mercredi 18 septembre 2019

Balkany en prison



Si on commence à mettre les Hommes politiques comme Balkany en prison pour une banale affaire de fraude fiscale, mais où va-ton ? Un gendarme droit dans ses bottes m'avait dit un jour que l'on ne mettrait jamais un Homme politique en prison en France. Voilà c'est comme ça c'est la justice en France, douce avec les forts dure pour les faibles. Cela annonce peut-être que la vieille droite patriarcale à la Chirac/Pasqua est bien morte, considérée comme faible par la magistrature, à l'image d'un Fillon décrédibilisé et lâché par tous les médias.

Il n'y a plus non plus de gauche sociale crédible. Il faut aussi compenser aux yeux du peuple la dureté du traitement judiciaire réservée aux gilets jaunes, alors on sacrifie une bête déjà à moitié morte : la droite à papa qui ne pourra plus rendre de bons services à l'avenir, sauf Sarkozy qui a bien senti le vent tourner et s'est rapproché de Macron.
Mais je ne pense pas que l'on sacrifiera les intérêts du grand capital et que l'on fera réellement baisser l'immigration en France, elle est l’"armée de réserve" du Capital comme l'avait bien pressenti Marx, et sert déjà à casser le droit du travail et même plus généralement la société française selon un projet néolibéral et purement individualiste de société. Car ce sont des sociétés unis qui peuvent se rebeller, pas des individus isolés, atomisés, en conflit les uns contre les autres.

En l'absence de toute bipolarité politique et de toute possibilité d'alternance, il n'y a donc plus qu'un parti unique de gouvernement libéral-libertaire incarné par Macron qui ne craint plus l'alternance, avec en plus la magistrature et les médias à sa botte dans le combat contre la « bête immonde ».

Si Macron arrive à renouveler plusieurs fois son coup de maître de l'entre deux tours face aux populistes de droite, en les assimilant aux heures les plus sombres de l'Histoire au moment opportun, alors il a trouvé la martingale pour un long règne personnel qui pourrait pourquoi pas ressembler à celui d'un "Poutine" progressiste libéral-libertaire, ne craignant plus aucune opposition crédible.

Il est donc logique qu'il chasse sur les terres de son unique adversaire populiste de droite en s'exprimant au sujet de l'immigration, le temps de l'élection venu il sera toujours temps d'entonner le refrain antifasciste habituel qui marche si bien sur les électeurs comme un conditionnement.

Le national-populisme est donc pour lui l'adversaire idéal, qu'il ne craint pas sauf grands bouleversements...

Macron et la magistrature ont envoyé un signe fort à l'opinion publique concernant la vieille droite à la papa, totalement has been et immorale, qui ne sert plus à rien : « On ne vous craint plus, on vous lâche, vous êtes morts ! » Qui sera la prochaine victime expiatoire ?

Cette pseudo « moralisation » de la vie politique en France annonce peut-être des temps bien plus durs que lorsque nous étions gouvernés par la droite patriarcale, et que cette dernière se partageait le pouvoir avec une gauche soi-disant socialiste mais en réalité pleinement libérale et aussi corrompue qu'elle ; car il n'y a plus d'alternative et la macronie dispose d'un boulevard pour achever de détruire le tissu social, c'est-à-dire le peuple, conformément au projet néolibéral de société hérité d'une conception plutôt anglo-saxonne reagano-thatchérienne, voire calvino-disneylisante...

Macron c'est la gauche socio-éthique et "en même temps" la droite socio-économique, il a phagocyté le vieux système bipolaire gauche/droite obsolète qui n'avait plus aucun intérêt et ne signifiait plus rien auprès de l'opinion publique quand même pas si stupide que ça, au terme d'un processus dialectique quasi hégélien. Mais relativisons tout ça, certains à droite comme à gauche voient sans doute Macron comme un génie de la dialectique politicienne, mais au fond c'est un banal libéral managérialiste, opportuniste comme les autres qui a su profiter de circonstances favorables pour se hisser au plus haut sommet de l'État.
Balkany c'est le ventre mou de l'ancien monde vermoulu qu'il fallait abattre avec des signes forts lancés en direction du peuple (vous savez ceux qui s'en prennent plein la gueule tous les jours pour joindre les deux bouts !), et de l'opinion publique en général : vous savez le nouveau monde dont parlait Macron ! Et désormais Macron is watching you avec son appli pour surveiller les ministres, il est comme le dirigeant d'une entreprise managériale dont les propriétaires seraient les plus grosses fortunes de France.

Lui : « Macron me fait plutôt l'effet d'une parfaite girouette, comme j'en ai connu quelques échantillons dans le business : prêts à embrasser n'importe quelle cause du moment qu'elle "rapporte"... Aux yeux d'Hegel, le réel est rationnel : je ne vois nulle rationalité à l'œuvre chez le banquier de l'Elysée, uniquement des ratios électoraux ou financiers. En ce sens, oui, il est représentatif de quelque chose : cette Europe qui se délite à grande vitesse en se gargarisant de grands mots. Son "mode de vie" se résume en un mot et un seul : money. »

Moi : « Macron n'est pas qu'un simple individu, il a des soutiens très forts qui vont du monde de la finance jusqu'à la magistrature en passant par les médias, même si en tant qu'individu il a un caractère de girouette et fait de nombreuses erreurs, elles sont aussitôt rattrapées par ses nombreux soutiens (le plus caricatural étant Brice Couturier qui le présente comme un président-philosophe). À travers lui s'exprime un mouvement de la société qui a une rationalité. Ce mouvement est dialectique puisqu'il a dépassé la vieille opposition obsolète gauche/droite, et les a réconciliées dans un parti qui culturellement est l'héritier de Mai 68 donc plutôt à gauche (soutiens de Cohn Bendit et Goupil), et socialement clairement à droite comme le montre sa politique économique néolibérale héritée du thatchérisme (soutien de Sarkozy), et la répression féroce des gilets jaunes. Avec la caution de son "gauchisme" culturel, il peut se permettre tous les excès socio-économiques dont la vieille droite aurait rêvés mais n'aurait jamais osés faire. »

Lui : « Là, je te suis pleinement. C'est l'équivalent de ce qu'est Trudeau au Canada ou de ce qu'aurait été H. Clinton aux USA... Un mix de néolibéralisme au plan socio-économique et de "gauchisme" au plan socio-éthique. En bref, une parfaite négation des intérêts de classe qui s'affrontent en réalité. Le rêve que caressait Hitler : rassembler la Volksgemeinschaft au-delà des clivages réels, et au prix d'une répression violente de tous les opposants... s'il y en a. »

3 commentaires:

  1. Hubris droit devant. Hier paraît-il Dieu se serait pris pour Macron. Manu n'est qu'un manager. Cet individu n'est pas un homme politique. Manu gère des flux au temps T avec une rentabilité R. Il n'y a pas de culture française. Il y a la culture d'entreprise. Tout un programme... Start up Nation, direct in the wall...

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  2. Ceci n'est qu'une énième illustration du managérialisme. Mélange de gestion à l'anglo-saxonne et de procéduralisme à l'allemande, le managérialisme aura bien réussi dans un seul domaine, celui de la surveillance des employés aidé en cela par les serviles nouvelles technologies de l'information.

    Ceci confirme également la perversité narcissique de Macron taraudé par l'obsession du contrôle et de la direction de l'agenda. Il y a à la tête de l'Etat un homme glacial et dépourvu d'empathie comme la plupart de ceux qui réussissent sans souffrir.

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  3. Oui, mais le fond de l'affaire c'est le choix du peuple français. Si les Français finissent par être suffisamment excédés par Macron et ses avatars, qu'ils acceptent finalement de regarder en face la transformation de société et de population que subit notre pays, alors il y a de l'espoir. Sinon nous sommes foutus. C'est la lame de fond qui est importante, pas les rides à la surface de l'eau.

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