Moi : "Je vais citer
quelques chiffres, même si Emmanuel Mousset n'aime pas ça. 10% de la population
mondiale possède 86% des richesses mondiales, ils pèsent de tout leur poids sur
le contrôle décisionnaire : finance, médias, politique... 40% de la population
mondiale possède 14% des richesses mondiales, c'est la fameuse classe moyenne.
Par sa bonne volonté, et sa crédulité optimiste, son travail aussi, cette classe
fait tourner le système, elle a encore foi et pense que "ses" valeurs
sont supérieures (des valeurs qu'on lui fourre dans la tête). 50 % de la
population mondiale ne possède rien, ce sont les damnés de la terre, ceux qui
fuyant les conflits ou la famine, migrent au péril de leur vie vers l'Occident,
qu'ils voient comme un Eldorado. Une vraie politique de gauche serait un effort
de redistribution des richesses, à l'échelle mondiale, et l'épanouissement de
chacun par le travail et l'amour, la normalité en fait, dans son milieu de vie,
dans son pays d'origine : le système actuel est pervers et ne permet pas ça ;
la perversion intrinsèque du système, explique la prolifération des mouvements
nihilistes encore plus pervers et ouvertement sadiques, de contestation par les
crimes de masse, dont le modèle type est Daesh ou l'allégeance à ce mouvement.
Le clan Hollande, avec Macron et Valls et le reste du gouvernement, est
totalement vendu à l'oligarchie, il ne lutte pas sur le plan social, uniquement
sur le plan sociétal, pour garder l'étiquette "réformiste". Les
"factieux" donnent l'impression d'être moins "à droite" que
le clan Hollande, mais sont-ils à gauche ? Reste Mélenchon qui cite les mêmes
chiffres que moi, s'inspirant certainement d'Alain Badiou comme moi. Badiou a foi
dans le communisme, pas moi. Il faut bien retenir ça : le système est
intrinsèquement pervers, la politique n'y peut et n'y pourra jamais rien, car
c'est dans la nature humaine d'être génocidaire, et de se diviser
outrageusement entre bourreaux et victimes, entre possédants et démunis. Comme
la nature humaine ne se réformera pas, le système va continuer ses ravages,
jusqu'à l'éclatement de la bulle oligarchique, certainement au prix de crimes
atroces. Car les 10% voudront garder leurs privilèges, à n'importe quel prix,
et jusqu'au bout du bout (les 10% spéculeront à n'en pas douter, sur la
destruction de la planète). Et le monde de toute façon ne peut pas être
meilleur qu'il ne l'est actuellement, c'est-à-dire globalement mauvais, à
l'image de la nature humaine. Comme le dit Houellebecq s'inspirant de
Schopenhauer : "ce qu'il y a de meilleur en l'homme c'est le chien.""
Le philosophe : "Eh bin, c'est
pas gai tout ça. Autant te flinguer tout de suite ..."
Moi : "Disons que le monde est
plutôt gai pour 10% des gens sur Terre. Pour 40% c'est le purgatoire, et pour
50% c'est l'enfer : c'est comme ça que vit l'espèce humaine, je n'y suis
strictement pour rien."
Le philosophe : "Statistiques
aléatoires : on ne sonde pas les cœurs et les reins, il y a peut-être beaucoup
plus de gens heureux que tu ne crois, et surtout encore plus de gens qui se
contentent de vivre, qui sont indifférents au paradis, au purgatoire et à
l'enfer."
Moi : "On peut être
"pauvre" et heureux, si l'environnement n'est pas trop dégradé. On
peut être tellement pervers quand on est riche, que l'on a de fortes chances de
rendre ses enfants très malheureux. Donc oui le bonheur est tout sauf une
science exacte. Mais globalement la richesse rend plutôt plus heureux, et même
plus sain, que la misère selon moi. De plus le bouddhisme est selon moi la
religion qui rend le plus heureux, le christianisme est trop mortifère, et
l'islam globalement trop guerrier, pour faire vite et en caricaturant un peu. De
plus me fiant à Houellebecq et Elisabeth de Fontenay, j'ai fait l'acquisition
d'un chien, donc je ne peux pas être tout à fait malheureux."
Le philosophe : "Tu as un
chien, j'ai un chat. Encore une différence entre nous ! Mais celui qui a du
chien n'est peut-être pas celui qu'on croit. Pour le reste, le dalaï lama fait
sa tournée en France cette semaine. Va l'écouter : la spiritualité décadente te
convient."
Moi : "J'ai aussi un chat
figure-toi. Les deux sont complémentaires et n'ont pas le même caractère, comme
chacun sait : c'est bizarre, un chat ne fait jamais de bêtises, alors qu'un
chien, si. Pour ce qui est du bouddhisme, je ne l'aime que dans son contexte,
c'est-à-dire en pays bouddhiste, sinon, cela me semble effectivement une
spiritualité hors-sol, hors environnement, donc dégradée : mais le bouddhisme
dans son contexte, rien de plus merveilleux. La religion qui convient à la
France est le catholicisme, et je n'aime pas trop les "auberges
espagnoles", contrairement à toi. Et puis toi en tant que prof, tu es le
gardien ou le chien de garde de ce qui fait tourner le monde : un certain
espoir, une foi en la vie, au bénéfice des 10%. Tu es ce qu'il n'y a pas si
longtemps on appelait un "chien de garde" de la bourgeoisie, c'est
pour cela que tu soutiens un gouvernement, qui est peut-être le moins mauvais
des gouvernement, mais sur la toile de fond d'un monde rendu mauvais par
l'action de l'espèce humaine, depuis l'aube des temps. Comme c'est la nature
qui parle au travers de l'espèce humaine, c'est en réalité la nature qui est
globalement mauvaise et perverse, l'homme n'en est qu'un produit perverti,
peut-être un produit raté, un animal raté, ce qui le rend peut-être encore plus
mauvais qu'un pur produit de la nature, car intelligent à la différence d'un
animal réussi : plus d'efforts d'adaptation au milieu, rend plus intelligent
qu'un animal parfaitement adapté, c'est-à-dire réussi. Car l'homme est le
produit de la nature, mais surtout de la culture, donc du contexte qu'il s'est
créé, et Rousseau avait déjà remarqué que la vie en société et la culture
étaient mauvaises. Ce qu'il ne savait pas, c'est que la nature globalement, est
sans doute assez mauvaise, partagée entre prédateurs et victimes ; donc que
poser un produit de la nature bon, est une utopie. Tu es chargé aussi de trier
entre ce qui fonctionne bien, moyennement ou pas du tout, sans états d'âme,
dans le cadre d'une culture laïque du fonctionnement, sur fond d'hyper
consumérisme. Comme tu es un bon fonctionnaire, loyal et reconnaissant, tu ne
peux pas critiquer le système sur le fond, mais un peu sur la forme, ça et là :
ce qui te révolte le plus c'est la paresse et la passivité des gens, mais es-tu
réellement davantage acteur ? N'es-tu pas rempli de préjugés sur ce que tu es
toi-même ?"
Le philosophe : "Oh que si,
les chats font des bêtises, sans doute moins spectaculaires que les chiens.
L'image du chat à sa mémère est un cliché."
Anomyme : "C'est qui Erwan
Blesbois qui se prend pour LE penseur du 21e siècle? Peut-être devrait-il relire Boileau( au fait il connaît?) : Ce qui se conçoit
bien s'énonce clairement - Et les mots pour le dire arrivent aisément ; mais ça
"il sait pas faire"."
Moi : "La difficulté
d'expression est bien plus grave qu'une mauvaise conception du sujet abordé.
"mal vu, mal dit, vraiment ?", disait Deleuze pour se moquer. Cela
dénote une difficulté communicationnelle, donc un handicap, d'autres plus
tolérants diront une "différence", certainement d'ordre sensoriel,
pour des raisons peut-être génétiques. Mais pour ma part je privilégie l'option
du caractère : une sorte de fatum relationnel qui remonte
certainement à la petite enfance ; un rapport pervers à l'adulte peut être un
destin pour une vie entière. Et il faut dire que l'école encourage les
phénomènes de bouc-émissarisation, précisément dans le domaine de l'expression
; ce qui est "différent" est banni ou ostracisé, au nom de sentences
scolaires, quasiment martiales, comme : "Ce qui se conçoit bien s'énonce
clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément." J'ai l'impression
qu'Emmanuel Mousset a publié ce commentaire d'un "anonyme" lambda,
pour me montrer que mon caractère ne peut s'accorder avec la pensée
réactionnaire, homogénéisatrice, qui précisément bouc-émissarise ce qui est
différent. Or précisément selon moi, c'est la "pensée 68", la pensée
de la "différence", qui est responsable de beaucoup de maux de nos
contemporains, qu'une éducation catholique, ou même purement et
"durement" laïque, rigides et homogénéisatrices certes, auraient pu
éviter. Maintenant il faut faire avec toutes ces "différences" qui ne
s'accordent pas entre elles, qui se font la guerre de façon perverse, et
compter sur la psychiatrie pour se soigner, plus que sur la religion ou sur
l'école, qui n'arrivent plus à homogénéiser. Emmanuel Mousset s'en félicite,
lui qui a reçu une éducation rigide, issue de l'époque de de Gaulle et des
trente glorieuses, je le déplore, moi qui ai reçu une éducation laxiste, issue
de l'"esprit de 68"."
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