La communauté asiatique réclame
avant tout plus de sécurité : elle pointe du doigt les mêmes membres les plus
virulents de certaines communautés, qu'Eric Zemmour pointe lui-même du doigt.
L'essence du totalitarisme n'est pas dans l'homogénéité, mais dans le rejet et
la négation de l'altérité, ce n'est pas tout à fait la même chose : le
totalitarisme est la maladie de l'action politique, ou même de l'action tout
court, chez les extrémistes. Les sociétés les plus harmonieuses sont souvent
des sociétés homogènes, comportant peu de membres, les tribus primitives par
exemple, où Rousseau va chercher le modèle de l'homme bon : ces sociétés qui
n'impliquent pas le rejet des différences. Le problème en France, c'est que
plus aucune communauté ne sert de modèle aux autres, notamment celle qui
légitimement pourrait s'en prévaloir. Celle qui était là avant les autres,
celle que l'on dit de souche, et qui s'est constituée sur mille ans : le rôle
de l'école républicaine est encore selon moi, une tentative d'homogénéisation
des différences et des idiosyncrasies, pour les fondre dans le moule républicain.
Modèle républicain en crise, mis en situation d'échec : ce qui explique la
crise de l'éducation et de la culture, et l'ultra-violence banalisée dans
certains quartiers, que l'on appelle "les territoires perdus de la
république", et ce n'est pas un vain mot ! Les sociétés hétérogènes
provoquent des mécanismes de défense de la part de leurs membres les plus
faibles, qui se replient par réaction et peur de l'autre, se renferment sur
leurs identités particulières, cela engendre la maladie de la négation de l'altérité
: l'islamisme est effectivement un totalitarisme, l'extrémisme des identitaires
de souche, également. Maladie de la négation de l'altérité causée par la
démission des élites, par le laisser-faire, qui sert de modèle à l'action
politique et économique. Dans l'ordre des raisons, ce n'est pas l'islam qui
crée le totalitarisme chez certains extrémistes. Mais le totalitarisme, donc la
maladie de l'action, lorsqu'elle ne peut se vivre que dans la négation
d'autrui, qui crée l'islamisme. Le libéralisme économique et le règne de
l'argent roi, ont une grande part de responsabilité dans la genèse de cette
forme virulente de maladie de l'action qui se développe essentiellement sous la
forme du terrorisme islamiste, en Europe, et plus particulièrement en France.
Le logiciel post
soixante-huitard, et son idéologie des années 80 : "SOS racisme" et
son slogan "touche pas à mon pote", n'est plus opérant pour penser le
fascisme aujourd'hui. Le fascisme le plus virulent aujourd'hui n'est pas le fait
des identitaires de souche, mais des islamistes, donc des musulmans (une infime
partie d'entre eux, mais parmi eux quand même). Emmanuel Mousset semble
effectivement être resté bloqué à cette époque des années 80, et ne voit le
fascisme que dans le FN. Or le FN de la fille, n'est plus tout à fait le FN du
père, et se réclame désormais de de Gaulle, et de la plus intransigeante
laïcité : mais n'est-ce pas un légitime retour du bâton, face à tous les excès
violents, voire totalitaires, du communautarisme islamiste induit par le
libéralisme et le règne de l'argent roi ? Reste à savoir si le FN n'avance pas
masqué, pour lui aussi faire prévaloir, à l'instar de l'islamisme, une logique
identitaire, donc contenant en germes de nouvelles formes de totalitarisme. Il
est évident en tout cas que les partis dits classiques (PS et LR), ne soupèsent
pas à sa juste mesure, la gravité de la situation : il est logique et légitime
que le FN s'engouffre dans la brèche idéologique, laissée par les partis dits
républicains. Quant à Zemmour, c'est un excellent journaliste, chroniqueur et
écrivain, qui s'exprime sans tabou, et qui en gêne plus d'un, notamment ceux du
côté du politiquement correct.
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