Si on commence à mettre les
Hommes politiques comme Balkany en prison pour une banale affaire de fraude
fiscale, mais où va-ton ? Un gendarme droit dans ses bottes m'avait dit un jour
que l'on ne mettrait jamais un Homme politique en prison en France. Voilà c'est
comme ça c'est la justice en France, douce avec les forts dure pour les
faibles. Cela annonce peut-être que la vieille droite patriarcale à la
Chirac/Pasqua est bien morte, considérée comme faible par la magistrature, à
l'image d'un Fillon décrédibilisé et lâché par tous les médias.
Il n'y a plus non plus de gauche
sociale crédible. Il faut aussi compenser aux yeux du peuple la dureté du
traitement judiciaire réservée aux gilets jaunes, alors on sacrifie une bête
déjà à moitié morte : la droite à papa qui ne pourra plus rendre de bons
services à l'avenir, sauf Sarkozy qui a bien senti le vent tourner et s'est
rapproché de Macron.
Mais je ne pense pas que l'on
sacrifiera les intérêts du grand capital et que l'on fera réellement baisser
l'immigration en France, elle est l’"armée de réserve" du Capital comme
l'avait bien pressenti Marx, et sert déjà à casser le droit du travail et même
plus généralement la société française selon un projet néolibéral et purement individualiste de société. Car ce sont des sociétés unis qui
peuvent se rebeller, pas des individus isolés, atomisés, en conflit les uns
contre les autres.
En l'absence de toute bipolarité
politique et de toute possibilité d'alternance, il n'y a donc plus qu'un parti
unique de gouvernement libéral-libertaire incarné par Macron qui ne craint plus
l'alternance, avec en plus la magistrature et les médias à sa botte dans le
combat contre la « bête immonde ».
Si Macron arrive à renouveler
plusieurs fois son coup de maître de l'entre deux tours face aux populistes de
droite, en les assimilant aux heures les plus sombres de l'Histoire au moment
opportun, alors il a trouvé la martingale pour un long règne personnel qui
pourrait pourquoi pas ressembler à celui d'un "Poutine" progressiste
libéral-libertaire, ne craignant plus aucune opposition crédible.
Il est donc logique qu'il chasse
sur les terres de son unique adversaire populiste de droite en s'exprimant au
sujet de l'immigration, le temps de l'élection venu il sera toujours temps
d'entonner le refrain antifasciste habituel qui marche si bien sur les
électeurs comme un conditionnement.
Le national-populisme est donc pour lui l'adversaire idéal, qu'il ne craint pas sauf grands bouleversements...
Le national-populisme est donc pour lui l'adversaire idéal, qu'il ne craint pas sauf grands bouleversements...
Macron et la magistrature ont
envoyé un signe fort à l'opinion publique concernant la vieille droite à la papa, totalement has been et immorale, qui ne sert plus à
rien : « On ne vous craint plus, on vous lâche, vous êtes morts ! » Qui sera la
prochaine victime expiatoire ?
Cette pseudo « moralisation » de
la vie politique en France annonce peut-être des temps bien plus durs que
lorsque nous étions gouvernés par la droite patriarcale, et que cette dernière
se partageait le pouvoir avec une gauche soi-disant socialiste mais en réalité
pleinement libérale et aussi corrompue qu'elle ; car il n'y a plus
d'alternative et la macronie dispose d'un boulevard pour achever de détruire le
tissu social, c'est-à-dire le peuple, conformément au projet néolibéral de
société hérité d'une conception plutôt anglo-saxonne reagano-thatchérienne,
voire calvino-disneylisante...
Macron c'est la gauche socio-éthique et "en même temps" la droite socio-économique, il a phagocyté le vieux système
bipolaire gauche/droite obsolète qui n'avait plus aucun intérêt et ne
signifiait plus rien auprès de l'opinion publique quand même pas si stupide que
ça, au terme d'un processus dialectique quasi hégélien. Mais relativisons tout
ça, certains à droite comme à gauche voient sans doute Macron comme un génie de
la dialectique politicienne, mais au fond c'est un banal libéral managérialiste, opportuniste comme les
autres qui a su profiter de circonstances favorables pour se hisser au plus
haut sommet de l'État.
Balkany c'est le ventre mou de
l'ancien monde vermoulu qu'il fallait abattre avec des signes forts lancés en
direction du peuple (vous savez ceux qui s'en prennent plein la gueule tous les
jours pour joindre les deux bouts !), et de l'opinion publique en général :
vous savez le nouveau monde dont
parlait Macron ! Et désormais Macron is watching you avec son appli pour surveiller les ministres, il est comme le dirigeant d'une entreprise managériale dont les propriétaires seraient les plus grosses fortunes de France.
Lui : « Macron me fait plutôt
l'effet d'une parfaite girouette, comme j'en ai connu quelques échantillons
dans le business : prêts à embrasser n'importe quelle cause du moment qu'elle
"rapporte"... Aux yeux d'Hegel, le réel est rationnel : je ne vois
nulle rationalité à l'œuvre chez le banquier de l'Elysée, uniquement des ratios
électoraux ou financiers. En ce sens, oui, il est représentatif de quelque
chose : cette Europe qui se délite à grande vitesse en se gargarisant de grands
mots. Son "mode de vie" se résume en un mot et un seul : money. »
Moi : « Macron n'est pas qu'un
simple individu, il a des soutiens très forts qui vont du monde de la finance
jusqu'à la magistrature en passant par les médias, même si en tant qu'individu
il a un caractère de girouette et fait de nombreuses erreurs, elles sont
aussitôt rattrapées par ses nombreux soutiens (le plus caricatural étant Brice
Couturier qui le présente comme un président-philosophe). À travers lui
s'exprime un mouvement de la société qui a une rationalité. Ce mouvement est
dialectique puisqu'il a dépassé la vieille opposition obsolète gauche/droite,
et les a réconciliées dans un parti qui culturellement est l'héritier de Mai 68
donc plutôt à gauche (soutiens de Cohn Bendit et Goupil), et socialement
clairement à droite comme le montre sa politique économique néolibérale héritée
du thatchérisme (soutien de Sarkozy), et la répression féroce des gilets
jaunes. Avec la caution de son "gauchisme" culturel, il peut se
permettre tous les excès socio-économiques dont la vieille droite
aurait rêvés mais n'aurait jamais osés faire. »
Lui : « Là, je te suis
pleinement. C'est l'équivalent de ce qu'est Trudeau au Canada ou de ce
qu'aurait été H. Clinton aux USA... Un mix de néolibéralisme au plan
socio-économique et de "gauchisme" au plan socio-éthique. En bref,
une parfaite négation des intérêts de classe qui s'affrontent en réalité. Le
rêve que caressait Hitler : rassembler la Volksgemeinschaft au-delà des
clivages réels, et au prix d'une répression violente de tous les opposants...
s'il y en a. »
Hubris droit devant. Hier paraît-il Dieu se serait pris pour Macron. Manu n'est qu'un manager. Cet individu n'est pas un homme politique. Manu gère des flux au temps T avec une rentabilité R. Il n'y a pas de culture française. Il y a la culture d'entreprise. Tout un programme... Start up Nation, direct in the wall...
RépondreSupprimerCeci n'est qu'une énième illustration du managérialisme. Mélange de gestion à l'anglo-saxonne et de procéduralisme à l'allemande, le managérialisme aura bien réussi dans un seul domaine, celui de la surveillance des employés aidé en cela par les serviles nouvelles technologies de l'information.
RépondreSupprimerCeci confirme également la perversité narcissique de Macron taraudé par l'obsession du contrôle et de la direction de l'agenda. Il y a à la tête de l'Etat un homme glacial et dépourvu d'empathie comme la plupart de ceux qui réussissent sans souffrir.
Oui, mais le fond de l'affaire c'est le choix du peuple français. Si les Français finissent par être suffisamment excédés par Macron et ses avatars, qu'ils acceptent finalement de regarder en face la transformation de société et de population que subit notre pays, alors il y a de l'espoir. Sinon nous sommes foutus. C'est la lame de fond qui est importante, pas les rides à la surface de l'eau.
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