vendredi 17 avril 2020

Les « divagations » du professeur Montagnier



La notion de complot est globale avec la mondialisation. Il y a un complot des riches (la finance) contre les peuples, depuis les origines du libéralisme théorisées par quelques penseurs surtout anglo-saxons (Mandeville et Smith principalement) : il s'agit d'une véritable métaphysique qui a fait de la guerre contre les peuples et de leur sens commun son noyau théorique. C’est une métaphysique capitaliste contre la décence commune au nom de la « science » économique. Les peuples exsangues ne savent plus à quel saint se vouer ! Tout comme la métaphysique occidentale depuis Descartes est une guerre livrée au sens commun, pour la plus grande gloire de la science.

La différence est que la « science » économique s’appuie sur quelque chose de viscéral : l’égoïsme, la cupidité, le vice, l’instinct de propriété d’une minorité d’acteurs économique qui représentent la finance et le commerce. On appelle cela liberté, pour justifier cet instinct viscéral d’appropriation au sein d’une démocratie.
Hormis répéter religieusement ce qu'affirment les médias coalisés, « nous sommes le camp du bien c'est-à-dire la démocratie et l'intérêt général et tous les autres c'est le mal », je ne vois pas très bien sur quoi s'appuie l’argumentation du camp du bien. En réalité il n'y a aucune argumentation ni critères de validité correspondant à une démarche scientifique pour justifier une telle « science » économique, il y a juste un dogme.
Dans les années 70 et au début des années 80, on censurait les contenus violents ou immoraux pouvant dépraver la jeunesse.
Aujourd'hui, en amont les médias veillent à salir la réputation de ceux qui expriment des opinions divergentes. Si cela ne suffit pas, désormais c'est le camp du bien qui censure les contenus divergents, qui s'éloignent trop de l'opinion qu'il est fortement conseillé d'adopter si l'on ne veut pas avoir d'ennuis avec la justice.

Or non, considérer que la propriété privée c'est globalement le vol ne fait pas forcément de vous un meurtrier sanguinaire. Personnellement je suis absolument POUR l'usufruit, pour avoir la prérogative d'exercer un droit de propriété sur un bien car il est nécessaire pour se structurer, mais encadré par la loi. Autrement dit la loi devrait avoir une fonction nécessaire de redistribution des richesses. 
Il devrait exister des lois contre tous les abus des prédateurs capitalistes selon moi, la liberté est l'alibi confortable pour ne pas légiférer. Et c'est même précisément tout le contraire que fait la loi : aujourd'hui elle punit avant tout les classes populaires ! Et pour bien en rajouter une couche dans l'ignominie contre la décence commune : elle est souple avec le délinquant financier et rigide avec l'honnête homme qui s'indigne (gilets jaunes).
Vouloir éradiquer le capitalisme sans vouloir éradiquer la propriété privée est impossible. Comment l'homme peut-il prétendre être propriétaire de la terre, ne serait-ce que d'une de ses parcelles? À la rigueur il peut en revendiquer l'usufruit ; faut-il rappeler que nous sommes que de passage ?

Voilà pourquoi le secteur privé ne devrait pas exister car il repose sur une injustice fondamentale et sur le vol ! Les échanges entre les hommes devraient exister selon une logique de don/contre don, plus conforme à sa nature, puisqu'elle existe chez toutes les tribus primitives. Le darwinisme social constitue une erreur d'interprétation de la théorie de Darwin en en faisant une projection sur les rapports sociaux.

J'affirme que Bezos, Zuckerberg ou Gates... ne sont que des voleurs qui se sont accaparés un bien qui ne leur appartient pas, mais appartient à une collectivité produisant ces richesses. Mais les richesses sont aujourd'hui très mal réparties.
Ces « voleurs » profitent juste de la perversion du système. Or dès les origines du capitalisme Mandeville avait bien pointé du doigt qu'il s'agissait selon lui d'un système machiavélique à mettre en place, sur le modèle du Prince de Machiavel, et que c'est seulement en raison d'une telle nature vicieuse absolument nécessaire, qu'il pouvait à ses yeux produire tant de richesses. Car un système vertueux, moins pervers et plus conforme au sens commun en produirait moins. 
Il s'agissait et il s'agit toujours d'inciter au vice et à la perversion les principaux acteurs économiques et les politiques qui leur sont subordonnés, comme si le mal n'était pas préférable au bien mais pouvait avoir des vertus thérapeutiques et de production de richesses. Cependant Mandeville ne pouvait pas prévoir qu'un tel système fondé sur la production intensive de « richesses » et la croissance, produirait en plus des dérèglements humains et des dérèglements environnementaux très préjudiciables. C'est seulement 300 ans après l'élaboration d'une telle doctrine que l'on peut en mesurer toutes les conséquences funestes.
On l'a vu pour le commerce de l'opium en Chine au XIXème siècles, faisant des ravages au sein de la population mais permettant de faire du profit. Cela on voudrait un peu l'oublier en Occident, tout comme les méfaits du colonialisme lorsqu'il s'agissait avant tout d'exploiter les ressources naturelles et les populations des colonies, avant de penser à leur mise en valeur, leur éducation et leurs soins (pourtant l'alibi du colonialisme).
Le système se définit lui-même comme amoral, mais il flirte souvent avec les limites de la légalité, voire de l'immoralité pour faire du profit. C’est pour cela que je parle d’une métaphysique capitaliste contre la décence commune. Le souverain bien pour un capitaliste ce n'est ni la santé, ni même le bonheur, mais le dogme de l'économie.
Il n'y a rien de tout ça dans la science, elle ne s'appuie pas sur les pires instincts et le vice des scientifiques. Cependant pour justifier leur système, les acteurs économiques présentent ce qui constitue en réalité un dogme qui les arrange, comme une science.

J'affirme aussi que notre civilisation est malade, en voie de décomposition avancée, et qu'elle n'est pas forcément plus « grandiose » que celle des Aztèques par exemple. Je vous répète que le sacrifice humain est la part maudite de cette civilisation d'Amérique, et que toute civilisation en a une. Ils ont eu au moins cette intuition que toute leur énergie leur venait du soleil, et qu'il fallait la dépenser avec cruauté pour lui rendre hommage. 
Ce que nous ne savons plus faire. Nous ne savons plus exprimer notre gratitude pour le nature qui nous a enfanté, par des sacrifices aux dieux. Ce que savaient encore faire les Grecs, mais avec moins de cruauté, pas par des sacrifices humains à grande échelle effectivement.

Il y avait un ordre et un équilibre qui était respecté aussi bien chez les Grecs paganistes que chez les Aztèques. Nous ne savons plus respecter cet équilibre, cet échange de bons procédés avec la nature sur le mode sacrificiel du don et du contre-don, et nous courons tous collectivement à notre perte aussi « grandiose » que soit notre civilisation. 
Même le christianisme avait cette intuition, il y avait un sacrifice, certes absurde comme le dénonce Nietzsche, mais tout de même un sacrifice basé sur la logique du don et du contre-don qui fondait la conscience.
Le pire est que nous en ayons une conscience intuitive, d'où l'angoisse contemporaine que génèrent les dérèglements humains et environnementaux qui s'accélèrent ; et la surconsommation médicamenteuse de tranquillisants, de somnifères et d'antidépresseurs, sans pouvoir aucunement freiner le processus mortifère à l’œuvre dans la métaphysique occidentale qui s'oppose à la Nature comme à sa pire ennemie, c'est-à-dire à notre propre nature… un peu comme dans un cauchemar.
Tout est désormais justifié sous l'impulsion funeste de la métaphysique de Descartes, puis de Mandeville : le vol, le crime au sein des familles pourvu qu’il soit suffisamment discret, pourquoi pas même la pédophilie, la zoophilie (clin d’œil à Houellebecq), voire la nécrophilie ; et l'inconscience généralisée finalement encouragée pourvu que ça n'entrave pas la marche en avant de ce qui nous sert de religion, le profit. 

Ce que j'appelle le secteur public qui globalement est vertueux (écoles, hôpitaux, transports...), n'est pas le fruit de la « science » économique mais constitue une revendication populaire de bon sens, tout comme les congés payés, l'augmentation des salaires bas et moyens, et l'encadrement horaire du temps de travail. Mais les acteurs économiques voudraient bien sacrifier tous ces acquis sociaux sur l'autel de la compétitivité. 
Cependant le secteur public et le droit du travail n'ont cessé d'être humiliés et bafoués, avec une recrudescence depuis 40 ans de néolibéralisme (à partir des années 80), qui montre enfin sa vraie nature cynique (au sens ignoble du terme) voire sacrificielle pour les peuples, depuis que la chute du bloc soviétique ne l'oblige plus à offrir une vitrine de décence commune. Le système n’a été vertueux pour les peuples (et encore uniquement pour les peuples occidentaux !), que durant environ un peu plus de trente ans de 1945 au début des années 80.  
Il y a toujours une logique sacrificielle, mais qui exige le sang des peuples et des plus fragiles parmi eux, pour nourrir les appétits des riches.                              
                                                                                                 
Nietzsche a montré que le christianisme était un genre de complot du ressentiment contre l'aristocratie romaine, de même l'idéologie libérale anglo-saxonne est un complot contre les peuples et leur liberté.
Oui il y un véritable complot des riches contre le peuple, ayant des origines philosophiques donc métaphysiques, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. Tous les pays dont « on » a réussi à se débarrasser de la population d'origine comme l'Amérique du Nord ou l'Australie étant des extensions de l'idéologie européenne. En Chine cela doit être plus superficiel car ils n’ont pas pleinement intégré notre idéologie libérale, ou alors seulement pour en tirer parti par sentiment de revanche, car ils n'ont peut-être pas totalement oublié ce que l'Occident leur a fait subir comme de devoir renoncer en partie à leurs traditions ancestrales. 


Et quand il y a des types comme Montagnier ou Raoult qui se lèvent et qui dérangent l'establishment que les bobos parisiens représentent, ces derniers n'ont donc d'autre choix que de les tourner en ridicule pour les décrédibiliser, eux deux et beaucoup d'autres réprouvés du système. Les bobos avec barbe de trois jours soigneusement entretenue, eux, font partie intégrante du système et le défendront avec un acharnement difficile à soupçonner.

C'est juste une petite guerre d'influence entre les bobos arrogants de Paris et le reste de la communauté scientifique qui n'a pas voix au chapitre. On peut remettre en question ce petit monde politico-médiatique qui a beaucoup de privilèges, sans être un connard d'extrême-droite. On voit bien dans quel camp auraient été les bobos de Paris et des grandes métropoles en 1789.

2 commentaires:

  1. Le message du virus est dans son génôme. - L'adaptation de notre "environnement" à nos activités et nos désirs nous enferme progressivement dans une bulle face à une nature irrémédiablement hostile. Comme le monde virtuel, le "confinement" global en est le symptome et le symbole.

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  2. « Quand le monde brisé s’écroulerait, ses ruines accableraient sans l’émouvoir l’homme juste et ferme en son dessein. »

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