Moi : "Il est totalement vrai que ceux qui vivent dans
le plus grand confort sont les retraités baby-boomers, ils ont échappé à toutes
les réformes qui vont vers le moins disant social et ont bénéficié des avancées
sociales, du progrès économique jusqu'en 1983 et le coup d'arrêt brutal du
modèle redistributif pour un modèle plus libéral favorisant les logiques
égoïstes et l'individualisme. Ce fut globalement une génération où le mot
solidarité voulait dire quelque chose, ils eurent beaucoup de créateurs,
d'artistes, et aujourd'hui encore ce sont eux à 70/80 ans qui donnent le la de
la société, avec pour emblèmes un Cohn-Bendit, un Badinter ou une Simone Veil.
Les générations postérieures touchées de plein fouet par une logique libérale,
sont beaucoup trop individualistes, et ne pouvaient rien créer, impossible dans
un environnement hostile de tous contre tous, pour créer il faut un minimum de
solidarité, de spiritualité collective même si celle ci n'est pas forcément
d'essence religieuse, un élan commun est déjà une forme de spiritualité, et
sont quasiment inaudible idéologiquement et artistiquement. Or une génération,
voire deux qui ne créent rien c'est l'indice d'une société en voie de
décadence, tandis que l'islam prospère allègrement. Pas besoin d'être un grand
devin pour deviner l'avenir de notre société sous l'égide d'une nouvelle
spiritualité venue d'Orient, fait inédit sur le sol de France. Charles Martel
aura retardé l'échéance de 1300 ans environ."
Alphonse : "Il est totalement vrai que ceux qui vivent dans le
plus grand confort sont les retraités baby-boomers..." Pourtant, cette
belle affirmation se heurte au fait que pour ma part, j'en connais pas mal de
ces "heureux" baby-boomers qui vivent chichement et même galèrent
plus qu'ils ne profitent de la belle vie que vous leur attribuez, M Blesbois. Généraliser,
c'est toujours aléatoire."
Moi : "Alphonse, votre déni de la réalité qui se base
sur quelques exceptions aléatoires me fait profondément chier ! Que l'on dise
que le pays va s'islamiser et qu'à l'horizon 2032 il sera à majorité musulmane,
ne choque absolument personne, ne fait pas réagir. Mais par contre que l'on
touche un cheveux de cette génération festive que fut celle des baby-boomers,
qui est responsables de tous nos maux, y compris de l'islamisation de la
société, que l'on peut voir aussi comme un bien après tout, est un crime de
lèse-majesté. Je le comprends d'autant mieux qu'à cette génération tout fut dû,
d'abord de la part de leurs parents qui cédèrent à leurs caprices d'enfants
gâtés, ensuite de la part de leurs enfants qui durent leur prêter allégeance
spirituelle, au détriment de tout épanouissement personnel, bref qui durent
faire passer l'intérêt de leurs parents, ces "libérateurs", avant le leur
propre. Après j'en connais moi aussi dans mon entourage qui n'ont pas su tirer
leur épingle du jeu, qui "galèrent" comme vous dites, eh bien ce sont
les seuls qui ont gardé quelque chose d'humain, qui n'ont pas totalement perdu
leur âme, et qui ont paradoxalement malgré leur "indigence"
matérielle, les enfants qui s'en sont le mieux sorti.
Mais Alphonse, comprenez que ce petit épisode que les baby boomers eux-mêmes
appellent la parenthèse enchantée, qui est leur héroïsme et leur spiritualité
qu'ils ont été incapables de transmettre (le mot transmission ou plutôt son
absence a une importance capitale pour la compréhension de la société actuelle)
aux générations postérieures, est voué à tomber dans les oubliette de
l'histoire, d'autant plus que de nos jours l'histoire est refaite à vitesse
grand V, sous la pression des ligues anti racistes, féministes et LGTB, et que
bientôt elle sera refaite tout simplement intégralement par une société à
composante musulmane dominante..."
Phil d'art : "Le "progressisme" français est
avant tout ... littérature !
Allons-y d’une dissertation sur le progressisme … copie à rendre dans 2 heures
.. euh 5 minutes ! Les français sont depuis qu’ils ont coupé la tête à
Capet ou "progressifs" ou "révolutionnaires" ... Peu de
juste milieu au Pays de Descartes !
Je suis un adepte de la "progressivité" car il me semble que souvent
le "progressisme" précède le recul social ! L'idée du gouvernement
Macron/Philippe de faciliter la flexibilité des emplois dans les petites et
moyennes entreprises semblent de bon sens.
Mais certains de leurs prédécesseurs ont eu également de bonnes idées ... un
exemple concernant les baby-boomers" : celle de Sarkozy d’alléger la
fiscalité des donations-partages pour capter une partie de l'argent des
baby-boomers au profit de la génération suivante qui a dépensé.
La plupart des baby-boomers de mon environnement ont permis à la génération qui
les suivait d'être plus à l'aise pour affronter les difficultés sociales
actuelles.
Il ne faut pas oublier que nombre de baby-boomers ont eu 20 ans dans les Aurès
ou le Djurjura … 27 longs mois ... Qui n'en veut actuellement de leurs 20
ans ?
Élève … P……. vous nous les cassez ! Dehors !... je me casse ...
petit oubli ... Baby-boomers est plus un terme pour
gestionnaires de maternités.
Ceux qui ont bénéficié à plein des bonnes années de cotisation retraite sont
ceux qui ont eu une activité professionnelle à partir de 1958 … décrue
progressive, lente variables selon les professions à partir des années 90..."
Moi : "Phil, Manifestement nous ne sommes pas du même environnement ce qui
explique certainement une certaine incompréhension réciproque. Cependant je
fais l'effort de comprendre votre point de vue et je crois y parvenir la
plupart du temps. Mais nos deux points de vue sont cependant très différents
car nous n'avons pas du tout la même histoire. Je suis issu d'un milieu
profondément pervers et toxique, et je crois que c'est une grille de lecture
pour comprendre le comportement de nos contemporains. Vous et Emmanuel Mousset
avaient certainement une grille de lecture plus saine, plus conforme à l'idée
que l'on se fait de la normalité que moi. Cela ne veut pas dire pour autant que
tout est à rejeter de mon point de vue, mais qu'il est tout simplement plus difficilement
accessible.
Un tel mal que mon milieu répand autour de lui, à partir de la génération qui
se vante d'avoir fait 68, et qui cause la mort de ceux de ma génération comme
des mouches, tout autour de moi ; je comprends qu'un être sain et normal, pour
sa survie psychique ne veuille pas le voir... Et je n'ai aucun mérite à la
voir, car j'ai été plongé dedans tout petit, j'ai donc acquis un genre
d'immunité à l'horreur absolue qui caractérise notre époque, qui espérons le en
sortira un jour pour en faire la critique. Mais j'en doute car je pense que
nous changerons tout simplement de paradigme religieux, et table rase sera
certainement faite de tout notre passé d'origine chrétienne.
Quant aux jeunes génération, elles n'ont tout simplement pas l'outillage conceptuel
ou spirituel pour mettre du recul par rapport à ce qu'elle subissent, donc
souvent elles n'ont même pas de point de vue. Elles sont submergées par la
réalité, à laquelle elles se soumettent docilement et sans révolte, par exemple
en adhérant au projet de Macron, parce qu'il est beau, parce qu'il est jeune,
comme eux, et cela suffit amplement !"
Phil d'art : "On en fait sans doute des tonnes avec le
mot « pervers ».
Les pervers au sens médical constituent une frange minime des pathologies psy
qui atteignent elles mêmes une minorité d’humains ! Par contre ils
constituent évidemment d'excellents sujets de livres à grand tirage comme
disait Coluche (celui de Marie-France Hirigoyen), d'articles et de films
(Harcèlement avec Michael Douglas et Demi Moore).
Le plus souvent, très couramment, il n’y a que de pauvres humains incompétents
en ce qui concerne les rapports humains et dont les possibilités d’adaptation
commencent à être sérieusement dépassées par la rapidité exponentielle de
progression de la technologie et ses applications quotidiennes.
On en fait des tonnes avec Mai 68
Et si des événements comme Mai 68 étaient seconds ?
Et si les découvertes, applications techniques/technologiques, leurs
conséquences permettant la réalisation pratique de la mondialisation étaient
premières ?
Les plus de 50 000 portes-containers, navires-citernes, vraquiers qui passent
par an devant Douvres et Calais peuvent-ils avoir des sentiments et être
pervers ?
Idem pour le réseau informatique permettant l’internet « World Wide Web
(WWW) » et ses applications boursières pouvant engendrer des krachs
etc. etc. etc. ?
Et si l’Humain avait atteint définitivement son niveau d’incompétence ?
Bon, en prenant un autre chemin, je suis encore plus pessimiste qu’Erwan."
Moi : "Je vous répète Phil, mais je semble parler
dans le vide sidéral et en outre nous n'appartenons pas à la même génération
que la sexualité de nos contemporains a changé, lisez George Bataille, La
part maudite, elle repose désormais sur la réalisation du fantasme et non
plus sur la transgression de l'interdit comme je pense que c'était encore le
cas à votre époque. Une sexualité en société purement matérialiste sans aucune
spiritualité, reposant sur la réalisation du fantasme et le droit canonique
issu de mai 68 "il est interdit d'interdire", "jouir sans
entrave", implique le plus souvent la victimisation ou la
bouc-émissarisation de tiers pour arriver au désir, et éventuellement à son
accomplissement le plaisir. Houellebecq dans Extension du domaine de la
lutte ou encore mieux Pasolini dans Salo, ou encore à tout
seigneur tout honneur, Sade dans l'ensemble de son œuvre, expliquent tout ça
très bien aussi. Quand il y a bouc émissarisation ou victimisation de tiers, on
appelle ça la perversion, lisez René Girard. Il suffit pour s'en rendre compte
d'allumer 5 minutes la télévision et de regarder les émissions dites trash, où
les jeunes sont livrés à eux mêmes et observés comme dans un bocal par des
caméras, ce qu'on appelle la télé réalité.
Le phénomène de la perversion s'est généralisé en une génération, ce qui se
manifeste comme méchanceté à l'extérieur, et tout particulièrement dans le
monde du travail, et qui explique des phénomènes comme le burn out,
et n'est que la face émergée d'un phénomène dont la partie cachée comme l'avait
génialement expliqué Freud, est la sexualité. Sauf qu'à son époque la sexualité
était refoulée et causait des névroses, aujourd'hui la sexualité est livrée en
pâture aux quatre vents et le résultat est, que perdant sa pudeur, son
caractère secret et aussi une part d'innocence, elle est devenue l'objet des
fantasmes les plus pervers, il suffit de se donner la peine d'aller sur le
premier site spécialisé venu sur internet. Je vous le répète je n'ai aucun
mérite à percevoir cette perversion, j'ai été plongé dedans étant petit, notre
sexualité ressemble certainement un peu à celle des Romains, surtout quand ils
furent décadents. Leur type de sexualité perverse, était fondée sur le
spectacle des jeux sanglants du cirque, ce qui explique aussi la chute de leur
empire, pour y trouver par la cruauté sanglante et la mise à mort de victimes
expiatoires qui s'y déroulait, une excitation sexuelle. Si vous êtes jaloux de
mon don de visionnaire, je n'y peux rien, sachez pour vous consoler que
quelquefois je préfèrerais être dans votre peau que dans la mienne, car ma
condition se caractérise par une extrême souffrance, puisque j'ai été l'objet
de la perversion de la part de ma famille très proche... Après que le spectacle
de cette souffrance chez moi vous dégoûte profondément et provoque chez vous un
réflexe de rejet, je peux aussi le comprendre, j'ai l'habitude vous savez..."
Alphonse : "Donc pour résumer, vous partez de votre
propre expérience et vous extrapolez.
Si donc quelqu'un d'autre que vous, ayant eu un cursus différent, applique la
même méthode que vous employez, il en arrivera à d'autres conclusions que les
vôtres, bien différentes voire contradictoires. C'est ainsi que des millions
d'autres expériences peuvent finir par des millions d'autres conclusions. Votre
pessimisme correspond ainsi parfaitement à mon optimisme !
Vive l'homme capable de se mettre dans des pires positions pour s'en sortir
tout autant de fois à son avantage !
Et ça dure comme ça depuis la nuit des temps !"
Moi : "Cela me semble assez évident que toute
réflexion, même la plus absurde soit-elle, part de sa propre expérience
personnelle, je crois que George Bataille appelle ça l'expérience intérieure.
Evidemment je me fie aussi à un certain nombre d'auteurs de notre époques qui
arrivent aux mêmes conclusions que moi, et aussi à des anonymes qui me
soutiennent dans l'ombre. Je ne vous empêche pas d'être optimiste, grand bien
vous fasse ! Mais ne me privez pas du droit de ne pas l'être. Quant à mes
conclusions voyez-vous je les partage avec pas mal de gens, suffisamment pour
m'éviter l'internement psychiatrique, mais j'avoue que je suis à deux doigts,
tellement les choses que j'ai à révéler sur notre époque sont atroces et
effrayantes. Ce qui dure aussi depuis la nuit des temps ce sont les Cassandre
ou lanceurs d'alerte (je n'aime pas beaucoup ce terme moderne totalement
galvaudé et cuisiné à toutes les sauces, mais c'est pour être mieux compris que
je l'utilise), qui permettent parfois (ce ne fut pas le cas de Cassandre),
d'éviter le pire quand on a lancé l'alerte à temps.
"Vive l'homme capable de se mettre dans des pires
positions pour s'en sortir tout autant de fois à son avantage !", ça me
fait bien marrer cette formule. si on doit compter sur vous pour s'en sortir,
je crois qu'on est pas rendu ! Et puis à moins que vous soyez d'origine
musulmane, vous n'avez aucun avenir dans ce pays."
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