dimanche 8 août 2021

Petit message à mes contemporains macronistes, optimistes quant à l'état du monde actuel

 


Vous êtes scientistes ? Vous pensez que la science peut donner un sens à la vie ou qu'elle est complètement neutre, et qu'il faut rechercher un sens à la vie ailleurs ? En tout cas la science ne permet pas de remonter aux causes premières des choses qui seraient susceptibles de donner du sens. Or les religions étaient là pour donner du sens, et on ne leur a rien substitué de valable. On peut comprendre les musulmans qui essaient de vivre leur foi, comme un acte de résilience, pour résister à une société néolibérale destructrice (dont le principe est l'innovation sur le modèle de la destruction créatrice mis en évidence par Schumpeter). Tous les gens que je connais dans mon milieu n'ont plus qu'une seule ambition : se protéger du monde, se protéger des autres, protéger leurs enfants. Vous pensez que le monde va tenir encore combien de temps à ce rythme-là ?

Je vous trouve bien optimistes et positivistes, adeptes de Comte, et je trouve ça suspect. Je ne vois pas trop quel intérêt pour pourrez tirer de vos convictions, en tout cas soyez sûr que vos enfants et vos petits-enfants vivront dans un monde invivable ou ne vivront pas parce qu'il n'y aura plus de monde, sans aucune discrimination de couleur de peau, de sexe ou de religion.

Vous êtes plutôt climato-sceptiques ? Vous pensez que la science pourra tout régler, et que globalement les gens parlent sans savoir parce qu'ils n'ont pas les connaissances scientifiques adéquates ? Moi j'appelle ça du positivisme et du scientisme.

Il ne s'agit même pas de tuer les hommes, car ils vont s'autodétruire eux-mêmes sans que l'on ait besoin de les aider ; vous pensez que c'est une bonne nouvelle pour moi ? Non car je pense à mes enfants et j'aurais aimé leur offrir un monde plus sain, je suis extrêmement triste pour eux. Les sciences ne nous sauveront pas, Schopenhauer le savait déjà il y a deux siècles. Heidegger affirme que seul un dieu pourrait nous sauver, et il n'a pas tout à fait tort.

C'est vrai que l'on peut haïr les hommes quand on voit ce qu'ils ont fait du monde alors qu'ils avaient toutes les cartes en main pour en faire autre chose. Tout s'est joué au XVIIIème siècle qui était riche de potentialités et de promesses. Désormais les dés sont jetés, et il ne reste plus qu'à dire comme Nietzsche, « oui au monde tel qu'il est » si l'on veut y survivre.

Le bon temps, c'était Diderot, Rousseau, le XVIIIème siècle... quand le monde était encore riche de promesses et de potentialités fécondes. Pourquoi a-t-on choisi les voies les plus stériles et mortifères ? Je n'en sais rien ! J'ai juste une petite intuition : l'homme étant un néotène, un animal inachevé, il aurait dû essayer d'aménager ses religions et ses traditions dans un sens plus humaniste, sans les détruire ; malheureusement il a choisi la radicalité et de dynamiter tout ce qui le rendait humain. La radicalité, c'est la disparition de l'homme dans la société, l'incitant à avoir une trop haute estime de lui-même en raison de son amour-propre que tout encourage à se développer (l'école, le regard des femmes, la société mondaine, les honneurs officiels etc.). La radicalité n'a rien à voir avec Heidegger.

L’exclusivité des sciences et des droits de l’homme sont une impasse mortifère. La trop haute estime que l’homme a de lui-même qui est le fruit de son amour propre en société, se pensant totalement autonome vis-à-vis des forces de la nature et spirituelles, est dangereuse. Il y a une certaine nécessité pour les hommes de donner un sens à leur vie que la science ne remplit pas. Le scientisme est une attitude qui consiste à penser, quasiment une croyance selon moi, que la science peut donner un sens à la vie ; or la science n'est pas une croyance. Le scientisme rend l'homme handicapé du point de vue de son "âme", car il ne répond pas aux aspirations profondes de l'homme puisque les sciences sont privées de tout sens spirituel. La connaissance en elle-même est un chemin qui ne mène nulle part, elle est stérile du point de vue de ce qui nourrit l'"âme" (un terme métaphysique que les scientiste ont contribué à totalement détruire, car reposant davantage sur la foi que la raison). Il faudrait rétablir les droits de dieu, c'est-à-dire du père, pour que les droits de l'homme retrouvent un sens ; en l'état actuel des choses ils sont devenus absurdes et contribuent à alimenter la guerre de tous contre tous.

Je pense que l'homme est globalement bon comme l'affirme Rousseau. Et si vous pensez que je pense en même temps que l'homme est mauvais et que la nature est bienveillante, pour faire de moi un romantique, sachez que vous faites une erreur de raisonnement puisqu'alors l'homme ne peut pas être mauvais car il en est le fruit.

Vous cherchez à tout prix à me coller une étiquette de romantique pour faire de moi un nazi, mais je pense avant tout que ce qui rend l'homme mauvais c'est la destruction de son âme par la société, par le moyen de l'amour propre (droits de l'homme). Oui je pense que la nature est globalement bienveillante et que l’on devrait la célébrer plutôt que de l’exploiter et de la violer, nous nous comportons en enfants ingrats qui ne paient pas leurs dettes à leur créatrice. Notre comportement d'enfants gâtés, orgueilleux et égoïste, est d’ailleurs assez inédit dans l’Histoire des sociétés humaines.

L'amour propre (vanité, orgueil) est une création de la société et n’est pas fécond en l'homme à l'état de nature ; par conséquent si ce qui rend l'homme mauvais est l’amour propre, il lui faudrait une société qui en préserve son âme à l'abri. C’était tout le sens de la philosophie de Rousseau qui pensait trouver la société parfaite chez les Spartiates. C'est pour cela aussi que Rousseau est un philosphe tant haï, surtout de nos jours, alors que les autres philosophes des Lumières sont tous globalement célébrés.

Enfin je ne sais pas si vous êtes de la communauté juive, et cela ne me regarde pas. Ma première femme l'est et ma fille que j'ai eue avec elle l'est, donc forcément je le suis un peu. En tout cas si c'est le cas, je n'apprécierais pas que ma communauté soit prise en otage par le pouvoir macroniste pour faire passer ses lois liberticides, notamment sur le pass sanitaire. À votre place je me rebellerais, je n'accepterais pas que mes morts soit mis au service d'un pouvoir néolibéral, capitaliste et extrêmement violent vis-à-vis des précaires et des plus fragiles. Bref vous devez savoir ce que je pense du monde néolibéral et de la mondialisation : un monde où les rapports humains reposent sur la perversion et le sadisme.

C'est d'actualité, et la communauté juive est prise en otage par le pouvoir macroniste depuis son élection, et c'est très grave. Car cette communauté se retrouve de facto associée à ce que le capitalisme produit de pire. Si j'étais juif je chercherais à tout prix à me désolidariser d'une telle instrumentalisation crapuleuse.

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