mercredi 11 janvier 2017

La Silicon Valley au service de... la Silicon Valley !


Le numérique a permis et permet encore à ceux qui font les bons logiciels de gagner des milliards et d'exploiter accessoirement leur prochain. Le numérique c'est le minerai à partir duquel pourra être extrait le profit. La Silicon Valley c'est l'équivalent d'une mine d'or et de diamants à ciel ouvert, à la puissance 1000. Personne ne s'y trompe, et surtout pas Fillon qui veut doper l'innovation en France et donc in fine le numérique, au détriment évidemment de tout projet social ou de redistribution des richesses, au détriment même de l'éducation de la mémoire et de la culture, les parents pauvres de notre modernité violente. Ce sont les Américains du Nord qui une fois de plus ont trouvé et exploitent désormais le filon pour exploiter les peuples de la Terre entière, et dont le conflit autour des VTC, qui en annonce d'autres du même type, n'est qu'un des avatars. Seuls les asiatiques font de la résistance, même les Allemands sont dépassés sur ce domaine.
Aujourd'hui plus personne n'est effectivement prêt à sacrifier quoi que ce soit pour sauver notre civilisation décadente. Cette dernière est composée essentiellement de jouisseurs décérébrés, de voyeurs cyniques et de victimes (peuple "sans-dents", chômeurs, pauvres, SDF : les bouc-émissaires de l'innovation). Or un héros, un "sauveur", c'est quelqu'un qui sublime sa condition de victime pour sauver le reste de sa communauté, à l'instar d'une Jeanne d'Arc par exemple. On trouve aujourd'hui ce profil chez les jihadistes, mais chez aucun Occidental. Au contraire lorsque ce genre de profil émerge éventuellement chez un Occidental, on le fuit comme la peste, et son isolement le transforme fatalement en pestiféré du point de vue de "l'épanouissement personnel", tant vanté par tous les médias et les progressistes de tous bords (dont Macron est un archétype caractéristique, au service duquel notre ami philosophe au capital symbolique très local, s'est soumis), et qui constitue aussi l'héritage symbolique de "papa" Freud. 
Nous sommes devenus pour certains, légers futiles et dérisoires comme des bulles de champagne pour ce qui est des bobos, une minorité au fond. 
Il suffira d'une chiquenaude pour faire s'effondrer une civilisation aussi pourrie et vermoulue par notamment 300 ans de libéralisme, donc d'individualisme, sur laquelle est venue s'ajouter environ un siècle d'individualisation et d'incitation à "l'épanouissement personnel" (au détriment toujours de l'Autre, dont on se fout désormais), prônée par la psychologisation de la société inspirée de Freud.
Nous formons désormais une société atomisée, où un groupe décidé et uni par des valeurs communes n'aura pas à faire beaucoup d'efforts pour s'emparer de l'autorité sur le reste de la population désunie. C'est déjà le cas avec la constitution d'une hyper classe richissime, au service de laquelle tout ce qu'il y a de capital symbolique en Occident s'est rangé globalement, sauf rares exceptions. 
Les Occidentaux au fond n'auront que ce qu'ils "méritent", et honnêtement ils ne "méritent" pas notre compassion. J'ai évidemment personnellement de profonds regrets pour mes enfants et les enfants en général qui naissent innocents de tous nos crimes passés, à l'idée de leur laisser le monde dans cet état pitoyable. Comme le disait Nietzsche "périssent les faibles et les ratés" que nous sommes désormais tous collectivement devenus, par égoïsme et par servitude volontaire aux valeurs de l'oligarchie capitaliste, qui elle constitue réellement l'aristocratie féroce et futile en même temps, car pipolisée et déculturée globalement de notre époque, et dont le trait caractéristique est la profonde absurdité bête et méchante. Et là où cela devient "tragique" (mais pas au sens du sublime propre aux Grecs), c'est quand cette absurdité bête et méchante débouche effectivement sur la cruauté et l'oppression d'une minorité sur la majorité qui se fait le plus souvent au nom du soi-disant progressisme, tant vanté par Emmanuel Mousset. Mais qu'importe puisqu'il y a constitution d'une aristocratie aussi vulgaire soit-elle, et que c'est ce qui fournit matière à admiration pour notre ami philosophe à la notoriété très locale.


1 commentaire:

  1. Question simple : sommes-nous globalement plus heureux aujourd'hui en 2017, avec tous les immenses progrès techniques accomplis, qu'il y a 500 ou 800 ans ?
    La réponse me paraît évidente.
    Marc.

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