de
l'idéologie du libéralisme économique (qui aboutit par la somme des égoïsmes
particuliers à la destruction de la nature, qui au fond n'est pas aimable,
puisqu'elle s'oppose à nos désirs). L'idéologie des droits de l'homme est peut-être
bonne individuellement, mais collectivement ne risque-t-elle pas de déboucher
sur une immense catastrophe écologique ?
Je constate juste que le progrès, aujourd'hui porté
principalement par la puissance américaine, débouche sur le bouleversement des
modes de vie traditionnels, notamment ruraux, qui existaient encore avant la
seconde guerre mondiale. Je ne nie pas que la France fut en son temps un impérialisme, qu'en
tant que tel il ne valait pas mieux que l'américain, il était même je crois
plus cruel et plus mesquin, car moins puissant.
Je reconnais aussi que le catholicisme est une religion qui
place après tout l'homme au centre du monde, et qu'il fait de la nature la
servante de ce dernier : ce qui est une faute. Le seul intérêt du catholicisme
et l'héritage qui est à préserver, est dans les modes de vie traditionnels
qu'il a contribué à conserver durant des siècles, et qui sont aujourd'hui en
voie de disparition, face au bombardement continue que nous impose en objets
manufacturés de toutes sortes, le libéralisme économique, et qui débouche sur
la dissolution du lien traditionnel, au profit de l'hégémonie d'un
impérialisme. Les autres impérialismes, russes et chinois ne sont pas des
alternatives, puisque de toute façon ils se battent avec les armes des
Etats-Unis : l'économie de marché.
vendredi 21 février 2014
Le français : une langue morte ?
Je voulais juste pousser un coup de gueule contre la
dégradation de la culture française catholique, voici le message que je laissais
à Jean-Michel sur Facebook :
Nous parlons désormais une langue qui n'a plus rien à voir
avec le français que nous avons appris à l'école, dont les concepts de
compréhension se font par des termes anglo-saxons comme "hack"
(traduction?) ou "upgrader" (traduction?). Bernard Montel, commentateur sportif,
s'en est fait l'écho, constatant que d'autres commentateurs n'employaient plus
que ces termes. Pourquoi une fois pour toutes ne pas abandonner l'apprentissage
du français à l'école et imposer l'anglais comme langue maternelle, puisque
l'emprise de l'impérialisme américain va si loin et sans résistance, que nous
ne sommes même plus conscients des bouleversements qu'il entraîne sur nos
existences intimes, notamment la balkanisation non seulement géographique des
nations, mais également la balkanisation des modes de vie, morcelés en autant
d'entités qu'il existe de tribus, le plus souvent réparties en corporations,
les informaticiens, les profs, les jeunes, les vieux, les femmes, les enfants,
les chiens ...
Tribus qui se reconnaissent entre elles le plus souvent par
des éléments de culture anglo-saxonne, dont tu sembles mon cher Jean-Michel un
grand thuriféraire. Je reconnais bien là le garçon sage qui a reçu une
éducation trop policée, qui parle un langage irréprochable dans sa vie
professionnelle, mais qui dans le cadre de la "vraie vie" ne veut
plus entendre parler de la
France , cette vieille ringarde, au demeurant pas très sexy je
te l'accorde. Pour ma part je préfère la variété française au rock, Claude
François aux Beatles ou autres illustres inconnus "underground",
dont le seul intérêt est d'être underground. Toi qui t'es installé en Bretagne,
je te conseille la lecture de Michelet (trop ringard?), qui décrit cette région
comme l'élément résistant de la
France. La plupart des Bretons ont aujourd'hui oublié leur
héritage et sont des traîtres au fond acquis à l'idéologie des droits de l'homme
et à l'individualisme entraîné par le libéralisme économique d'origine
anglo-saxonne, et à la balkanisation des comportements humains, en autant de
tribus qu'ils existent de styles de musiques anglo-saxonnes qui composent
autant d'entités séparées ; et ceci est un héritage du protestantisme, qui est au
fond une tentative réussie du torpillage du catholicisme qui se voulait une
religion universelle, contre la "liberté" des consciences prônée par le protestantisme, qui aboutit en fait à
l'épanouissement des égoïsmes, où Adam Smith voyait en bon visionnaire, le
triomphe de l'idéologie du libéralisme économique.
jeudi 20 février 2014
L'Ukraine et la question des droits de l'homme
Quand vas-tu parler de l'Ukraine ? Les donneurs de leçon
comme BHL, ne remettent jamais en question l'hégémonie de l’impérialisme
américain, qui est assimilée au Bien, quoique fasse cet impérialisme. Par
contre quand des vestiges de l'impérialisme russe s'expriment encore, cela est
immédiatement assimilé au mal. "La victoire de la démocratie" passe
par la fragmentation et la régionalisation des identités nationales, une
balkanisation à l'échelle mondiale et la défaite des impérialismes autres que
l'américain. Les deux derniers ennemis des Etats-Unis restent la Russie et la Chine. Pour ma part je
pense que l'impérialisme chinois risque de l'emporter sur l'américain. Pour le
meilleur et pour le pire.
Quant à l'Europe quel
modèle peut-elle offrir à l'Ukraine : chômage de masse et immigration massive ?
Un programme guère sexy ! Les Ukrainiens sont encore certainement dans la
sphère d'influence russe où règne la corruption à grande échelle. C'est une
réalité que l'Europe propose la perspective d'un état de droit, ce qui n'est
déjà pas si mal, pour un pays sans doute exsangue comme l'Ukraine. Cependant
historiquement l'Ukraine est dans la sphère d'influence russe depuis plus de
300 ans. Mais comme les Etats-Unis sont un pays sans Histoire, ils ne peuvent
comprendre une Histoire qui dépasse largement le cadre des simples droits de
l'homme. On pourrait discuter de la question des droits de l'homme en Europe,
où le chômage massif et l'immigration massive, et la perte d'identité qu'ils entraînent, sont voués à amener des bouleversements dont on ne mesure pas encore
les conséquences à long terme. La notion de droit de l'homme est une notion
très relative, et très galvaudée par nos intellectuels de toute façon pour la
plupart inféodés à la puissance américaine, et dont BHL est la caricature.
Les Russes ont gagné la guerre contre les Allemands, il est donc normal qu'ils fassent preuve de fierté avec Poutine à leur tête. Toutes les tentatives de balkanisation de la Russie au nom des soi disant droits de l'homme, sonnent l'éternelle victoire de l'Angleterre, puis des Etats-Unis sur l'Europe. Peut-être que l'Europe n'est pas légitime à porter l'idéal de l'humanisme, et que ce rôle ne peut-être dévolu qu'aux puissances maritimes, Angleterre, puis Etats-Unis, Australie et Canada, comme le pense Glucksman.
Les Russes ont gagné la guerre contre les Allemands, il est donc normal qu'ils fassent preuve de fierté avec Poutine à leur tête. Toutes les tentatives de balkanisation de la Russie au nom des soi disant droits de l'homme, sonnent l'éternelle victoire de l'Angleterre, puis des Etats-Unis sur l'Europe. Peut-être que l'Europe n'est pas légitime à porter l'idéal de l'humanisme, et que ce rôle ne peut-être dévolu qu'aux puissances maritimes, Angleterre, puis Etats-Unis, Australie et Canada, comme le pense Glucksman.
mardi 4 février 2014
Hommage à ma grand-mère bretonne : Elise
Cavanna n'a probablement trouvé que très peu d'amour dans la
religion catholique. Et effectivement la religion en soi n'apporte que très peu
d'amour. Tout dépend des gens que l'on a rencontré et qui ont incarné la
religion ou la raison sous la forme de l'amour. L'amour permet de relier et la
haine divise, fait éclater le lien (Lucrèce?). Les deux principes qui fondent
l'existence sont l'amour et la haine (Empédocle?). Tout dépend des gens que
l'on rencontre et qui incarnent un de ces deux principes. Rien n'est bon ni
mauvais en soi, tout est relatif. C'est la relation duelle qui permet la
création. Rien n'est un (Parménide?), tout est au moins duel. Je ne suis pas
non plus un catholique fanatique, mais un catholique de circonstance (ma
relation à ma grand-mère).
Contre l'immortalité
Je ne suis absolument pas d'accord pour l'immortalité.
L'immortalité n'est pas une affaire de raison, c'est affaire de foi, on y croit
ou non. Je pense que si nous devons être jugé c'est sur le bien et le mal que
nous aurons fait sur cette planète. L'immortalité permettrait aux nuisibles de
s'en sortir à trop bon compte. Et tu sembles totalement ignorer ou feindre
d’ignorer (un déni?), l'existence des nuisibles. De même que l'injustice et le
mal ici-bas. Or la mort est le seul élément de justice en ce bas-monde, qui
vient punir les riches et les puissants de leur triomphe injuste (nous ne
pouvons pas être au-delà) et soulager les humbles de leur souffrance. Jusqu'à
nouvel ordre la gauche, héritière de Victor Hugo n'a pas réussi à améliorer le
sort des démunis à l'échelle mondiale. LA situation je le pense, s'est même
aggravée. Donc le projet de la gauche est un échec. Les sciences et techniques
ne résolvent rien. Notre intelligence est dans l'impasse. Il faut être un
égoïste ou idéaliste incurable pour le nier.
Pour ma part je suis plus catholique, que protestant, plus français qu'anglais, plus de gauche que de droite, je ne pense pas que nous
serons sauvés par la réussite sociale qui est effectivement un reflet de
l'intelligence. J'admire beaucoup Nietzsche, mais je ne suis absolument pas
nietzschéen. Je crois en effet que si nous devons être sauvés c'est par nos
actions, et que nous serons jugés par le bien et le mal que nous avons fait aux
autres. Si il en est autrement, si une majorité d'hommes pensent qu'il en est
autrement, alors nous sommes tous perdus. Pour ce qui est du bien, je
l'appréhende confusément, je n'en ai pas bien conscience; mais le mal j'en ai
pleinement conscience, j'en ai été frappé de plein fouet par mes parents
inconscients, mauvais et égoïstes. C'est pour cette raison que je refuse
d'admettre que le mal est une affaire privée.
Le pervers et "l'honnête homme"
Tout ce que tu dis fait preuve d'une grande intelligence et
de beaucoup de bon sens. Mais tu oublies un paramètre, un nouveau type humain
apparaît dans nos société, un type humain adapté à la forme de société où nous
vivons, c'est le pervers. Ce type humain pratique la mauvaise foi comme une
seconde nature. Pour ce type humain il n'y a ni bien ni mal. Or ton discours
est totalement empreint des notions de bien et de mal, comme si elles allaient
de soi pour un être raisonnable. Pourquoi n'y aurait-il pas des profs pervers,
qui ne ressentent rien à la souffrance des autres, y compris à celle des Juifs
? Une instrumentalisation de la
Shoah comme il peut y avoir une instrumentalisation de
l'esclavagisme ? De plus va dire aux descendants d'Indiens d'Amérique du Nord
et du Sud que leur génocide n'a pas la même spécificité que la Shoah , et donc vaut moins.
Effectivement il n'y avait plus d'Indiens pour en faire un monument de leur
génocide. La maîtrise de la représentation est aussi une spécificité
occidentale, jusqu'à une certaine époque, une spécificité judéo-chrétienne
pourrait-on dire. Tu as un don pour la maîtrise de la représentation et pour
embrasser des idées, et cela sans perversion, apparemment. Mais la Shoah est aussi une affaire
de compassion et de sentiment. On peut avoir beaucoup de raison et ni
compassion, ni sentiment, ne pas avoir conscience de l'altérité dans l'autre
homme : c'est cela la définition du pervers. Et crois-moi ils sont nombreux,
car notre type de société basé sur l'envie, la jalousie de ce qu'ont les
autres, les encourage. Finalement le type de société que tu ne cesses de
défendre aveuglément. Tu fais du mal et de la perversion une affaire privée,
car tu es fasciné par l'aspect brillant, étincelant de la même personne dans le
domaine public. Au fond tu nies la question du mal au profit de la raison. C'est
ta principale faiblesse, car toi-même tu n'as pas ce côté étincelant des personnes
perverses, et tu les admires.
Ta morale exempte de toute faute tout être qui a su se
sauver, grâce aux qualités de son intelligence. Mais cela ne suffit pas à faire
un "honnête homme".
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