Toute l'énergie de nos hommes
politiques se dépense dans les stratégies de conquête du pouvoir, une fois au
pouvoir, c'est un encéphalogramme plat. C'est passionnant les stratégies de
conquête du pouvoir, je comprends que tout le monde se focalise là-dessus : surtout
si l'on aime le jeu politique, comme d'autres ont pour hobby le jeu des échecs
par exemple. Il n'empêche, le dernier homme politique à avoir gouverné fut
Charles de Gaulle. Il s'est passé des choses en ce temps-là, de Gaulle était
lui-même l'idéologue de sa propre politique, et cette idéologie, c'était la
France. Après plus rien, une lente, et très systématique entropie (une
transformation vers un état toujours plus grand de désorganisation du système),
vers ce qu'est l'état de la France aujourd'hui : une désorganisation sociale
résultant de l'absence de normes communes. Et le triomphe du laisser-faire, de
la paresse, de l'abandon de l'humain, représenté par la toute-puissance du
libéralisme économique. Les hommes politiques aujourd'hui n'ont plus la
"foi" en un idéal supérieur comme Charles de Gaulle. Ils ne se fient
qu'à leur propre image, dont la caricature est Macron notamment, ou Sarkozy,
uniquement préoccupés de stratégies de communication pour la conquête du pouvoir.
Avec notre "bon client" ou "idiot utile" régional, Emmanuel
Mousset, qui tente de donner un cohérence idéologique à ces expressions du
vouloir-vivre absurde, aussi absurde que peut l'être la trajectoire du vol d'une mouche dans une pièce. Parler encore de Bernanos à l'ère de la communication et
de l'image, ère sans valeurs supérieures, sans transcendance, sans religion (si
ce n'est la religion de réaction que constitue l'islam, et non religion
d'affirmation), écrivain que plus personne n'est en mesure d'entendre, c'est
comme parler le bas-breton au journal télévisé pour se faire comprendre de tous
les Français.
Il est vrai qu'en son temps, Charles de Gaulle était vu comme le "père symbolique" de la nation. C'est tellement
facile de se révolter contre le "père" (mai 68). Aujourd'hui aucune
révolution ou même contestation n'est plus possible, ni audible, ni efficace,
car plus personne parmi nos hommes politiques n'est assez fort (ou assez
masochiste) pour endosser le rôle du père, ou même de l'autorité. Le paradigme
du libéralisme économique dans lequel nous vivons, du laisser-faire et de la
paresse idéologique, est une société de la perversion et de l'hypocrisie institutionnalisée
entre pairs (une société de "potes"), et une société sans père. Je
sais que je suis né durant le règne du général de Gaulle, et j'ai ressenti
confusément que c'était un "âge d'or", qui s'effritait à mesure que
j'évoluais.
Donald Trump par exemple est un
faux père, et un vrai pair... (pervers narcissique), avec une grosse "paire"
qu'il exhibe. On va vers ça, y compris en Europe très certainement. MLP semble
aussi en avoir une "grosse paire". Il faut effectivement en avoir une
"grosse paire", dans une société sans garde-fous, sans protection, et
soumise au règne de l'argent roi. L'ensemble de la société, et pas seulement ma petite personne, a effectivement un problème de père
(l'héritage symbolique), de pair (le relationnel), et de paire... de couilles
(le charisme). Mais en réalité les trois notions sont étroitement liées, et
soit s'enrichissent mutuellement, soit pâtissent les unes les autres de leurs
carences.
Le père peut être le pire. Les enfants ont besoin d'un père. Mais les adultes ? Et Dieu le Père, qu'en fais-tu ? Etre soi-même père et avoir besoin d'un père : bizarre ... Mais tu m’entraînes dans la psychologie, une science qui ne m'intéresse pas.
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