dimanche 7 novembre 2021

Le néolibéralisme a érigé l'égoïsme et l'amour propre en système

 


La question de la liberté de choix est une vraie question. Dans la modernité je ne suis pas certain que les gens "choisissent" leur aliénation ; là où le christianisme présentait quand même l'intérêt d'être une religion du libre arbitre, il y a donc eu recul avec les "droits de l'homme" lorsqu'ils sont associés au néolibéralisme. Quant aux avancées de la gauche elles ne sont visibles depuis une quarantaine d'années que dans le domaine sociétal (aujourd'hui on dirait le wokisme), au détriment du social. Autrement dit la gauche a abandonné le terrain social depuis 40 ans, et elle est même devenue l'idiote utile du capitalisme lui servant à diviser pour mieux régner. Seule la génération des baby-boomers a pu profiter à plein des droits de l'homme, lorsqu'ils étaient associés à une politique sociale associant le capital au travail durant les Trente Glorieuses. Je dirais que les générations qui viennent après seront de plus en plus aliénées si l'on ne change pas rapidement de trajectoire.

Je n'ai pas du tout connu ce genre de problème dans le petit village breton de mon enfance chez mes grands-parents. Ils ne me semblaient pas aliénés par la religion, mais portés par un catholicisme syncrétique imprégné de paganisme qui leur permettait de s'épanouir et même de faire preuve d'une bonté naturelle, peut-être celle dont parle Rousseau, à des années-lumière de ce qu'est devenue leur fille, ma mère, sous l'influence du parisianisme et de sa vanité intrinsèque qui porte à la méchanceté plutôt qu'à la bonté. En plus de 1000 ans de catholicisme dans les terroirs il y régnait selon moi un certain enchantement spirituel, et les valeurs judéo-chrétiennes venues se greffer sur des rites païens qu'elles n'avaient pas fait disparaître, les gens en étaient imprégnés comme naturellement. C'est une propagande de la République laïque que de nous faire croire que les gens dans les campagnes étaient aliénés par la religion. Le néolibéralisme depuis 40 ans nous aliène bien davantage, d'autant plus que nous avons été déracinés pour soi-disant profiter de ce système qui était censé nous émanciper.

D'après moi là où l'on déracine et veut rééduquer, là est le mal, même si cela porte les beaux noms de Liberté, droits de l'homme, École, Laïcité... 1500 ans de catholicisme imprégné de rites païens dans les terroirs, un peu plus de 200 ans de valeurs de la République, 40 ans de néolibéralisme qui veut même se mêler des valeurs de la Laïcité et de l'École, ce qu'on appelle pudiquement faire connaître le monde l'entreprise aux plus jeunes via l'École. Comme si le monde de l'entreprise était devenu la finalité de la société libérale des droits de l'homme et donc de l'École à son service.

C'est François Delpla qui dit que les droits de l'homme n'ont jamais été appliqués comme il faut et qu'il serait souhaitable qu'ils le soient pleinement comme remède aux maux de la société. Moi j'ai un problème avec les droits de l'homme dans la mesure où mes deux parents étaient deux "fous" qui n'ont pas respecté mes droits. J'entends bien que cela fausse mon jugement et explique mon désir d'une communauté dont l'intérêt commun puisse dépasser l'intérêt personnel et vénal de chacun. Or nous n'y sommes pas du tout, dans la "société des droits de l'homme" chacun essaie de faire passer ses petits intérêts mesquins et égoïstes, y compris au moyen de la judiciarisation, avant celui de la communauté dont les valeurs devraient être le bien commun et idéalement reposer sur l'altruisme. C'est le libéralisme ayant une vision très noire de la nature humaine qui a placé le vice comme moteur de l'action humaine (« vice privé, vertu publique » ; Mandeville), ce qui fausse complètement la question des droits de l'homme ; car si la liberté des droits de l’homme est de s'adonner égoïstement au vice, quelle valeur accorder à cette liberté ? Ce n'était du tout pas la vision de l'homme qu'en avait une conception judéo-chrétienne (le vice à réfréner) ou encore gréco-romaine - un optimisme considérant que l'homme est naturellement porté vers le bien et que le mal constitue une erreur dont le remède est la connaissance de soi objet de la spéculation philosophique ; "connais-toi toi-même", maxime de la sagesse grecque antique inscrite à l’entrée d’un temple.

Le socialisme n'a jamais été appliqué en France. Il y a eu une politique keynésienne de redistribution et d'association capital-travail durant les Trente Glorieuses.

C’est parce que vous avez une vision optimiste de la nature humaine que vous dites que le consumérisme nous regarde individuellement. Pour un libéral l'homme est naturellement porté au vice et à la satisfaction de ses appétits égoïstes à travers la consumation que constitue l'acte de consommer un objet. La perversion d'un tel système est que de gens en arrivent à "consommer" leur prochain en le chosifiant comme un objet, c'est-à-dire à le consumer. Je vous répète que j'ai parfaitement connu ça de la part de mon père et dans une moindre mesure de ma mère, ce qui fausse mon jugement sur les droits de l'homme. Je crois que cette action de consumer son prochain se manifeste à travers une pathologie moderne et très largement répandue que l'on nomme perversion narcissique.

Le vice, c'est-à-dire principalement l'égoïsme, est le moteur de l'action dans une société libérale. Lisez Mandeville et Smith. Vous comptez réprimer l'égoïsme par la loi ? De l'égoïsme découlent tous les autres vices qui paraissent totalement légitimes à qui les conçoit au nom de ses droits ; la question de la morale (c'est-à-dire celle du rapport à mon prochain) est devenue totalement secondaire dans la société moderne des droits de l'homme. L'égoïsme et l'amour propre totalement généralisés et banalisés dans la société moderne sont une perversion de l'amour de soi, tendance négative que favorise la société que dénonçait déjà Rousseau quand il affirmait que l'homme naissait bon et que la société le corrompait.

Les fondements du libéralisme posés par Mandeville et Smith encouragent l'égoïsme et l'amour propre. À cette conception vient se heurter celle d'un Rousseau qui distingue effectivement l'amour de soi de l'amour propre, ce dernier étant encouragé par les valeurs de la société de son époque.

Non seulement rien n'a changé depuis Rousseau mais tout a empiré sous l'action des valeurs du néolibéralisme qui encouragent l'égoïsme - there is no society ! Thatcher. Ce n'est même plus la société mondaine sous l'influence des valeurs de l'aristocratie selon lui corrompues qui encourage l'amour propre comme à son époque, mais le pouvoir politique et tout le système consumériste. On pourrait dire que l'on a érigé l'égoïsme et l'amour propre en système.

« Les "filles mères" des petits villages catholiques n'approuvent pas du tout, toujours la même chose depuis au moins 10 ans, pourquoi écrire tellement pour raconter inlassablement la même chose ? »

Sauf que je n'ai pas cette histoire singulière des filles mères, et que mes parents ont utilisé tout le progressisme et la modernité de leur époque pour me persécuter, mon père à travers des pulsions pédophiles incestueuses que la société via les intellectuels de gauche encourageait alors, et ma mère à travers le freudisme qu'elle a perverti et la volonté de puissance que lui confère son statut social. Et elle continue, elle a déjà réussi à manipuler ma fille aînée qui me prend pour un fou, et bientôt ce sera au tour des deux suivantes.

Elle a bien compris que quand on a le fric on peut tout se permettre, c'est bien pour ça qu'elle a vendu égoïstement la maison de Quiberon, pour en avoir encore plus et pouvoir m'humilier davantage, maintenant via mes filles. Colette est comme ça, implacable.


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