samedi 11 juillet 2015

Le dieu fric

Le politique est désormais subordonné au dieu fric. Je ne vois pas en quoi le fait que Tsipras se couche devant les exigences d'austérité de Bruxelles, constitue une grande victoire. C'est peut-être une victoire politique pour Tsipras, mais elle est temporaire. En attendant le système reste le même, celui du libéralisme, celui de Dallas à l'échelle européenne et mondiale, "glorifie la loi du plus fort" : les Allemands à l'échelle européenne, "malheur à celui qui n'a pas compris" : les Grecs resteront faibles. Du jour au lendemain ce peuple ne va pas devenir "travailleur" et compétitif, malgré toutes les réformes que l'on pourra faire, qui entraîneront toujours un peu plus la Grèce vers l'austérité, donc vers la misère et la faillite. Oh je sais on les obligera peut-être à travailler jusqu'à 75 ans : quelle victoire politique ! Non appauvrir un peuple, lui demander toujours des sacrifices plus grands n'est pas une victoire, c'est une défaite face au dieu fric, donc une défaite collective morale, une défaite de l'idée européenne, une défaite de l'idée du respect des différences, une défaite du droit à être un peuple pacifique mais certes peu compétitif. Donc je prédis que les dettes vont continuer à s'accumuler et que ce pays va continuer à couler, quand l'Allemagne va continuer à développer ses vieux démons de domination européenne confortée qu'elle est par sa réussite économique, son vieux rêve que va certainement venir briser son déclin démographique, à moins qu'elle ne fasse venir une population immigrée en très grand nombre, je ne vois que la population musulmane, puisque c'est la seule qui près de l'Europe a un fort dynamisme démographique, qui fasse sienne les valeurs de l'Allemagne et relève le défi de la domination économique sur le reste de l'Europe, qui pourrait se transformer en domination politique. Pour l'instant l'Europe n'est qu'un enchevêtrement des égoïsmes, il n'y a que le fric et la compétitivité qui comptent, malgré cet original de Cohn-Bendit qui clame que c'est parce que les fondateurs de l'Europe étaient communistes et qu'ils on mis l'infrastructure c'est-à-dire l'économique en premier, pensant que cela serait suffisant pour construire une superstructure politique : l'Europe. Toujours les explications alambiquée et paradoxales de nos chers intellectuels, qui voudraient aussi nous faire comprendre que la France est responsable du nazisme idéologiquement, ou en encore que tout ce qui est français, blanc, bourgeois et chrétien, "enraciné dans un terroir" est "odieux", suivant cette logique il faudrait remplacer la population "de souche" par une autre (mais laquelle, la musulmane ?), plus progressiste.
Oui en attendant l'Europe n' a rien de communiste, elle est ultra libérale et en compétition les uns avec les autres, en compétition au sein même des familles, où finalement les plus prédateurs, aujourd'hui les pervers narcissiques (C'est-à-dire les J.R. Ewing), l'emportent toujours à la fin. Notre monde sans valeurs commune, sans religion, ressemble à la Rome dans son déclin, où la corruption de ses élites, ici il s'agit d'une corruption morale profonde appelé aussi perversion narcissique, risque d'entraîner le système global au naufrage. Souhaitons presque que cela arrive le plus vite possible, afin qu'il en ressorte une religion capable de fédérer les hommes, de leur inculquer des valeurs morales communes, et que l'on jette la publicité et le goût pervers de la domination sur autrui au sein même des familles, aux oubliettes de l'histoire. Peut-être comme le prédit Houellebecq, la religion est-elle l'avenir de notre système capitaliste décadent.

Dernière chose qui caractérise la corruption des élites : peut-être qu'un homme seul comme Tapie, un franc-tireur, va-t-il faire cracher à l'Etat, c'est-à-dire au contribuable plus d'un milliard d'Euros, cela signerait la défaite définitive du politique face au dieu fric dont Tapie est l'un des avatars.

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