Je
n'ai pas du tout connu ce genre de problème dans le petit village breton de mon enfance chez mes
grands-parents. Ils ne me semblaient pas aliénés par la religion, mais portés
par un catholicisme syncrétique imprégné de paganisme qui leur permettait de
s'épanouir et même de faire preuve d'une bonté naturelle, peut-être celle dont
parle Rousseau, à des années-lumière de ce qu'est devenue leur fille, ma mère,
sous l'influence du parisianisme et de sa vanité intrinsèque qui porte à la
méchanceté plutôt qu'à la bonté. En plus de 1000 ans de catholicisme dans les
terroirs il y régnait selon moi un certain enchantement spirituel, et les
valeurs judéo-chrétiennes venues se greffer sur des rites païens qu'elles
n'avaient pas fait disparaître, les gens en étaient imprégnés comme
naturellement. C'est une propagande de la République laïque que de nous faire
croire que les gens dans les campagnes étaient aliénés par la religion. Le
néolibéralisme depuis 40 ans nous aliène bien davantage, d'autant plus que nous
avons été déracinés pour soi-disant profiter de ce système qui était censé nous
émanciper.
D'après
moi là où l'on déracine et veut rééduquer, là est le mal, même si cela porte
les beaux noms de Liberté, droits de l'homme, École, Laïcité... 1500 ans de
catholicisme imprégné de rites païens dans les terroirs, un peu plus de 200 ans
de valeurs de la République, 40 ans de néolibéralisme qui veut même se mêler
des valeurs de la Laïcité et de l'École, ce qu'on appelle pudiquement faire
connaître le monde l'entreprise aux plus jeunes via l'École. Comme si le monde
de l'entreprise était devenu la finalité de la société libérale des droits de
l'homme et donc de l'École à son service.
C'est
François Delpla qui dit que les droits de l'homme n'ont jamais été appliqués
comme il faut et qu'il serait souhaitable qu'ils le soient pleinement comme
remède aux maux de la société. Moi j'ai un problème avec les droits de l'homme
dans la mesure où mes deux parents étaient deux "fous" qui n'ont pas
respecté mes droits. J'entends bien que cela fausse mon jugement et explique
mon désir d'une communauté dont l'intérêt commun puisse dépasser l'intérêt
personnel et vénal de chacun. Or nous n'y sommes pas du tout, dans la "société des droits de l'homme" chacun essaie de faire passer ses petits
intérêts mesquins et égoïstes, y compris au moyen de la judiciarisation, avant
celui de la communauté dont les valeurs devraient être le bien commun et
idéalement reposer sur l'altruisme. C'est le libéralisme ayant une vision très
noire de la nature humaine qui a placé le vice comme moteur de l'action humaine
(« vice privé, vertu publique » ; Mandeville), ce qui fausse complètement la
question des droits de l'homme ; car si la liberté des droits de l’homme est de
s'adonner égoïstement au vice, quelle valeur accorder à cette liberté ? Ce
n'était du tout pas la vision de l'homme qu'en avait une conception
judéo-chrétienne (le vice à réfréner) ou encore gréco-romaine - un optimisme
considérant que l'homme est naturellement porté vers le bien et que le mal
constitue une erreur dont le remède est la connaissance de soi objet de la
spéculation philosophique ; "connais-toi toi-même", maxime de la
sagesse grecque antique inscrite à l’entrée d’un temple.
Le
socialisme n'a jamais été appliqué en France. Il y a eu une politique
keynésienne de redistribution et d'association capital-travail durant les
Trente Glorieuses.
C’est
parce que vous avez une vision optimiste de la nature humaine que vous dites
que le consumérisme nous regarde individuellement. Pour un libéral l'homme est
naturellement porté au vice et à la satisfaction de ses appétits égoïstes à
travers la consumation que constitue l'acte de consommer un objet. La perversion
d'un tel système est que de gens en arrivent à "consommer" leur
prochain en le chosifiant comme un objet, c'est-à-dire à le consumer. Je vous
répète que j'ai parfaitement connu ça de la part de mon père et dans une
moindre mesure de ma mère, ce qui fausse mon jugement sur les droits de
l'homme. Je crois que cette action de consumer son prochain se manifeste à
travers une pathologie moderne et très largement répandue que l'on nomme
perversion narcissique.
Le
vice, c'est-à-dire principalement l'égoïsme, est le moteur de l'action dans une
société libérale. Lisez Mandeville et Smith. Vous comptez réprimer l'égoïsme
par la loi ? De l'égoïsme découlent tous les autres vices qui paraissent
totalement légitimes à qui les conçoit au nom de ses droits ; la question de la
morale (c'est-à-dire celle du rapport à mon prochain) est devenue totalement
secondaire dans la société moderne des droits de l'homme. L'égoïsme et l'amour
propre totalement généralisés et banalisés dans la société moderne sont une
perversion de l'amour de soi, tendance négative que favorise la société que
dénonçait déjà Rousseau quand il affirmait que l'homme naissait bon et que la
société le corrompait.
Les fondements du libéralisme posés par Mandeville et Smith encouragent l'égoïsme et l'amour propre. À cette conception vient se heurter celle d'un Rousseau qui
distingue effectivement l'amour de soi de l'amour propre, ce dernier étant encouragé par les
valeurs de la société de son époque.
Non
seulement rien n'a changé depuis Rousseau mais tout a empiré sous l'action des
valeurs du néolibéralisme qui encouragent l'égoïsme - there is no society
! Thatcher. Ce n'est même plus la société mondaine sous l'influence des
valeurs de l'aristocratie selon lui corrompues qui encourage l'amour propre
comme à son époque, mais le pouvoir politique et tout le système consumériste.
On pourrait dire que l'on a érigé l'égoïsme et l'amour propre en système.
« Les
"filles mères" des petits villages catholiques n'approuvent pas du
tout, toujours la même chose depuis au moins 10 ans, pourquoi écrire tellement
pour raconter inlassablement la même chose ? »
Sauf que je n'ai pas cette histoire singulière des filles mères, et que mes parents ont utilisé tout le progressisme et la modernité de leur époque pour me persécuter, mon père à travers des pulsions pédophiles incestueuses que la société via les intellectuels de gauche encourageait alors, et ma mère à travers le freudisme qu'elle a perverti et la volonté de puissance que lui confère son statut social. Et elle continue, elle a déjà réussi à manipuler ma fille aînée qui me prend pour un fou, et bientôt ce sera au tour des deux suivantes.
Elle a bien compris que quand on a le fric on peut tout se permettre, c'est bien pour ça qu'elle a vendu égoïstement la maison de Quiberon, pour en avoir encore plus et pouvoir m'humilier davantage, maintenant via mes filles. Colette est comme ça, implacable.
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