mardi 15 décembre 2015

Bilan des élections

En dehors des calculs et stratégies politiques, il faut voir si le FN gagne dans les consciences. On le voit la société est encore majoritairement intransigeante face au FN, le discours autoritaire fait peur. Il y a un réflexe républicain très fort dans les consciences. Reste à savoir si ce verrou sautera un jour ou non ? Cependant la limite qui sépare le FN des 50 % fatidiques, tend à s'estomper de plus en plus. Et on peut s'attendre à un travail des élus FN sur le terrain, pour travailler les consciences, et peu à peu faire sauter le tabou et le verrou. En matière d'idéologie gauche et droite on épuisé toutes leurs réserves, elle ne proposent en dernier recours non un vote d'adhésion, pas un vote POUR, mais un vote CONTRE l’extrémisme. Cela commence à devenir épuisant pour les électeurs, qui ne votent plus par désir d'adhésion, mais par devoir de rejet. Alors qu'en matière d'idéologie le FN a un boulevard devant lui ; mais choisira-t-il la voie du patriotisme gaulliste, par delà les clivages partisans droite et gauche, ou la voie de l'extrême-droite raciste et antisémite ? Si il choisit la première voie, il est clair que je pourrais adhérer à son discours, si c'est la seconde, j'entrerai en résistance. Il aurait effectivement été intéressant que le FN gagne au moins une région, afin de le voir à l'œuvre, et de juger en conséquence, mais les stratèges de la rue de Solferino en ont décidé dogmatiquement autrement. Or plus la pression va monter dans la cocotte, colère et frustration s'accumulant, plus l'explosion risque d'être dévastatrice, quelquefois il faut utiliser ce qu'on appelle une soupape de sureté, afin de faire redescendre la pression. Ni droite, ni gauche, c'était le discours de l'extrême droite française, mais par delà le clivage gauche-droite, c'était le discours rassembleur de De Gaulle ; on ne sait pas encore, puisqu'on ne l'a pas vu à l'œuvre, l'option du FN, et sa capacité éventuelle à dépasser et transcender le clivage gauche-droite, dans un parti social et patriote (je n'ai pas dit national-socialiste). Les gardiens de la morale républicaine, singulièrement les socialistes se comportent vis-à-vis du FN, comme les psychanalystes vis-à-vis du symptôme de leurs patients, nous savons mieux disent-ils ce qu'il y a dans la tête d'un électeur ou élu du FN, qu'eux-mêmes ne le savent ; comme si il s'agissait presque d'un inconscient fasciste, dont les malades n'auraient pas conscience. Donc les socialistes se comportent, et particulièrement les militants socialistes, comme toi Emmanuel, comme une police et hygiène de la pensée. C'est d'ailleurs l'attitude des médias en général, où j'ai suivi la soirée électorale sur France Télévision, et où pas un seul représentant du FN ne fut invité sur le plateau pour débattre, malgré son très haut score, et où l'on en parlait comme d'un symptôme, symptôme de colère, de malaise, maladie en somme, mais pas projet ; infantilisant ainsi des millions d'électeurs, un peu par un conformisme et un réflexe, imposé par plusieurs décennies de mitterrandisme et de militantisme "sos racismant" et vitupérant, qui est plus responsable par son intolérance, son sectarisme et sa stratégie politique de rejet dans "le camp du mal" de tout adversaire, de l'émergence de sa propre créature que constitue le FN, qu'autre chose. Le FN est effectivement le bouc émissaire dont les socialistes ont besoin pour donner une bonne conscience à leurs électeurs ; et à défaut de leur proposer un projet, un vote d'adhésion, ils leur proposent un vote CONTRE. Face à un parti sectaire représenté par le PS, face au parti de l'argent et du patronat représenté par la droite traditionnelle, les Français rêvent d'une troisième voie sociale et patriote pour adhérer enfin. Tant qu'il n'y aura pas de démocratie directe, tant que les Français ne se sentiront pas représentés par une caste d'élus qui va contre leurs désirs et aspirations, tant que les acteurs de la société civile ne seront pas davantage écoutés, tant que les Français ne seront pas consultés pour les grandes décisions, tant qu'ils se sentiront bafoués, floués, trahis, la crise perdurera.

1 commentaire:

  1. Le FN est un parti de frustrés ptites bites et comme il y aura toujours de la frustration...

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