samedi 20 octobre 2018

Le fait du Prince



Moi : « Sinon concernant Mélenchon, on est semble-t-il en train de fouiller toute sa vie intime, c'est profondément malsain. Mais c'était prévisible, on a fouillé de fond en comble sa maison et celles de ses collaborateurs. Il est évident qu'il y aura des fuites et des révélation croustillantes. Mais c'est impudique, ils n'en ressortiront pas indemnes, on fait un focus sur eux et on oublie Macron et ses affaires, toutes ses affaires !
Par contre Mélenchon est peut-être corrompu comme les autres, Chikirou aurait perçu 15 000 euros par mois de salaire pendant pas mal de temps, et elle serait la maîtresse de Mélenchon, pas très clair tout ça effectivement ! Il a peut être été piégé ! Mélenchon aurait fait du favoritisme concernant une personne, pendant que les autres collaborateurs étaient payés au lance-pierre. Si c'est vrai, et c'est certainement vrai, c'est très grave. Même type de ressort psychologique que dans l'affaire Benalla finalement : une histoire de sexe et tous les abus de favoritisme que cela peut engendrer ! »

Lui : « De cul, de pognon et de mégalomanie... »

Moi : « Mélenchon a évidemment le droit d'avoir une maîtresse, mais les collusions entre la politique, l'argent et le prestige que ça génère et le sexe, c'est gênant ! Comme elle est beaucoup plus jeune que lui, il est probable qu'elle ait été en mesure de le mener par le bout du nez. Encore un qui a pensé avec son sexe, et qui risque d'en mourir politiquement !
Disons que je pensais réellement qu'il n'avait rien à se reprocher, mais finalement je crois bien qu'il a favorisé indûment sa présumée maîtresse. Le pouvoir macronien semblait tout savoir, avec certainement ses divers moyens occultes de renseignements.
Les collusions entre le sexe et la politique, les Français qui se puritanisent en s'américanisant inexorablement depuis une cinquantaine d'années, ne le supportent plus.
Macron a été assez fin sur ce coup là, et Mélenchon se retrouve dans le rôle du benêt « tel est pris qui croyait prendre », lui qui faisait des leçon de vertu politique à tous les autres (de mauvaise foi puisque morale et politique sont incompatibles depuis toujours).
Alors bien sûr sur ce coup là il y a eu collusion entre la justice et le pouvoir, mais comme Macron semblait sûr de faire mouche, il n'a eu aucun scrupule à mettre en branle la machine judiciaire plus ou moins personnellement, et plutôt plus que moins selon moi.
Il y a une chose que l'on ne peut enlever à Macron c'est le machiavélisme, c'est certainement le plus machiavélique de tous, et il a su faire preuve dans cette affaire qui aurait pu se retourner contre lui, de finesse et d'habileté comme personne... La pire injure que l'on puisse faire à un homme de pouvoir est de le qualifier de naïf, sur ce coup là c'est Mélenchon qui a fait preuve de naïveté. »

Lui : « Macron : une intelligence brillante au service du mal... Le diable s'habille en Prada ! »

Moi : « Non pas au service du mal, au service de la raison d'État, car « l'État c'est lui ». Il faut bien distinguer morale et exercice du pouvoir, les deux n'ont rien à voir ensemble. Mais pas au service des Français non plus car le problème pourrait aussi se résumer à ça : les intérêts de qui défend Macron ?
Il est évident que ce ne sont pas ceux des classes populaires, ni même ceux des classes moyennes en voie de déclassement, mais uniquement ceux des classes très favorisées. Il s'inscrit dans une logique néolibérale, tout simplement radicale et surtout radicalement, et sans aucun état d'âme contrairement à ses prédécesseurs plus modérés mais qui poursuivaient in fine la même logique !
D'autant plus que Macron a un mépris physique de tout ce qui est « populo », contrairement à de Gaulle qui incarnait la France avec ses composantes populaires ! Sauf quand le dit « populo » est conforme aux orientations sexuelles du Prince ou petit marquis, c'est selon, comme pour Benalla ou ce qu'il nous a fait pressentir lors de son déplacement à l'île de Saint Martin...
Il semble établi que Chikirou était chez Mélenchon à 7h00 du matin quand le procureur accompagné de policiers ont fait la perquisition, ce n'était certainement pas pour cueillir des fleurs qu'elle était là ! Mais comment la justice pouvait-elle le savoir si il n'y a pas eu une quelconque collusion avec des moyens occultes de renseignements, à moins qu'il ne s'agisse que d'une simple coïncidence ? Vous y croyez vous à des coïncidences lorsqu'il s'agit de piéger un grand leader politique de l'opposition ? Cela avait tout l'air d'un genre de « nuit des Longs Couteaux », avec la complicité de la justice et de la quasi-totalité des médias mainstream, dont Macron est coutumier du fait.
Voilà la messe est dite je crois...
Comment ça s'appelle en droit un tel délit ? Délit de favoritisme et de corruption aggravée ? En tout cas il semble avoir indûment favorisé sa présumée maîtresse : un salaire de 15 000 euros et un différentiel énorme et injuste avec les autres collaborateurs payés aux alentours de 1 500 euros, ça ne se fait pas, surtout lorsque l'on se prétend le porte-parole des humbles et des opprimés économiques ! Il a fait preuve d'indécence, et tout cela si c'était toutefois avéré, serait inexcusable !

Lui : « j'avoue. »

Moi : « Cependant qu'est ce qui est le plus grave, la collusion entre la justice, la police et des moyens occultes de renseignement, avec le pouvoir, voire directement Macron personnellement, ou la faute morale de Mélenchon ? Le cynisme immoral de Macron et le fait du Prince, sa raison d'État déconnectée des Français et au service d'une oligarchie immorale ne recherchant cyniquement que le profit sans autre considération, double cynisme immoral donc, ou la maladresse de Mélenchon certainement par amour... ou par concupiscence, on ne saura jamais ?
Macron et Belloubet ont menti lorsqu'ils ont affirmé que la justice était indépendante, et cela me semble bien plus grave que la faute morale (si il y en a réellement une, ce qui n'est pas encore prouvé) de Mélenchon. »



3 commentaires:

  1. Les outrances verbales, et le mot est faible, de Mélenchon n'auront fait que détourner l'attention d'un processus "en marche" pourtant évident si on observe ce qui s'est passé depuis la campagne présidentielle, avec la grande affaire Fillon qui aurait pu être aussi l'affaire Le Maire qui employait aussi son épouse comme assistance parlementaire, mais aussi plein d'autres affaires tant la pratique était courante, ce que n'ont pas heureusement vu les magistrats du PNF, heureusement non avertis par une lettre anonyme ou le Canard Enchainé, l'affaire des assistants parlementaires du FN qui est aussi devenue celle de la France insoumise, mais pas celle du Modem, allez savoir pourquoi. Les Républicains tendance Wauquiez, car dans le monde de "en marche" on sait séparer le bon grain de l'ivraie, n'y échapperont sans doute pas non plus quand le moment sera venu, même s'ils ont déjà donné avec Fillon. En attendant ce sont les médias qui s'occupent de leur cas, ne manquant jamais une occasion de montrer comment leur chef est ridicule, insincère, nazi-compatible et je ne sais quoi encore, tandis que les autres sont représentés en bloc par les figures conjuguées de Nadine Morano et Eric Ciotti. Heureusement qu'il y a Pécresse, Juppé et Bertrand pour sauver l'honneur de la droite qui file quand même un mauvais coton, hein?
    Enfin voilà, y a d'un côté les bons et ceux qui aspirent à le devenir et ne ménagent pas leurs efforts pour cela, parfois récompensés après trahison de leurs camps, comme Castaner, notre nouveau premier flic de France (et non ce n'est pas un gag!), ou le couple Le Maire-Darmanin dont l’insincérité n'est jamais remise en cause comme celle d'autres, et de l'autre côté les méchants, ceux qui ne sont pas tombés dans la soupe libérale-libertaire à la fois anti nationale et antisociale. Et ces derniers, les méchants, auront le droit de subir en toute légalité, car les apparences gardent du sens en macronie, sauf les fois où les pulsions deviennent plus fortes que la raison et qu'on se laisse photographier dans des postures quelque peu gênantes avec des individus pas très recommandables, les foudres de la justice et les avanies des médias, les deux retrouvant avec une vigueur qu'on croyait éteinte leur appétence pour l'investigation, laquelle reste néanmoins encore quelque peu sélective.
    C'est le processus qui est intéressant, pas les gens auxquels il s'applique et leurs réactions. La variabilité des cibles, de bords différents, opposés, permet d'en atténuer les effets, car selon ses convictions la tendance existe à le trouver légitime quand il frappe un adversaire, et même à en redemander. Et les réactions outrancières de Mélenchon, tellement outrancières qu'on se demande s'il n'a pas été payé pour cela (à comparer avec sa mièvre lâcheté quand il croise son ennemi Macron à Marseille), permettent de l'effacer complètement, ramenant les gens, même les meilleurs, à la parabole du sage montrant la lune.

    Et donc dénoncer le processus, ce n'est pas soutenir Mélenchon, ou Le Pen, ou Fillon, ou Sarko que j'allais oublier, ou ses futures victimes qui ne manqueront pas, c'est juste dénoncer un processus. Parler des réactions outrancières de l'un ou de l'autre, c'est aider à ce que ça continue.

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    1. Un type comme Macron doublement cynique et immoral ("doublement" car cf mon billet), n'aura jamais une couronne d'épine sur la tête, avec la quasi totalité des médias derrière lui, et même la justice...
      vous prêchez un convaincu de toute façon, dès le départ je dis que dans toute cette histoire il y a un deux poids deux mesures entre ce que l'on reproche à Mélenchon et la façon dont l'enquête a été diligentée, et ce que personne n'ose reprocher à Macron, qui illustre la lâcheté des médias et de la justice françaises...
      Je ne comprends pas comment en France nous sommes tombés à un tel niveau de bassesse morale et de complaisance pour le pouvoir macronien !
      Ce qui est encore plus grave en France, c'est l'ambiance aussi dans le monde du travail qui se dégage, où tout le monde fait preuve de la même lâcheté et de la même bassesse morale, par mimétisme avec les médias, la justice, le pouvoir, Macron. Avec une telle chape de plomb sur la tête plus personne n'ose s'exprimer franchement et sans crainte, et ce sont les plus vils et les plus immoraux qui occupent de plus en plus tous les postes clefs de direction, du petit chefaillon de bureau d'entreprise privée ou administratif dans la fonction publique, jusqu'au plus haut sommet de l'État. Ambiance détestable, où tout le monde est prêt à renier toutes ses convictions pour un petit morceau de pouvoir...
      Mais pas question non plus de tomber dans le culte de la personnalité, ni dans l'infaillibilité présumée du guide spirituel du mouvement de la FI, on sait comment ça commence, jamais comment cela finit.
      Ça ressemble aux années 30, où l'oligarchie sentant que le pouvoir lui échappe privilégiera toujours un populisme d'extrême-droite à une mouvement de nature populiste aussi (et chez moi ce terme n'est pas péjoratif, ni forcément synonyme de fascisme, cf Michéa) mais d'extrême-gauche avec Mélenchon. À choisir en dernier ressort entre Mélenchon et Lepen, l'oligarchie choisira Lepen, sauf coup de théâtre ou le peuple arriverait à se défaire de l'emprise de l'oligarchie, mais je n'y crois guère. Nous sommes conditionnés avec trop d'intensité et depuis trop longtemps, pour qu'une émancipation non élitiste, soit envisageable selon moi.

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