vendredi 26 mars 2021

No Society : la fin de la classe moyenne occidentale


Tout part en couille en ce moment. Les élites ont fait sécession d'avec le peuple depuis un bout de temps, comme le décrit Guilluy ; aucune confiance à avoir en eux, malheureusement ! Tous ceux qui émettent des doutes comme Guilluy sont accusés de « radicalisation » populiste, donc susceptible de faire le jeu du RN, donc in fine... de nazisme (au moins par la pensée, ce qui est encore pire !) ! D'ailleurs le journal Libération se pose la question : peut-on débattre avec un « radicalisé » (en parlant de Guilluy) ? Tous ces « prophètes de malheur », Guilluy, Michéa, Dany-Robert Dufour... sont renvoyés dos à dos avec les radicaux islamistes, comme ces derniers ils sont coupables de défiance envers le progressisme ; ce sont des hérétiques ! À la limite les radicalisés musulmans ont au moins des circonstances atténuantes du fait de leur passé de « victimes colonisées » (il faut les comprendre, ce sont des enfants et c'est juste une question de temps et d'éducation, on va leur expliquer ; on peut encore les sauver !). Les « radicalisés » « conservateurs » qui flirtent avec le populisme n'ont que des circonstances aggravantes, et l'on fait constamment peser sur eux le soupçon de la mauvaise foi - ils comprennent en réalité très bien, ils font preuve de mauvaise volonté, ils flirtent avec le populisme (et même in fine le nazisme) et ils sont incurables !

Selon les progressistes il faut se méfier du messager car le message qu'il véhicule pourrait devenir une « prophétie autoréalisatrice », donc susceptible de se réaliser alors que cela n'aurait pas été le cas si elle n’avait pas été faite ; autrement dit le discours pessimiste et conservateur, certains diraient apeuré, serait susceptible non pas de pointer du doigt la réalité mais de la construire de toute pièce, sur la base du fantasme selon les progressistes. Et c'est exactement le même reproche qui est fait à Houellebecq et que Onfray décrit ainsi : « c'est confondre le cancérologue qui diagnostique une pathologie comme le cancer, avec la pathologie qu'il a diagnostiquée. » Confusion que font les progressistes à profusion pour dézinguer leurs ennemis réacs, tandis que les islamistes ne sont même pas des adversaires mais des brebis égarées.

Le fantasme négationniste est alimenté par la peur et la haine de l'Autre selon les progressistes en France ; mais le fantasme progressiste est d'arriver un jour à pouvoir censurer toutes les opinions qui lui déplaise (Big Brother). Si Nietzsche (dont Onfray se revendique) était encore en vie, je pense que devant l'ampleur du désastre il renierait une bonne partie de son œuvre et s'opposerait à la dictature des larves progressistes partout même en Bretagne (destinée à faire perdre aux peuples toutes leurs racines), car en faisant constamment l'amalgame entre le réel qu'ils ne veulent surtout pas voir et le fantasme, c’est-à-dire entre le constat d'un réel déprimant par certains artistes sur qui on jette l'opprobre (Houellebecq notamment) et la construction de la réalité sur la base du fantasme, fantasme alimenté bien entendu par la peur et la haine de l'Autre selon les progressistes ; ce sont en somme ces derniers qui sont d'incurables autruches préférant mettre la tête dans un trou plutôt que d'affronter la réalité ; car qui sait ? cela pourrait faire le jeu du RN !

La tâche que se sont donnés les progressistes est donc de dénoncer, de déconstruire, de jeter l’opprobre sur tous les discours alarmants et anxiogènes sur l'état de la société parce qu'ils sont selon eux purement fantasmatique et surtout dangereux, car faisant le jeu de la « bête immonde ». Avant on pouvait dire qu'il ne fallait pas désespérer Billancourt, aujourd'hui on devrait dire qu'il ne faut surtout pas affoler le petit microcosme bobo et élitiste essentiellement parisien ou des grandes métropoles. Le procès en sorcellerie des « prophéties autoréalisatrices » que veulent instruire à leurs ennemis proclamés populistes ou réactionnaires les progressistes, alors que les islamistes ne sont même pas des adversaires mais juste des enfants égarés qu'il convient d'éduquer, pour les censurer totalement le cas échéant (ce qui est selon moi l'arrière-pensée qui guide toute leur action), constitue en réalité une atteinte à la liberté d'expression et la manifestation d'un sectarisme intrinsèque propre à la gauche surtout depuis 1983 ; c'est-à-dire le moment précis où elle a arrêté de se soucier de la cause du peuple pour se focaliser sur le droit des minorités et des femmes (ce qui constitue au passage une majorité dans un pur souci électoraliste !).

Pour conclure, les progressistes actuels ne sont que les « héritiers » des baby-boomers (entre guillemets, car tout héritage de Mai 68 est en réalité impossible puisqu'il s'agit d'une arme de destruction massive !). Le christianisme a cessé d'évoluer avec la génération des baby-boomers qui globalement a massivement craché dessus, le transformant en une forme moribonde et figée n’ayant plus d’impact sur la vie de la majorité des gens ; ce qui fait dire à un auteur comme Emmanuel Todd que les Français sont désormais des catholiques zombies, très bonne formule ! En « oubliant » de payer leur dette à ce qui les constituait, ce qui faisait leur personnalité, obsédé à l'idée de se venger de leurs parents minables durant la seconde guerre mondiale et de leur morale poussiéreuse (un sentiment partagé apparemment par les jeunes Américains et Britanniques qui ne voyaient pas leurs parents comme des héros) ; les baby-boomers ont également omis de transmettre à leurs enfants le monde tel qu'ils l'avaient trouvé. D'où la crise terrible de décadence et de nihilisme que nous traversons actuellement, dont le monde occidental ne se remettra certainement pas et dont la seule issue est de confier son destin métaphysique cartésien aux asiatiques fidèles à leurs traditions de transmission de générations en générations. Il n'y a que les Juifs qui selon moi s'en sortiront en Occident, car le souvenir de la Shoah et la culpabilité infinie ainsi que le délire déconstructionniste qu'elle a engendré dans tout le monde occidental a entièrement changé la donne, et finalement eux-seuls n'ont pas oublié tout à fait le savoir si ténu et fragile de transmettre un héritage à ses enfants.

Pensez-vous vraiment que Xavier Bertrand ne défende pas les intérêts des baby-boomers et de leurs « héritiers » minables et progressistes (comme sur France Inter leur radio emblématique) jusqu'au fanatisme ? Xavier Bertrand n'a aucune conscience du danger que fait courir sur l'ensemble du monde occidental l'idéologie délétère et progressiste ; il est même partie prenante d'un tel système selon moi.

3 commentaires:

  1. Nietzsche était le héros des Nazis et de l’extrême-droite américaine.

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  2. Les progressites pensent que tout est social, et que rien n'est physique.

    Autrement dit, ils vivent dans un monde magique, onirique où le monde n'est que le résultat de la pensée, et qu'il suffit de changer la pensée pour changer le monde

    C'est pourquoi chez eux les mots ont tant d'importance. Dire, c'est déjà faire exister. Censurer, c'est oblitérer. (alors que ce n'est pas parce que l'Amérique était hors de la pensée des gens pendant des millénaires, que celle ci n'existait pas, ni n'avait pas d'effet sur eux)

    L'autre jour, chez Praud, j'ai vu un extrait où Joffrin coupait la parole à Charlotte d'Ornellas, en lui disant "donc vous croyez à un ordre naturel". J'aurais aimé pour lui répondre que " oui évidement" et "être désolé de lui apprendre que l'eau ca mouille et que le feu ca brule"

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  3. Nietzxhe est l'une des causes de tout cela, avec son ressentiment, sa jalousie notamment contre Wagner qui débouche sur le "Deviens ce que tu es"

    Nietzchz abord le christianisme (Dieu est mort, morale d'esclave) alors que dans notre partie du monde, c'est notre antidote à ces dérives chroniques de la psyche humaine.

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