jeudi 18 octobre 2018

Le nihilisme occidental est un serpent qui se mord la queue



Charles : « L'humanisme a rêvé d'un homme qui se définirait lui même. Comme le montre la psychologie science humaine qui n'a rien de monarchiste ou de féodale, le petit de l'homme a besoin de figures tutélaires pour se développer, l'évidence certes dit en ceci que la transmission des savoirs, de la vie passe d'abord par la parole du parent ou de l'adulte comme de contacts physiques avec lui avant tout apprentissage scolaire.
L'adulte garde en lui le niveau de confiance qu'il a développé dans sa jeunesse pendant qu'il était inséré dans une famille. On n'en sort pas. Le monde moderne ne crée qu'une minorité, une élite capable par une somme d'individus de se manifester en termes d'autonomie et d'innovations ou d'expressions parce que la majorité dans l'enfance n'atteint pas un niveau de confiance remarquable dans la vie. Je suis pour l'égalité dans la liberté et non un adepte de l'élitisme.
Il reste que le monde moderne n'a pu se donner un type de sociétés créant une masse d'individus indépendants et forts mentalement, sans penser ici au surhomme douteux de Nietzsche.
Alors, oui, si les forces politiques dans un pays sont faibles, qu'aucun politique ne se démarque, nos sociétés toujours inégales en termes de force puissamment démocratique ne peuvent facilement faire des choix éclairés.
Voyons la liste des derniers présidents: Sarkozy, Hollande et Macron. De Gaulle était salutaire en considérant cette argumentation qui n'a rien d'eugéniste, qui exprime un déficit historique de démocratisation pas si paradoxal depuis la République.
Le modernisme occidental n'a pas créé en masse des personnes absolument autonomes. Le maintien des religions en témoigne aussi plus de deux cents ans après les Révolutions américaine et française. »

Moi : « D'où la déconfiture d'un système scolaire fondé sur la déconstruction des figures tutélaires depuis environ 50 ans... Les gens n'ont plus aucun point de repère, ils se noient ou se laissent dériver à la surface des flots tumultueux, au gré des courants contradictoires imposés par les élites de toute nature, volontairement coupés de tout contact ou empathie envers les peuples. C'est là que de Gaulle fut différent de tous ceux, médiocres, qui lui succédèrent : une race de nains rampants, pour paraphraser Nietzsche... »

Charles : « Je suis d'accord. Dans une librairie si on n'a aucune piste ou référence, on s'y perd dans la multitude des livres qu'on y trouve et on n'y comprend rien. La ré en-sauvagerie qui se fait en Europe à travers aussi l'immigration de masse, en est la suite d'une déconstruction qui en fait est aussi un nihilisme destructeur. »

Moi : « Ce que j'avais ressenti à travers votre post, c'est que l'imaginaire de l'enfant qui pourrait permettre à l'adulte de devenir autonome ou non, a été détruit par le nihilisme qui est le destin de l'Occident selon Heidegger.
Dans la volonté de puissance qui se déploie sans vergogne chez nos contemporains, dans la recherche de toujours plus de droits nouveaux qui se manifeste par une judiciarisation rampante des rapports humains, ne doit-on voir qu'une fatalité où la volonté de volonté propre à la technique se réalise, ou y-a-t-il des remèdes ? Croire qu'il puisse y avoir des remèdes au problème du nihilisme ne constituerait-il pas une forme de naïveté, dans la mesure où toute volonté de changement pour permettre d'y remédier s'articulerait autour de cette volonté du sujet retranché dans son ego, qui ne prend en compte que sa liberté sans tenir compte de celle des autres... qui précisément comme un serpent se mordant la queue, puisqu'on ne peut pas en sortir, fait problème et est à la source du nihilisme occidental ?
Au point que pour se déployer la volonté individuelle de chacun (des femmes notamment, ou des « minorités » ethniques !) ne voit comme solution que la négation par le politiquement correct, de la liberté d'autrui et de ce qui faisait encore il y a peu société, donc monde commun. Nous assistons à la destruction de tout ce qui pouvait permettre à la majorité des gens, donc au peuple, de faire corps, en les dressant systématiquement les uns contre les autres, soit au sein du monde du travail ou scolaire, compétitifs ; soit à travers l'aspect sociétal et sa revendication sans limites et exponentielle, voire totalement absurde en réalité, de toujours plus de droits de l'Homme inédits.
Comme si cette quête politique libérale effrénée allait permettre de résoudre les problèmes, alors qu'elle les aggrave !
C'est aussi parce qu'à la base de la théorie libérale l'Homme est posé comme un Robinson sur une île déserte, sans considération pour les interactions qui pourraient exister entre les individus, mais uniquement en considérant que la poursuite par chacun de son seul intérêt privé pourrait suffire à établir l'harmonie, à travers la fiction de la « main invisible ».
On a mis selon moi la vérité sur la tête, car c'est bien la gratuité et la notion de don dans les relations humaines qui permettaient à la société de faire corps pour qu'elle puisse tenir debout.
Je l'ai déjà dit et je ne suis pas le seul, mais la chute est inexorable, ou encore le ver est dans le fruit (on peut y voir une allusion au ver islamiste !) depuis... date remarquable et riche en significations diverses et variées, 1789 !
Je sais que c'est un peu vain de présenter ainsi un problème sans solutions possibles, mais une occasion de salut ne réside-t-elle pas dans une recherche personnelle de toutes les formes possibles de détachement et de sérénité, vis-à-vis des injonctions de plus en plus contradictoires et paradoxales que nous renvoie le monde moderne, profondément décadent au passage.
Et dans les éléments remarquables de décadence, je range bien sûr au premier chef l'immigration de masse mais aussi le féminisme outrancier, susceptibles de faire disparaître pour toujours le très peu d'identité et d'appartenance qui nous reste en commun à nous autres Européens !
On croit qu'on libère une société par le libéralisme politique, alors qu'en réalité on l'enferme. Ou encore elle croit progresser, alors qu'en réalité elle régresse au niveau de la conscience, de la morale commune, et même de la liberté de chacun au fond ! Là est le paradoxe du serpent qui se mord la queue en croyant qu'il a trouvé de la nourriture, alors qu'il se dévore lui-même comme notre civilisation ! »


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