mardi 23 novembre 2021

Les médias brandissent l'épouvantail de l'extrême droite et font son jeu

 


Les causes de la montée de l'extrême droite aujourd'hui n'ont absolument plus rien à voir avec celles qui l'ont expliquée dans les années 30.

C'est exactement ce que j'essaie d'exprimer. La gauche a abandonné le terrain social depuis 40 ans, elle s'est convertie à l'orthodoxie néolibérale depuis 1983. L'extrême gauche de Mélenchon n'est préoccupée que de créolisation et de wokisme militant. Mélenchon est un social-traître effectivement, je connais assez ceux qui militent pour son programme pour savoir ce qui se loge dans la tête de l'électeur moyen d'extrême-gauche souvent plus bas du front qu’un fasciste pur jus, et se foutant de la justice sociale comme de sa première chemise : avant tout la haine de soi-même et de tout son héritage culturel ancestral, une volonté d'expiation sans fin passant par la castration des hommes blancs, et enfin une volonté de domination et d'emprise sur son groupe d'affiliés puisqu’aucune transcendance ne saurait la justifier autrement que par cette volonté d’emprise toute animale et sauvage. L’homme n'a pas besoin de tant d'argent que ça, tout ça c'est de la merde, de la valeur d'échange ; je ne sais même pas s'il a besoin d'égalité réelle, en tout cas on s'en éloigne grandement. Il a besoin d'un surmoi, donc de valeurs un peu supérieures à la simple immanence auxquelles il puisse adhérer lorsqu'il est encore un enfant en plein développement, et de valeur d'usage. Tout ce que la société actuelle lui refuse en le maintenant éternel adolescent, et tout ce que l'extrême gauche avec son très pur matérialisme historique immanent n'arrivera jamais à combler.

Comme la nature a horreur du vide, c'est l'extrême droite qui apparaît comme la seule alternative crédible en faisant miroiter un patriotisme économique protecteur, un gaullisme social alliant le capital et le travail comme durant les Trente Glorieuses, un retour à des valeurs judéo-chrétiennes capables de refédérer une société atomisée jusque dans ses fondements familiaux depuis cette date symbolique et fatidique que représente mai 68 et sa revendication d'une innocence absolue de la jeunesse, qui a frisé en réalité l'irresponsabilité la plus totale chez les plus cyniques des 68ards.

Bien entendu tout ceci est sans doute de la part de l'extrême droite nous faire prendre des vessies pour des lanternes en laissant espérer un retour à une gauche du travail et une droite des valeurs, comme sous de Gaulle. Cependant sous Macron c'est aujourd'hui un wokisme caricatural (en quoi Mélenchon apparaît davantage comme son idiot utile que comme son opposant) et une droite forcenée du travail qui règnent, fruit d'un processus qui je le répète dure depuis 40 ans et va en s'exacerbant inexorablement que le régime soit de gauche, de droite, ou les deux "en même temps" désormais, ou encore ni l'un ni l'autre, c'est selon !

Comme rien ne semble pouvoir enrayer ce processus de durcissement du monde du travail et de réglementation wokiste, en réalité rigide et culpabilisante des rapports humains - alors que la base sociétale de cette nouvelle réglementation était libertaire donc déculpabilisante, et 68arde ; la plupart des médias qui depuis bien longtemps ne jouent plus leur rôle de contre-pouvoir mais au contraire ont pris pour lui fait et cause, n'ont rien trouver d'autre comme parade que d'attirer l'attention sur les dérapages extrémistes, xénophobes, antisémites, sexistes, homophobes... des mouvements contestataires pour les discréditer et culpabiliser ceux qui seraient tentés de se détourner du droit chemin ; sans se douter que par là même, ils pouvaient aussi faire leur jeu en fabriquant de toutes pièces le seul parti de contestation possible auquel un "déplorable" encore attaché à des valeurs traditionnelles puisse s'identifier.

Les baby-boomers se revendiquant peut-être à tort de Freud ont voulu rejeter toute forme de culpabilité. On pourrait dire pour qu'au sein d'une chaîne de causalité implacable, de l'innocence absolue revendiquée par la génération des baby-boomers refusant toute forme de culpabilité et d'interdits, surtout d'origine religieuse, découle aujourd'hui une culture de la violence dans l'art et encore davantage dans l'industrie du divertissement qui tend à remplacer l'art, une banalisation de la violence dans la rue, une radicalisation violente du langage et des rapports humains débouchant de plus en plus souvent sur leur judiciarisation, une violence inédite dans les rapports sociaux à l'intérieur du monde du travail, une atomisation de la famille dont les enfants font très violemment les frais... Tout cela par oubli d'un principe assez simple : personne n'est innocent ; intuition pourtant présente dans le christianisme mais violemment rejetée par les jouisseurs et cyniques de tout poil dans la lignée de mai 68. L'enfance est innocence par rapport à l'âge adulte et c'est précisément pour ça qu'elle a plus que jamais besoin qu'on lui transmette des valeurs permettant de se structurer, ce qu'on appelle un surmoi, que la majorité des baby-boomers ont été incapables de transmettre par irresponsabilité totale sous couvert d'innocence, d'où la profonde crise actuelle... et motif d'explication des phénomènes de réaction contemporains - on pense au succès d'un Zemmour. On a absolument tout toléré de la part de cette génération gâtée, y compris tous ses excès qui nous coûtent aujourd'hui très cher et expliquent la montée de l'extrême droite.

En gros la cause essentielle de la montée de l'extrême droite c'est mai 68, et tous les abus de la génération des baby-boomers qui s'auto-proclamait innocente et refuse toujours de s'en départir.

1 commentaire:

  1. Article très intéressant. Je le pondérerais sur un point. La culpabilité prônée par le christianisme à l'encontre des dérives sexuelles. Attitude inefficace car elle n'a même pas pu servir pour les curés pédophiles. Cette culpabilité maintient l'homme dans une infantilisation en réfrénant ses instincts. La Biodanza est une discipline qui apprend plutôt à les canaliser qu'à les refouler. Les pulsions sexuelles parfois meurtrières apparaissent sur fond de refoulement. Mais je suis d'accord avec vous sur le fait que les boomers n'ont rien canalisé en se livrant à la pédophilie. Par contre, je pense plutôt que la violence est un héritage du refoulement sexuel. C'est Freud qui l'a repéré en parlant des 4 conduites issues de ce problème : la violence, la dépression, la sublimation, et en cas d'échec de celle-ci, la perversion. Nous sommes en plein dedans...

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