jeudi 3 octobre 2019

La passion anti-Zemmour est une passion anti-française



À cause de et non grâce à notre système éducatif, héritage pas si lointain de la philosophie cartésienne d’appréhension du monde (s’en rendre maître et possesseur), s'expliquent la pollution et la destruction du climat ainsi que les flux migratoires intensifs qui participent du même dérèglement global, aujourd'hui sous l'égide en France d'une idéologie libérale-libertaire et progressiste qui s'incarne en Macron et ses clones à tous les échelons de la société : les décideurs (acteurs actifs plus politiques) contre les contemplatifs (acteurs passifs plus artistes). Mais alors que les décideurs sont rendus sourds et aveugles par une idéologie de la volonté (encore un héritage cartésien !), les contemplatifs assistent médusés à l'effondrement collectif sans pouvoir agir le moins du monde. Zemmour/Zorro avance à contre-courant de la bien-pensance et du progressisme, il est seul contre les idéologues de tous bords, il dérange, il faut le faire taire, vite !

Donner la parole à Zemmour, est-ce simplement respecter la liberté d'expression, celle d'un certain courant de pensée ?

Hollande : "Je ne dis pas le contraire, mais à ce moment-là ça s'appelle faire de la politique, ce n'est pas tout à fait la même chose. On est un acteur politique. Il y a une banalisation du pire, une banalisation de l'extrême, une banalisation de l'outrance, une banalisation du mépris à l'égard d'une partie de la communauté nationale."

S'il ne prône évidemment pas de censurer qui que ce soit, François Hollande dénonce toutefois un renversement total ces dernières années : "Il y a 20 ou 30 ans, il y avait des personnes qu'on n'invitait même pas à la radio ou à la télévision. Aujourd'hui, c'est elles qui sont les plus nombreuses à y venir."

D’une part c’est totalement faux, il y a une fermeture depuis les attentats du microcosme bobo parisien qui cultive à outrance l’entre soi et la politique de l’autruche, et ensuite est-ce qu’il y a 20 ou 30 ans la situation était aussi dramatique ? Est-ce que le navire prenait déjà l’eau de toute part comme aujourd’hui ? Y’avait-il eu les attentats sanglants ; le prêtre égorgé dans son église ; les atteintes répétées au principe de laïcité au point d’en dévoyer le sens ; la pérennisation en habitude, sinon l’augmentation des flux migratoires d’année en année ; les incendies répétés dont on nous cache les causes ; les coups de couteau dans les rues de la part de protagonistes exclusivement « déséquilibrés » ; et les prénoms arabo-musulmans que l’on donne désormais à un peu plus de 18% des enfants qui naissent en France ?

Quand le sage pointe du doigt la lune, l'idiot (Hollande) s'en offusque et ne regarde que le doigt.


Renaud : « L'Occident a eu un avantage de QI parce que ayant laissé tomber le religieux il a obtenu du temps de cerveau disponible.
Mais ce n'était qu'un avantage temporaire de fils prodigue vivant sur l'héritage chrétien qui est aujourd'hui épuisé et l'intelligence profonde est épuisée tandis que l'intelligence calculatrice (science et gros sous) commence elle aussi à s'effondrer faute d'être alimentée à la source.
En regardant les débats officiels de la loi de bioéthique on voit que nous sommes déjà en idiocratie.
Nos “zélites” sont des crétins finis possédant encore parfois un bon QI mais plus aucune intelligence profonde. »

Joseph : « Le religieux, comme vous dites, n'a pas empêché les juifs d'être intelligents et d'avoir un QI tout à fait respectable. »

Moi : « Pas un QI simplement respectable, puisque de nos jours les Juifs ashkénazes ont statistiquement les plus fort QI mondial loin devant les Juifs éthiopiens au QI moyen de 68... Sinon je répondrais à Renaud que dans le langage courant on parle davantage de débilité profonde que d'intelligence profonde !
D'autre part vous affirmez vous-même Joseph, que le judaïsme n'est pas une religion dès ses origines monothéistes (qui descendent selon moi du culte du dieu Aton par Akhenaton, dont les prêtres déchus ont transmis le culte monothéiste à un petit peuple du désert, à qui l'on a confié avant les autres l'idée de l'Infini), mais une tradition athée ou une transcendance sans foi. Ce que je réfute concernant les origines : il ne s'agissait pas selon moi d'une simple tradition, mais d'une véritable religion qui devait comporter comme les autres sa part de foi profonde et de fanatisme.
Renaud fait selon moi référence à la charge émotionnelle de l'héritage chrétien qui était issue de la foi et de sa force, puisque le catholicisme n'avait jamais aboli les anciens cultes païens polythéistes des peuplades européennes, mais les avait transformés. Alors que le judaïsme avait déjà épuisé toutes ses forces vives issues de la foi et les avait transformées en intelligence ou calcul d'un intérêt bien compris, si bien exprimé par Spinoza à travers le conatus.
L'augmentation du QI, c'est ce que les Occidentaux ont finalement réalisé avec l'évolution du cartésianisme vers un darwinisme social à l'échelle des continents, où les juifs se retrouvent à être mieux reliés entre eux (également par le traumatisme collectif que constitua la Shoah), donc plus religieux au sens propre du terme que le reste des Occidentaux atomisés, donc sans force réelle. Les Occidentaux d'origine chrétienne sont atrophiés contrairement aux musulmans qui sont reliés par une religion vivante voire conquérante, ou même à un degré moindre aux Juifs d'aujourd'hui... »

Joseph : « Je suis juif séfarade, j'ai été testé à l'âge de 15 ans. J'ai eu une place très honorable dans mon département. Mais bon... Peut-être les Ethiopiens ont-ils souffert de leur isolement extrême. »
Le coup d'Akhenaton est la thèse de Freud, défendue dans l'Homme Moïse ou la religion monothéiste. Elle ne tient pas à cause des dates. Il faudra se persuader que les hébreux n'ont eu besoin de personne pour s'inventer leur dieu unique et indivisible. »

Moi : « Je ne crois pas aux générations spontanées. C'est comme pour les baby-boomers qui se prennent pour l'une d'elle, et qui auront été selon moi parricides (meurtre symbolique du père de la nation : de Gaulle) et infanticides (l'héritage impossible de Mai 68).
Peut-être que je me trompe, mais il me semble que l'intuition de Freud est la plus crédible, d'ailleurs c'est très visible à travers l'histoire de Moïse, dont la tradition conservée dans la Thora a fait un nourrisson abandonné peu après sa naissance par sa mère juive pour lui sauver la vie ; alors qu'il s'agissait très certainement en réalité, et fort logiquement, d'un grand aristocrate ou voire d'un prêtre égyptien sans aucun sang juif.
Ce prince ou ce prêtre aura voulu transmettre sa tradition monothéiste issue du culte d’Aton, à un peuple du désert sans doute soumis à l’esclavage, pour qu’elle ne meurt pas. Et elle n’est pas morte puisqu’elle aura permis à ce peuple de redresser la tête et de ne plus jamais accepter de courber l’échine (d’où l’expression de peuple à la nuque raide) ; et vous en êtes la preuve vivante puisque votre profession de foi judaïque me semble bien plus profonde que votre profession de foi communiste. À l'origine de votre communisme doit se trouver une foi profonde d'origine juive et monothéiste, d'ailleurs le communisme en est un (de monothéisme) de messianique, dans le bonheur social et réconciliateur des peuples. Une mascarade en réalité ! »

Joseph : « Il est évident que le monothéisme n'est pas sorti armé et casqué de la cuisse de Jupiter. Mais il a été le fruit de l'évolution d'une société qui s'est formée petit à petit. Et selon notre tradition, cette évolution a commencé avec Abraham quittant Ur Kasdim bien avant Moïse. Même si cela n'est pas vrai historiquement tel quel, cela indique quand même une précédence logique. Mais bon, cela n'a que très peu d'importance dans la mesure ou pour nous les écritures sont davantage un prétexte à l'exégèse qu'à la parole figée. Comme disait notre regretté Levinas (à moins que ce ne soit Manitou) : « Il faut presser la Torah pour en faire jaillir le sens comme on presse le désert pour en faire jaillir de l'eau. »

Moi : « J'ai vu que l'on peut dire Thora ou Torah. À l'origine de votre communisme doit se trouver une foi profonde d'origine juive et monothéiste ; d'ailleurs à propos de monothéisme voire de monomanie : le communisme en est un(e) de messianique, dans le bonheur social et réconciliateur des peuples. Une mascarade en réalité (pour le communisme) ! Pour le judaïsme qui est une tradition multimillénaire je ne me permettrais pas ! »

Joseph : « Le communisme a été inventé par des juifs. Il suit à peu près le même logiciel. »

Moi : « Ce qui n'a pas empêché Marx de dénoncer les abus des Juifs dans le monde de la finance dans Sur la question juive notamment, et de lui valoir une accusation d'antisémitisme bien ancrée aujourd'hui dans cette tradition juive en perpétuelle évolution (le mouvement perpétuel de l'exégèse) : après l'avoir porté aux nues, la quasi-totalité de la communauté juive le voue désormais aux gémonies. D'autre part l'ascendance de Marx est multiple, avec certainement une forte influence protestante dans son éducation, qu'il a dû vivre comme une émancipation du carcan traditionnel juif. Le drame de Marx c'est que sa propre tradition l'a finalement dépassé alors qu'il croyait l'avoir enterrée, par son pouvoir de métamorphose pour s'adapter aux époques qui évoluent. »

Joseph : « Il n'y a pas que Marx, il y a Moses Hess et d'autres que je ne vais pas énumérer encore une fois. »

Moi : « Oui et il y en a beaucoup, et encore beaucoup d'autres… Et dans les héritiers, aujourd'hui, il doit y avoir beaucoup plus de non-Juifs que de Juifs. Pour les non-Juifs certainement, le discours émancipateur s'est souvent transformé en culte d'une tradition figée, ou culte de la personnalité des "émancipateurs" de peuple comme Staline ou bien Pol Pot. C'est peut-être une particularité juive : pondre des religions qui se figent pour ceux qui ne font pas l'effort de constamment les interroger, les interpréter et les critiquer.
Il me semble que Zemmour interroge, interprète et critique constamment le présent et qu'il a davantage les yeux ouverts que ceux qui se prétendent progressistes et sont en réalité figés avec des idées qui datent des années 70 et du début des années 80, où le monde leur paraissait ouvert et sans menaces sous l’égide d’un libéralisme qui avait déjà de fortes composantes libertaires. L'idéologie bobo est devenue en réalité totalement moisie et conservatrice de ses avantages acquis. »

Joseph : « Je crois que c'est une question de nombre. »

Moi : « Le nombre encouragerait le comportement moutonnier ? »

Joseph : « Le nombre rassure, émousse le qui-vive. Peut-être, peut-être pas... »

Moi : « C'est une hypothèse crédible, comme celle de Moïse étant un prêtre égyptien. »

Joseph : « Je comprends que la thèse de Freud vous attire, parce que c'est une réponse simple à une question complexe. Moi aussi quand j'ai lu ce livre (il y a longtemps), j'ai été séduit par l'idée. Mais après réflexion, Abraham est bien antérieur à Moïse. Prenez ça en compte. »

Moi : « Est-ce qu'Abraham n'est pas un lointain ancêtre qui aurait été repeint des couleurs du monothéisme, alors qu'au départ il devait avoir une culture traditionnelle polythéiste propre aux bédouins du désert ? En tout cas le désert joue certainement un rôle prépondérant dans la formation de la psyché juive (Edmond Jabès), et son rapport à la notion d'Infini. »

Joseph : « Le livre des juifs est une compilation de la mémoire collective. Il y a eu un Abraham, qui s'appelait d'abord Avram qui veut dire "père du peuple" et de sa femme Saraï qui veut dire "ma princesse". Parce qu'il y a eu un début. Il y a un début à toute chose. La tradition orale raconte même l'histoire du départ d'Avram de Ur Kasdim après l'anecdote des idoles dans l'échope de son père Terah. »

Moi : « Penser qu'il y a un début à toute chose c'est un peu créationniste comme conception, non ? Je penche plus pour une volonté absurde qui s'exprime sans raison et sans but, dont on ne peut remonter à l'origine, dans une chaîne de causalité qui n'a ni commencement ni fin. Nous sommes dans un perpétuel chaos où n'existe même pas la notion de temps, de durée.
Ce qui donne forme à ce réel absurde c'est la mimésis : il s'agit d'exprimer la dynamique, la relation active avec une réalité vivante, par la danse ou la grâce. Cette notion de mimésis formulée par les Grecs, mais que l'on retrouvait sous la forme de la grâce chez les chrétiens d'antan.
Il ne s'agit pas de comprendre l'origine du mouvement, mais juste de l'accompagner avec le plus d'élégance possible, en recherchant ce qu'il y a de plus aristocratique, donc de plus fin, de plus nuancé, dans le comportement humain. Mais je pense que nous sommes dans une dynamique déclinante. Où trouver les ressources pour faire se perpétuer le mouvement dans une société qui fait de moins en moins confiance à l'art, et de plus en plus aux idéologies qui nous rendent sourds et aveugles au réel ?
La nature est effectivement un livre qui peut se lire en langage mathématique. C'est un mode d'appréhension calculant du monde vivant, pour s'en rendre maître et possesseur. La matrice d'un tel processus se trouve dans la Genèse, et trouve son aboutissement chez Descartes qui a théorisé la maîtrise de l'Homme sur la nature. Une telle métaphysique de la subjectivité ne pouvait avoir pour aboutissement que la volonté de puissance se déployant en même temps que la Technique, et débouchant pour finir sur le nihilisme contemporain selon Heidegger : avec des phénomènes visibles comme le dérèglement du climat et les flux migratoires incontrôlables notamment. Le nihilisme est aussi dans la volonté des philosophes, surtout occidentaux, de changer le monde en se référant à des "arrières-mondes" (cf. Nietzsche) ; loin de nous faire progresser, cette volonté nous coupe de nos racines et affaiblit nos âmes, certes elle nous enrichit matériellement mais nous appauvrit considérablement spirituellement. Le mouvement d'un arbre sans racines ou mal enraciné, est l'oscillation perpétuelle jusqu'à la chute probable... Il en va de même pour l'Homme.
Je pense que Zemmour accompagne avec une certaine grâce et des petits pas de danse, et surtout sans les œillères de l’idéologie, la relation active avec une réalité vivante dans la plus pure tradition de l’exégèse juive, dans son cas vis-à-vis de la tradition républicaine. »

4 commentaires:

  1. Il est vrai que Zemmour est utile au débat public et mérite d'être écouté...il est vrai aussi que la France est un curieux pays où l'interdit à dire ou à penser a tendance à être valorisé, ce qu'il faut bien entendu combattre...
    Néanmoins Eric Zemmour devrait un peu se méfier de lui-même, et notamment se méfier de ce qu'induit un discours de tribune, qui interpelle, qui harangue, avec ce que ça peut avoir de dérangeant...Je pense qu'il ne devrait pas aller du coté des passions, mais plutot rester du coté de la raison...

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    1. La passion est selon moi plutôt du côté des anti-Zemmour et qui est certainement une forme d'antisémitisme de gauche sous le masque d'un antiracisme de complaisance, que le discours de Zemmour qui est un discours de raison ; certes monomaniaque par certains côtés.

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    2. Une chose est de développer des arguments lors de débats ou discussions, même si c'est polémique, autre chose chose est de haranguer une foule lors d'un discours de tribune...le mode d'adresse et l'effet produit ne sont pas les mêmes, du coup la portée de cette parole n'est pas la même et peut devenir limite...voilà je crois ce que devrait comprendre Zemmour pour éviter notamment les effets contre productifs de ses réflexions souvent pertinentes...

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  2. Je ne crois pas un mot de ce roman sur l' origine du monothéisme . La religion que nous appelons judaïsme , n'a pas été fondé par Moïse , c' est le résultat de mille ans d' évolution et il est évident que les juifs , ou israélites , ne nous disputons pas sur des mots , ont adopté une religion ethnique tout à fait comparable aux autres religions de l' antiquité , qu' ils ont connu la mythologie , les héros d' origine divine , les hybrides hommes animaux , le culte des morts devenus dieux , qu' ils ont adoré leur dieu national sous l' aspect d' un taureau , qu'ils ont craint et au besoin fait des offrandes aux dieux étrangers , bref , qu'au temps des Juges , ça n' était guère différent de la Grèce . Toutes les religions antiques ont évolué , celle d' Israël a poussé cette évolution plus loin que les autres , nous ne savons pas pourquoi . Nous ne savons pas non plus pourquoi les israélites ont eu des chroniques aux temps barbares , alors que les barbares n' écrivent pas . Nous n'avons pas de documents des âges obscurs de la Grèce , de l' Italie , des Gaulois des Germains des Scandinaves ni de personne , nous en avons écrits par les juifs au temps des Juges et au début du temps des rois , qui nous montrent comment ça se passait en Gaule en Germanie ou en Norvège au temps des Vikings .

    Nous ne savons rien des origines de Moïse , sauf que son nom est égyptien , ce qui ne prouve rien , qu'il s'est enfui d' Egypte et très probablement qu' il a vécu dans une tribu madianite . Sa naissance et son sauvetage miraculeux sont tout à fait habituels chez les héros de l' antiquité . On a raconté les mêmes histoires sur Sargon Romulus et bien d'autres .

    Le communisme ne vient pas des juifs , mais de la nature humaine , comme le millénarisme et la croyance à l' âge d' or et au paradis terrestre . Il renaîtra sous d'autres noms , tant qu' il y aura des hommes .

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