vendredi 18 décembre 2015

Un monarque républicain

Quand je discute avec des plus jeunes de moins de 30 ans ils n'ont aucun tabou vis-à-vis du FN, il n'y a pas eu le même boulot sur eux que sur nous à l'époque, de la part de nos profs, peut être qu'il faudra beaucoup de temps, mais que finalement un parti qui pose le problème de l'immigration et de l'identité française parviendra au pouvoir. Sachant que le grand impensé est le libéralisme économique qui avec la mondialisation comprime les droits sociaux, favorise la concurrence, le mouvement vers le plus bas des salaires de la majorité, donc la disparition de la classe moyenne dans nos vieilles nations à long terme, et quelque part qui permet la revanche de certaines nations jusqu'ici défavorisées, comme la Chine, l'Inde, le Brésil.
Nous vivons sur des acquis, nous avons un vieil héritage qui permet encore de ne pas couler : droits sociaux, argent accumulé, force de travail accumulée, compétences et savoir-faires, mais globalement nous sommes plutôt dans la pente descendante ; car nous ne sommes pas compétitifs face à des pays émergents qui ont comprimés au maximum leur coût du travail. La droite la plus libérale voudrait nous aligner sur le même modèle, c'est pour cela qu'elle encourage l'immigration et se fout de l'identité, la seule chose qui l'intéresse est le profit. Je pense que Sarkozy est un peu dans cette ligne, un peu d'opportunisme "identitaire", mais aucune conviction dans ce domaine, une ligne directrice ; le profit.
Je ne vois pas les dirigeants actuels du FN comme capables d'assumer la direction du pays, il faudrait qu'un chef émerge, capable de montrer l'exemple, capable de s'appliquer à lui même et plus encore, ce qu'il exige de son peuple comme le faisait De Gaulle ; or les élites actuelles sont plutôt à la recherche de privilèges, de reconnaissance sociale et d'enrichissement personnel, plus que du grand sacrifice qu'impose à soi-même la direction d'un Etat. Et qu'on n'aille pas me dire que les classes moyennes sont encore plus corrompues, les classes moyennes ne sont que le résultat de l'exemple que donnent les dirigeants du pays et non l'inverse.
Puisque la démocratie directe est en réalité un idéal inapplicable, car impossible à mettre en œuvre à l'échelle d'une nation comme la France au vue de sa taille, mais aussi de son histoire, alors que c'était possible pour une Cité comme Athènes ; la France a besoin d'un chef qui incarne l'identité de la France et qui fédère au maximum. De Gaulle avait un sens de l'honneur tellement développé qu'il mettait parfois en jeu sa légitimité personnelle par la voix de référendums populaires, et lorsqu'il fut désavoué sur un référendum sur les régions, il quitta le pouvoir, fait unique dans la cinquième république. Quand on voit les opportunistes de droite, Chirac puis Sarkozy en comparaison et leur fourberie sur le référendum européen, essai finalement transformé en deux temps. Au moins Hollande a un côté ridicule mais je trouve qu'il a un peu plus de hauteur, je le trouve assez conforme à sa fonction à la différence de Sarkozy, suragité, anxiogène et clivant, et auquel Valls ressemble un peu malheureusement, mais passons. Non la France a besoin d'un chef incarnant son identité, par delà les clivages partisans, capable de fédérer la grande majorité des Français dans la lignée de la monarchie, sur le modèle de laquelle De Gaulle bâti la cinquième république, car le président de la République a pour vocation d'être une sorte de monarque républicain. Le pouvoir au peuple par le biais d'un chef qui serait son incarnation, sinon c'est l'anarchie. Le FN est un parti pirate, anarchiste de droite, il n'y a aucune cohérence interne à ce parti, fait de multiples râleries petites bourgeoises identitaires et mesquines, ce n'est pas avec ça qu'on gouverne un Etat. Pourtant c'est dans ce parti qu'il faut chercher la dynamique populaire capable de conduire à l'avènement d'un chef par delà les clivages partisans, et capable de fédérer la majorité des Français en tenant compte de l'identité profonde du pays. C'est vrai cela peut nous conduire à Hitler, c'est une option mais il faut compter sur la dynamique populaire prendre des risque et une réplique de De Gaulle est une autre option plus probable, car il faut voir que le fascisme est une alternative qui n'a jamais réussi à prendre racine en France, concernant le gouvernement du pays. L'épisode Pétain est un cas à part, car nous vivions sous occupation et n'avions précisément pas notre souveraineté. Chirac a fait un contresens en mettant l'Etat français sous Vichy, sur le même plan qu'un Etat jouissant de sa pleine souveraineté, il n'y avait aucune excuse à faire au nom du peuple français, car cet Etat ne représentait pas le peuple français.

4 commentaires:

  1. Vive l'anarchie, mais comme cela n'est pas possible vue le niveau général, il faut au moins une 6em République dépresidentialisée, une seule chambre réduite et de la démocratie participative au niveau régional. Tes idées nous jettent tout droit dans les bras d'un nouvel Hitler.

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  2. Erwan, une majorité de Français voteraient-ils FN que je continuerais à dénoncer cette monstruosité, d'autant que nous ne serions plus alors en République. Le suffrage universel n'est pas une machine à laver les idées sales. Un fascisme populaire reste un fascisme. Quant à qualifier le régime de Vichy d' "épisode", je ne voudrais pas être désobligeant avec toi, cher ami, mais quelqu'un avait parlé de "détail" pour relativiser une tragédie de la même époque.

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  3. Erwan vous n'êtes pas un démocrate, engagez-vous dans l'armée si vous désirez un chef, la démocratie c'est la souveraineté du peuple, le respect de ses différentes composantes et de sa pluralité, pas un genre de mystique fasciste de culte du chef.

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  4. Disons que je n'ai pas toujours un comportement béni oui-oui de démocrate, que je me laisse aller à des débordements car je constate la collusion entre la vision la plus libérale de la mondialisation et les idéaux libertaires "droits de l'hommistes", anitracistes ; je me pose la question de pourquoi une telle collusion, car je pense que la vision la plus libérale de la mondialisation est en réalité et en profondeur contraire aux droits de l'homme et à la préservation de l'environnement. Non je ne m'engagerai pas dans l'armée, car finalement mon métier dans l'éducation nationale me plaît, le contact avec la société civile me plaît. Je devrai tout simplement veiller à ce que l'outrance occasionnelle de mes propos ne dépassent pas ma pensée, et ne heurte pas la susceptibilité des uns et des autres. Pour ma part c'est la vision la plus libérale de la mondialisation que l'on doit réformer, et ce ne sont pas les réformes qui doivent se faire au nom de la vision la plus libérale de la mondialisation.

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