Le jouisseur (libéral-libertaire
de deuxième génération, la première étant celle des baby-boomers) : « Chaos
d'une assignation au tribunal comme cadeau de Noël, espoir de partir vivre à la
campagne au printemps et oui c'est Catherine qui m'assigne. Parait qu'un obus ne tombe jamais
deux fois dans le même trou, ça dépend de la taille du trou... »
Moi : « Les poilus se mettaient
dans les trous d'obus, en pensant que statistiquement un autre obus aurait
moins de chance après de tomber dans le même trou, c'est exact. Enfin tu as
l'amour de ta maman, non ? C'est le principal ! »
Le jouisseur : « Et
celui de mes enfants, faut que je m'agite, j'ai une jolie nana qui vient manger
ce midi...;-) »
Moi : « Le refuge le plus sûr est
le cœur de sa maman. Je n'ai pas ce refuge, je suis donc condamné à
l'aliénation, sauf cas de résilience assez improbable. Petit à petit mon
ascendante grignote tout, ne nous aidera jamais, ne lèvera jamais le petit
doigt pour nous. En fait si j'avais voulu survivre j'aurais dû rester avec mon
ex, que ma génitrice respectait quand même un peu parce qu'elle avait une
religion politiquement correcte tout simplement, et que ma mère ne fonctionne
pas par amour mais uniquement par intérêt et conformisme. Comprenne qui pourra.
Toi tu es comme les chats tu retombes toujours sur tes pattes, mais dis-moi, tu
n'es pas un peu « dégoûté » des femmes. T'as intérêt à avoir de l'argent mon
ami pour les rassurer et faire durer votre relation... »
Le jouisseur : « Ça et
un gros chibre... Bon à la douche et aux courses pour un petit parmentier de
canard qui devrait la mener dans mon padoc... »
Moi : « Elles se foutent du
chibre au fond, ce qui compte pour elles, c'est l'image que votre couple
renverra aux autres selon moi. Il est vrai aussi que tu aimes les femmes
décalées, comme toi, et il y en a. Tu me racontera si tu l'as mise dans ton
padoc. Au mieux tu lui fera un môme, et elle te fera un procès... »
Le jouisseur : « C'est que risque Cathy si on part au « fight », c'est de ne pas pouvoir se payer un
avocat, c'est pourquoi je lui propose une sortie financière par le haut... »
Moi : « La vie peut-être assez
belle, je n'ai sans doute fait que des mauvais choix, j'aurais pu finir ma vie
en proscrit.
« Une sortie financière par le
haut »... combien lui proposes tu ?
Tu es vraiment une corne
d'abondance pour tes ex... un homme providentiel, elles doivent se passer le
mot, fais gaffe !
Tu as tant de fric que ça ? »
Le jouisseur : « Dans mon cas c'est une
queue d'abondance... »
Moi : « Non ça je n'y crois pas trop,
je ne suis pas naïf à ce point. Et je te le répète l'épaisseur de ton porte
monnaie compte bien plus que celle de ton chibre, arrête tes vantardises
puériles. Mais tu as dû faire un énorme héritage, non ?
La liberté c'est aujourd'hui le
fric. Les femmes aiment les hommes libres. La liberté ça fait rêver et les
femmes ont besoin qu'on les fasse rêver
Le jouisseur : « Tout le
monde a besoin de rêver, bon aux courses... »
Moi : « À très court terme, mais
quand même l'échelle de quelques générations peut-être, le pognon va continuer
à sauver. Mais on sait très bien tous les deux que le pognon ne continuera même
pas à sauver à un peu plus long terme, puisque l'idée d'une croissance infinie
dans un monde fini constitue un oxymoron.
Profite, profite, si tu en as,
mais ne claque pas tout trop vite.
Tu es peut-être un salaud, mais
tu trouves finalement toujours plus salope que toi (je parles des femmes que tu
mets dans ton lit). »
Le jouisseur : « Ce que tu
peux être con et réducteur... je ne suis en aucun cas un salaud. »
Moi : « Je ne disais pas ça
péjorativement, c'est plutôt flatteur d'être un salaud. En tout cas tu tombes
sur des salopes, non ?
Mieux vaut être un salaud qu'un
con, non ?
Peut on être autre chose qu'un
con ou un salaud ? Question de dissertation...
« trop bon, trop con » ? »
Le jouisseur : « Ça je sais,
oui... »
Moi : « En régime libéral
libertaire qui nous transforme tous individuellement et intimement en
survivalistes de notre propre petite existence, je le répète peut-on être autre
chose qu'un con ou un salaud, je m'interroge...
On a pas le choix, on doit sauver
notre peau, c'est peut-être ça le nouvel impératif moral. Si tu étais con, tu n'aurais
pas réussi à sauver tes enfants...
On peut avoir des principes, mais
dans le domaine de l'idéal, quand des jours meilleurs reviendront. Mais dans la
Réalité, « noir c'est noir », et il faut faire preuve d'esprit d'initiative
même si ça fait des victimes... donc tu es peut-être un salaud.
Je prends conscience que l'espèce
humaine en est une d'absolument incurable, nous avons la capacité d'élaborer
des utopies, de belles utopies. Mais la réalité et les leçons du passé nous
montrent qu'une utopie réalisée est toujours un régime totalitaire, le communisme
notamment, et bien d'autres. Les religions sont effectivement critiquables, car
on y vit plutôt bien avec de beaux principes, mais avec tous ceux qui ne pensent
pas comme nous on est intolérant : je suis d'accord avec toi sur ce point
précis. Aussi l'époque actuelle libérale-libertaire nous propose-t-elle chacun
individuellement de nous en sortir par nos propres moyens sans l'aide d'aucune
utopie, ni morale d'origine religieuse propre à relier les gens entre eux. Le
libéral-libertarisme n'est pas un humanisme, mais un survivalisme reposant sur
les principes de l'orthodoxie économique, à l'échelle intime : il crée des
fractures entre les gens. L'« homo œconomicus » moderne ne peut pas être autre
chose qu'un être fracturé intimement, car l'économie mondiale globalisé, crée
plus de conflits qu'elle n'en résout en réalité, les apparences sont
trompeuses, et l'on ne pourra pas faire l'Europe juste sur des prédicats
relevant de l'économie, c'est une illusion. Il en va de même pour l'ensemble du
monde. On ne pourra pas faire le monde par l'économie, le « doux commerce »
pensé par les premiers théoriciens libéraux et destiné à empêcher les guerres,
en crée en réalité de bien plus conflictuelles à l'échelle intime d'un individu
et celle plus générale du rapport des nations entre elles, que le système
féodal reposant sur la religion et les guerres, qui sévissait à l'époque de
l'ancien régime. Les guerres y étaient effectivement plus circonscrites et
moins meurtrières qu'à l'époque actuelle, c'est-à-dire celle qui prévaut depuis
la Révolution française de 1789. À l'échelle intime d'un individu, il était
moins déchiré, et les relations humaines étaient bien plus paisibles à l'époque
de l'ancien régime qu'actuellement où prévaut une « guerre des sexes » sans
merci, au nom de l'égalité hommes/femmes. C'est ce que montre tout l'art de
l'ancien régime, calme et paisible, parfois sublime et toujours habité par une
transcendance, en comparaison du nôtre, de plus en plus tourmenté, dénué de
tout sens, ultra violent et privé de toute transcendance, donc plutôt médiocre globalement.
On pense tous avec les catégories
du libéral-libertarisme, on échafaude même sa survie sur le long terme, on
prévoit par exemple l'assainissement des caisses de retraites en France, d'ici
2070, comme si on était sûr que le régime allait tenir aussi longtemps, sans
exploser, ni même montrer des signes de fatigue. L'économiste orthodoxe est
roi. L'économie orthodoxe est devenue la plus sûre des sciences, la science la
plus exacte. En prenant un peu de recul on prend conscience que tout ceci est
absurde, non ?
L'économie est devenue notre
nouvel opium, elle a totalement remplacé les religions, nous vivons, pensons,
rêvons suivant les catégories de l'économie... orthodoxe. Nous ne vivons donc
plus avec un certain confort spirituel, mais nous pouvons survivre grâce au
confort matériel, non ? »
Le jouisseur : « Mais tu
décroches des fois ? Qu'est ce qu'elle a une voix sexy... putain 6 mois que je
n'ai pas baisé... »
Moi : « Les hérétiques dans
notre société mondialisée sont ceux qui ne pensent pas suivant les catégories
de l'orthodoxie économique. Ils sont proscrits de la société, et souvent vivent
dans le plus grand inconfort matériel. Aujourd'hui avoir une foi religieuse
quelconque est un genre de marginalité, qui vous place au ban de la société.
Les derniers cathos sont de véritables résistants qui vivent dans des condition
effroyables, je crois même que les musulmans finiront par se plier aux lois de
l'économie
Je sens en toi un ton tellement
relaxant que je pense que tu vis dans le plus grand confort matériel, je me trompe
?
Elle peut avoir une voix sexy et
une tronche d'éléphant... Elephant Woman !
Tu vis dans un tel confort
matériel que tu ne penses même plus à Mélenchon. Mais parle-moi plutôt de ton
héritage pas de ta future petite amie, fais moi rêver ! »
Le jouisseur... : « Tous tes
rêves finissent en cauchemar, pas la peine ! Bon en plus elle est jolie et bien
roulée... Et super cool ! »
Moi : « Tu as hérité de combien ?
Ce qui a provoqué le départ de Cathy pour toucher une pension ?
Tous les rêves de tout le monde
finissent toujours en cauchemar, car toute utopie réalisée est un enfer. Ta
future copine eusse-t-elle 20 ans ne me fait pas du tout rêver.
Les hérétiques dans notre société
mondialisée sont ceux qui ne pensent pas suivant les catégories de l'orthodoxie
économique, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. Ils sont proscrits de la
société, et souvent vivent dans le plus grand inconfort matériel. Aujourd'hui
avoir une foi religieuse quelconque est un genre de marginalité, qui vous place
au ban de la société. Les derniers catholiques sont de véritables résistants
qui vivent dans des conditions effroyables, je crois même que les musulmans
finiront finalement par se plier aux lois de l'économie, quand d'autres pensent
que leur foi spirituel l'emportera sur le matérialisme : gros point
d'interrogation sur l'avenir... Bon mais tout cela il est possible que je l'aie déjà dit mot pour mot, à moins qu'il ne s'agisse d'une hallucination ?
Parmi les penseurs actuels,
Onfray et Houellebecq notamment semblent pencher pour une victoire de la
spiritualité musulmane sur le matérialisme, quand un penseur comme Régis
Debray, penche pour une victoire de la religion à la base du matérialisme en
France, le protestantisme, et donc un mode de pensée protestant pour les
Français, en remplacement du catholicisme. Il s'agirait d'un mode de pensée
intime reposant sur les principes de l'économie, plus que d'un
mode de pensée d'origine religieuse. »
Le jouisseur : « T'es vraiment une
âme sombre, peut être mérites-tu ce qui t'arrive... »
Moi : « En termes lacaniens je
souffre effectivement d'une forme de « forclusion du nom du père » modérée, je
suis donc moins que ce que j'ai été à une certaine époque de ma vie où j'étais
totalement libéral-libertaire comme toi (à supposer que tu le sois réellement,
à défaut de l'être consciemment). Je dois faire avec un amoindrissement de
moi-même imposé par le reniement de mon père, qu'il a voulu et que j'ai fait
l'erreur d'accepter symboliquement par la castration et réellement par le fait
de me droguer, à une certaine époque de ma vie, et avec du cannabis. Peut-être «
cannabis » parce que la terminaison est la même que dans « pénis », et que je
me suis imposé une castration symbolique du pénis, pour faire plaisir à mon
père qui se situe toujours dans la toute puissance.
La « forclusion du nom du père »
est une souffrance qui est imposée de l'extérieur, on n'est pas prédisposé
par nature à être jaloux, envieux et frustré. Personne ne l'est par nature.
C'est sans doute un vieux fond de christianisme refoulé, qui fait ainsi
interpréter les choses dans cet ordre là : la jalousie engendrant la souffrance, alors que c'est la souffrance qui entraîne la jalousie. Comme si il y avait une culpabilité,
une faute qui expliquerait un état de souffrance. Or non, il n'y a absolument
aucune faute, il s'agit d'une situation toujours absurde, comme l'est toute
souffrance, qui est par nature précisément anti-naturelle.
Comme certains pensent à tort qu'on mérite peut-être la situation dans laquelle on est. Or non, je le répète. Les notions de mérite et de culpabilité sont des notions religieuses issues de la bible judéo-chrétienne. Et « eux » qui condamnent et qui disent rejeter toute transcendance... Quelle ironie ! Quand je dis « eux », il s'agit de la plupart des gens, y compris et surtout au sein de sa propre famille. D'ailleurs je souffre de moins en moins, la compréhension des choses est une réelle jouissance, et observer les gens qui se débattent dans leurs contradictions et répètent toujours les mêmes erreurs, provoque une certaine forme de jubilation. Non que je me réjouisse en soi du malheur des autres, mais je me réjouis de l'aspect logique qui les pousse à répéter toujours les mêmes erreurs. Absurde je te dis ! »
Comme certains pensent à tort qu'on mérite peut-être la situation dans laquelle on est. Or non, je le répète. Les notions de mérite et de culpabilité sont des notions religieuses issues de la bible judéo-chrétienne. Et « eux » qui condamnent et qui disent rejeter toute transcendance... Quelle ironie ! Quand je dis « eux », il s'agit de la plupart des gens, y compris et surtout au sein de sa propre famille. D'ailleurs je souffre de moins en moins, la compréhension des choses est une réelle jouissance, et observer les gens qui se débattent dans leurs contradictions et répètent toujours les mêmes erreurs, provoque une certaine forme de jubilation. Non que je me réjouisse en soi du malheur des autres, mais je me réjouis de l'aspect logique qui les pousse à répéter toujours les mêmes erreurs. Absurde je te dis ! »
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