jeudi 10 octobre 2019

Renaud Camus au tribunal de la bien-pensance



Renaud Camus comparaissait en pour des propos tenus le 18 décembre 2010, aux "Assises sur l'islamisation", à Paris, organisées par Riposte Laïque, Résistance Républicaine et le Bloc identitaire, associations classées à l'extrême-droite. Devant mille personnes, il y avait prononcé un discours intitulé "La nocence, instrument du Grand Remplacement", dans lequel il établissait un lien entre immigration et fin de la civilisation française, assimilant l'islam à une religion de conquête, dont les "voyous" de banlieue seraient les "soldats". Selon lui, "en rendant la vie impossible aux indigènes [comprendre les Français de souche]" les incivilités et l'ultra-violence des jeunes issus de l'immigration ne seraient que le prélude à une contre-colonisation. C'est ce qu'il appelle -le concept a largement diffusé aujourd'hui- le Grand Remplacement.

Des propos qui, on s'en doute, n'ont que modérément plu au MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), lequel avait porté plainte et obtenu, au terme d'une audience animée, la condamnation de Renaud Camus pour incitation à la haine raciale, assortie d'une amende de 4000 euros, le 10 avril 2014. Condamnation dont l'écrivain a fait appel, ce qui lui vaut de comparaître aujourd'hui.

"Vous avez droit au silence", a bien tenté, pour la forme, la présidente Sophie Portier, en s'adressant à Renaud Camus au début de l'audience. Peine perdue, l'écrivain se lève, une liasse de feuilles à la main. Il sera donc son propre avocat. Et attaque sec d'entrée : "J'ai décidé de faire appel, car j'ai trouvé les motivations du jugement en première instance hallucinantes, stupéfiantes." Et de marteler son argumentation : "Les juges ont écrit que j'avais présenté les musulmans comme des voyous. C'est faux ! J'ai seulement évoqué des délinquants, en effet souvent d'origine immigrée, qui seraient le bras armé d'une colonisation, dont la France serait victime. Certains quartiers se sont vidés des indigènes français, qui fuient cette délinquance. Mais cela ne signifie en aucun cas que tous les musulmans sont des voyous."

On assiste alors à l'un de ces dialogues de sourds dont certaines audiences ont le secret.

La présidente : "Mais, ces délinquants, vous dites bien qu'ils sont musulmans, non ?"

Le prévenu : "Je parle de voyous, pas de musulmans ! Certes, nombre d'entre eux viennent d'Afrique. Il me semble que les attentats parisiens de janvier étaient tous le fait d'anciens délinquants passés à l'islamisme et à l'action militaire. D'ailleurs, ce sont bien des forces militaires que le gouvernement a déployées en France pour y répondre."

L'une des deux autres juges : "Tous les musulmans sont donc des voyous ?"

Le prévenu, comme désespéré : "Je crois que nous ne nous comprenons pas du tout. »

Me Pierre Mairat, l'avocat du MRAP : « (…) Je pense même que ce sont les propos discriminatoires comme ceux de Renaud Camus qui créent de l'injustice et font pousser des mauvaises herbes comme les frères Kouachi ou Amedy Coulibaly."

L'avocate générale, qui représente l'Etat, ne dira pas autre chose et demande la confirmation de la condamnation en première instance.

Un peu résigné, Renaud Camus reprend la parole une dernière fois : "L'écrivain, c'est celui qui doit dire ce qui ne peut être dit par la société. Alors, oui, je pense que nous sommes victimes d'une colonisation et que nous devons lutter politiquement contre elle. Nous sommes en février 2015 en France et, après ce que nous venons de connaître, c'est moi qui suis poursuivi pour incitation à la violence ?!" Avant de conclure, fataliste : "Je sais bien que je vais être condamné…

Renaud Camus que l’on accuse aujourd’hui d’islamophobie avec la théorie du Grand Remplacement qu’on peut lui attribuer, s'était plaint qu'une émission radiophonique à vocation généraliste traitât des sujets sur le judaïsme beaucoup plus souvent que d'autres sujets ; et il s'était demandé si cela tenait au fait qu'une majorité de chroniqueurs de la dite émission fussent d'origine juive.
C'est ce qui lui a valu un procès en antisémitisme, complètement à côté de la plaque.

1/ On a le droit de rappeler la vocation généraliste d'une émission radiophonique.
2/ Il n'a jamais dit rejeter les sujets concernant le judaïsme, il a juste constaté qu'on en parlait plus souvent que d'autre sujets.
3/ Quand il s'est demandé si cela tenait au fait qu'une majorité de chroniqueurs de la dite émission fussent d'origine juive, il était en attente de réponse type non pas du tout, oui un peu, oui tout à fait, etc. Mais sûrement pas du type de réponse "vous êtes un antisémite".

Cet imbécile de Yann Moix l'avait quand même il y a peu accusé d'être antisémite. Renaud Camus, lorsqu'il a attaqué Moix en diffamation, avait été mis au courant des dessins/textes peu reluisants de celui-ci sur le sujet (que le public ne connaissait pas alors), mais qu'il n'a pas daigné les citer lors du procès alors qu'il aurait pu l'enfoncer. Yann Moix était avant tout un procureur médiatique qui s'est retrouvé dans la position de l'arroseur arrosé. Il me semble que c'est aussi un peu ce qui s'est passé dans l'affaire de la ligue du LOL. Notre époque génère trop peu de créateurs et bien trop de procureurs de la bien-pensance.

C’est aussi par ce biais-là, du côté des procureurs de la bien-pensance qui distribuent des brevets de mauvaise moralité à certains mâles blancs qui défendent encore la culture française, et que l’on accusait notamment d’antisémitisme dans les années 90, que des musulmans vont chercher à s’incruster dans la société française sans aucune volonté d’assimilation ou d’intégration, puisque les défenseurs de la laïcité furent discrédités moralement : effectivement si les Juifs ont le droit, sous peine d’accusation d’antisémitisme, de s’affranchir de la culture française souvent péjorativement qualifiée de moisie, pour revendiquer leur culture et leur tradition cosmopolites qui l’excède, pourquoi pas nous au nom de la loi islamique pour s’y substituer !
Ce sont un peu les mêmes procureurs de la bien-pensance qui dans les années 90 accusaient, sans fondements parfois, des personnes d'antisémitisme, qui accusent aujourd'hui les mêmes ou d'autres, d'islamophobie. Sauf qu'entre temps les Juifs pour la plupart, se sont rendus compte qu'une telle société désagrégée, sans identité culturelle, ne les protégeait plus des menaces, dont la menace islamique au premier chef, ou islamiste comme préfèrent encore le dire Macron et ses sbires.

Il est évident que l'on ne pourrait répondre au péril islamique que par la fierté d'être français. Mais je pense que cette fierté a été irrémédiablement déconstruite, notamment pour une part par un travail d'exégèse juive en réponse à la Shoah, et il y avait effectivement matière à critique, mais on peut aussi critiquer l'outrance de certains comme BHL qui semblent vouloir achever cette fierté qu'il juge moisie et nauséabonde.
La vision mondialisée et libérale du monde dont BHL est aussi un thuriféraire pami tant d'autres, rend aussi impossible un tel retour en arrière de la France sur la fierté qui la fonde.
Il semble aussi que le courant intellectuel déconstructiviste (Foucault, Derrida, Deleuze, Bourdieu,...) ait pour une bonne part contribué à notre mésestime actuelle et nos grandes difficultés à transmettre notre héritage culturel.
Il est inutile désormais de revenir sur le travail de repentance de la France à travers ses chefs d'État comme Chirac ou Hollande, qui était sans doute nécessaire pour les Français. Mais il est en même temps évident que l'islam profite de cette faille, de ce peu d'estime que la France a désormais d'elle-même, pour s'y engouffrer. Les mots valeurs de la République, drapeau français et Marseillaise sonnent creux et ne provoquent plus aucune émotion ni frisson, eu égard aux crimes dont la France s'est rendue coupable ou complice.

Je dis tout ça parce qu'à partir de 10 ans jusqu'à l'âge adulte j'ai été élevé dans un milieu juif alors que je ne l'étais pas, et j'ai entendu des choses plutôt plaisantes et amusantes, voire brillantes ; c'était un milieu de médecins essentiellement psychiatres et/ou psychanalystes ou de psychologues comme Tobie Nathan que j'ai un peu connu, qui n'était pas du tout porté à la fierté d'être français, c'était même tout le contraire, d'ailleurs cela me faisait bien rire à l'époque de se moquer ainsi de moi-même qui me sentais spontanément fier d'être français, à travers une image péjorative de la France moisie et nauséabonde. Avec le recul je sais ce qui était à l'origine de leurs opinions, ils s'inscrivaient certainement dans le mouvement intellectuel déconstructiviste (Foucault, Derrida, Deleuze, Bourdieu,...), mais cela ne me fait plus rire et l'islamisation de la France m'inquiète, et peut-être qu'il se disait exactement les mêmes choses dans des milieux intellectuels non-juifs ? Je ne le sais pas, car j'ai toujours associé intellectualisme avec judaïsme.


1 commentaire:

  1. Pourrait-on parler de la politique de ségrégation depuis des décennies d'immigrés qui ont donné leurs vies pour réaliser le vil travail des Français qui ne s'intéressaient qu'aux métiers intellectuels (maçonnerie, plomberie, nettoyage etc.), parqués dans des quartiers entiers pour les éloigner des Français de souche (comme s'ils avaient la peste), et qui plus est, vivant dans des zones sous-dotés en terme de budget dans l'éducation, la santé, la sécurité etc ? Les Français de souche, pendant des décennies, ont vécu une belle vie matérielle sur le dos des immigrés, et maintenant qu'ils sont devenus plus nombreux qu'avant et qu'une partie d'entre eux a atteint un niveau intellectuel assez élevé pour prendre quelques parts du gâteau, vous leur crachez dessus ? Et concernant l'islam, est-ce que ce ne serait pas la faute aux gouvernements successifs d'avoir ghettoiser les populations globalement musulmanes et d'avoir laissé pourrir la situation en délaissant l'éducation, la promotion des valeurs, des principes de respect et de bonté ? Alors que les vraies valeurs de l'islam sont proches des valeurs républicaines, chrétiennes et des Lumières.

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