mardi 16 janvier 2018

le judaïsme est-il un dogme irréfragable ? Et quelques considérations sur le féminisme contemporain à bien des égards absurde


Le catholicisme est sans doute un dogme irréfragable qui a causé bien des dégâts, je ne le nie pas, mais il a quand même « enchanté » la civilisation occidentale durant 1500 ans, et est à l'origine d’œuvres d'art exceptionnelles et intemporelles dans toute l'Europe, que notre civilisation moderne et progressiste est bien incapable de reproduire. Mes grands-parents issus d'une région assez reculée de Bretagne y croyaient encore et faisaient preuve d'une grande humanité dans les relations humaines. La grande rupture « épistémologique » vient de leur fille, qui visiblement a fait une très mauvaise interprétation des valeurs libérales. Effectivement selon elle ces valeurs ne se transmettent pas, et si effectivement « elle a croqué la pomme », elle la garde pour elle (elle garde tout pour sa pomme est se fout du sacrifice de ses enfants). On verra maintenant si la civilisation libérale qui n'a que 300 ans et qui trouve ses principales origines théoriques en Angleterre, mais aussi très largement en France, est susceptible de tenir aussi longtemps que la chrétienne, je dirais pour l'instant « dois faire ses preuves ». Vous et moi ne serons pas là pour le voir, mais éventuellement nos très lointains descendants, espérons-le...

J'estime être en mesure de parler des Juifs sans complexe et sans soupçon d'antisémitisme, car j'ai été élevé à leur contact durant toute mon adolescence et m'en suis inspiré, de plus j'ai une fille juive, puisque ma première compagne l'est. Donc pour la religion juive, je distingue entre ceux qui y croient et pour qui cela constitue un dogme que l'on ne peut pas remettre en question (il existe bien des juifs intégristes ou même fanatiques, comme il en existe dans d'autres religions), et ceux pour qui le judaïsme constitue une source d'inspiration spirituelle et de questionnement, même si ils ne sont pas dogmatiquement croyants et exclusifs. Tout comme en France, en société libérale, le catholicisme pourrait selon moi servir encore de source d'inspiration spirituelle pour des non-croyants (et ce qui fut le cas pour bien des écrivains français jusqu'à récemment), comme le préconise d'ailleurs un écrivain comme Houellebecq, afin de ne pas rompre trop brutalement avec 1500 de tradition essentiellement catholique dans ce pays qui certes est devenu libéral-libertaire. Brutalité qui caractérise certaines femmes « émancipées », dans leurs rapports avec leurs propres enfants, car elles ont rejeté avec cynisme le bébé avec l'eau du bain. L'eau du bain c'était les valeurs de fraternité et d'amour propres au catholicisme qu'on leur a transmises, le bébé c'était plus prosaïquement leur progéniture qu'elles ont totalement négligée, au nom peut-être d'un slogan issu de mai 68, « vivre sans temps mort, jouir sans entrave ». Slogan qui est bien le leitmotiv de leurs vies si pauvres en spiritualité, en questionnement et en valeurs universelles, et toutes entières dévolues au culte du veau d'or, à l'égoïsme, la cupidité et la recherche exclusive de leur propre intérêt dans tout rapport humain. Les filles baby-boomeuses et leurs filles bobos, de gens qui avaient généralement encore des valeurs issues du catholicisme, sont l'exemple parfait de tout ce qu'il ne faut pas faire en société libérale, elles ont rejeté la culpabilité, elles ne se sentent coupables de rien, sinon de ne jamais assez jouir (même aujourd'hui à plus de 70 ans, ainsi que leurs filles plus jeunes), mais ce qui est plus grave, et qui en fait d'elles des caricatures de libérale-libertaire, plus que des représentantes authentiques, c'est qu'elles rejettent tout esprit de responsabilité, ce sont des irresponsables au fond, des sottes décervelées qui ne font confiance qu'à l'argent, et qui si elles ont rejeté toutes les valeurs qui ont contribué à leur construction psychique, n'en ont acquis aucune en remplacement. C'est bien dommage pour elles (mais elles ne s'en rendent pas compte car elles sont inconscientes), mais aussi pour leur famille (ce qui est plus grave et plus tragique). Quant au concept de résilience, rassurez-vous, je connais, j'ai lu un grand nombre d'ouvrages de Cyrulnik, entre autres, et cela m'a bien aidé à comprendre le rapport pervers et si pauvre affectivement entre ma génitrice et moi-même. Pour finir je sais bien que BHL distingue bien le judaïsme de toutes les autres religions en disant que « les juifs sont venus au monde moins pour croire que pour étudier, non pour adorer, mais pour comprendre », mais j'ai connu des juifs qui croyaient en dieu, qui étaient profondément croyants, dogmatiques et exclusifs, sans réflexion et sans aucune nuance, et en gros que les « chrétiens ont besoin de croire sans rien comprendre », de la même façon j'ai connu bien des chrétiens qui doutaient constamment de l'existence de dieu, tolérants à l'égard des autres religions, et qui faisaient preuve d'une grande réflexion toute en nuances. BHL fait des raccourcis et nous livre constamment des caricatures consternantes avec un esprit de partialité absolument grotesque, il est excessif et sans aucune finesse, souvent intolérant, j'espère que vous ne vous inspirez pas de lui pour la vision que vous avez du judaïsme. Une chose est sûre, tout comme le christianisme ou l'islam, le judaïsme est un monothéisme, et comme tout monothéisme il est exclusif et comporte moins d'esprit d'ouverture et de tolérance aux autres religions que tout polythéisme, qui accueille toujours volontiers dans son panthéon des divinités propres à des peuples étrangers, comme le montra l'exemple de Rome ; tellement ouverte aux autres dieux, qu'elle alla jusqu'à faire d'un monothéisme sa religion officielle, rompant ainsi avec son esprit d'ouverture, ce qui causa sans doute finalement sa perte. Bien sûr nous n'avons plus l'exemple du polythéisme dans notre monde occidental (il en existe un en Inde, quant au bouddhisme, ce n'est pas à proprement une religion, donc pas de dogmatisme en lui, là je suis d'accord), donc nous en avons bien peu l'expérience de tolérance que cela pu entraîner, sauf par la séquence assez courte de la Renaissance essentiellement en Italie et en France, qui s'ouvrit aux philosophes de l'Antiquité et à ses dieux multiples, et donna l'exception littéraire et philosophique que constitua Montaigne, un modèle de tolérance et d'ouverture aux autres, incarné en homme. On ne peut par définition pas être un polythéiste intégriste ou fanatique, car le polythéisme s'enrichit constamment de nouveaux dieux issus de peuples étrangers, le polythéisme est par définition « impur », c'est-à-dire « souillé » du contact des autres, mais en réalité enrichi du contact des autres, contrairement à tout monothéisme qui par définition est pur et refuse de s'enrichir au contact des autres ou encore de se « souiller ». Comme ce fut le cas du premier d'entre eux, le judaïsme. Qui d'ailleurs à la différence du catholicisme ne se veut pas universel, mais entend rester exclusif.

Paradoxalement la religion qui fut la plus exclusive et la moins ouverte aux autres influences durant l'Antiquité, est aujourd'hui celle qui est la plus cosmopolite, et donc par voie de conséquence la plus ouverte aux autres et tolérante actuellement : le judaïsme. Tolérante pour ceux pour qui elle constitue une source d'inspiration spirituelle, plus qu'un dogme que l'on ne peut remettre en question, cela je veux bien vous le concéder. Mais attention l'esprit de tolérance et d'ouverture aux influences diverses et variées, est plus le cas des Juifs éclairés que des juifs en général, et comme généralement de par les circonstances qui en firent une diaspora, ils furent tous cosmopolites, ils durent pour leur majorité s'ouvrir aux autres, plus ou moins de gré ou de force : mais cela n'est pas la conséquence de la nature du judaïsme, qui est par essence, de par son origine, un monothéisme exclusif. De plus, la création de l'Etat d'Israël rebat les cartes, et certains juifs s'y radicalisent. Autrement dit avec la création de l'Etat d'Israël, le judaïsme qui par les circonstances s'était éloigné de son essence exclusive et coupée de toute influence extérieure, pourrait y revenir.

Tout comme ce n'est pas un dogme irréfragable la question de savoir si le judaïsme en est un ou non ? Cela peut se discuter selon moi. Pour BHL malheureusement c'est un dogme irréfragable que le judaïsme n'en est pas un, et que les autres religions le sont. Comme il est intolérant à toute autre forme de pensée que la sienne, la question ne se discute pas pour lui. Il constitue l'exemple consternant d'un mode de pensée intégriste, voire fanatique, comme tout mode de pensée à l'ego surdimensionné, sans doute malgré lui, je le concède. Il est l'exemple typique d'un Juif qui par les circonstances aurait dû être cosmopolite et tolérant, mais qui par essence demeure renfermer aux Autres et intolérant, je parle bien sûr de son cas particulier de Juif à « la nuque raide ». Cas qui explique aussi peut-être la conversion de sa sœur au catholicisme, devant l'outrance du phénomène que constitue son frère. Je l'apprécie d'autant moins qu'il est belliciste et qu'il a à lui tout seul provoqué une guerre en Libye, qui a contribué à totalement déstabiliser cette région du globe, c'est dire si ce personnage outrancier et caricatural a le bras long...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire