mardi 9 janvier 2018

On nous cache tout, on nous dit rien


Moi : « Certes on se souvient que l'exploitation de la pensée complotiste dans la population allemande, permis de justifier la persécution de certaines catégories de la population, principalement les Juifs, cependant je crois que l'on a quand même le droit de faire preuve d'ironie face à cette campagne anti-complotiste qui semble un peu sortie de nulle part, non ? »

Moi : « C'est pas bien de croire qu'il y a des complots. Il n'y a jamais eu aucun complot de personne à l'égard de personne. Les riches par exemple n’accaparent pas les richesses, c'est faire preuve de complotisme que de penser cela... C'est mal (même si l'enrichissement des riches ne cesse de creuser un fossé plus profond entre différentes catégories de population, ouh là là là, mais je fais preuve de complotisme, ce n'est pas politiquement correct...)

le philosophe : « Un complot est quelque chose de caché, à partir de quoi on peut lui faire dire n'importe quoi. L'exploitation de l'homme par l'homme, par l'argent, le pouvoir ou tout ce que tu voudras, est une réalité millénaire, au regard de tous et acceptée par beaucoup. »

Moi : « Nos hommes politiques nous disent toujours la vérité, il n'y a jamais eu aucune volonté de manipulations chez eux. Personne dans toute l'histoire de l'humanité n'a jamais cherché à manipuler personne, puisqu'on vous le dit. Ouh là là là, si vous pensez le contraire c'est que vous êtes complotiste, il faut vous faire soigner mon gars ! Ne me dites pas qu'en plus vous regardez des séries comme « Mister Robot »...
D'ailleurs cette subite campagne médiatique à l'égard du complotisme, elle sort d'où ? Est-ce qu'il ne s'agirait pas d'un complot ? Ouh là là là, mais je vois des complots partout, il faut que je me fasse soigner... Dans l'Empire du Bien de Monsieur Macron, il ne peut y avoir de complots, car le mal n'y existe pas, et nous sommes tous égaux, féministes et antiracistes. Nous sommes tous bons. Que certains soient beaucoup plus riches que d'autres, qu'il y ait des disparités matérielles criantes entre les gens, n'est pas un problème... car ce sont les « premiers de cordée » qui créent les richesses, et ils sont profondément bienveillants à l'égard du reste de la population, puisqu'on vous le dit... Si vous pensez le contraire, c'est que vous êtes complotiste, il faut vous faire soigner mon gars, il faut consulter, je connais un très bon cabinet dans mon quartier... »

Moi : « Voilà le mot « Paranoïa ». Il est évident qu'en société libérale-libertaire, il n'y a pas d'injustices. Pensez le contraire est faire preuve de « paranoïa ». Oui Monsieur Bill Gates et consorts possèdent plusieurs dizaines de milliards d'euros à eux tous seuls... Mais ce sont des « premiers de cordée », ils s'enrichissent non pas pour leur pomme, mais dans l'intérêt de l'humanité entière, ils créent des richesses avec bienveillance. Vous pensez que l'environnement coure un grave danger ? Que l'idée d'une croissance infinie dans un monde fini nous mène à une catastrophe écologique ? Vous êtes un peu parano mon gars ! Vous devriez consulter... »

Moi : « Il ne peut pas y avoir d'injustices et de mensonges, car nous vivons dans l'Empire du Bien de Monsieur Macron. Penser le contraire est faire preuve de paranoïa. Les journalistes ne nous cachent rien, ils ne pratiquent pas l'entre-soi, encore une fois, si vous n'êtes pas d'accord, il faut consulter... Jamais un journaliste n'a menti et cherché à manipuler ses lecteurs, ce serait être un complotiste paranoïaque que de penser une telle énormité. Nous vivons dans un monde transparent et politiquement correct : c'est l'Empire du Bien de Monsieur Macron. »

Moi : « Nous sommes des héritiers directs de l'Eden sans passer par la chute, nous sommes tous des libéraux-libertaires. La faute n'existe plus sous l'ère Macron. Ne dirait on pas un dieu issu de l'Olympe ? Jupiter... Tous les possibles, toutes les virtualités peuvent désormais se réaliser dans un monde post chrétien délivré de la faute et de la culpabilité. Macron est un demi-dieu, voire un dieu, parmi les simples mortels. Il est beau, séduisant c'est une icône du progressisme sociétal, nous n’avons plus besoin du progrès social. Nous pouvons être heureux effectivement avec la pensée en chacun de nous de l'icône qu'il représente, pour nous autres pauvres mortels et des droits de l'Homme qu'il défend si bien, dans l'Empire du Bien et du politiquement correct. La peine, l'effort, la difficulté de gagner sa vie, toutes ces obsessions futiles du commun des mortels sont effacées au profit de l'impératif absolu d'être bon, gentil, bienveillant avec son prochain, surtout lorsqu'il... et même exclusivement quand il est différent, et mieux encore quand c'est une victime, une femme battue ou harcelée, un réfugié ou un migrant. Mais plus encore, bien plus encore il s'agit d'admirer notre divin souverain, afin de se donner du courage. On dirait un jeune empereur romain, non pas dévoré par l'ambition mais le souci de nous insuffler son optimisme et sa bienveillance débordants. »

Le philosophe : « Cesse d'avoir recours à l'ironie, parle franchement, beaucoup de personnes ne comprennent pas le second degré. »

Moi : « Tout le monde parle de la violence faite aux femmes, de la violence faite aux minorités ethniques, musulmans, juifs, noirs et que pourrait aggraver la pensée complotiste et les « fake news » (on se souvient que l'exploitation de la pensée complotiste dans la population allemande, permit de justifier la persécution de certaines catégories de la population, principalement les Juifs), dans un Etat de droit c'est normal. Mais personne ne parle de la violence de l'économie, et pour faire l'éloge d'une personne on souligne le fait qu'elle est riche, voire très riche. Or nous devrions aussi lutter contre le modèle de société productiviste et l'ubérisation qui s'amplifie et pour une meilleure répartition des richesses, voire une redistribution des richesses en direction des plus modestes. En outre le modèle productiviste de société, fait courir à la planète le danger d'une destruction progressive, sous l'effet d'une croissance économique aggravant sans cesse les problèmes de pollution, car l'équation d'une croissance infinie (postulée par la soi-disant « science exacte » que constitue l'orthodoxie libérale) dans un monde fini, en est une d'impossible à résoudre... Alors d'accord pour dénoncer le mode de pensée complotiste et les « fake news », car ils mettent en danger l'Etat de droit. Mais si l'Etat de droit ne sert qu'à finalement enrichir les riches et précariser les classes moyennes et les modestes, alors sa légitimité trouve là ses limites... Si l'Etat de droit est en réalité au service de l'économie, comme c'est totalement le cas aujourd'hui, alors il n'est pas tout à fait légitime, ce n'est pas ainsi selon moi que l'avaient pensé les premiers théoriciens du libéralisme politique. »

Moi : « En gros si l'Etat de droit que l'on peut caricaturer ironiquement, plaisamment et pertinemment en Empire du Bien ou en Empire du politiquement correct, est totalement au service d'un modèle productiviste d'économie et d'une ubérisation des conditions de travail, la campagne anti-complotiste pourrait ainsi être elle-même une manipulation dans le cadre d'une campagne plus vaste et qui n'avoue pas son nom de détricotage du monde du travail, même si voir le lien entre les deux problèmes, n'est pas évident pour tout le monde. Il s'agit d'ouvrir constamment des contre-feux pour faire oublier le problème principal : celui du détricotage du monde du travail. »

Le journaliste médiatisé : « Vous m'avez l'air sérieusement atteint. Mais je préfère vous laisser pérorer en toute liberté afin de faire comprendre le processus complotiste fonctionne. La défiance (en partie justifiée) envers les institutions, les médias en particulier, aboutit chez une partie de la population au sentiment qu'on lui cache des vérités terrifiantes, que nos braves démocraties, hyper-contrôlées par leurs Parlements et leurs médias ont la volonté et les moyens d'agir à la manière des dictatures. Tel n'est pas le cas. »

L'écrivain belge : « Mon objectif n'est pas d'entrer dans de tels débats : je n'ai pas affirmé souscrire à ces "théories" ou hypothèses, je tiens seulement à dénoncer les manoeuvres visant à les réduire au silence... L'ouvrage de Lentz, au sujet de l'assassinat de JFK pose par exemple bien des questions... Les complots ont toujours existé, ils jalonnent l'histoire, de l'assassinat de César à la Seconde Guerre mondiale, qualifiée à Nuremberg de "complot" par le Tribunal militaire international. Comment différencier les "vrais", les "bons'" complots des complots imaginaires - car il y en a également, bien entendu -, disposez-vous des critères ad hoc ? Pour le dire autrement, puisque cette campagne de presse s'articule autour d'une entreprise européenne visant à dénoncer les "fake news" : pourquoi une information provenant de Fox News serait-elle valable tandis qu'une information provenant de Russia Today ne le serait pas ? »

Moi : « La genèse de nos sociétés libérales-libertaires se situe en pleine époque féodale, il s'agissait de remplacer un ordre reposant sur la religion et la guerre, dont on peut bien penser aujourd'hui ce que l'on veut, par un ordre reposant sur le « doux commerce ». Nos théoriciens libéraux ont réussi au delà de toutes leur espérances, et le monde globalisé repose sur le libre marché, la concurrence et le commerce. Seulement voilà... sans avoir l'esprit de polémique sur l'état d'esprit bassement matérialiste que cela engendre chez chacun d'entre nous à une échelle intime, l'idée d'un croissance illimitée dans un monde fini, est tout simplement un oxymoron, une impossibilité logique, car nous scions la branche sur laquelle nous avons notre précieux nid, sans lequel nous ne pourrions respirer. Réfléchissez juste à ça, non seulement les richesses sont de plus en plus mal réparties, non seulement, les richissimes en dizaines de milliards ne cessent de s'enrichir impunément, mais en plus nous faisons courir à la planète le danger d'une disparition pure et simple. Mélenchon qui a réfléchi à la question a une réponse à tout ça, il faute sortir du Monde globalisé, il faut s'affranchir du modèle productiviste de société et de son ubérisation qui détricote le monde du travail, et retrouver un modèle de croissance plus respectueux de justice sociale et de protection de l'environnement. Quand je dis croissance, c'est parce que que je suis progressiste, et socialiste et que je ne nie pas l'idée de progrès, mais pas dans le cadre d'une mondialisation globale d'inspiration libérale-libertaire, mais celui d'un modèle d'inspiration socialiste s'appuyant sur la cohésion sociale et le renforcement des solidarités corporatistes. Tout simplement afin de sauver à terme la planète victime de notre rapacité et de notre égoïsme, avant qu'il ne soit trop tard... Et de sauver aussi ce qu'il reste d'âme à l'humanité. »

Moi : « Quant aux journalistes ils ne devraient pas cautionner un tel système libéral-libertaire qui mène à notre perte, j'ai expliqué pourquoi plus haut. »

Moi : « Voilà la vérité que vous connaissez certainement et que vous voulez cacher au peuple : notre monde a pour principe la rapacité et l'égoïsme et nous voulons qu'il dure comme ça. Or il ne pourra pas durer comme ça, et toutes les études scientifiques le prouvent, L'Humanité disparaîtra, bon débarras !, Yves Paccalet... entre autres ! »



L'artiste bobo : « "Mélenchon qui a réfléchi à la question a une réponse à tout ça", ça me fait bien rire ! »

Moi : « Mélenchon est celui qui d'un point de vue politique apporte les meilleurs réponses aux défis que soulèvent notre époque. »

L'artiste bobo : « Ça me fait bien rire ! »

Moi : « Votre ironie bobo me laisse de marbre... »

L'artiste bobo : « Ça me fait bien rire ! »

Moi : « Vous avez raison il n'y a peut-être aucune réponse à tout ça, ce que je peux être naïf et con ! Continuons dans la direction du libéral-libertarisme qui nous fait tant de bien, dans l'Empire du Bien. »

L'artiste bobo : « Ça me fait bien rire ! »

Moi : « Est-ce que vous êtes en train de tester sur moi une nouvelle technique de sport de combat ? »

L'artiste bobo : « A priori, pour faire le marbre, il va vous falloir de l’entraînement. »

Moi : « Je ne dis pas que l'on peut changer le monde, je dis que l'on peut juste infléchir sa direction... Si Mélenchon est celui qui semble le plus apte à cette tâche, je ne demande pas que l'on adhère béatement à toutes ses idées. Mais au moins il a le mérite d'apporter une alternative à la politique libérale-libertaire. J'apprécie les utopies car elles nous font réfléchir et espérer, mais si je crois en la nécessité des utopies, je suis certain aussi qu'une utopie réalisée mène toujours à une forme de totalitarisme. Si Mélenchon parvenait au pouvoir, il faudrait des forces d'opposition puissantes pour l'empêcher de tomber dans une dérive autoritaire voire totalitaire, j'en ai conscience. Il y a une part de risque à voter Mélenchon, mais si nous ne prenons pas le moindre risque, alors nous n'avons aucune chance d'infléchir le cours des choses, non ? »

Le philosophe : « En matière d'exploitation des peuples, l'antiquité c'était pas mal non plus. Mais c'est si loin et si peu prompt à alimenter notre ressentiment... »

L'artiste bobo : « Là, on est un peu plus raccord. Ma méthode de combat fonctionne finalement ! »

Moi : « Regardez les théoriciens libéraux, en pleine époque féodale ils ont réfléchi à l'instauration d'une société qui ne reposerait plus sur la religion et le guerre. Qui aurait misé un kopeck sur leurs chances de réussite en pleins XVIIème puis XVIIIème siècles ? Personne ! Pourtant 300 ans environ plus tard, ils ont réussi au delà de leurs espérances à infléchir le cours des choses... Adam Smith est le plus fameux de ces théoriciens, et aujourd'hui on s'aperçoit qu'il nous a mené dans une impasse ( « impasse Adam Smith », Jean-Claude Michéa). À nous maintenant, hommes politiques, journalistes, intellectuels, salariés, chômeurs, hommes, femmes, noirs, musulmans... d'infléchir le cours de choses, pour changer la direction que le monde globalisé a pris. Le « doux commerce » a par ailleurs généré des guerres bien plus meurtrières entre des peuples fratricides, que celles circonscrites et limitées de l'ancien régime, paradoxalement. »

Moi : « Nous vivons dans des sociétés de plus en plus complexes et opaques, qui permettent selon moi plus facilement la manipulation à grande échelle et de cacher des choses aux citoyens lambdas effectivement. Si la manipulation et les fausses rumeurs existent à une échelle individuelle, notamment dans le monde du travail, pourquoi cela n'existerait-il pas à plus grande échelle ? Sinon pour revenir à notre sujet, pour toute théorie du complot, les gens pensent qu' « il n'y a pas de fumée sans feu », dans l'énorme majorité des cas ils ont tort de penser ça et ceux qui ont émis des rumeurs fausses auront atteint leur objectif : provoquer la suspicion et le doute chez la majorité des indécis. Cependant dans un petit nombre de cas il y a bien complot, il est aujourd'hui admis que ce sont les nazis qui sont responsables de l'incendie du Reichstag et qu'ils en ont attribué la responsabilité aux communistes. Cependant je ne suis pas sûr que seuls les nazis fussent capables de monter des complots, et qu'il peut aussi en exister aujourd'hui. Bref que même en régime libéral-libertaire tout n'est pas transparent, que « l'Empire du Bien » peut aussi être à l'origine de bassesses et de traîtrises vis à vis de ses adversaires russes ou chinois notamment, et réciproquement bien entendu... »

L'écrivain belge : « Merci pour vos nuances bienvenues, Erwan Blesbois. Une précision cependant : les historiens débattent toujours de la responsabilité des nazis dans l'incendie du Reichstag. On ne dispose pas, là encore, de "preuve décisive". Il s'agit d'un exemple d'autant plus intéressant qu'il peut entrer en résonance avec le 11.9.2001 : on ne peut en effet absolument exclure que Hitler et Goering aient laissé agir le communiste hollandais van der Lubbe, car l'attentat contre le Reichstag servait à merveille leurs desseins, de même que le 11 septembre, commis par des Saoudiens, a permis à Bush et Blair de faire la guerre... à l'Irak. »

Moi : « Dans l'Empire du Bien ou à tout le moins « du moindre mal », le 11 septembre et les armes de « destruction massive » font un peu tâche... Un type comme Bernard Maris disait aussi beaucoup de choses très dérangeantes sur l'Empire du Bien, je ne sous-entends aucun complot, mais drôle de coïncidence quand même la veille d'une campagne médiatique consacrée au dernier livre de Houellebecq, Soumission.
Agrégé d’économie, Bernard Maris signait Onc’ Bernard dans Charlie Hebdo des chroniques pédagogiques et vibrantes où il ciblait l’économie de marché et essayait de faire comprendre comment réussir à retrouver une latitude face à la soi-disant absence d’alternatives. Onc' Bernard venait de faire paraître en septembre 2014 un essai sur Houellebecq économiste où il vantait la capacité critique de l’écrivain qui a fait paraître une fiction qui voit un musulman modéré arriver au pouvoir en France. Maris écrivait : « Houellebecq parle de compétition, de travail parasitaire et utile, d’argent, et il en parle mieux que les économistes, car il est écrivain. » Ajoutons que Maris, lui, n’était pas du genre à se résigner à un état des lieux dont il savait parfaitement démonter les fausses évidences.
L’économiste alter, le chroniqueur antilibéral de Charlie Hebdo et de France Inter, le flingueur pédago de la bêtise monétariste, celui qui pense qu’il faut que la France et l’Europe fassent défaut pour engager l’épreuve de force avec les marchés...
Bernard Maris était un homme libre, en tous lieux. Pas seulement dans la case de l'Oncle Bernard, le pseudo sous lequel il signait ses chroniques éconoclastes dans Charlie Hebdo. Le documentaire intimiste que lui consacrent deux journalistes, Hélène Fresnel, sa dernière compagne, et Hélène Risser, son amie, explore les mille et une hardiesses de l'universitaire toulousain tombé sous les balles des frères Kouachi le 7 janvier 2015.
Pourfendeur inlassable de l'orthodoxie libérale, une « élucubration autoentretenue » qu'il dénonça dès les années 90, il accepta vingt ans plus tard de siéger au conseil général de la Banque de France. Membre fondateur d'Attac et candidat écolo aux législatives de 2002, ce golfeur distingué goûtait le confort douillet du XVIe arrondissement de Paris où il s'était installé avec sa deuxième épouse, Sylvie Genevoix, la fille du célèbre écrivain, entouré de toiles de Monet, Manet ou Pissarro. « Bernard était la contradiction incarnée », raconte Henri Sztulman, psychiatre et prof à Toulouse. « Ça le faisait marrer, de faire chier le monde », abonde le dessinateur Riss, rescapé de l'attentat et directeur de Charlie Hebdo.
Au fil des images d'archives et des témoignages de ses proches - le romancier Emmanuel Carrère, l'ancien patron de la Tribune Philippe Labarde, l'ex-président du Sénat Jean-Pierre Bel -, on découvre un économiste qui se rêvait d'abord écrivain. Un amateur de bonne chère qui nourrissait les plus grandes craintes sur l'être humain, et son penchant irrépressible pour la guerre. En avril 2015, Marianne avait publié plusieurs extraits de son livre posthume, Et si on aimait la France. « La nation la moins homogène a dû penser le plus impensable, l'homme qui naît libre et égal », écrivait-il avec fierté. »

L'écrivain belge : « J'ai lu avec le plus grand intérêt certains textes de Maris, ceux en particulier où il décrit Marx comme le meilleur analyste du capitalisme et un idéaliste qui s'est lourdement trompé au sujet de la nature humaine, d'où l'échec du communisme. Un pessimiste de grand talent. Il manque cruellement. »

Le journaliste médiatisé : « Je vous conseille de demander l'asile politique en Corée du Nord. Je pense que c'est le seul endroit où vous pourriez être à l'abri du complot libéral-libertaire. »

Moi : « Merci j'avais oublié la Corée du Nord, je n'ai je crois jamais évoqué l'idée d'un complot à proprement parler, concernant le libéral-libertarisme, ou alors il faudrait parler d'un complot d'Adam Smith, mais ce dernier pouvait-il imaginer le monde à bien des égards terrifiant qu'il a contribué à bâtir ? Simplement en infléchissant le cours de choses à une époque où les modes de pensée étaient bien différents des nôtres, plus proches de la féodalité, des guerres de religions, que dieu merci nous ne connaissons plus, un peu grâce à lui, car c'était bien son objectif initial. »

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