Moi : "Non Emmanuel, pas la
peine de rêver, la gauche, ou le PS qui se prétend tel, n'arrivera pas au
second tour. Philippe a raison, le paysage politique va considérablement se
droitiser, et la polarité va consister dans le clivage droite
républicaine/extrême droite : c'est quasiment déjà écrit. Et tu auras beau
avoir l'impression de "lutter", tes mouvements saccadés de refus de
la réalité, ressembleront à l'agitation d'un poisson dans un bocal : ta lutte
est absurde comme les mouvements d'un poisson d'aquarium. Peu à peu ta liberté
de mouvement se rétréci, et ne va cesser de se rétrécir. Tout cela est la
conséquence logique de l'hétérogénéité qui règne dans la société française,
issue de l'"esprit de 68". Toute société, et même tout être humain a
besoin pour se construire, d'homogénéité, du même, par opposition à la
différence. L'être humain doit se reconnaître en l'autre pour lui-même se
reconnaître, si il voit dans l'autre trop d'hétérogénéité, alors il ne se
reconnaît plus lui-même, et c'est alors, partant d'une fragmentation
individuelle, au départ, que par un jeu de domino, c'est l'ensemble de la
société qui s'effrite. D'où les mouvement de réaction, très forts, actuels, qui
ne vont cesser de s'amplifier, avec les mauvais échos que renvoie l'actualité,
et les événements de plus en plus tragiques et choquants. Comme l'égorgement
d'un prêtre, qui d'un point de vue symbolique, est un signe très fort, qui ne
s'effacera pas facilement des consciences, pas d'ici les élections en tout cas.
Mais c'est bien, tu es consciencieux, tu fais ton devoir d'homme de gauche
républicaine."
Le philosophe : "Faire son devoir est encore une des
meilleures choses que l'homme ait inventée."
Moi : "Ce qui compte le plus,
et les militaires le savent, c'est que les troupes aient suffisamment le moral
pour être en mesure d'accomplir leur devoir. Quand le moral est trop entamé, les troupes refusent de monter à l'assaut, et il
n'y a plus aucune possibilité de faire s'accomplir le devoir. Tu as toujours sous-estimé le rôle du moral, et
surestimé le rôle du devoir. Or ce qui mine la société française, est qu'elle
n'a plus le moral, ce que tu ne cesses de dénoncer "à coups de pied au
cul", au lieu d'essayer d'en trouver les causes. Autre question, pourquoi,
toi, tu échappes à cette perte de moral ? J'en attribue la cause, au fait que
tu es l'héritier de l'époque gaullienne et pleine de promesses, toutes déçues,
les unes après les autres. Quand la société française aura touché le fond,
alors elle pourra rebondir. Mais sur d'autres bases, certainement religieuses,
car c'est désormais une nécessité de survie."
Le philosophe : "Non, si
j'ai le moral, de Gaulle n'y est pour rien. Question de naturel, sans doute. Et
puis, quand on a la chance de ne pas venir d'un milieu petit-bourgeois, on se
fait à tout, on prend la vie comme elle vient, on ne se plaint pas, on ne
recherche pas la reconnaissance. J'aime beaucoup cette chanson de Serge Lama,
"Les ballons rouges" : "J'ai rien demandé, j'ai rien eu, j'ai
rien donné, j'ai rien reçu, mais j'ai fait ce que j'ai voulu". C'est
terrible, mais il y a quand même toute une morale là-dedans."
Philippe : "Le PS est foutu,
on passe à autre chose...
Très progressivement le paysage politicien français va se scinder en deux tendances : d’un côté les européistes c’est à dire les partisans de l’intégration européenne et de l’autre côté les europhobes c’est à dire les partisans du maintien des états-nations.
NB : L’européisme est un néologisme, utilisé par Jules Romains dès 1915 d’où le mot dérivé « européiste ». Ce néologisme n’est absolument pas une création de l’extrême droite ! Ce n’est pas pour autant que le débat économique entre social-libéralisme et libéralisme (« pur et dur ») ne va pas reprendre force et vigueur dans cette nouvelle configuration des années à venir. Au sein de ce que l’on appelle, selon la propagande des dominants politiques en place depuis 1969, « l’extrême droite » actuelle les débats sont déjà en cours, alors même qu’elle n’a pas encore accédé à la moindre parcelle de pouvoir. Marine Le Pen est considérée, à mon avis à juste raison, comme ayant une philosophie plutôt socialisante, il suffit de fréquenter certains forums privés de « la droite de la droite » pour le savoir. Notre belle utopie européiste d’une Europe fédérale a été construite sur un jeu de dupes.
Quand j’ai voté pour Maastricht en 1992 ce fut en comblant mentalement (grave illusion) les vides de ce traité, c’est à dire en pensant qu’il y aurait, par le haut/par le mieux disant, convergence sociale et fiscale de tous les pays membres. A la place il y a eu dumping généralisé et sauvage entre les pays membres dans ces deux domaines social et fiscal. Le « carburant » de ce remodelage politicien français/européen est donné par la carence de cette UE à protéger son pré carré d’un afflux massif incontrôlé de réfugiés économiques et de guerre dans un contexte de chômage structurel. En France ce « carburant » est dopé par un risque maximum d’attentats visant la population en raison de la détestation que la France provoque, avec d’autres, chez les tenants de l’Islam politique par son attitude guerrière de « croisés » de ses dirigeants depuis janvier 1991 en Afrique.
Cette population française présente un surplus de détestation particulière en raison de sa laïcité intolérable idéologiquement, à la vieille hérésie Wahhabite née en Péninsule arabique et paresseusement assise pour faire sa propagande depuis plus d’un demi siècle sur « mille milliards » de pétrodollars."
Très progressivement le paysage politicien français va se scinder en deux tendances : d’un côté les européistes c’est à dire les partisans de l’intégration européenne et de l’autre côté les europhobes c’est à dire les partisans du maintien des états-nations.
NB : L’européisme est un néologisme, utilisé par Jules Romains dès 1915 d’où le mot dérivé « européiste ». Ce néologisme n’est absolument pas une création de l’extrême droite ! Ce n’est pas pour autant que le débat économique entre social-libéralisme et libéralisme (« pur et dur ») ne va pas reprendre force et vigueur dans cette nouvelle configuration des années à venir. Au sein de ce que l’on appelle, selon la propagande des dominants politiques en place depuis 1969, « l’extrême droite » actuelle les débats sont déjà en cours, alors même qu’elle n’a pas encore accédé à la moindre parcelle de pouvoir. Marine Le Pen est considérée, à mon avis à juste raison, comme ayant une philosophie plutôt socialisante, il suffit de fréquenter certains forums privés de « la droite de la droite » pour le savoir. Notre belle utopie européiste d’une Europe fédérale a été construite sur un jeu de dupes.
Quand j’ai voté pour Maastricht en 1992 ce fut en comblant mentalement (grave illusion) les vides de ce traité, c’est à dire en pensant qu’il y aurait, par le haut/par le mieux disant, convergence sociale et fiscale de tous les pays membres. A la place il y a eu dumping généralisé et sauvage entre les pays membres dans ces deux domaines social et fiscal. Le « carburant » de ce remodelage politicien français/européen est donné par la carence de cette UE à protéger son pré carré d’un afflux massif incontrôlé de réfugiés économiques et de guerre dans un contexte de chômage structurel. En France ce « carburant » est dopé par un risque maximum d’attentats visant la population en raison de la détestation que la France provoque, avec d’autres, chez les tenants de l’Islam politique par son attitude guerrière de « croisés » de ses dirigeants depuis janvier 1991 en Afrique.
Cette population française présente un surplus de détestation particulière en raison de sa laïcité intolérable idéologiquement, à la vieille hérésie Wahhabite née en Péninsule arabique et paresseusement assise pour faire sa propagande depuis plus d’un demi siècle sur « mille milliards » de pétrodollars."
Moi : "C'est vrai qu'un
désir de reconnaissance totalement déçu, à 100%, peut contribuer à anéantir
totalement le moral, voire conduire tout droit à la folie (c'est ainsi que
j'interprète la folie de Nietzsche, par exemple). Mais cela provient-il d'un
excès de vanité, comme toi tu l'interprètes (donc une faute morale de la
petite-bourgeoisie, qui aujourd'hui lui retombe dessus) ? Ou alors la
reconnaissance n'est-elle pas un besoin humain, profondément ancré, par lequel
l'humain se construit (se reconnaître dans le miroir : c'est le premier stade
de construction de soi selon Lacan, non ?). Disons que même chez toi la
reconnaissance joue un rôle, mais trop enfoui, et que tu dénies pour des
raisons politiques (haine de la petite-bourgeoisie), donc finalement d'ego,
propre à notre époque pleine de promesses déçues, pour quelqu'un comme moi,
mais pas pour toi je le reconnais.
Ça et là, quelques exceptions, comme toi échappent au destin de notre époque et à son caractère propre, encore une conséquence de 68, bénéfique pour toi. Mais le destin de l'époque qui touche des masses de plus en plus considérables de concitoyens aliénés, te rattrapera, et alors fatalement tu te sentiras moins libre à ton tour, mais je conçois que tu lutteras de toutes tes forces, jusqu'au bout, pour conserver ta liberté, au nom du combat qui te semble le plus juste : le combat pour la conservation de la gauche républicaine. Et détrompe-toi sur mon compte, le mal est bien plus grand qu'un simple petit désir de reconnaissance petit-bourgeois, même si le point de départ de la problématique semble effectivement se trouver là : quand on a des enfants, on aspire à autre chose qu'à un simple désir de reconnaissance petit-bourgeois, j'ai dépassé ce stade depuis la fac."
Ça et là, quelques exceptions, comme toi échappent au destin de notre époque et à son caractère propre, encore une conséquence de 68, bénéfique pour toi. Mais le destin de l'époque qui touche des masses de plus en plus considérables de concitoyens aliénés, te rattrapera, et alors fatalement tu te sentiras moins libre à ton tour, mais je conçois que tu lutteras de toutes tes forces, jusqu'au bout, pour conserver ta liberté, au nom du combat qui te semble le plus juste : le combat pour la conservation de la gauche républicaine. Et détrompe-toi sur mon compte, le mal est bien plus grand qu'un simple petit désir de reconnaissance petit-bourgeois, même si le point de départ de la problématique semble effectivement se trouver là : quand on a des enfants, on aspire à autre chose qu'à un simple désir de reconnaissance petit-bourgeois, j'ai dépassé ce stade depuis la fac."
Le philosophe : "C'est trop
de psychologie pour moi."