vendredi 9 septembre 2016

La société française est-elle raciste ?

Moi : "Oui Emmanuel, on sait bien que les races n'existent pas, puisque tout membre de l'espèce humaine peut se reproduire avec un autre membre de l'espèce humaine, nous sommes tous des descendants de l'homme de Cro-Magnon. Selon moi, comme de l'union des sexes des deux représentants de la Terre féconds les plus différents du monde, au point de vue morphologique et/ou moral et/ou intellectuel, peut éclore un parfait petit homme à tout point de vue, les races n'existent pas : il n'y a pas de "bâtards" ou de "purs". Mais Cro-Magnon a bien "génocidé" l'"homme" de Neandertal, parce qu'il était d'une autre espèce et qu'il ne pouvait pas se reproduire avec lui (mais s'agissait-il d'un "homme" puisqu'il était d'une autre espèce ?) : c'est la théorie de certains scientifiques et aussi la mienne. Ce qui énerve les gens, et qu'ils ne supportent pas, c'est que tu sembles appartenir à une petite aristocratie locale (mais bon sang, qu'est-ce que tu as de plus que les autres ?), post soixante-huitarde, et que les gens désormais vomissent cette idéologie et surtout ses conséquences actuelles : la montée de la virulence islamiste, l'augmentation du chômage, l'appauvrissement voire le déclassement redouté de la classe moyenne. Il n'empêche que le fond de l'espèce humaine semble bien, être l'aspect génocidaire, alors elle s'invente des clivages, des "races", qui n'existent pas il faut bien le reconnaître. C'est pour cela que selon moi il faut abolir les différences, et que je suis un partisan de l'assimilation : c'est surtout un moyen d'éviter les logiques de bouc-émisseration et génocidaires ; c'est ainsi que j'interprète l'œuvre d'Eric Zemmour, qui au fond est un grand humaniste, qui veut du bien à l'espèce humaine. La France n'est pas une auberge espagnole, elle a un fond commun que l'esprit de 68 et le libéralisme économique ont ruiné, et il faut bien reconnaître aussi que finalement tu sembles sous estimer les effets néfastes et délétères, du laisser-faire économique et social : atavisme propre aux post soixante-huitards, dont le credo est "après moi le déluge"."

Le philosophe : "D'après ce que je crois savoir, Néandertal et Cro Magnon ont longtemps cohabité sans problème, comme toi et moi à la Sorbonne. Au contraire de toi, l'idée d'une France, "auberge espagnole", me plait beaucoup."

Moi : "Il est vrai que toi et moi, n'aurions pu nous reproduire ensemble : comme Neandertal et Cro-Magnon. Tu marques un point (cependant c'est un génocide qui a eu lieu sur plusieurs milliers d'années, la technique de l'extermination manquait encore à nos ancêtres Cro-Magnons : ce qui manque de moins en moins à nos contemporains, d'où la multiplication des génocides avec les temps modernes, et même si les juifs insistent pour que l'on reconnaisse la spécificité et l'unicité de "leur" génocide. Alors qu'en réalité tous les génocides ont un fond commun : la spécificité de l'espèce humaine). Cependant la France n'est pas un hôtel, ce qu'elle est devenue, comme le déplore un autre maître : Michel Houellebecq."

Le philosophe : "Arrêtons avec cette métaphore hôtelière, qui est ridicule, appliquée à un pays. Houellebecq est un artiste, pas un politique. Le génocide juif est réellement unique, en tout cas dans l'époque moderne. Ça n'enlève rien à la tragédie des autres génocides. Pour en revenir à ton ancêtre Neandertal, un génocide "sur plusieurs milliers d'années" n'est pas à proprement parler un "génocide"."

Moi : "La mise en concurrence des génocides est encore un élément typique de la nature humaine : tout le monde veut être le "plus" victime, pour avoir le plus de droits."

Le philosophe : "Non, cette concurrence est un vice contemporain, très indécent. Un être humain normal n'a aucune envie d'être victime."

Moi : "Nous sommes d'accord faisons en sorte que l'humain regagne sa dignité en faisant en sorte qu'il ne soit plus en situation de victime : homogénéisons l'espèce humaine contre une altérité extérieure, extra-terrestre pourquoi pas ? Evidemment nous nageons là, en pleine utopie. En réalité tout groupe humain a besoin d'une victime expiatoire pour se structurer : d'où l'extra lucidité d'une religion comme le catholicisme. Mais tu vas me traiter de rêveur. Non en réalité je me rallie aux théories d'un grand philosophe comme René Girard. Comme le dit Nietzsche dans Aurore : malheureusement tout être humain est d'abord le bouc-émissaire de ses parents ; dans ces conditions qu'est-ce que la normalité : un être théorique détaché de tout lien viscéral à la parentalité ? Tu vois l'être humain beaucoup plus beau qu'il ne l'est réellement, en réalité tout être humain qui a "réussi" est souillé de vices, de crimes, et de passions étouffées : c'est pour cela que généralement je n'aime pas les hommes de pouvoir, exception faite de de Gaulle (l'exception qui confirme la règle, exception née de circonstances exceptionnelles)."

Le philosophe : "Quand on ne croit pas en Dieu, on ne parle pas du catholicisme.
De Gaulle n'a aucune raison d'échapper à la règle que tu établis."


Moi : "Qu'est-ce qu'il me reste alors ? Adhérer au macronisme ?"

Phil : "J'ai aimé la métaphore hôtelière très révélatrice de la pensée bisounours.
L’analogie de la France avec «l’auberge espagnole» était possible à l’époque du boum de l’industrialisation pendant lequel la main d’œuvre locale devenait rapidement insuffisante dans les bassins d’emplois des industries minières, sidérurgiques et textiles en expansion.
Actuellement nous avons au contraire un chômage structurel chronique important.
Ces nouveaux arrivés risquent d’être exploités, nouveaux esclaves, dans le cadre de filières de travail au noir. Ils seront coincés dans cet état, sans possibilité de retour chez eux, car ils ne pourront jamais rembourser les membres de leur communauté qui se sont cotisés pour leur payer le voyage. Et qui dit exploités dit exploiteurs."

Le philosophe : "Phil, ne parlez pas à la place des autres. Si des immigrés viennent en France, c'est qu'ils y trouvent un intérêt. Et c'est notre devoir de les accueillir. Vous parlez de "bisounours" parce que vous cherchez à tout prix à rabaisser de nobles sentiments dont vous êtes incapable. Quant au chômage, il serait exactement le même, si aucun immigré ne venait."

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