mercredi 21 juin 2017

Le pari pascalien et Mélenchon


Moi : "JPC est-il tellement de mauvaise foi, qu'il feint de ne pas voir où se situe la violence la plus destructrice, d'autant plus qu'elle est pour la plupart de ceux qui la subissent invisible, voire légitime ?"

JPC : "Je viens de voir l'extrême gauche à la mairie d'Evry...rien n'a changé depuis 150 ans."

AL : "La main invisible de la violence: l'invention auto justificatrice de l'extrême gauche en marche..."

JPC : "Cette famille de la gauche est fascinée par la violence qu'elle estime légitime et même rédemptrice...on n'en a pas fini avec cet archaïsme français."

Moi : "La main invisible n'est pas une invention, elle constitue le concept auto justificateur d'Adam Smith, pour entériner la non intervention de l'Etat en matière économique. Intervention qui serait utile afin de limiter les ravages sociaux du libéralisme qui constituent une forme de violence, d'autant plus pernicieuse qu'elle est invisible aux yeux de la plupart des gens, sauf lorsqu'ils en sont personnellement les victimes (lors de plans sociaux notamment)."

DH : "Ah les émules de Chantal Mouffe, les voix de leur maître(sse) !"

AL : "C'est précisément votre extension irresponsable du concept d'Adam Smith à la violence sociale que je conteste : une exonération a priori de tous les débordements et donc une incitation à les commettre."

JPC : "Si vous avez effectivement lu Adam Smith, vous aurez constaté que l'action de la main invisible s'arrête pour lui au domaine régalien où s'exerce la puissance de l'État : l'armée la police, la justice, etc...
Il ne faut pas déformer et caricaturer.
AS est en fait un théoricien de la pensée complexe, systémique."


Moi : "Ce n'est pas moi qui fait une extension du concept de la main invisible à la violence sociale. Je ne suis leader d'aucun mouvement, je suis sympathisant. Je constate juste la violence qui est faite aux gens ordinaires, par des valeurs "hors-sol" qui nous sont imposées par le pouvoir (qu'il soit de droite ou de gauche), depuis 1983 et le virage libéral qui a orienté toutes les politiques économiques depuis cette époque. Ce qu'il faut bien comprendre, hormis les dégâts anthropologiques induits par l'individualisme et le culte de l'ego qui découlent de la doctrine libérale, c'est que les progressistes raisonnent en terme de croissance illimitée comme si les ressources naturelles étaient inépuisables, or précisément nous vivons dans un monde fini, une planète qu'il faut préserver, condition de notre survie. Je condamne une violence bien plus destructrice que la violence sociale dont vous niez les causes, et je n'incite personnellement personne à commettre cette dernière, mais bien plutôt de trouver les conditions raisonnables d'une sortie de crise par consensus, plutôt que par la violence."

JPC : "Je comprends vos arguments, pourtant quand vous présentez les choses comme si seuls vos amis de la France insoumise avaient, par exemple, le souci de réduire les souffrances sociales ou de lutter contre les effets du changement climatique, Ça c'est violent à entendre, cela l'est d'autant plus quand on voit l'état de l'environnement, de la pauvreté, des libertés dans beaucoup de malheureux pays qui sont passés entre les mains de ce genre d'idéologues… comprenez que parfois la patience s'érode et que les vociférations finissent par provoquer des réactions."

AL : "Je ne nie rien des violences sociales ni n'approuve tout des interprétations que vous en faites. La thèse de la "vraie violence qui est cachée" comme celle de la vraie légitimité qui est dans l'abstention etc., est utilisée par ceux qui justement refusent le jeu démocratique et ce qu'il implique in fine : la recherche d'un minimum de consensus que vous indiquez vouloir rechercher. Autrement et mieux dit par Céline Pina : "Cette violence, qui peu à peu s'installe dans la vie politique ou syndicale est inquiétante. (...) chaque fois, ces comportements inacceptables dans une démocratie apaisée sont justifiés au nom d'une violence sociale subie. Ainsi la haine et le dérapage des individus concernés ne seraient plus que la conséquence logique des «violences» exercées sur la population par le politique."
Il est difficile de faire entendre à cette frange, obnubilée par l'idée de vivre dans un État policier et sous une dictature masquée, que les défauts réels de nos démocraties occidentales n'en font pas moins les États parmi les plus libres, les plus protecteurs et les plus confortables de notre planète. Assimiler ceux-ci à des États policiers où régneraient l'arbitraire et le racisme pour chauffer à blanc la frustration et le ressentiment de certaines catégories sociales ou de certains jeunes dans les quartiers difficiles et les amener à passer à l'acte est non seulement irresponsable mais dangereux .http://premium.lefigaro.fr/.../31003-20170620ARTFIG00262..."

Moi : "Que propose Macron dans un souci de réduire la souffrance sociale ou de lutter contre les effets du changement climatique, si ce n'est continuer dans la voie libérale tracée par l'ensemble du monde occidental depuis les années 80 ? Il faut selon moi bien comprendre que dans un modèle de croissance illimité (que Macron ne remet pas en question ni aucun technocrate de Bruxelles, bien au contraire) dans un monde fini, nous allons forcément dans le mur. Les esprits s'échauffent face au dogmatisme des positions libérales, qui n'est prêt pour l'instant à aucune concession concernant l'enrichissement indécent des riches, le déclassement des classes moyennes, la précarisation des gens modestes, la destruction de toutes les coutumes régionales au nom du progressisme, et enfin "last but not least", la destruction de l'environnement de façon exponentielle. Nous ne tiendrons plus longtemps sur de telles position, c'est vous-mêmes les classes aisées qui sciez la branche sur laquelle vous êtes assis."

Moi : "Je comprends bien que vous cherchiez à discréditer par la violence dont il semble faire usage contre le bien commun et qu'il légitime par la violence réelle qui lui est faite (par delà les violences policières, il s'agit avant tout de violence économique légitimée par la théorie de la main invisible d'Adam Smith), d'ailleurs plus verbalement que physiquement pour ses leaders, un mouvement social qui vous dérange dans votre confort bourgeois, mais qui pose les vrais problèmes sur les plans économiques, sociaux et environnementaux. Je le répète ce serait aussi dans votre intérêt à long terme de voter Mélenchon, ou à tout le moins de réfléchir aux solutions qu'il propose dans son programme. On ne peut réduire un tel mouvement qui s'appuie sur une tradition du socialisme originel développé en France par Proudhon et Fourier, donc qui s'appuie sur une véritable culture française anarcho-syndicaliste, que sur ses caricatures dans des pays émergents qui sont empêchés."

DD : "Vous prônez, à travers une sorte de soutien aveugle à Jean-Luc Mélenchon, l’avènement d’une forme d’anarcho-syndicalisme à la Pierre-Joseph Proudhon qui écrivait, je crois : «La propriété c’est le vol»… Avec des slogans de ce genre, vous n’êtes pas près d’y parvenir dans un monde peuplé d’individus qui sont de plus en plus séduits par un individualisme forcené où chacun jalouse et envie son voisin… C’est comme «Aimez-vous les uns les autres», cela fait plus de vingt siècles que, dans notre culture judéo-chrétienne, on nous rabâche ce principe sans que quiconque soit capable d’en fournir le mode d’emploi…"

Moi : "Cher DD, nous sommes arrivé à un moment critique de notre histoire où nous avons le choix entre la dystopie, c'est-à-dire continuer vers l'abîme comme si de rien n'était, et l'utopie proposée par le programme de JLM. C'est comme le pari pascalien, dans les deux cas je n'ai rien à perdre. Si ça ne marche pas je ne regretterai rien car après tout la voie libérale m'aurait également conduit vers l'abîme, c'est-à-dire à très moyen terme à la destruction des conditions de survie sur Terre pour l'espèce humaine, et si ça marche l'humanité aura gagné son salut, et ma famille et moi avec."

AL : "Vous semblez souscrire au concept pléonasmatique du "peuple populaire" dont la pertinence politique est héritée en droite ligne des "républiques démocratiques" au bilan flatteur pour l'émancipation des peuples... Merci de votre bon conseil (que l'on peut reformuler ainsi "Sors de ton égoïsme de classe, Vote Mélenchon petit bourgeois!") et de l'incitation à lire, réfléchir et être sensible aux enjeux sociaux ou environnementaux. Il se trouve que c'est précisément parce que je tente modestement de m'y astreindre que je ne souscris pas à son offre politique. S'il n'en fallait qu'une raison la voici : on ne combat pas un dogmatisme par un autre."

Moi : "Oui je comprends ce que vous voulez dire il n'y a pas "un" peuple en France, il y a juste des minorités opprimées dont vous vous sentez solidaire. Moi je souscris à la thèse qu'il existe en France une majorité de gens ordinaires qui aspirent à une vie décente. Je fais le pari de Mélenchon car il est celui dont l'offre politique semble la plus proche de mes aspirations, cela ne veut pas dire que son programme recouvre l'intégralité de mes aspirations. Autrement dit je ne suis pas un militant béat d'admiration pour son "Lider Maximo", et si il parvenait au pouvoir et que sa politique tourne à un genre de totalitarisme communiste, je serai le premier à entrer en résistance. Concernant Mélenchon c'est comme dans le pari pascalien, Pascal a des doutes sur l'existence de Dieu, mais il choisit de croire en son existence. Pareil pour JLM, parions qu'il puisse améliorer nos vie, nous n'avons d'ailleurs pas le choix, puisque la seule certitude est que le libéralisme nous conduit à la dystopie, à n'en pas douter."


DD : "Je respecte votre choix, c'est une question de point de vue... Pour ma part, je ne crois plus en grand chose et je l'assume... Mais il n'empêche que les vociférations hargneuses de Mélenchon m'exaspèrent car elles me semblent surtout destinées à satisfaire l'égocentrisme maladif de ce monsieur qui se soucie surtout de sa précieuse personne (et de l'effet qu'il produit auprès des médias) avant de se préoccuper de l'intérêt collectif qu'il prétend défendre... Question de forme... N'est pas Jaurès qui veut !"

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