lundi 18 octobre 2021

Bientôt une future mosquée ?

 

L'église de mes ancêtres à Saint-Caradec-Trégomel

Il ne faut peut-être pas confondre la métaphysique avec la religion. JC est avant tout un être éminemment spirituel et religieux, mais qu'il ne faut pas confondre avec un philosophe. JC est avant tout selon moi un passionné, son attitude est le contraire d'une attitude emplie de sagesse ou philosophique, il a cherché une forme de salut à travers son propre sacrifice. Je pense qu'il avait dû être un enfant battu.

S'il a cherché à se sacrifier, c'est un acte manqué et c'est je le pense parce qu'il a vécu un traumatisme enfant lié au père (coups ou abandon), qu'il a cherché à reproduire sans le vouloir consciemment, un peu comme un drogué se shoote en recherchant le trip final qui le conduira à la mort dans une overdose orgasmique paroxystique, d'où sa quête du père et ses ultimes mots :"Père, Ô père, pourquoi m’as-tu abandonné." Évidemment c'est une totale projection de ma part, mais ça se tient.

Pour le chemin de croix et la crucifixion finale on parle de "la passion du Christ." Non ce n'était pas un être de raison, ni même de la Loi, celle des juifs qu'il rejetait, mais d'amour et de passion. Son message est relativement tombé dans l'oubli aujourd'hui, dans ma famille du côté de ma mère seulement à partir de cette dernière. Je pense que mes grands-parents étaient encore croyants, dans un petit village breton, l'église était juste à côté et je crois me souvenir qu'ils allaient assez régulièrement à la messe. Ma mère a totalement rejeté un message vieux de plus de 1000 ans chez ses ancêtres, en une seule génération - d'où entre autres le choc civilisationnel de perte et de vide qui s'est répercuté sur moi ; et l'a remplacé par une doxa freudo-lacanienne totalement déracinée et plus ou moins bien digérée, qui explique ma volonté de décrire le comportement de Jésus en des termes freudiens.

C'est pour cela que je dis que les baby-boomers sont pas mal responsables de la destruction de la France. Mais avaient-ils réellement un libre-arbitre ? Certainement plus que leurs enfants ; le libre-arbitre dépend aussi des valeurs que l'on transmet et que l'on reçoit. Or globalement les valeurs des soixante-huitards étaient pourries, ils n'ont pas transmis l'héritage qu'ils avaient reçu de leurs parents et ils ont même pissé dessus.

La partie influente des boomers est responsable, ceux qui trustent tous les rouages du pouvoir, politique, judiciaire, de l'enseignement, des médias... depuis 40 ans.

En tout cas Jésus a existé dans le cœur de mes ancêtres pendant plus de 1000 ans, et le message évangélique avec lui. Vous imaginez un peu la rupture civilisationnelle extrêmement brutale ? La conversion à un freudisme pur et dur dénué de toute compassion par ma mère ? Car elle n'a consenti à payer aucune dette par rapport à ce qu'elle avait reçu, ni de gratitude envers ses ascendants, ni de l'ordre de la transmission vis-à-vis de ses descendants ; elle a renoncé à s'inscrire dans une chaîne de transmission d'"amour" (je sais que l'amour c'est plus compliqué qu'un vœu pieux) et de partage en rejetant totalement le message évangélique. Il y a de quoi rendre fou ! Et pourtant je sais qu'il est de bon ton de ricaner dès que l’on évoque Jésus.

C'est du nihilisme, on ne rompt pas comme ça avec 2000 ans d'héritage chrétien et 3000 ans de judéo-christianisme. Et tout ça pourquoi ? Pour le remplacer par des bites et des vagins, des tags, partout, partout, partout, merci docteur Freud !

Moi je ne fais que généraliser ma propre expérience singulière, je ne dis pas que cette généralisation n'est pas abusive mais elle se fonde sur une expérience vécue d'un point de vue matérialiste. Je ne me fonde même pas sur la doxa ambiante, j'appelle ce comportement des boomers, inconscience et négligence, particulièrement dans mon cas, de façon pathogène. Ce que je vois autour de moi n'est guère plus réjouissant concernant la jeunesse, qui est profondément ébranlée, et il y a de quoi. Maintenant les boomers dans leur majorité et dans leur inconscience de jeunesse ont peut-être été instrumentalisés, mais par qui ? Et dans quel but ?

De toute façon "on" leur a donné tout ce qu'ils voulaient après les avoir laissés rejeter l'autorité de leurs parents, ils les ont laissé mourir comme des chiens, et certains n'ont même pas pris la peine de s'occuper de leurs enfants, car c'était trop contraignant, une entrave à leur jouissance. Voilà c'est tout, elle peut paraître simpliste, elle n'épuise pas tout le champ des possible, mais elles constitue une part de la réalité qui pèse son poids. C'est une génération qui globalement je le répète, a traité par le mépris toute entrave à sa jouissance. Sinon comment expliquer aujourd'hui la montée des extrêmes (extrême gauche et extrême droite) à pratiquement 50% des intentions de vote, voire plus ?

Dans mon cas on est passé du Christ sauveur au Freud providentiel en seulement une génération. 

Ce qui est dangereux avec la psychanalyse c'est que ça se prétend scientifique, donc irréfutable. J'ai lu des œuvres de Freud, c'est riche et intéressant, plus philosophique et littéraire que médical, mais la psychanalyse n'a jamais guéri personne, ou alors seulement par hasard (j'ai fait plus de 15 ans de thérapie sans la moindre évolution). Freud lui-même le reconnaissait. Ce qui crée le malaise c'est sa mégalomanie et son prosélytisme. Ma mère qui est psychologue, psychanalyste, n'a plus aucune humanité, elle fonctionne comme une machine à jouir ; son métier lui a permis de bien gagner sa vie, elle vit très bien. Mais quand je vois le résultat de la psychanalyse freudienne sur elle, sa déshumanisation, son rejet de tout sentiment maternel, son absence d'empathie, je me dis qu'il y a un malaise dans la théorie de Freud, et que le malaise dans la civilisation actuelle est bien pire que celui qu'il dénonçait à son époque. J'irais même jusqu'à affirmer que la religion a certainement sauvé bien davantage de gens que la psychanalyse, qui s'avère bien impuissante à structurer la société. Mais il y a désormais tellement d'intérêts en jeu... 

Les psys sont nos nouveaux prêtres et ils gagnent très grassement leur vie. Je connais même un prêtre qui va voir un psy, c'est dire que les psys ont totalement pris l'ascendant sur les prêtres dans le domaine même que ces derniers représentaient : le spirituel. Ce n'est pas parce que la science s'est substituée à la croyance mais parce que Freud a remplacé une croyance par une autre. Ainsi la psychanalyse est-elle une nouvelle forme de religion, avec ses dogmes et ses prêtres, dont l'éventuelle efficacité auprès des patients dépend avant tout de la foi que l'on est capable de mettre en elle. J'irais jusqu'à assimiler Freud à un gourou, utilisant l'irréfutabilité de la science alors qu'il ne s'agit pas selon moi d'une science mais de ce qui s'apparente à une science ; c'est comme le canada dry avec l'alcool, ça y ressemble mais ce n'en est pas. Il aurait mieux valu qu'il se prétende simple philosophe de l'inconscient et qu'il sépare sa philosophie de la médecine ; mais il a voulu fonder une Église et il a réussi.

1 commentaire:

  1. Intéressante et touchante réflexion meme si je ne partage pas l'aboutissement de la thèse politique sur nombre de points. Pourquoi diable la gâcher par un titre racoleur et bien en deçà du niveau du corpus, et qui ramène la réflexion spiritualiste (ou encore humaine si l'on préfère) au niveau du sol? On peut bien dire du mal de Freud, il faut pouvoir un peu contrôler ses obsessions pour ne pas être en permanence sous l'emprise de fantasmes, ou pour être honnête plus simplement, parce qu'on n'en sort jamais avec certains récits de la Faute et du Paradis Perdu, quête incessante de responsables et de boucs émissaires, qui contamine tous les présents et condamne la recherche d'un certain bonheur, la joie diraient les chrétiens, et que je me contenterai de décrire comme une certaine tranquillité d'esprit.

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