Moi : "Gérard Filoche aurait
atteint le point Godwin pour discréditer ses adversaires et l'argument se
serait retourné contre lui, c'est un peu l'histoire de l'arroseur arrosé, c'est
pour cela qu'il faut prendre de la hauteur vis-à-vis de ce débat qui se joue
sur un terrain qui attise toujours les passions tristes, le vrai enjeu n'est
plus selon moi sur l'opposition qui arrange bien nos adversaires libéraux entre
nazisme et démocratie, mais sur l'opposition entre socialisme et libéralisme.
Tout cela est de la politique politicienne, il faut prendre de la distance
Monsieur Maisonneuve et réfléchir aux causes qui produisent toujours les
mêmes conséquences. Gauche et droite depuis 40 ans produisent pratiquement la
même politique libérale-libertaire. La vraie dichotomie ne serait plus
aujourd'hui entre gauche et droite de gouvernement qui font effectivement la
même politique sociale et économique, mais entre libéralisme de droite ou de
gauche confondues et un socialisme qui en réalité n'a jamais été mis en œuvre
par aucune force de gauche une fois au pouvoir, alors qu'il pourrait
correspondre à la véritable nature de la gauche telle que se la représente
l'imaginaire collectif populaire. Mais le peuple est en réalité toujours bafoué
aussi bien sous un régime démocratique que féodal.
Socialisme politique et
économique de redistribution qu'un philosophe comme Michéa théorise le mieux,
car il ne s'agit pas d'un extrémiste et qu'il se réfère à l'héritage
intellectuel de George Orwell notamment, mais pas seulement, ce dernier prônant
la tolérance pour toute forme de courant spirituel renforçant la cohésion
sociale comme les religions et pouvant se juxtaposer à la mise en oeuvre d'un
socialisme de redistribution économique. Juxtaposition des traditions et du
socialisme, du passé et du présent moderne et innovateur, plutôt que table rase
du passé et cynisme brutal des élites comme c'est bien le cas aujourd'hui sous
l'impulsion du tournant néolibéral à l'aube des années 80. Nous vivons toujours
sous cette trajectoire néolibérale, plutôt que sous celle impulsée à la fin de
la deuxième guerre mondiale de redistribution keynésienne des richesses et
d'acquisition de droits sociaux. Nous avons oublié que c'est l'injustice qui
crée les conflits qui peuvent toujours aboutir sur de grandes tragédies
collectives, puisque l'islamisme n'est qu'un mécanisme de retrait sur soi,
lorsque la société n'est plus en mesure de proposer de la justice sociale pour
tous, musulmans inclus."
Monsieur Maisonneuve : "Ce
phénomène ne vise pas que la politique, demain ce peut-être un artiste…"
Moi : "Nos adversaires nous
attirent sur le terrain idéologique de la violence qu'ils prétendent condamner.
Macron a fait la preuve, particulièrement dans l'entre deux tours qu'il est un
grand manipulateur des médias et qu'il les utilise à merveille pour influencer
l'opinion. Il a instrumentalisé Oradour-sur-Glane et la Shoah notamment et un
crime raciste pour se faire élire, ne l'oublions pas. Rien par contre sur le
terrain social et économique, sinon une grande régression annoncée, mais juste
comme stratégie de remuer les peurs comme celle de la "résurgence toujours
possible de la bête immonde", alors que le danger principal aujourd'hui ne
vient pas du nazisme mais bien des courants les plus radicaux de l'islamisme.
Si j'ai bien compris Filoche a représenté Macron et ses conseillers de l'ombre
avec des brassards ressemblant à ceux des nazis, évidemment très rapidement le
bâton du point Godwin s'est retourné contre celui qui en premier l'a brandi,
car ce n'est pas sur le terrain de la provocation idéologique faisant référence
au nazisme qu'il faut combattre. Sur ce terrain là, Macron et ses conseillers
seront toujours gagnants, et en réalité ils n'ont pas d'autres arguments que de
brandir toujours ceux du complotisme et du nazisme, alors qu'ils nous
entraînent dans une voie globalisée, sous domination américaine et allemande,
que l'on pourrait qualifier idéologiquement de libérale-libertaire, et qui sous
des aspects cool et tolérants, est en réalité d'une extrême violence pour tous
les équilibres anthropologiques et environnementaux sur la planète. Nous
courons un très grand danger, d'une nature toute autre que le nazisme (alors
pourquoi vouloir toujours atteindre ce fameux point Godwin pour remporter la
victoire de l'opinion ? Parce qu'il touche l'imagination très fortement de par
notre éducation qui est aussi toujours une forme de conditionnement), mais pas
moins délétère à long terme, je pense. Il ne faudrait plus penser selon les
catégories de l'opposition entre démocratie et nazisme, mais selon les
catégories de l'opposition entre libéralisme et socialisme. Sachant je le
répète que le libéralisme est délétère à long terme, et que nous en avons tous
les signes sous les yeux, que nous refusons de voir par aveuglement
idéologique. Quand il sera trop tard, alors comme pour le nazisme tout le monde
s'exclamera en cœur, "je ne savais pas", d'autant plus que sous
l'action du libéralisme plus rien ne fait lien entre les gens et qu'il n'y a
plus de monde commun, les gens ne pourront même plus dire "nous ne
savions pas", mais chacun individuellement et égoïstement ne pourra dire
que "je ne savais pas, désolé !", car nous ne sommes plus
capables de penser en commun, et que bientôt plus rien ne rattachera un
Français à un autre Français sur le plan des idées. Nous devons faire le pari
de la véritable gauche, celle qui n'est pas idéologiquement libérale,
c'est-à-dire du socialisme, qui n'est pas la collectivisation forcée des moyens
de production, mais l'application par les populations de la théorie du don et
du contre-don, formulée par Marcel Mauss, forme naturelle d'altruisme conforme
à la nature humaine, bien plus en réalité pour son épanouissement que l'égoïsme
formulé par Adam Smith, qui finalement ne l'est pas du tout à long terme..."
Moi : "Monsieur Maisonneuve,
je dis qu'il faut prendre de la distance et ne pas céder aux passions tristes
que nos adversaires libéraux voudraient nous imposer.
Le libéralisme n'a pas encore
fait les preuves de ses effets délétères à long terme, et pour contrer ses
adversaires il brandit constamment la menace du communisme à gauche et du
nazisme à droite, bien que les frontières soient très floues et que
l'accusation de nazisme ou d'antisémitisme se fasse de plus en plus sur des
personnalités de gauche, accusées aussi pêle-mêle, pourquoi pas,
d'antisionisme. Je le répète, les libéraux agitent les passions tristes de
l'opinion pour démolir leurs adversaires. Quand il sera trop tard, car je pense
qu'un jour il sera trop tard, et ce sera le jour où le libéralisme mondialisé
aura détruit la planète, sa faune et sa flore et ses habitants, alors on pourra
brandir l'épouvantail du libéralisme. On se rendra compte alors qu'il était
aussi néfaste que le nazisme et le communisme, et qu'il n'était même pas démocratique,
car reposant sur le chantage, la manipulation, le conditionnement et la
démagogie, concernant notamment ce fameux "Camp du Bien", appelé
aussi le politiquement correct. Le politiquement correct est aussi une nouvelle
forme de totalitarisme très bien décrite par George Orwell dans 1984 et sa
définition de la novlangue destinée à soumettre les populations aux élites, qui
font toujours preuve d'un cynisme brutal et dont Macron est l'incarnation
emblématique en France."
Monsieur Maisonneuve
: "Monsieur Blesbois, non le « Camp du bien » est autoproclamé
par le système médiatique dominant. C’est tout. Il est la bien-pensance du
moment. C’est un des éléments du retour au XIXe siècle."
Moi : "Monsieur Maisonneuve,
notons au passage d'ailleurs que beaucoup d'intellectuels de confession juive
dénoncent cette tendance, soutenue par d'autres intellectuels de confession
juive, tels Attali, Minc ou même BHL. Citons dans le camp qui leur est opposé,
Finkielkraut, Elisabeth Lévy ou même Zemmour. Le système médiatique dominant
n'est que l'incarnation d'une volonté politique d'hégémonie libérale, il ne
sort pas de nulle part, il y a une causalité qui explique ses manœuvres
destinées à étourdir les populations, et à allumer sans arrêt des contre feux
pour contenir sa fureur."
Monsieur Maisonneuve
: "Monsieur Blesbois, l’origine ethnique des personnes est sans
rapport avec les idées."
Moi : "Monsieur Maisonneuve,
notez quand même que les accusations portées par les libéraux sur leurs
contradicteurs, font souvent référence au préjugé ethnique dont seraient
porteurs leurs adversaires. Vous me faites donc le même procès que nos
adversaires libéraux. Souvenons nous de Nietzsche qui disait toujours "les
Français", les Anglais", les Allemands", ou même "les
Juifs", pour caractériser une manière de penser et une idiosyncrasie. Il
ne faut certes pas sombrer dans le racisme, mais ni non plus tomber dans le
piège de l'antiracisme militant qui voudrait séparer l'idée de son origine
culturelle, voire ethnique. Afin d'éviter tout amalgame, je ne parlerais pas de
race, mais plutôt de type pour caractériser un individu. Le type c'est ce qui
le caractérise culturellement et spirituellement beaucoup plus encore selon moi
que génétiquement. D'autre part vouloir à tout prix séparer l'idée de son
origine culturelle et ethnique n'est-elle pas un forme de bien-pensance, que
par ailleurs vous dénoncez ?
Moi : "De plus bien des
chercheurs ont montré que les Juifs, encore eux ! formaient beaucoup moins une
ethnie qu'une communauté d'esprit, à l'instar des protestants ou des
catholiques. Mais communauté d'esprit qui a su se moderniser et accepter des
influences laïques très fortes, à la différence des Français précisément
qui ne savent que différencier et opposer la pensée laïque et la pensée
religieuse. Or comme le montre l'exemple des Juifs et non des juifs, les deux
pensées sont complémentaires et ne s'opposent pas, sous peine de mutilation de
l'esprit. Or nous autres Français sommes bien mutilés spirituellement, c'est ce
qui explique notre décadence aussi bien morale que matérielle.
Monsieur Gérard : "Monsieur
Blesbois, c'est donc que vous faites la distinction entre juifs et
Français ?"
Moi : "Comme le dit Onfray,
que beaucoup de professionnels de la philosophie considèrent comme un bouffon
mais qui dit quand même des choses intéressantes, le terme "Français"
aujourd'hui ne veut plus dire grand chose tant nous nous sommes auto mutilés
depuis plus de 200 ans et ce qui nous a conduit sur le chemin de la décadence
spirituelle. Alors qu'effectivement les Juifs, tout comme les musulmans
d'ailleurs, font preuve d'une grande Santé. Pas besoin d'idéologie pour voir
les choses réelles, l'idéologie antiraciste en France fait des ravages et
aveugle tout le monde. Des Juifs français comme Finkielkraut ou Zemmour
voudraient essayer de nous sauver par reconnaissance de ce qu'ils ont reçu en
héritage de leur pays, mais ils parlent dans le vide et sont évidemment accusés
de racisme voire de fascisme. Il est déjà trop tard pour nous autres Français non-Juifs,
et comme le prophétise, selon moi à juste titre Houellebecq, les Juifs n'auront
d'autre choix que d'abandonner le navire à son triste sort pour rejoindre leur
terre promise, où à la différence des Français, ils ne font pas n'importe quoi
en matière d'immigration. Au moins sur la question de l'origine ethnique les protestants d'outre-Atlantique, multiculturalistes et libéraux, sont-ils moins hypocrites que les Français soi-disants "intégrateurs", en autorisant eux, les statistiques ethniques. En France tel Tartuffe c'est "cacher ce sein que je ne saurais voir", et en l’occurrence aujourd'hui, le sein islamiste."
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