Emmanuel : « "Les gens sont
globalement plus malheureux que jamais", écrit Erwan Blesbois. Très
relatif, ce jugement. Matériellement, le bien être est supérieur à autrefois,
sans avoir à remonter très loin. En revanche, moralement, la misère est grande.
A force de tout miser sur les biens de consommation (automobile,
électro-ménager, audio-visuel, vacances, divertissement), la frustration est
terrible, le fameux « pouvoir d'achat » n'arrive plus à satisfaire les désirs.
Le fond du problème est là. »
Moi : « C'est très exactement ce
que je dis, en termes de bien être matériel il y a progrès si j'ose dire bien
que je déteste ce vocable. Pour le reste je dirais même qu'il y a une
régression en croyant s'émanciper de quelque chose, je ne sais même pas trop
bien de quoi au juste ou plutôt si : de tout ce qui pouvait permettre de faire
société, que l'on vit désormais comme une contrainte insupportable. Donnez leur
2000 euros par mois aux smicards, ils risquent d'être toujours aussi
malheureux. Je ne sais pas quel seuil de fortune matérielle il faut atteindre
pour réellement échapper à la frustration, mais il doit se situer très haut, et
il n'existe peut-être pas.
Pour ma part et peut-être naïvement parce que c'est mon expérience existentielle fondamentale, j'en attribue sociétalement la responsabilité à la génération de sales gosses qui a fait Mai 68 et qui a souhaité s'émanciper de toutes les tutelles, pour in fine se vautrer dans le matérialisme le plus prosaïque, et idéologiquement à la doctrine du libéralisme depuis ses fondations au XVIIIème siècle, aussi bien d'un point de vue économique que politique. Finalement l'un et l'autre, politique et économie libérales, s'alimentent réciproquement, font le jeu l'un de l'autre. Et comme le dit Michéa, la gauche progressiste pourrait bien être le meilleur vecteur de la doctrine économique néolibérale. « Néo » parce que le libéralisme a été réactivé depuis l'effondrement du bloc soviétique.
Mais autrefois en se sacrifiant par leur travail les gens avaient conscience de participer au mouvement de l'histoire, au progrès dont les génération futures pourraient être comblées. Avec le désenchantement du monde causé par la chute des religions puis des idéologies, sans parler des menaces écologiques ou systémiques qui pèsent sur le système capitaliste, les gens ont désormais le sentiment de se sacrifier pour la réussite d'une poignée d'individus chanceux ou réellement talentueux, mais là n'est pas le problème, qui pour prix de leurs efforts ne leur offre rien en retour, les fameux « premiers de cordée », qui en réalité sauvent leur peau (très confortablement) et se foutent bien du reste de la population. »
Pour ma part et peut-être naïvement parce que c'est mon expérience existentielle fondamentale, j'en attribue sociétalement la responsabilité à la génération de sales gosses qui a fait Mai 68 et qui a souhaité s'émanciper de toutes les tutelles, pour in fine se vautrer dans le matérialisme le plus prosaïque, et idéologiquement à la doctrine du libéralisme depuis ses fondations au XVIIIème siècle, aussi bien d'un point de vue économique que politique. Finalement l'un et l'autre, politique et économie libérales, s'alimentent réciproquement, font le jeu l'un de l'autre. Et comme le dit Michéa, la gauche progressiste pourrait bien être le meilleur vecteur de la doctrine économique néolibérale. « Néo » parce que le libéralisme a été réactivé depuis l'effondrement du bloc soviétique.
Mais autrefois en se sacrifiant par leur travail les gens avaient conscience de participer au mouvement de l'histoire, au progrès dont les génération futures pourraient être comblées. Avec le désenchantement du monde causé par la chute des religions puis des idéologies, sans parler des menaces écologiques ou systémiques qui pèsent sur le système capitaliste, les gens ont désormais le sentiment de se sacrifier pour la réussite d'une poignée d'individus chanceux ou réellement talentueux, mais là n'est pas le problème, qui pour prix de leurs efforts ne leur offre rien en retour, les fameux « premiers de cordée », qui en réalité sauvent leur peau (très confortablement) et se foutent bien du reste de la population. »
Emmanuel : « Mai 68 contestait la
société de consommation et la civilisation de l'automobile. Se battre pour le «
pouvoir d'achat » aurait alors été inconcevable. C'est pourquoi le rouge m'est
plus sympathique que le jaune. »
Moi : « C'est parce que tu
compares deux choses qui ne sont pas comparables à ne pas mettre au même
niveau, et sans voir que l'une (Mai 68) est la cause de l'autre (les gilets
jaunes). Mai 68 a
abouti à l'établissement d'une élite bobo qui habite les grandes métropoles et
tout particulièrement Paris, devenue matériellement inabordable pour le commun
des mortels, dont les porte-paroles les plus emblématique mais non exclusifs
pourraient être BHL, Cohn-Bendit, Glucksmann fils et bien d'autres... qui
désormais souhaite faire sécession d'avec le reste de la population et
notamment celle que l'on nomme la
France périphérique. Cette dernière refuse que tout lui soit
dicté d'en haut et par cette marionnette qui sert tout sauf des intérêts
patriotiques, et revendique plus de souveraineté, pas seulement en matière de
pouvoir d'achat mais également en ce qui concerne la maîtrise de son destin en
tant que nation et la question des flux migratoires.
D'autre part on ne peut comparer Mai 68 aux gilets jaunes car les problèmes qui se posent à la société française ne sont pas similaires. En 68 il s'agissait de s'émanciper du « vieux con », qui symbolisait encore pour la majorité des Français le père de la nation. Mai 68 fut effectivement le fait d'une minorité de sales gosses mal élevés qui rêvaient de révolution dans leur salon, et qui nous ont menés là où nous en sommes aujourd'hui. Désormais la majorité des Français réclame le retour d'un père de la nation contre la nomenklatura des sales gosses qui ont fait Mai 68, passés de Marx à Adam Smith sans aucun problème de conscience, et leurs héritiers, qui occupent tous les postes de pouvoir et de décision. La boucle est bouclée si j'ose dire. »
D'autre part on ne peut comparer Mai 68 aux gilets jaunes car les problèmes qui se posent à la société française ne sont pas similaires. En 68 il s'agissait de s'émanciper du « vieux con », qui symbolisait encore pour la majorité des Français le père de la nation. Mai 68 fut effectivement le fait d'une minorité de sales gosses mal élevés qui rêvaient de révolution dans leur salon, et qui nous ont menés là où nous en sommes aujourd'hui. Désormais la majorité des Français réclame le retour d'un père de la nation contre la nomenklatura des sales gosses qui ont fait Mai 68, passés de Marx à Adam Smith sans aucun problème de conscience, et leurs héritiers, qui occupent tous les postes de pouvoir et de décision. La boucle est bouclée si j'ose dire. »
Ce comportement est clairement pathologique, relevant de l'addiction (au pouvoir mais surtout à l'argent, à l'aspect grisant du jeu; pas oublier que Castaner est un joueur de poker). Le psychiatre Racamier a d'ailleurs pas mal écrit sur les liens entre incestualité, argent et perversion narcissique en découlant.
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