Le catholicisme est sans doute un
dogme irréfragable qui a causé bien des dégâts, je ne le nie pas, mais il a
quand même « enchanté » la civilisation occidentale durant 1500 ans, et est à
l'origine d’œuvres d'art exceptionnelles et intemporelles dans toute l'Europe,
que notre civilisation moderne et progressiste est bien incapable de
reproduire. Mes grands-parents issus d'une région assez reculée de Bretagne y
croyaient encore et faisaient preuve d'une grande humanité dans les relations
humaines. La grande rupture « épistémologique » vient de leur fille, qui
visiblement a fait une très mauvaise interprétation des valeurs libérales.
Effectivement selon elle ces valeurs ne se transmettent pas, et si
effectivement « elle a croqué la pomme », elle la garde pour elle (elle garde
tout pour sa pomme est se fout du sacrifice de ses enfants). On verra
maintenant si la civilisation libérale qui n'a que 300 ans et qui trouve ses
principales origines théoriques en Angleterre, mais aussi très largement en
France, est susceptible de tenir aussi longtemps que la chrétienne, je dirais
pour l'instant « dois faire ses preuves ». Vous et moi ne serons pas là pour le
voir, mais éventuellement nos très lointains descendants, espérons-le...
J'estime être en mesure de parler des Juifs sans complexe et sans soupçon d'antisémitisme, car j'ai été élevé à leur contact durant toute mon adolescence et m'en suis inspiré, de plus j'ai une fille juive, puisque ma première compagne l'est. Donc pour la religion juive, je
distingue entre ceux qui y croient et pour qui cela constitue un dogme que l'on
ne peut pas remettre en question (il existe bien des juifs intégristes ou même
fanatiques, comme il en existe dans d'autres religions), et ceux pour qui le judaïsme
constitue une source d'inspiration spirituelle et de questionnement, même si
ils ne sont pas dogmatiquement croyants et exclusifs. Tout comme en France, en
société libérale, le catholicisme pourrait selon moi servir encore de source
d'inspiration spirituelle pour des non-croyants (et ce qui fut le cas pour bien
des écrivains français jusqu'à récemment), comme le préconise d'ailleurs un
écrivain comme Houellebecq, afin de ne pas rompre trop brutalement avec 1500 de
tradition essentiellement catholique dans ce pays qui certes est devenu
libéral-libertaire. Brutalité qui caractérise certaines femmes « émancipées »,
dans leurs rapports avec leurs propres enfants, car elles ont rejeté avec cynisme
le bébé avec l'eau du bain. L'eau du bain c'était les valeurs de fraternité et
d'amour propres au catholicisme qu'on leur a transmises, le bébé c'était plus
prosaïquement leur progéniture qu'elles ont totalement négligée, au nom
peut-être d'un slogan issu de mai 68, « vivre sans temps mort, jouir sans
entrave ». Slogan qui est bien le leitmotiv de leurs vies si pauvres en
spiritualité, en questionnement et en valeurs universelles, et toutes entières
dévolues au culte du veau d'or, à l'égoïsme, la cupidité et la recherche
exclusive de leur propre intérêt dans tout rapport humain. Les filles
baby-boomeuses et leurs filles bobos, de gens qui avaient généralement encore
des valeurs issues du catholicisme, sont l'exemple parfait de tout ce qu'il ne
faut pas faire en société libérale, elles ont rejeté la culpabilité, elles ne
se sentent coupables de rien, sinon de ne jamais assez jouir (même aujourd'hui
à plus de 70 ans, ainsi que leurs filles plus jeunes), mais ce qui est plus
grave, et qui en fait d'elles des caricatures de libérale-libertaire, plus que
des représentantes authentiques, c'est qu'elles rejettent tout esprit de
responsabilité, ce sont des irresponsables au fond, des sottes décervelées qui
ne font confiance qu'à l'argent, et qui si elles ont rejeté toutes les valeurs
qui ont contribué à leur construction psychique, n'en ont acquis aucune en
remplacement. C'est bien dommage pour elles (mais elles ne s'en rendent pas
compte car elles sont inconscientes), mais aussi pour leur famille (ce qui est
plus grave et plus tragique). Quant au concept de résilience, rassurez-vous, je
connais, j'ai lu un grand nombre d'ouvrages de Cyrulnik, entre autres, et cela
m'a bien aidé à comprendre le rapport pervers et si pauvre affectivement entre
ma génitrice et moi-même. Pour finir je sais bien que BHL distingue bien le
judaïsme de toutes les autres religions en disant que « les juifs sont venus au
monde moins pour croire que pour étudier, non pour adorer, mais pour comprendre
», mais j'ai connu des juifs qui croyaient en dieu, qui étaient profondément
croyants, dogmatiques et exclusifs, sans réflexion et sans aucune nuance, et en
gros que les « chrétiens ont besoin de croire sans rien comprendre », de la
même façon j'ai connu bien des chrétiens qui doutaient constamment de l'existence
de dieu, tolérants à l'égard des autres religions, et qui faisaient preuve
d'une grande réflexion toute en nuances. BHL fait des raccourcis et nous livre
constamment des caricatures consternantes avec un esprit de partialité
absolument grotesque, il est excessif et sans aucune finesse, souvent
intolérant, j'espère que vous ne vous inspirez pas de lui pour la vision que
vous avez du judaïsme. Une chose est sûre, tout comme le christianisme ou
l'islam, le judaïsme est un monothéisme, et comme tout monothéisme il est
exclusif et comporte moins d'esprit d'ouverture et de tolérance aux autres
religions que tout polythéisme, qui accueille toujours volontiers dans son
panthéon des divinités propres à des peuples étrangers, comme le montra
l'exemple de Rome ; tellement ouverte aux autres dieux, qu'elle alla jusqu'à
faire d'un monothéisme sa religion officielle, rompant ainsi avec son esprit
d'ouverture, ce qui causa sans doute finalement sa perte. Bien sûr nous n'avons
plus l'exemple du polythéisme dans notre monde occidental (il en existe un en
Inde, quant au bouddhisme, ce n'est pas à proprement une religion, donc pas de
dogmatisme en lui, là je suis d'accord), donc nous en avons bien peu
l'expérience de tolérance que cela pu entraîner, sauf par la séquence assez
courte de la Renaissance essentiellement en Italie et en France, qui s'ouvrit
aux philosophes de l'Antiquité et à ses dieux multiples, et donna l'exception
littéraire et philosophique que constitua Montaigne, un modèle de tolérance et
d'ouverture aux autres, incarné en homme. On ne peut par définition pas être un
polythéiste intégriste ou fanatique, car le polythéisme s'enrichit constamment
de nouveaux dieux issus de peuples étrangers, le polythéisme est par définition
« impur », c'est-à-dire « souillé » du contact des autres, mais en réalité
enrichi du contact des autres, contrairement à tout monothéisme qui par
définition est pur et refuse de s'enrichir au contact des autres ou encore de
se « souiller ». Comme ce fut le cas du premier d'entre eux, le judaïsme. Qui
d'ailleurs à la différence du catholicisme ne se veut pas universel, mais
entend rester exclusif.
Paradoxalement la religion qui
fut la plus exclusive et la moins ouverte aux autres influences durant
l'Antiquité, est aujourd'hui celle qui est la plus cosmopolite, et donc par
voie de conséquence la plus ouverte aux autres et tolérante actuellement : le judaïsme. Tolérante pour ceux pour qui elle constitue une source d'inspiration spirituelle, plus
qu'un dogme que l'on ne peut remettre en question, cela je veux bien vous le
concéder. Mais attention l'esprit de tolérance et d'ouverture aux influences diverses et variées, est plus le cas des Juifs éclairés que des juifs en général, et comme généralement de par les circonstances qui en firent une diaspora, ils furent tous cosmopolites, ils durent pour leur majorité s'ouvrir aux autres, plus ou moins de gré ou de force : mais cela n'est pas la conséquence de la nature du judaïsme, qui est par essence, de par son origine, un monothéisme exclusif. De plus, la création de l'Etat d'Israël rebat les cartes, et certains juifs s'y radicalisent. Autrement dit avec la création de l'Etat d'Israël, le judaïsme qui par les circonstances s'était éloigné de son essence exclusive et coupée de toute influence extérieure, pourrait y revenir.
Tout comme ce n'est pas un dogme
irréfragable la question de savoir si le judaïsme en est un ou non ? Cela peut
se discuter selon moi. Pour BHL malheureusement c'est un dogme irréfragable que
le judaïsme n'en est pas un, et que les autres religions le sont. Comme il est
intolérant à toute autre forme de pensée que la sienne, la question ne se
discute pas pour lui. Il constitue l'exemple consternant d'un mode de pensée
intégriste, voire fanatique, comme tout mode de pensée à l'ego surdimensionné,
sans doute malgré lui, je le concède. Il est l'exemple typique d'un Juif qui
par les circonstances aurait dû être cosmopolite et tolérant, mais qui par
essence demeure renfermer aux Autres et intolérant, je parle bien sûr de son
cas particulier de Juif à « la nuque raide ». Cas qui explique aussi peut-être la conversion de sa sœur au
catholicisme, devant l'outrance du phénomène que constitue son frère. Je
l'apprécie d'autant moins qu'il est belliciste et qu'il a à lui tout seul
provoqué une guerre en Libye, qui a contribué à totalement déstabiliser cette
région du globe, c'est dire si ce personnage outrancier et caricatural a le
bras long...
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