mardi 28 février 2017

La recherche de boucs émissaires


Emmanuel Mousset ne trouve aucune justification à la faiblesse quelle qu'elle soit. D'un point de vue psychologique c'est peut-être parce qu'il a dû compenser un physique rachitique par une volonté de fer. La compassion est un mot qui ne fait pas partie de son vocabulaire et il n'a que mépris pour tous ceux qui se posent en victimes. Car le discours du FN est bien un discours victimaire selon lui, qui exploite une conscience victimaire diffuse dans les classes populaires ou même moyennes, qui se le formulent certainement maladroitement à elles-mêmes par la désignation de boucs émissaires.

Mais effectivement il ne veut pas voir que l'organisation libérale actuelle de notre société, est bien une machine à produire davantage de victimes que de gagnants. C'est selon moi une loi mathématique qu'une société qui exalte les prédateurs, suscite finalement davantage de victimes que d'élus, ce qui mathématiquement fait monter les extrêmes aux discours victimaires .
Notre société libérale n'envisage pas la réussite pour tous mais la réussite pour quelques uns. Elle s’enorgueillit que quelques uns se sortent de leurs ghettos, mais ne songe pas une seconde à l'abolition des ghettos. Elle sait que ses meilleurs chiens de garde seront ceux qu'elle a fait sortir au compte-gouttes des ghettos les plus sordides.

Pour ce qui est du nazisme, cas extrême, je crois aussi qu'il a cherché à exploiter une conscience victimaire et diffuse dans les classes populaires, incorrectement formulée à elle-même, et que ses adeptes se posaient aussi en victimes de leurs adversaires avant de se transformer en bourreaux et de tenter, voire de réussir à les exterminer.
C'est pour cela que selon moi le nazisme, c'est-à-dire l'exaltation exacerbée de leur condition de victime par les masses fanatisées, n'est qu'une réaction et donc une conséquence de l'idéologie libérale qui ne génère toujours qu'une minorité d'élus pour une pléthore de victimes.
Ce qu'ils nomment liberté n'est en réalité qu'oppression pour la majorité des gens, qui n'arrivent à s'expliquer que partiellement et maladroitement leur malaise diffus par la désignations de boucs émissaires, qui pour le coup eux ! pourraient passer de la conscience victimaire au statut de réelles victimes.
Car ce sont rarement les puissants que les populistes désignent à la vindicte populaire, mais d'autres victimes, dont la forme est différente. A chaque fois la colère se trompe de cible, par simplification elle désigne comme bouc-émissaires ceux qui sont différents, au lieu de chercher à abattre ceux qui la génère en les exploitant et les manipulant.

Le parti socialiste s'est coupé de sa base populaire depuis 1983, il est devenu libéral-libertaire, par opposition aux libéraux-conservateurs de droite. En étant libertaire et en recyclant les slogans libertaires de 68 en propagande publicitaire, le PS est devenu au fond plus conforme aux intérêts du libéralisme et du capitalisme que la droite conservatrice.

Macron est une caricature de cette gauche issue du tournant néolibéral de 1983. Hamon milite pour une gauche de rupture qui cherche à récupérer sa base populaire. Mais la machine à broyer néolibérale est bien huilée, et que peut un pauvre Hamon même si ses sentiments sont sincères et nobles, contre la toute puissance de la machine à broyer libérale, rien !
Et Emmanuel Mousset qui n'éprouve que mépris pour toute forme de compassion pour ceux qui sont broyés le sait bien, car c'est une forme d'impuissance si l'on est réaliste. En outre il est de ceux que l'oligarchie a fait sortir au compte-gouttes de ses ghettos les plus sordides : la reconnaissance pour la main du maître qui l'a nourri, et l'a parfois flatté dans le sens du poil et câliné, il appelle cela fidélité.



1 commentaire:

  1. Il y aurait beaucoup à écrire mais je suis fatigué, ce sont des choses qui arrivent. Hamon, par exemple, se fout de la présidentielle et ne cherche simplement qu'à prendre la tête des restes du PS, etc, ..., blablabla, ... etc ....

    Au tout début du XXème le Père Augustin Aubry disait ceci qui est encore plus valable pour les temps d'apostasie et de barbarie naissante ou avérée que nous vivons et les temps très durs que nous allons vivre :

    "Des hommes, nous en avons, ce qui nous manque ce ne sont pas les hommes, mais les PRINCIPES qui les gouvernent".

    La citation est plus longue et élaborée mais je n'arrive pas à la retrouver car la plupart de ses nombreux livres excellents sont ailleurs. Soyez sans crainte le sens y est !
    Cela donne à réfléchir par-delà le bruit et la fureur du monde.

    Les puissants veulent coûte que coûte nous faire tourner les têtes : ne leur offrons pas ce spectacle et ce plaisir mais au contraire gardons-nous de toute agitation inopportune.
    Soyons prudents et sans crainte, car le moment de la grande bataille viendra.

    Pour l'instant, un seul mot d'ordre aux hommes de bonne volonté : TENEZ bon dans la tourmente, imitez les marins bretons solides sur une mer démontée !!!

    Marc.

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