Emmanuel Mousset ne trouve aucune
justification à la faiblesse quelle qu'elle soit. D'un point de vue
psychologique c'est peut-être parce qu'il a dû compenser un physique rachitique
par une volonté de fer. La compassion est un mot qui ne fait pas partie de son
vocabulaire et il n'a que mépris pour tous ceux qui se posent en victimes. Car
le discours du FN est bien un discours victimaire selon lui, qui exploite une
conscience victimaire diffuse dans les classes populaires ou même moyennes, qui
se le formulent certainement maladroitement à elles-mêmes par la désignation de
boucs émissaires.
Mais effectivement il ne veut pas
voir que l'organisation libérale actuelle de notre société, est bien une
machine à produire davantage de victimes que de gagnants. C'est selon moi une
loi mathématique qu'une société qui exalte les prédateurs, suscite finalement
davantage de victimes que d'élus, ce qui mathématiquement fait monter les
extrêmes aux discours victimaires .
Notre société libérale n'envisage
pas la réussite pour tous mais la réussite pour quelques uns. Elle
s’enorgueillit que quelques uns se sortent de leurs ghettos, mais ne songe pas
une seconde à l'abolition des ghettos. Elle sait que ses meilleurs chiens de
garde seront ceux qu'elle a fait sortir au compte-gouttes des ghettos les plus
sordides.
Pour ce qui est du nazisme, cas
extrême, je crois aussi qu'il a cherché à exploiter une conscience victimaire
et diffuse dans les classes populaires, incorrectement formulée à elle-même, et
que ses adeptes se posaient aussi en victimes de leurs adversaires avant de se
transformer en bourreaux et de tenter, voire de réussir à les exterminer.
C'est pour cela que selon moi le
nazisme, c'est-à-dire l'exaltation exacerbée de leur condition de victime par
les masses fanatisées, n'est qu'une réaction et donc une conséquence de
l'idéologie libérale qui ne génère toujours qu'une minorité d'élus pour une
pléthore de victimes.
Ce qu'ils nomment liberté n'est
en réalité qu'oppression pour la majorité des gens, qui n'arrivent à
s'expliquer que partiellement et maladroitement leur malaise diffus par la
désignations de boucs émissaires, qui pour le coup eux ! pourraient passer de
la conscience victimaire au statut de réelles victimes.
Car ce sont rarement les
puissants que les populistes désignent à la vindicte populaire, mais d'autres
victimes, dont la forme est différente. A chaque fois la colère se trompe de
cible, par simplification elle désigne comme bouc-émissaires ceux qui sont
différents, au lieu de chercher à abattre ceux qui la génère en les exploitant
et les manipulant.
Le parti socialiste s'est coupé
de sa base populaire depuis 1983, il est devenu libéral-libertaire, par
opposition aux libéraux-conservateurs de droite. En étant libertaire et en
recyclant les slogans libertaires de 68 en propagande publicitaire, le PS est
devenu au fond plus conforme aux intérêts du libéralisme et du capitalisme que
la droite conservatrice.
Macron est une caricature de
cette gauche issue du tournant néolibéral de 1983. Hamon milite pour une gauche
de rupture qui cherche à récupérer sa base populaire. Mais la machine à broyer
néolibérale est bien huilée, et que peut un pauvre Hamon même si ses sentiments
sont sincères et nobles, contre la toute puissance de la machine à broyer
libérale, rien !
Et Emmanuel Mousset qui n'éprouve que mépris pour toute forme de compassion pour ceux qui sont broyés le sait bien, car c'est une forme d'impuissance si l'on est réaliste. En outre il est de ceux que l'oligarchie a fait sortir au compte-gouttes de ses ghettos les plus sordides : la reconnaissance pour la main du maître qui l'a nourri, et l'a parfois flatté dans le sens du poil et câliné, il appelle cela fidélité.
Et Emmanuel Mousset qui n'éprouve que mépris pour toute forme de compassion pour ceux qui sont broyés le sait bien, car c'est une forme d'impuissance si l'on est réaliste. En outre il est de ceux que l'oligarchie a fait sortir au compte-gouttes de ses ghettos les plus sordides : la reconnaissance pour la main du maître qui l'a nourri, et l'a parfois flatté dans le sens du poil et câliné, il appelle cela fidélité.