Le libéral : « Je vous ai demandé
de répondre aux questions que je vous ai posées plus haut, vous refusez. Restez
donc dans votre petit confort intellectuel et arrêtez de m'importuner, nous ne
parlons pas la même langue.
"la généralisation du chacun pour soi et la guerre de tous contre
tous" Essayez de reprendre l'histoire du communisme, là où il a été mis en
place, vous serez surpris par les similitudes... »
« Si je vous ai répondu sur
l'encouragement des monopoles, et l'encouragement à construire des fortunes
colossales basées sur les nouvelles technologies comme les GAFA, c'est du
libéralisme.
Le train de vie de l'Etat, on s'en fout, c'est peanuts, je sais cela produit
une image d'autorité surannée et que cela constitue un archaïsme bien hexagonal
que vous n'aimez pas (mais que voulez-vous les Britanniques ont bien leur
Monarchie à entretenir qui leur coûte une fortune ! Nous, nous avons notre
République héritée d'un mouvement historique prestigieux : la Révolution française,
dont les contribuables paient le folklore), mais alors seriez vous libertarien
comme Jeff Bezos (votre modèle ?) ?
Sur la réduction des impôts et des taxes : si l'on supprimait ou réduisait de
façon drastique les aides sociales, et les hôpitaux ainsi que les écoles que
cela sert à entretenir, ce serait la guerre civile. Mais d'ailleurs les
hôpitaux sont déjà gérés de plus en plus comme des entreprises, dans un souci
de rentabilité, et le personnel soignant s'en plaint, car il ne peut plus faire
correctement son job qui est de soigner. Le personnel soignant tombe souvent
malade de surmenage, et des malades ne peuvent pas soigner des malades.
La corruption, oui c'est une conséquence du libéralisme, dans un souci de
performance les acteurs économiques sont près à tout, citons l'exemple du sport
dénaturé par la course à la performance qui est une surenchère, et gangrené par
la corruption et le dopage. Et bien dans le monde de l'entreprise c'est à peu
près la même chose, les cadres dirigeants parfois se "dopent" et
trichent pour obtenir de meilleurs résultats : c'est de la corruption. Parfois
ils se dopent même au sens propre du terme, notamment à la cocaïne (mais depuis
ils ont trouvé des produits dopants plus performants). La course effrénée à la
performance mène tout droit à la corruption, et c'est une conséquence du
libéralisme.
Je ne parlerais pas de capitalisme de connivence selon moi, mais de vraie
nature du capitalisme. Le capitalisme est comme un jeu de monopoly, une fois
que vous avez acquis un monopole, vous êtes indétrônable, c'est comme ça. Il
est évident que les richissimes, les possédants font tout faire pour éviter la
constituion de nouveaux monopoles qui les mettraient en danger, et ils vont
acheter la connivence des dirigeants avec éventuellement de l'argent
(corruption), pour l'attribution de nouveaux marchés. Dans un système libéral
ce sont les possédants qui mènent la danse et les dirirgeants sont leurs
marionettes. Le libéralisme a généré des régimes politiques oligarchiques, sous
couvert de démocratie et de droits de l'homme, nous nous payons de mots. Le
régime politique russe que nous qualifions d'oligarchique est un nain comparé
aux oligarchies qui se sont constituées dans les pays occidentaux.
La société française est malsaine à cause du libéralisme, les femmes dans le
monde du travail sont incitées à se comporter comme des hommes agressifs
privées d'émotions, de sentiments et surtout de compassion. Comment voulez-vous
que les générations se reproduisent dans ces conditions ? D'une part les
"executive women" ou simples salariées n'ont plus le temps de faire
des enfants et encore moins de s'en occuper correctement : le taux de natalité
des femmes blanches en France est compensé par celui des femmes musulmanes, ce
qui donne une impression de renouvellement des générations à l'échelle
nationale, en trompe l'oeil, en réalité c'est la composante musulmane de la
population qui prolifère. Mais comme toute statistique ethnique est interdite
en France, les chiffres sont tus. Mais moi qui travaille sur le terrain, je
vois bien la mutation du visage de la France.
Enfin l'immigration musulmane qui bénéficie des largesses de
l'Etat, d'une idéologie antiraciste qui l'avantage, et de beaucoup d'aides
sociales, prolifère pendant ce temps là, doit se gausser de notre naïveté
intrinsèque, et de nos disputes stériles qui nous divisent. »
Le libéral : « La corruption, mon
cher, c'est la conséquence première du pouvoir. Plus les fonctionnaires et les
élus ont du pouvoir (non ou mal contrôlé), plus ils vont être tentés par la
corruption. Ce sont eux qui demandent leur dû de la part des membres de la
société, pas l'inverse.
Les hôpitaux? C'est une blague! C'est l'explosion du personnel administratif
(non soignant) qui plombe les comptes et ne laisse pas le personnel soignant
faire son job correctement, par manque de ressources. Pas de bol, je connais la
situation de l'intérieur...Le libéralisme prône un Etat limité à ses fonctions
régaliennes - sécurité, justice, diplomatie. Tout le contraire de ce que vous
avancez. Adam Smith, vous en connaissez seulement le nom... Quant à Jeff Bezos,
ce n'est pas mon problème. »
« Pour ce qui est du communisme
qu'il est de bon ton de brandir comme un épouvantail au même titre que le
nazisme, concernant les horreurs suscitées.
Socialisme peut rimer davantage avec démocratie que le libéralisme, et ne rime
pas forcément avec despotisme ou étatisme. Milton Friedman affirme : « Faire
des profits est l’essence même de la démocratie »... A vrai dire, les deux
choses sont tellement contraires qu’il n’y a même pas de commentaire possible
selon Chomsky... La finalité de la démocratie, c’est que les gens puissent
décider de leur propre vie et des choix politiques qui les concernent. La
réalisation de profits est une pathologie de nos sociétés, adossée à des
structures particulières. Dans une société décente, éthique, ce souci du profit
serait marginal. Chomsky explique que dans son département universitaire
quelques scientifiques travaillent dur pour gagner beaucoup d’argent, mais
qu'on les considère un peu comme des marginaux, des gens perturbés, presque des
cas pathologiques. L’esprit qui anime la communauté académique explique
Chomsky, c’est plutôt d’essayer de faire des découvertes, à la fois par intérêt
intellectuel et pour le bien de tous.
La première chose que Lénine et Trotski ont détruit, sitôt après la révolution
d’Octobre, ce sont les soviets, les conseils ouvriers et toutes les
institutions démocratiques. Lénine et Trotski ont été à cet égard les pires
ennemis du socialisme au XXe siècle. En tant que marxistes orthodoxes, ils ont
estimé qu’une société retardataire comme la Russie de leur époque ne pouvait pas passer
directement au socialisme avant d’être précipitée de force dans
l’industrialisation.
En 1989, au moment de l’effondrement du système communiste, certains
socialistes authentiques ont pensé que cet effondrement représentait, paradoxalement,
une victoire pour le socialisme. Car le socialisme implique au minimum, le
contrôle démocratique de la production, des échanges et des autres dimensions
de l’existence humaine.
Toutefois, les deux principaux systèmes de propagande se sont accordés pour
dire que le système tyrannique institué par Lénine et Trotski, puis transformé
en monstruosité politique par Staline, était le « socialisme ». Les dirigeants
occidentaux ne pouvaient qu’être enchantés par cet usage absurde et scandaleux
du terme, qui leur a permis pendant des décennies de diffamer le socialisme
authentique.
Avec un enthousiasme identique, mais de sens contraire, le système de
propagande soviétique a tenté d’exploiter à son profit la sympathie et
l’engagement que suscitaient pour beaucoup de travailleurs les idéaux
socialistes authentiques.
Inutile de se répandre alors sur toutes les horreurs qu'ont pu susciter le «
communisme » de Russie et de Chine dont je ne nie pas la réalité atroce, ce
n'était pas le socialisme authentique. »
Le libéral : « "ce n'était
pas le socialisme authentique"
Sauf que ça a été ça strictement à chaque fois que cela a été tenté. Laissez
tomber, vous êtes juste aveugle. Prendre un communiste pour défendre le
communisme, quoi de plus naturel... »
« La tendance extrême du
libéralisme que vous prônez est le libertarianisme, où l'Etat régalien en
dernier ressort ne serait plus dévolu qu'à la défense du droit inaliénable et
sacré à la propriété privée. Tout le reste de l'espace public pouvant être livré
au chaos le plus total. Qu'importe la populace, si les richissimes peuvent
pratiquer entre eux l'endogamie d'éducation et culturelle.
Vous devriez vous intéresser à Jeff Bezos, qui avec quand même 138,8 milliards
de dollars de capital (cela augmente d'environ un milliard toutes les
semaines), se définit lui-même comme un libertarien, c'est-à-dire comme un
anarchiste certes capitaliste mais qui « milite » (la mot militant renvoie à un
imaginaire propre aux contestations étudiantes des années 60/70) pour la suppression
de toute contrainte étatique.
Alors certes le monde capitaliste produit beaucoup de richesses et c'est une
vertu (même si elle devrait être régulée, car elle met souvent en péril les
équilibres anthropologiques et environnementaux), mais si elles ne vont que
dans les poches des richissimes, cela lèse les citoyens et finalement ce n'est
pas conforme à l'intérêt général, pourtant cher aux premiers théoriciens du
libéralisme politique.
Je crois que les premiers théoriciens du libéralisme n'avait pas saisi la
contradiction qui existe entre un système capitaliste de production reposant
sur la croissance, l'innovation et la baisse des dépenses publiques, et la
notion d'intérêt général. L'intérêt général d'un pays, ce n'est pas qu'une
poignée de richissimes se goinfrent outrageusement, grâce certes à leur esprit
d'innovation "récompensé", et que la majorité de la population
périclite. Non la notion d'intérêt général c'est que les richesses soient plus
équitablement redistribuées, cela a pour nom harmonie. Mais cela est
incompatible avec le système capitalistique de production, alors il faut
réformer le système, par esprit de justice, mais aussi dans l'idée de maintenir
les équilibres anthropologiques (comme celui d'une nation comme la France qui perd tout ses
repères sous le poids d'une immigration excessive au fond voulue et encouragée
par les logiques du libre marché), et environnementaux : toujours au nom de
l'harmonie.
En 2017, Bernard Arnault a gagné presque 3 millions d'euros… par heure, et vous
autres libéraux pinaillaient sans cesse sur les économies à faire dans la
fonction publique... Mais pour faire quoi ? Pour favoriser l'innovation afin
que quelques happy few créent à leur tour de nouveaux monopoles ? Je ne dis
pas que l'innovation ne comporte pas des aspects vertueux, mais dans ce cas
l'éducation aussi, pour donner à tous la même chance au départ d'être mis en
capacité d'innover. Liberté d'innover certes, mais au sein d'un système plus
harmonieux que le nôtre qui génère tant d'injustices et de déséquilibres, tant
de laideur et de violences. »
Le libéral : « Entre temps,
Mélenchon promeut vos idées, mais seulement pour les autres, car lui ne se gêne
pas de faire toutes les manipulations financières que la loi (bien faite) lui
permettent pour accroître sa fortune personnelle à partir d'argent public.
Belle solidarité dans les faits, rien à dire. Car la "solidarité"
dont vous parlez se limite à ça, et à l'arrosage électoral qui permet à ces
zigotos de continuer à nous voler... »
« « Prendre un communiste pour
défendre le communisme, quoi de plus naturel... » si vous voulez parler de moi,
je ne suis pas communiste, au sens où je serais un adepte de l'œuvre de Marx,
son œuvre est nécessaire et utile mais pas exclusive, ce qui constitue un
défaut du communisme par exclusion de tout autre pensée socialiste, je
m'efforce d'être très pluraliste et multiple (polythéiste) et pas du tout
monoidéique, monolithique (monothéiste), me référant à un seul système de
pensée.
De plus mon discours virulent
face à la destruction d'un équilibre anthropologique comme celui de la France sous les coups de
boutoir d'une immigration musulmane massive et offensive ne me range pas à
l'extrême gauche de l'échiquier politique. Je me définirais comme un « socialiste
populiste » très méfiant vis-à-vis de la religion musulmane, attaché cependant aux
traditions ancestrales y compris d'origine religieuse, qui ne sont pas
incompatibles avec le socialisme, et avec des éléments de défense du vieux
peuple de France de souche, y compris chez Zemmour, qui est un visionnaire sur
bien des points très pertinent. Je ne prendrai pas la défense des musulmans en
prétendant qu'ils sont les damnés de la terre et qu'ils constituent le nouveau
prolétariat mondial. Si ils veulent accéder à l'émancipation, les musulmans auront le devoir de se libérer du joug de l'islam qui devra faire son
aggiornamento sur les aspects les plus violents de son message, en même temps
qu'ils devront se libérer de l'exploitation capitaliste, double injonction très difficile à réaliser. L'exploitation
capitaliste leur fait souvent confondre leurs intérêts avec celui du radicalisme
religieux, or le radicalisme ne libère pas mais opprime.
Quant à la notion de populisme sur laquelle vous allez vous ruer pour me
disqualifier, je vous répondrai ceci : Oui on a fait du terme populisme un
terme péjoratif, il ne fut pas toujours historiquement. Le mot « fascisme » est
presque passé de mode, c’est le terme « populisme » qui stigmatise aujourd’hui
l’adversaire à abattre. Quant au sens originel du mot « populisme », il
désignait d’abord, sous la
Russie tsariste, ce courant longtemps majoritaire du
mouvement socialiste, qui soutenait, contre la doxa social-démocrate
traditionnelle, que paysans, artisans et petits entrepreneurs avaient, en tant
que tels, toute leur place dans une économie socialiste développée (ce qui
conduisait à remettre en question l’idée d’une collectivisation intégrale de
l’agriculture, tout comme le futur culte léniniste de la grande industrie, du
système Taylor et de la croissance illimitée). Cette falsification du sens
premier du mot « populisme » est d’ailleurs relativement récente (presque
personne n’aurait ainsi songé, en Mai 68, à voir dans ce terme un
quasi-synonyme de fascisme !). Elle remonte pour l’essentiel au début des
années quatre-vingt, c’est-à-dire au moment précis où allait définitivement triompher
dans tous les médias officiels le langage du néolibéralisme (souvenons-nous ici
du rôle décisif joué en 1984 par l’émission « Vive la crise ! » sous
l’impulsion majeure de Laurent Joffrin). Cela dit, il semble que cette
manipulation lexicale soit aujourd’hui en train de perdre une partie de son
efficacité (le parti Podemos ayant beaucoup contribué à réhabiliter le sens
véritable du mot « populisme »). Mais même si tel était le cas, on peut faire
confiance aux évangélistes du système, et donc à tous les Jean-Michel Aphatie
du monde, pour inventer aussitôt le nouveau concept qui permettra de diaboliser
de façon tout aussi efficace toute remise en question du système libéral. »