samedi 24 juin 2017

La structure pyramidale de la société


Et toi qui ironisais sur Philippe et moi lorsque nous prédisions la mort du PS il y a environ 6 mois ou un peu plus ! Qui avait raison avec le recul, hein qui ? Reconnais au moins ta défaite sur le plan des idées sur ce point précis. Il était évident que deux partis de même idéologie libérale-libertaire comme la REM et le PS ne pouvaient coexister ensemble, et Mélenchon n'a aucune responsabilité dans la disparition d'un des deux clones, puisque lui propose une offre politique différente de sensibilité sociale-libertaire. On pourrait aussi voir la nouvelle dichotomie qui se dessine, entre les sociaux-souverainistes (de droite et de gauche, FN et FI) contre les libéraux-mondialistes de droite et de gauche (LR et la REM). Reste que l'antagonisme idéologique entre FN et FI ne permettra sans doute jamais leur alliance, si c'était le cas on parlerait alors certainement d'une coalition "populiste rouge-brune" avec dégoût de la part des médias censés nous informer avec neutralité sans parti pris idéologique libéral (le libéralisme étant un genre de dogme nous garantissant selon la doxa : "le moindre mal").
Ce qui laisse certainement encore de beaux jours à la coalition de la REM avec les constructivistes de droite. Il serait logique que ce qu'il reste de l'aile droitière de LR, disparaisse à terme, supplanté par le discours plus radical concernant la question de l'immigration proposé par le FN. C'est d'ailleurs la question de l'immigration et du sort des migrants qui ne mettra certainement jamais d'accord le FN et la FI, bien que les points de convergence entre ces deux partis soient selon moi plus grands que leurs points de désaccord.

C'est une société de pairs, donc une société sans "père". Avec un fils prodige qui gouverne ses aînés qui ont voté pour lui, mais selon "leurs" valeurs c'est-à-dire les valeurs libérale libertaires issues de mai 68. Il est d'autant plus en phase et à l'écoute de "leurs" valeurs, que le "fils" a épousé la "mère" (Brigitte ou la génération des "baby boomers" et ses valeurs), et donc in fine tué le "père" (le clivage traditionnel gauche/droite)... CQFD ! C'est un cas un peu inquiétant où la société incapable de se renouveler par sa jeunesse a porté au pouvoir un "fils" qui incarne les valeurs de la génération précédente, c'est-à-dire toujours et encore celles des "baby-boomers." Seuls les Etats-Unis pour l'instant ont choisi de sortir de ce dogmatisme politiquement correct, en élisant à la tête de l'Etat un "cow-boy" issu des années 50. Les Nords-Américains ont choisi de renouer avec une figure virile et paternelle, d'après les échos qu'on en a en Europe c'est une catastrophe. Quant à Macron ce pourrait être un désastre...

Le libéralisme c'est la "guerre de tous contre tous" dans les rapports humains. La mort de l'idée de communauté et de rapports décents entre les gens, et même la division des familles. Je veux bien que cette situation ait pu te servir d'aiguillon dans ton cas particuliers, mais ne généralise pas ses "bienfaits" sur l'ensemble de la société qui ne sait plus faire corps que lors de grands événements sportifs. Ou alors faut-il te rappeler le statut particulièrement favorable dont tu jouis, même si cette idée te déplaît profondément ? Le courage dont tu as su faire preuve pour te hisser à une position dominante ne t’exonère pas d'éprouver un minimum de compassion et de compréhension pour ceux qui n'ont pas eu ta chance. Pour t'excuser je mettrai sur le compte de l'humour le fait que tu feignes de ne pas percevoir, au delà de son injustice intrinsèque, les ravages du libéralisme.
Il n'y a pas pire mal que le libéralisme, puisque depuis maintenant 300 ans il porte tous les autres maux, comme le fascisme ou le communisme qui en sont des conséquences par réaction. Un libéralisme pondéré par l'Etat-Providence a aboutit aux "trentes glorieuses" que tu n'aimes pas trop, mais qui a culminé dans le mouvement libertaire de Mai 68 que tu aimes ; le virage ultra-libéral sans la pondération de l'Etat-providence, dont la destruction fut programmée dans les années 80, sous l'impulsion de Thatcher, de Reagan et de Mitterrand en France aboutit à la situation actuelle. Il faut vraiment avoir de "la merde dans les yeux", ou faire preuve d'une mauvaise foi énorme, pour ne pas voir la différence entre les années 70 en France (période de création et de prospérité) et notre époque (période de dogmatisme politiquement correct et de misère).

Enfin dernier argument contre le libéralisme, il porte en lui l'idée d'une croissance infinie et d'un progrès illimitée, dans un monde fini. Une telle position, dont nous commençons à percevoir les dégâts sur l'environnement est intenable. Mais ce n'est qu'un début si rien n'est fait pour réguler et atténuer, là où "la main invisible" et le vice particulier des gens poursuivant leur propre intérêt sans aucun idéal collectif, sont les seuls argument tenus par les idéologues libéraux pour justifier leur doctrine.
Comme si du vice et de la cruauté dans les rapports humains (même si il n'est pas fait mention de la cruauté dans la doctrine d'Adam Smith et de ses émules, le vice aboutit toujours à un genre de cruauté) qui aboutissent toujours à un genre de bêtise (comme on la voit aujourd'hui s'exprimer de façon grossière à la télévision notamment), pouvait jaillir la vertu collective : c'est pourtant un concept central de l'idéologie libérale totalement démenti par la réalité. Non je le répète ce n'est pas le mérite qui fait la différence entre les gens, en régime d'oligarchie libérale qui ne repose pas sur un contrat vertueux entre les gens, c'est avant tout la chance et la dose de vice intrinsèque à chacun qui fait la différence.

On verra sans doute dans les années qui viennent que le meilleur allié d'une économie libérale "pure et dure" qui consiste dans le plus authentique "laissez-faire" commercial, ainsi que dans le vice particulier des citoyens encouragé dans leur goût de la propriété et leur quête du gain illimités, passion d'accumulation légitimée par la théorie de la "main invisible" qui ne souffre aucune intervention de l'Etat dans le "doux commerce", peut très bien être un Etat régalien autoritaire et répressif. On le voit déjà en Chine ou le libéralisme économique ne s'accompagne pas d'un libéralisme politique, mais au contraire d'un Etat qui surveille et qui réprime. Pourtant où ailleurs qu'en Chine marche le mieux l'idéologie du libéralisme, malgré les atteintes aux droits de l'Homme de ce pays ? Conclusion libéralisme politique et libéralisme économique ne font pas forcément la paire, dans une société de pairs privée de "père"(autorité bienveillante), soumise à la peur (peur de la délation et du pouvoir abusif des "petits chefs"(autorité malveillante) notamment).
"La guerre du tous contre tous" est propre au libéralisme en mettant les individus en concurrence. D'une part en les "atomisant" spirituellement et moralement pour qu'ils ne contestent pas l'ordre établi par une prise de conscience collective, d'autre part pour ne sélectionner parmi eux que les éléments les plus "rentables" (matériellement) et la justification d'une hiérarchie sociale qui ne repose que sur le "mérite" libéral, mérite qui recouvre en réalité l'égoïsme, l'individualisme, la non empathie pour le sort d'autrui et même le vice intrinsèque de chacun.
Avant le XVIIIème, il y avait surtout des guerres civiles sanglantes, des guerres de religions où l'on voyait s'affronter des communautés religieuses différentes, au nom du bien. C'est en réaction à ces conflits sanglants que s'est développée l'idéologie libérale qui a une vision misérabiliste du genre humain, défini comme homo œconomicus uniquement préoccupé de son confort matériel, dépourvu au fond de tout esprit et qui a abouti à l'apparition de ce type humain que tu déplores : le petit-bourgeois consumériste et vénal. Certes les Hommes ont gagné en bien-être matériel et en confort, mais ce qu'ils ont gagné matériellement d'un côté s'est fait au détriment d'une perte de la spiritualité et de l'opposition entre bien et mal, que soutenaient une religion, une culture et des arts, qui aujourd'hui sont en voie de disparition au profit d'un art (essentiellement contemporain) qui décrit le nihilisme du présent.
Le risque et la concurrence sont le fait des créateurs d'entreprises et repose sur la notion de destruction créatrice propre à toute innovation, ou comment l'espèce humaine à travers le libéralisme rejoint le règne animal, la loi de la jungle, le darwinisme social, et la sélection "naturelle". Chaque innovation est comme l'apparition d'une nouvelle espèce animale mieux adaptée qui entraîne la destruction de l'espèce animale qui la précédait, et rendue obsolète par la nouvelle, sauf que derrière ces "espèces" qui disparaissent ce sont aussi des travailleurs qui en étaient les spécialistes qui disparaissent à leur tour, à moins de se former pour s'adapter à la nouvelle "espèce" qui demande des compétences différentes. Pour filer la métaphore des espèces animales, le renouvellement des "espèces" dans l'industrie se fait évidemment à un rythme beaucoup plus accéléré que dans la nature, et à mesure que le temps passe et que le progrès croît, le rythme de renouvellement s'accélère. Les premières victimes en sont les travailleurs les moins qualifiés qui doivent constamment s'adapter à la cadence exponentielle des innovations. Pour prendre des risques il faut posséder un capital qui repose sur le travail des autres ou un héritage que l'on investit dans la création d'entreprise. Les patrons qui possèdent la propriété privée en ont rêvé, Macron le fera certainement : détruire le code du travail. Dans ce grand désordre engendré par la précarisation sociale, plus aucun espace pour la contemplation, les arts, la culture, hormis pour l'art contemporain qui le plus souvent se contente de décrire assez laidement d'ailleurs, ce processus de destruction créatrice, à travers des objets défigurés ou des photos de crash de voitures ou d'avions notamment. La création artistique ne peut qu'être qu'un reflet du monde des humains tel qu'il va, la création artistique mime le rythme de la société, et ce rythme est de moins en moins audible, de moins en moins harmonieux, sous l'action du libéralisme et des progrès de l'innovation qu'il engendre et ses ravages sur l'environnement naturel, mais aussi urbain (avec ses constructions de plus en plus laides et sans âme, au nom de la rentabilité) et rural (la destruction progressive des paysages ruraux, fruits de la main de l'Homme, de son soucis d'ordre et d'harmonie, remplacé par des objectifs de rentabilité à court terme). L'art contemporain n'est que le reflet hideux du monde tel qu'il va désormais de façon hideuse.
Pour ce qui est des salariés, ils ne peuvent qu'être les victimes traumatisées et aliénées d'un tel processus d'innovation basée sur la destruction créatrice, car si les patrons prennent des risques lorsqu'il s'agit d'investir pour innover, ils ne paient jamais les pots cassés de leurs erreurs, mais c'est seulement le cas des salariés. La seule chose qui peut vous mettre à l'abri lorsque vous n'avez pas de capital à investir c'est de bien réussir vos études, or la réussite dans les étude ne repose pas sur la prise de risque et la concurrence, mais sur le soin et l'éducation apporté par le milieu familial pour faire face à la concurrence imposée par le milieu scolaire. La réussite scolaire est un épanouissement, et non un processus de destruction créatrice comme pour l'innovation : détruisez un être humain ou un élève, il ne créera pas, il sera détruit ; aimez un être humain, apportez-lui du soin et de la compassion, il s'épanouira et sera heureux. Ou comment le processus d'apprentissage ne peut pas se calquer sur celui propre au progrès. Mais tu ne peux pas comprendre ça puisque tu n'as jamais été détruit par ton environnement familial. 

En outre le libéralisme économique qui repose sur la théorie de la "main invisible", dénie à l'Etat toute velléité d'interventionnisme, et le marché ainsi constitué et auto-régulé par lui-même génère au contraire la constitution de monopoles énormes, du jamais vu auparavant dans toute l'histoire de l'humanité. Faut-il te rappeler que Bill Gates possède à lui seul environ 100 milliards de dollars, soit à lui tout seul le PIB d'un pays comme la Bulgarie, si ça ce n'est pas un monopole ou un rente astronomique (générée par le libéralisme), qu'est ce que c'est ?

Les inégalités ne cessent de se creuser sous l'impulsion de "la main invisible", depuis les années 80 et l'avènement du néolibéralisme et l'abandon progressif de l'Etat pour tempérer et modérer ce creusement des inégalités. La politique non interventionniste des Etats au nom de la concurrence libre et non faussée n'est pas un sentiment psycho-affectif, mais c'est un fait qui abouti à une situation où les 8 personnes les plus riches de la planète possèdent l'équivalent du PIB de la Belgique. Bientôt on sera certainement interné au motif de graves troubles psychologiques pour la diffusion de telles vérités qui dérangent l'oligarchie au pouvoir. Dans ces conditions il est évident que Macron est un tout petit "homme de main" au service du patronat, il sera récompensé si il rend bien service, mais c'est tout, il n'a pas de réel pouvoir, c'est une marionnette obéissante, un Jupiter de pacotille. Tous les Hommes politiques sont des "nains rampants", à part peut-être Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen qui n'ont jamais pu faire leurs preuves et sont constamment ostracisés par l'appareil médiatico-politique, et qui sont certainement dangereux en raison des forces de ressentiment qu'ils pourraient réveiller, mais qui ont le mérite de résister, comme sous l'Occupation. Car c'est bien d'une occupation politico-économique et culturelle qu'il s'agit, au service d'intérêts hors-sol : c'est bien plus pervers et insidieux qu'une banale occupation militaire, et pratiquement indétectable, inattaquable car virtuel.

Les 2000 personnes les plus riches du monde ont une fortune totale estimée à environ 7 670 milliard de dollars, soit 3 fois le PIB de la France et un peu moins de la moitié du PIB des Etats-Unis. Tout notre système économique libéral a pour finalité l'enrichissement toujours plus indécent de cette caste : c'est ce qu'on appelle un système oligarchique, où la grande masse des populations doit se contenter des miettes qui tombent parcimonieusement de ces gâteaux colossaux. Tous les régimes politiques occidentaux sont complices et au service de ce système, qui j'en ai bien conscience est aussi une garantie d'ordre et permet d'établir des hiérarchies entre les Hommes en fonction de leur enrichissement personnel. Alors qu'autrefois la religion était la garantie de l'ordre, et que les arts et la culture étaient générés par cet ordre spirituel, c'est désormais l'argent qui a remplacé la religion et qui génère des arts et une culture bien plus matérialistes et pauvres spirituellement que naguère. Nos ancêtres avaient de la grandeur et nous sommes devenus tous collectivement comme le disait Nietzsche, "une race de nains rampants". Il est probable que nous devenions tous collectivement dans peu de temps une espèce d'insectes comme les autres au service de la grande Reine oligarchique, espèce dénuée de toute âme.

Ce n'est d'ailleurs pas un complot organisé par les profiteurs de ce système qui a généré cet édifice oligarchique et pyramidal, mais c'est notre perte de spiritualité collective organisée par le programme du libéralisme en réaction aux violences des guerres de religions, qui régit désormais totalement les rapports humains et jusqu'à l'esprit de chacun, sous la forme d'une Occupation morale (le dogme du politiquement correct) en remplacement de la spiritualité. Occupation insidieuse, perverse et virtuelle. Emmanuel Mousset n'est qu'un tout petit rouage dérisoire de cet énorme système pyramidal, dont les populations les plus pauvres supportent tout le poids. Ce système rappelle un peu l'ancienne Egypte avec ses énormes pyramides construites par des esclaves, sauf qu'aujourd'hui les esclaves (les populations pauvres, mais aussi l'Homme de la classe moyenne finalement qui n'a pas conscience de cet esclavage consenti, comme le montre le simulacre de démocratie en France, et la farce que constitua l'élection de Macron)  sont beaucoup plus nombreux, et déshumanisés de façon bien plus féroce que sous l'ancienne Egypte qui conservait un aspect d'humanité qui tend à disparaître dans notre société d'insectes conditionnés par les écrans.

19 commentaires:

  1. Emmanuel Mousset27 juin 2017 à 10:54

    Les derniers survivants du PS se feront bouffer par Mélenchon, comme leurs électeurs lors de la présidentielle. Et là, peut-être qu'enfin le PS aura compris, mais beaucoup trop tard.

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  2. Disons que le PS n'a pas ton instinct de conservation, et certainement une identité fragilisée par l'émergence comme un champignon de LREM. Plus facile pour un électron libre comme toi de s'adapter suivant les principes de la sélection naturelle, autrement dit de la destruction créatrice que pour une organisation complexe comme le PS. LREM s'est développé sur les ruines du PS suivant les principes d'une entreprise qui innove. Normalement le PS ne devrait pas se relever selon moi, il est devenu obsolète suivant une autre principe du libéralisme triomphant : l’obsolescence programmé des biens de consommation.

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  3. Emmanuel Mousset27 juin 2017 à 10:56

    Il ne te vient pas à l'idée que le PS est mort de sa belle mort, épuisé de n'être plus en phase avec la société, miné par ses propres contradictions internes ? Et que LREM n'a été que le révélateur d'une crise et d'une décadence déjà anciennes ?

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  4. Tu traduis en termes "politiquement correct" ce que je décris dans les termes de l'Entreprise. Or ce sont les valeurs de l'Entreprise qui dominent la société du monde entier aujourd'hui, dans un objectif de rentabilité et d'efficacité et au détriment de toute spiritualité, dont pourtant tu as le culot de te revendiquer.

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  5. Emmanuel Mousset27 juin 2017 à 10:58

    Et quand le Pouvoir dominait ? Et quand la Guerre dominait ? Où était la spiritualité ? Et depuis quand domine l'Entreprise ? Suffisamment pour en tirer un bilan objectif ? Le Pouvoir et la Guerre, ça fait des millénaires ... Réfléchis, Erwan, réfléchis.

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  6. Une crise et une décadence déjà anciennes : il y a peu, tu crachais exactement le contraire !

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  7. Emmanuel Mousset27 juin 2017 à 11:03

    Tout dépend ce qu'on appelle "anciennes". J'ai toujours fait remonter la crise et la décadence du PS à 2005 : en autorisant la minorité du Parti à faire campagne contre un vote majoritaire (l'approbation de la Constitution européenne), c'était cuit, le ver était dans le fruit, il n'y avait plus de PS. Il aura fallu 12 ans d'agonie avant la mort effective. Je ne m'en réjouis pas. C'est un immense gâchis. Il aurait fallu couper à cette époque le membre pourri pour sauver l'ensemble du corps. Hélas, ça n'a pas été fait.

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  8. Qu'est ce que tu veux que je te dise Emmanuel, le libéralisme politique c'est très bien, mais le libéralisme économique ça marche pas, c'est trop cruel et inhumain, je le sais c'est "par delà bien et mal", mais c'est là justement tout le problème. "Humain trop humain" disait Nietzsche, mais jusqu'à preuve du contraire, que peut-on être d'autre qu'humain ? Un insecte ?
    De plus le libéralisme économique n'a pas besoin du libéralisme politique, et je prédis que d'ici peu nous seront gouvernés par des Etats policiers et répressifs qui remettront en cause les libertés individuelles mais pas le fonctionnement libérale et dérégulé de l'économie.
    D'ailleurs une des premières expériences du néolibéralisme avait été menée dans le Chili de Pinochet sous l'impulsion de Thatcher, où les gens manquaient de liberté, Dame de Fer qui a toujours gardé avec Pinochet des liens étroits.
    Le pouvoir ? Comme si il n'y en avait plus ! Tu es bien naïf : ce n'est plus le pouvoir de l'église mais le pouvoir de l'argent. Les guerres on les a exportées au Moyen-Orient, va dire à ces populations qu'il n'y a plus de guerres, plus de pouvoir, que nous sommes tous libres et égaux dans un fabuleux monde libertaire où règne le libéralisme politique !

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  9. Emmanuel mousset27 juin 2017 à 11:22

    Une idéologie est un bloc. Libéralisme politique et économique sont indissociables.

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  10. Le libéralisme est voué à mourir ou nous faire mourir, il y a selon moi un argument imparable : c'est tout simplement qu'une croissance illimitée est intenable dans un monde fini. Autrement dit, un jour ou l'autre il faudra mettre des limites à la croissance, et comme cette idéologie est un tout qui ne s’accommode d'aucune contradiction, c’en sera fini du libéralisme.

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  11. Si on te mettait dans une entreprise, avec la pression à la rentabilité, il est probable que tu ne tiendrais pas trois jours. La logique de la culture et de l'éducation qui repose sur le soin et la patience est diamétralement opposée à la logique de l'entreprise qui repose sur l'innovation et donc la destruction créatrice, destruction de toute mémoire et donc de toute conscience, qui inspire aussi une nouvelle forme d'art qu'on appelle art contemporain.

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  12. Pour une fois, Monsieur Blesbois, dans son intervention datée du 27 juin à 11h26, s'exprime de façon simple sans recourir à des citations ou à son fétiche, Nietzsche, et il est clairement compréhensible comme l'a si bien dit Boileau.
    Le libéralisme est tôt ou tard destiné à laisser la place à une décroissance organisée et le plus tôt serait le mieux afin que nos successeurs sur la planète pâtissent à moindre coût des excès perpétrés en moins de deux siècles après des millénaires où l'être humain se comportait comme toute l'engeance animale et végétale, vivre au lieu de s'approprier tout et n'importe quoi.

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  13. Emmanuel Mousset27 juin 2017 à 11:43

    J'ai travaillé en entreprise, au plus bas niveau de l'exécution. Ton réflexe est typiquement petit-bourgeois : un travail sans effort, dans le confort. Va discuter avec les types qui travaillent sur les chantiers : ils te riront au nez. En fait, tu es comme Benoit Hamon : tu ne supportes plus de travailler.

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  14. C'est bien tu es méritant, tous les profs... de philo particulièrement si aptes à donner des leçons devraient être recrutés parmi les ouvriers et les paysans, qui eux savent ce qu'est le travail manuel, ou les employés de plus basse condition qui eux savent ce que c'est de se trouver tout en bas de la hiérarchie sociale. Quant à cette lie de la société que constitue la petite bourgeoisie, je suis d'accord avec toi elle devrait être rééduquée dans des camps de travail.

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  15. Emmanuel Mousset27 juin 2017 à 12:03

    Réagir par l'ironie est une marque de faiblesse. Je pose une vraie question : l'oubli, par les classes moyennes "intellectuelles", de ce qu'est la véritable nature du travail, qui prend tout son sens dans le travail manuel. L'engouement pour une notion aussi peu scientifique que le "burn out" est l'une des nombreuses manifestations de cet oubli (ou de ce refoulement). Mais j'ai déjà, à plusieurs reprises, traité du sujet sur ce blog.

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  16. 1-E Mousset le 27 juin 2017 à 12:03
    « une notion aussi peu scientifique que le "burn out" »
    Le cerveau est un organe absolument comme un autre qui peut présenter des pathologies on ne peut plus organiques (cancers, athérosclérose etc) et qui à degré moins mortel physiquement peut être victime de fatigue intense (burn out) comme le serait les biceps de notre philosophe après cents pompes.

    2-E Mousset 27 juin 2017 à 11:22
    Dans l'expression " Libéralisme politique et économique sont indissociables."
    Quel sens donnez-vous au mot "politique" ?
    Je pose la question car habituellement votre intérêt porte essentiellement sur les appartenances à des partis/boutiques politiques et à leurs pantalonnades, surtout aux pantalonnades de leurs gérants comme les dirigeants PS ou LR voire propriétaires comme la famille Le Pen, JL Mélenchon et Macron-Trogneux.
    J’entends par propriétaires ceux qui ont « inventé » leurs boutiques et qui les dirigent en détenteurs de la patria potestas.

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  17. "Recruter les prof de philo parmi les ouvriers et les paysans" quelle condescendance! quel mépris! Aujourd'hui les ouvriers et surtout les paysans sont des techniciens, parfois des ingénieurs, éduquer et fiers de leurs conditions sociales parfois!Pas tous mais comme chez les profs certains galèrent! Cessons de regretter les classes sociales! Zola, Mao, Staline c'est finit, il reste du grain à moudre Monsieur Blesbois, on est bien d'accord mais il faut changer le logiciel!

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  18. @ Anonyme 13h15 27/06/2017
    Il n'y a peut-être pas de classes sociales, j'ai peut-être de la condescendance pour les ouvriers et les paysans mais les quelques 2000 personnes les plus riches du monde ont une fortune totale estimée à environ 7 670 milliard de dollars, soit 3 fois le PIB de la France et un peu moins de la moitié du PIB des Etats-Unis. Tout notre système économique libéral a pour finalité l'enrichissement toujours plus indécent de cette caste qui crée de la richesse je ne le nie pas (à moins de dire comme Proudhon que "la propriété c'est le vol"). C'est un système à structure pyramidale, où la grande masse des populations doit se contenter des miettes qui tombent parcimonieusement de ces gâteaux colossaux. Plus on est bas dans l'échelle sociale, plus on doit supporter le poids du fardeau, ceux qui sont au sommet de la pyramide doivent se sentir légers comme des oiseaux. On commence seulement à atteindre le stade ultime du libéralisme où se pose de façon urgente la question de savoir comment gérer le problème d'une croissance illimitée dans un monde fini. Macron n'est pas une réponse c'est une juste une innovation qui a poussé sur les ruines du PS. Nicolas Hulot n'est qu'un signal destiné à rassurer les inquiets, mais qui ne pourra rien régler à moins de sortir du paradigme du libéralisme : ce qui est hors de question pour l'ensemble de l'intelligentsia occidentale hormis quelques lanceurs d'alerte que l'on prend pour des fous.

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  19. "légers comme des oiseaux..."
    Tiens, tiens...
    Et lourds comme quoi ?
    L'autruche se sent-elle légère ?
    S'approprier de la nourriture à consommer de suite, ce n'est pas voler (sans aile), c'est vivre ou survivre selon les lois naturelles.
    S'approprier de la nourriture pour la mettre en réserve, (ou la vendre pour la remplacer par la monnaie), c'est capitaliser, ce n'est pas fondamentalement dans le respect des lois naturelles.
    Et capitaliser n'est pas loin de voler (toujours sans aile).
    Quant à Nicolas Hulot, s'il ne se renie pas, ne finira pas ce quinquennat là dans ce gouvernement là.

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