En ce moment, on commémore le
centenaire de la bataille de Verdun. La plupart des morts avaient un niveau
culturel bas... des gens de peu, éventuellement morts à Verdun... qu'aurait dit
Macron de ces gens là, les aurait-il méprisés ? Les pauvres de tout temps c'est
juste bon à faire de la chair à canon, là on les honore. Sinon en paradigme
capitaliste, les pauvres et plus généralement les salariés et les chômeurs sont
estimés en termes de coût. Ce sont les ennemis des bénéfices redistribués entre
dirigeants et actionnaires, ce sont donc les ennemis de la croissance et donc
du capital et donc de l'oligarchie qui se trouve derrière, qui voudrait bien
les remplacer par des machines, moins coûteuses et surtout moins remuantes et
revendicatrices. Plus les coût seront bas (le travail), plus les bénéfices
hauts (la plus-value qui résulte de ce travail), plus il y aura de la
croissance. Mais croissance qui ne signifiera plus forcément emplois,
contrairement à ce que l'on veut nous faire croire : ou alors emplois
précaires, intérim, et surtout remplacement du salarié par la machine. Les
bénéfices sont de moins en moins redistribués dans les coûts, c'est-à-dire pour
les travailleurs. On peut aujourd'hui à nouveau reparler
d'exploitation en ce qui concerne les travailleurs. Les " 30 glorieuses "
auront été l'exception, et l'exploitation des travailleurs la norme du
capitalisme, qui a maintenant plus de 300 ans. Comme il n'y a plus de
communistes à combattre, plus besoin de montrer aux populations une bonne
image, et c'est à coups de schlague que seront désormais à nouveau traités les
salariés et les chômeurs. Il est tout à fait légitime de dire aujourd'hui,
" salaud de pauvres " ; c'est entré dans les mentalités, puisque la norme aujourd'hui est le libéralisme, et qu'il est devenu normal donc de considérer son prochaine avec malveillance, d'autant plus si il montre des signes de faiblesse : c'est ce que j'appelle la perversion. Et pire
encore les pauvres sont souvent criminalisés : on a vu une chômeuse en
Angleterre être condamnée à trois ans de prison ferme, pour avoir utilisé ses
allocations pour partir en vacances. Pourra-t-on en dire autant de Cahuzac qui
a commis des actes beaucoup plus graves : on peut le dire, justice de classe.
La question qui se pose est : le
capitalisme est-il le système le plus conforme à la nature humaine, puisqu'il
dure depuis plus de 300 ans ? Si la réponse est oui, cela veut dire que le vice,
la compétition, l'égoïsme, la perversion même sont absolument constitutifs de
la nature humaine, et sont seuls aptes à faire ciment dans la société,
c'est-à-dire à unir les gens autour des conséquences de ces idées : la réalité
socio-économique de la société. Notre société est le strict reflet d'une telle
idéologie. Mais on peut avoir un doute ? Et si c'étaient le hasard et la
contingence qui avaient permis le triomphe d'une telle idéologie. Et si
l'entraide, la coopération pouvaient servir de principe à l'économie, et nous
faire sortir du paradigme capitaliste ? C'est ce genre de question que devrait
se poser le PS, qui ne se les pose plus depuis longtemps. Même les plus
ultralibéraux, applaudissent des deux mains aux
"réformes " du PS, pourtant dans sa tradition réformiste y
compris, censé atténuer les effets délétères du capitalisme. La loi travail ne
les atténue pas, elle les aggrave. Donc le PS est mort, il n'a plus de
légitimité, CQFD.
Autre conséquence, si la réponse
est oui, à la question que j'ai posé au début. Alors la nature humaine n'est
pas conforme aux conditions de sa survie sur Terre : qui impliquent coopération
entraide et respect du milieu qui nous a vu naître. Et l'espèce est condamnée
effectivement à disparaître.
Montebourg, je ne connais pas
trop ses idées. Mélenchon a pu exposer récemment un programme cohérent sur
France 2, auquel j'adhère. Mais derrière ce beau programme il y a
malheureusement l'homme Mélenchon. Il a débuté comme trotskiste puis comme
beaucoup a adhéré au PS de Mitterrand, et est devenu le plus jeune sénateur (le
truc le plus réactionnaire à faire en politique) puis a voté Maastricht, il
essaie de le faire oublier. Il a été ministre de Jospin et à ce titre a approuvé
toutes les privatisations (le gouvernement Jospin est celui qui a fait le plus
de privatisation). Et après 2002, où Le Pen est arrivé devant Jospin pour 300
000 voix, il s'est éloigné du PS. Difficile de faire confiance à un type comme
ça. Mais il faut balancer aux traîtres socialos, le marxisme-léninisme à leur
figure, car ils trahissent toujours les classes populaires, toujours, toujours.
Comme on le voit de manière paroxystique avec Macron. Montebourg n'est
peut-être qu'un écran de fumée pour nous faire oublier que d'un point de vue
idéologique les socialistes sont toujours des " sociaux-traîtres". Je
serais pour le communisme marxiste-léniniste si nous étions des hommes parfaits
ou des dieux. Les paysans en Union soviétique ne foutaient plus rien, car ils
étaient payés de la même manière. Ou alors, hypothèse par l'absurde, il
faudrait un régime tellement dur à la Staline où on donnait des médailles aux
meilleurs travailleurs, où Staline était comme un dieu pour son peuple, et où
les Russes qui sont des gens très collectifs acceptaient d'avoir une salle de
bain par pallier. Imaginons cela en France ! Le communisme est un messianisme,
sauf que Staline qui incarnait ce messianisme est mort, et que les vers de
terre le bouffent ! Il n'y a que Lénine, le pauvre, qui voulait être enterré
auprès de sa mère, qui continue à faire la momie. La seule chose que l'on peut
envisager c'est de proposer une union des souverainistes de Mélenchon au FN. Car
seuls, aucun des deux, sauf événement exceptionnel, ne peut arriver au pouvoir
et renverser ce système. Or l'urgence aujourd'hui, si l'on veut sauver la
planète, c'est de renverser coûte que coûte le paradigme capitaliste, dont les
bases sont l'égoïsme, le vice, la compétition et la perversion, par un
paradigme basé sur l'entraide et la coopération, à l'échelle du globe. En espérant
qu'un changement de paradigme en France fasse tâche d'huile sur l'Europe
entière dans un premier temps, comme aux plus beaux temps de la Révolution
française. De plus pour que les personnes se sentent concernées par ce qu'ils
font, il est impératif qu'ils aient leur propriété privée.