jeudi 22 février 2018

Pourrait-il y avoir une résurgence des guerres de religion en Europe ?


Il y a peut-être des Juifs de droite dogmatiques et des Juifs de gauche plus critiques et ouverts. Il semblerait que sur ce forum, seuls les Juifs de droite s'expriment (sur les commentaires du magazine Causeur). On pourrait même peut-être dire par esprit de provocation, juifs de droite et Juifs de gauche ?
Mais quoiqu'il en soit le débat est très passionné et l'on atteint très vite le fameux point Godwin.
Apparemment pour ceux de droite, les plus dogmatiques et fanatisés, les Juifs de gauche dont fait partie Zeev Sternhell, sont des traîtres, des cons ou même des antisémites, donc des nazis évidemment.
À se demander si les Juifs dogmatiques et fanatisés ne haïssent pas encore plus les Juifs ouverts et tolérants que les islamistes, en qui ils voient un double en qui se reconnaître, et le même masque hideux de la religion dogmatique et de la haine.
Yitzhak Rabin fut assassiné par la mouvance la plus intolérante, radicale, et à droite du sionisme. On notera qu'en général dans l'histoire ce sont ceux qui font preuve de tolérance et qui veulent réconcilier des peuples ennemis par les circonstances, voire des religions antagonistes qui sont assassinés (Henri IV, Gandhi, JFK, Martin Luther King, Rabin parmi tant d'autres...)
La nature humaine préfère le confort de ses certitudes et l'esprit de partialité voire de la haine, plutôt que l'effort de l'ouverture à l'autre : pourtant il s'agit toujours de la même espèce, que l'on soit juif, musulman ou chrétien, ou encore Israélien, Français ou Syrien.
L'esprit génocidaire vient justement du fait que l'on ne considère pas autrui comme faisant partie de la même espèce que soi. On s'estime humain et l'on estime que son adversaire est une bête qu'il vaudrait mieux exterminer plutôt que de la laisser vivre (cf L'espèce humaine, Robert Antelme). Ce comportement est vieux comme le monde et il explique sans doute l'extermination des néandertaliens par les homos sapiens.
Conclusion, comme Élisabeth de Fontenay, je pense que c'est en changeant les sort que l'on réserve aux bêtes, que l'on pourrait modifier le sort que l'on réserve à ses ennemis, pour des raisons religieuses, politiques (jusqu'à il y a peu raciales), ou économiques.
Effectivement si l'on respectait les animaux, on ne considérerait plus son ennemi comme une bête digne d'être exterminée, puisque chaque bête serait respectable, chaque ennemi serait respectable, comme ce fut le cas au temps des Grecs anciens (cf Simone Veil et l'esprit d'impartialité).
C'est bien pour cette raison que l'on doit se revendiquer de l'anti-spécisme, mais c'est encore un autre problème !

Oui c'est bien de Simone Weil dont je voulais parler, de la philosophe, pas de la femme politique (Simone Veil), j'ai fait une erreur d'orthographe. Je suis très étonné que les gènes des néandertaliens se trouvent dilués dans la population actuelle, car il s'agissait de deux espèces différentes, qui ne pouvaient pas se reproduire entre elles, tout comme un chien ne peut pas se reproduire avec un chat.
La politique et la science ne font pas forcément bon ménage, la politique est effectivement actuellement favorable au métissage, pourquoi pas ?
Mais concernant la science elle se pose aujourd'hui la question de savoir si Sapiens et Neandertal ont pu se métisser ? Ou alors si des éléments néandertaliens propre à l'homme moderne, ne peuvent pas provenir d'une sous-structure d'un ancêtre africain Homo sapiens archaïque, qui n'est pas n'exclue ?
Pour ma part, connaissant l'espèce humaine et en l'absence de preuves irréfutables de métissage, je penche pour une extermination des néandertaliens par les homos sapiens.
On me dit que ma conception de l'extermination des néandertaliens par les homos sapiens est délirante ! Non, je m'appuie sur des hypothèses, il n'y a pour l'instant que des hypothèses, en faveur d'une thèse ou de l'autre (métissage ou non de Neandertal avec Sapiens).  A priori deux espèces différentes ne peuvent se reproduire entre elles, je serais très étonné du contraire, et cela n'a rien à voir avec "l'imagination au pouvoir" de mai 68.
Mai 68 que je n'ai de cesse de fustiger.
Je ne "ressens" rien, l'espèce humaine en est une de génocidaire, c'est un fait 1000 fois vérifié au cours de notre très courte histoire humaine, qui remonte environ à 5000 ans avec l'invention de l'écriture.
La seule pierre que "je" voudrais bien immodestement apporter à l'édifice, mais ce sera à la science de le prouver ou de prouver le contraire, c'est qu'homo sapiens fut déjà génocidaire dans la préhistoire, alors on pourra dire CQFD !
De toute façon qu'il l'ait été ou non dans la préhistoire, n'enlève rien au fait qu'il l'a été de multiples fois dans l'histoire, de façon de plus en plus monstrueuse à mesure que se développaient les moyens techniques d'extermination de masse.
Je pense que l'on veut nous faire croire en la théorie du métissage pour des raisons politiques. Aucune preuve irréfutable du métissage n'a réellement été apportée, et des gènes communs pourraient très bien provenir tout simplement d'un ancêtre commun aux deux branches qui se sont séparées et qui étaient donc cousines.
Cependant peut-être que ces deux espèces distinctes (car il s'agit bien de deux espèces distinctes comme un chimpanzé est distinct d'un gorille et ne peut se reproduire avec lui), avaient suffisamment de points communs pour se reproduire entre elles. Je ne suis pas dogmatique, je n'exclus aucune hypothèse, mais j'ai quand même ma petite idée sur la question, et j'ai peut-être tort.

Concernant l'anti-spécisme, c'est une figure théorique puisque dans les faits des espèces différentes ne peuvent se reproduire entre elles. Mais l'anti-spécisme postule qu'au delà de la question de l'espèce et de la reproduction possible qui va avec, nous avons beaucoup plus de points communs avec les bêtes, que de différences. 
L'anti-spécisme peut aussi prendre le visage du sectarisme, pour accorder des droits aux animaux, de façon dogmatique et inhumaine, en humiliant l'homme et en le rabaissant. Je suis d’accord avec certains doctrinaires du propre de l'homme sur ce point.
Mais j'accorde de l'importance aux travaux en éthologie de Boris Cyrulnik sur la théorie de l'attachement, qui nous fait voir des points communs entre les bêtes et l'homme, et aussi aux travaux en philosophie d'Elisabeth de Fontenay, concernant la question du propre de l'homme dans la tradition de la métaphysique occidentale.

Après on me fait le reproche d'avoir un mode de pensée binaire gauche/droite concernant par exemple d'éventuels Juifs de gauche et Juifs de droite dans le début de mon article.
Ce n'est pas si simple, car qu'est-ce que la gauche, ou la Gauche ?
Par exemple en France ce sont les partis dits de gauche, notamment le PS depuis une bonne quarantaine d'années, qui ont mené les réformes libérales les plus en faveur de l'enrichissement des riches, qui est la pente d'accroissement des inégalités dans laquelle nous nous trouvons.
Il faut beaucoup de libertarisme, voire pour parler comme Jeff Bezos du libertarianisme pour que cet accroissement, cette fracture entre gagnants de la mondialisation et ses perdants, aille encore plus vite et avec plus de dégâts sociaux, pour cela il faut en finir avec toutes les contraintes étatiques.
Nos milliardaires modernes sont un peu des anarchistes dans leur genre, dans la droite lignée au fond de mai 68, ils veulent en finir avec l'Etat. Tout comme nos gentils chevelus babas cools voulant en finir avec celui qui représentait l'Etat, comme une émanation paternelle de cet Etat : de Gaulle.
La gauche est de tradition libérale en réalité depuis la Révolution française, et l'on doit la distinguer du socialisme historique, qui n'est pas la même chose que le marxisme. Le socialisme historique se proposait de répondre au problème de l'aliénation au travail causée par le libéralisme, aliénation due à des conditions de travail reposant sur l'atomisation des travailleurs et la destruction de toutes les formes de solidarité traditionnelle. Aujourd'hui c'est la reprise de la pensée de George Orwell par un certain nombre d'intellectuel plus ou moins médiatisés qui se retrouve à l'avant-garde de la Gauche, à distinguer de la gauche libérale-libertaire ou encore macronienne.
Avec un épisode comme mai 68, on a bien vu que la bourgeoisie était historiquement de gauche, c'est-à-dire libérale-libertaire. La gauche de tradition libérale-libertaire est la meilleure amie de la mondialisation et de ses dérives, bien plus encore que la droite conservatrice dont Wauquiez voudrait être le leader, et dont un chantre de la mondialisation comme Alain Minc a fait son adversaire.
Autrement dit la droite conservatrice de Wauquiez est en réalité selon moi plus proche de la Gauche socialiste définie par George Orwell et un certain nombre de ses héritiers contemporains (dont Natacha Polony je crois), que de la gauche libérale-libertaire, bobo bourgeoise de Macron.
Il y donc pour faire bref la gauche de la mondialisation et la Gauche qui y résiste.

J'ai lu l’Iliade, et j'ai lu aussi l'Ancien Testament. S'y affrontent deux visions de l'ennemi. Dans l’Iliade, l'ennemi, le Troyen, est vu comme un égal, qui combat de façon tout aussi valeureuse que les alliés de Grèce qui veulent récupérer Hélène (un prétexte pour conquérir Troie, dont les Grecs sont jaloux, et qui s'unissent pour l'assujettir).
Dans l'Ancien Testament, c'est un combat des bons contre les méchants. C'est une telle vision qui prévaut dans tous les conflits modernes, d'autant plus qu'il y a une dissymétrie totale entre les moyens militaires des deux camps. Vu de l'intérieur, on pourrait croire que c'est Dieu, comme dans l'Ancien Testament qui avantage le camp du Bien (le camp occidental), alors qu'en réalité ce sont tout simplement les moyens techniques de destruction.
Le pire est que les adversaires ont également la même vision manichéenne que les Occidentaux, et je dirais même que c'est pire chez eux car empreint d'un ressentiment vieux de 1400 ans, inscrit dans les Sourates du Coran, qui sont globalement une incitation au meurtre des mécréants.
On n'a donc pas le choix, mais réellement je préférais la vision beaucoup plus impartiale et vraie des Grecs.
Le monde s'est corrompu en 2400 ans, il n'y a eu aucun progrès sur le plan de l'éthique, mais régression, même si je reconnais la réalité irréfutable du progrès technique.
On me dit que l'Ancien Testament n'est pas le combat du bien contre le mal, mais celui des fils de la lumière et les fils de l'ombre. Pensez-vous qu'au nom du combat entre les fils de la lumière et les fils de l'ombre, l'extermination de ses ennemis soit légitimée et qu'il faille s'en réjouir ?
Les Grecs ne le pensaient pas, mais comme ils avaient une vision tragique et non manichéenne de l'existence, ils le déploraient.
Eux aussi tuaient leurs ennemis, mais ils leur laissaient le droit de se rendre les honneurs : ce qu'illustre l'épisode du combat d'Achille et d'Hector. Achille ne voulait pas que les Troyens puissent rendre honneur à la dépouille d'Hector, mais Priam lui-même est venu implorer Achille, et ce dernier a cédé devant la véhémence du vieil homme.
C'est une tendance actuelle, manichéenne donc bien peu tragique, de ne pas vouloir que son camp lui rende les honneurs après avoir tué un ennemi. Comme ce fut le cas pour Ben Laden, dont on a fait disparaître le corps à tout jamais, pour que jamais précisément personne ne puisse lui rendre hommage, officiellement pour ne pas faire de sa tombe un lieu de pèlerinage. Comment ne pas faire enrager le camp des ennemis en procédant ainsi, en les disqualifiant de leur condition humaine ?

Peut-être que si on ne traitait pas nos ennemis comme des « chiens », alors eux non plus ne nous traiteraient pas ainsi ? C'est une escalade de la violence.
Il faudrait dans l'idéal que nos ennemis islamistes fassent leur aggiornamento sur le Coran, qui comporte un certain nombre de sourates qui sont un appel au meurtre explicite des mécréants, là je suis entièrement d'accord avec certains Juifs de droite. Il faudrait aussi que les islamistes sortent du moyen âge dans leurs têtes. Mais pour cela, pourquoi ne pas les traiter avec plus d'humanité ? Sachant que la violence ne va pas s'arrêter du jour au lendemain. Évitons de mettre de l'huile sur le feu, essayons d'apaiser petit à petit, ne soyons pas aussi sectaires et dogmatiques que nos ennemis. Élevons-les, plutôt que de nous rabaisser à leur niveau !
Il y a plusieurs façons de tuer un ennemi. On peut même le tuer psychiquement sans avoir besoin de le faire physiquement. 
Une fois mort, on peut même encore le tuer une seconde fois, en lui déniant le droit d'appartenir au genre humain, par l'interdiction de lui donner une sépulture par exemple, qui est pourtant un des traits qui font le propre de l'homme.
Ce n'est pas au niveau de la réalité que cela se joue, c'est au niveau du symbolique. On s'en fout de tuer des musulmans ou que des musulmans nous tuent au fond. Je sais bien que lors des attentats du Bataclan, des morts ont été éviscérés, et des testicules arrachées pour les mettre dans la bouche des victimes.
C'est précisément ça qui est inadmissible, les rituels barbares, dont notre camp ne fait pas non plus l'économie. Essayons d'élever nos ennemis plutôt que de nous rabaisser à leur niveau de barbarie moyenâgeuse. Il n'y a pas de raisons qu'ils soient plus incurables que d'autres parce qu'ils sont musulmans, et qu'ils soient ainsi mauvais par essence, je reste persuadé que cette religion puisse faire son aggiornamento.

On me dit que je suis cynique avec cette phrase : « On s'en fout de tuer des musulmans ou que des musulmans nous tuent au fond. » Je veux dire qu'il s'agit d'une guerre de religion, et que maintenant qu'elle est là, ne faisons pas l'autruche, il y aura forcément encore des morts innocents, aussi bien en Israël, qu'en France.
C'est une guerre qu'il s'agit de désamorcer par l'émancipation intellectuelle de musulmans influents, qui pourraient faire la publicité des Lumières occidentales auprès de leurs coreligionnaires enténébrés. Mais il y a selon moi plusieurs facteurs qui s'opposent à ce projet : c'est d'abord que la culture de masse occidentale n'est pas du tout émancipatrice...
N'empêche que je fais le lien entre la libéralisation économique de la société et l'islamisation de la société française, et la même chose se joue dans tout l'Europe, et ça me fait chier, les deux !
J'irais même jusqu’à dire que les Juifs en Israël ont bien de la chance de connaître la vraie nature de l'islamisme, alors qu'en France nous les faisons entrer dans la Cité, comme les Troyens firent entrer le fameux Cheval de bois. Il n'y a effectivement aucune lucidité chez la plupart de mes compatriotes.
Bref les Juifs ont fait leur aggiornamento et ont quitté les ténèbres depuis 3000 ans ! Nous autres chrétiens n'exterminons plus officiellement au nom de la religion depuis environ 300 ans, c'est bien aussi pour cela que fut créé le libéralisme, c'est-à-dire une vision des rapports humains fondée sur le « doux commerce », pour en finir avec les guerres de religion. Le paradoxe est que par le libéralisme nous faisons entrer le cheval de bois de l'islamisme, dans la Cité qui croyait en avoir fini avec les guerres de religion...

2 commentaires:

  1. Tes Grecs fantasmés éthiquement avaient des esclaves (L’esclavage a été une composante essentielle du développement du monde grec antique pendant toute son histoire. Il est considéré par les Anciens non seulement comme indispensable, mais encore comme naturel : même les stoïciens ou les premiers chrétiens ne le remettront pas en cause.), il aura fallut les Lumières (http://lesabolitions.culture.fr/premiers-mouvements-antiesclavagistes/le-siecle-des-lumieres.html) pour commencer à réfléchir à la question. Est-il pire de considérer un ennemi mort comme un animal ou son voisin "étranger"? Tu baragouines comme d'hab....

    RépondreSupprimer
  2. « Est-il pire de considérer un ennemi mort comme un animal ou son voisin "étranger"? », que veut dire cette phrase ?
    Le monde actuel n'a absolument rien à voir avec celui imaginé par les philosophes des Lumières.
    Mais bien sûr la doxa nous conditionne à "penser" que jamais le monde n'a été aussi beau qu'aujourd'hui, si cela te fait plaisir de penser ça, eh bien pense le, je ne pourrai pas t'en empêcher. Ironiquement ce sont ceux qui en sont le plus victime qui défendent notre monde pourri et profondément corrompu, avec le plus d'acharnement.
    Comme si chacun ne considérait pas autrui comme un étranger, et comme si l'enfer ce n'était pas précisément les autres, et ceci de tout temps. La vie sociale a toujours été une comédie, mais ce qui est tragique aujourd'hui c'est qu'il s'agit d'une comédie qui repose de moins en moins sur la culture, mais uniquement sur le pur divertissement, et je le pense de plus en plus sur une forme de bêtise collective et sacrificielle.

    RépondreSupprimer