Avant la Révolution, sauf
exceptions qui ont existé, ce sont les intérêts de l'aristocratie qui
prédominaient, après ce seront ceux de la bourgeoisie qui s'exprimeront à
travers le nationalisme. Le pouvoir fut longtemps nationaliste, il était
patriarcal et le plus souvent de droite comme le capitalisme. On peut dire que
le capitalisme est passé désormais dans la sphère du gauchisme culturel, il est
devenu libéral-libertaire, sa composante libertaire étant tous les droits
sociétaux que l'on accorde aux femmes par le biais notamment de la PMA et de la
future GPA, aux homosexuels, à toutes les minorités en favorisant le
communautarisme. On a renoncé à l'assimilation et même à l'intégration parce
que cela reposait sur un modèle patriarcal dont Zemmour a la nostalgie.
Il faut bien voir cependant que
le nationalisme était une lèpre, tout comme l'islamisme aujourd'hui, qui a
causé les guerres et les génocides du XXème siècle, et que l'on ne pourra pas
revenir en arrière. À tout cela Orwell oppose le socialisme spontané et la
common decency du petit peuple. En France il s'agit du petit peuple
de souche que les élites ont pour projet de faire disparaître à plus ou moins
long terme, car il est impossible qu'elles n'aient pas réfléchi aux
conséquences d'une immigration massive et essentiellement musulmane, donc
nataliste et prosélytiste. Ils ne pourront pas nous faire le coup du : « on ne
savait pas ! »
Les élites mondialisées savent en
réalité très bien ce qu'elles font. Aujourd'hui la bourgeoisie a réussi le tour
de force d'une internationale bourgeoise s'inspirant d'une vulgate marxisante :
« bourgeois de tous les pays, hors-sols, bobos, mondialisés et sécessionnistes,
unissez-vous contre vos peuples ! » Le pauvre Marx doit s'en retourner dans sa
tombe ! En réalité les peuples n'ont jamais participé de près ou de loin au
pouvoir, et aujourd'hui l'oligarchie bobo voudrait saisir l'aubaine de
l'islamisme conquérant pour essayer de les mettre définitivement hors d'état de
nuire. Seul le peuple Anglais s'est rebellé avec le Brexit.
Il y a peu la censure était de
droite et patriarcale, encore dans les années 70 que j'ai connu enfant et
jusqu'au début des années 80, aujourd'hui elle semble émaner de la gauche
culturelle, au nom notamment de la lutte contre le racisme pour éviter la
résurgence de la bête immonde.
Les pauvres chéris philosophes
des Lumières qui s'opposaient à l'arbitraire de la monarchie absolue, on voit
où leurs idées géniales et transgressives ont mené. Ils pensaient sans doute
sincèrement que le paradis sur Terre sortirait de leurs cerveaux progressistes,
que les Hommes étaient sages, que les peuples pouvaient sortir de l'état de
minorité, ils se sont trompés. Il aurait sans doute mieux valu qu'ils
s'abstiennent de penser avec tant d'enthousiasme sur les soi-disant vertus du
progrès ; ça nous aurait évité, nous Français, la Révolution et sa Terreur et
le désastre final napoléonien, la France ne s'en est jamais réellement relevé.
Jamais aucun peuple n'a pu
s'affranchir d'une tutelle, encore aujourd'hui il subit un conditionnement de
la part du pouvoir pour ne pas qu'il se révolte : la « fabrique du consentement
» à l'aide des moyens de manipulation de masses (médias audiovisuels, cinéma,
presse, art au service du pouvoir...), la censure qui s'exerce à l'égard de
ceux qui s'éloignent de l'opinion commune (Agacinski, Zemmour...). Tout cela ne
fait qu'alimenter une pensée complotiste somme toute bien normale et légitime, dans
laquelle le papy terroriste de 84 ans est tombé.
C'était une illusion des
philosophes des Lumières de penser que le peuple pouvait s'affranchir et accéder à la
majorité, en coupant la tête du roi. Toute cette violence fut vaine, idem pour
le marxisme-léninisme concernant les travailleurs prolétaires qui furent dupés
par le pouvoir communiste.
Il aurait mieux valu réformer le régime absolutiste plutôt que de vouloir faire la Révolution, avec toutes les violences qu'elle a engendrées.
Il aurait mieux valu réformer le régime absolutiste plutôt que de vouloir faire la Révolution, avec toutes les violences qu'elle a engendrées.
Toutes les autres révolutions sur
le modèle de la Révolution française ne furent jamais émancipatrices, mais
avant tout sanglantes et barbares, avec le résultat final que l'on sait : une
férocité accrue à l'égard des peuples qui pensaient pourtant se libérer d'un
joug, pour finalement tomber sous un autre joug plus oppressif. Comme celui du
patronat bourgeois à la place de l'aristocratie.
Avec le désenchantement du monde
lié à la chute du monde théologico-aristocratique, on voit bien que l'on a
beaucoup plus perdu que gagné aux développements des sciences et techniques.
Mais ce progrès auquel les philosophes des Lumières ont adhéré avec fougue
était antérieur à leur pensée et découle de la métaphysique cartésienne, qui
elle-même découle d'un rapport monothéiste aux êtres et au choses (donc
totalisant), qui lui-même découle du culte du dieu unique Aton, qui lui-même découle...
etc.
Le polythéisme convenait mieux à
la nature humaine que le monothéisme. On ne trouvera jamais la source de la
chaîne de causalité : Schopenhauer. Même les sciences les plus pointues
n'arrivent pas à remonter à l'origine de toute chose, et l'on n'y arrivera
jamais selon ce même Schopenhauer, je veux bien le croire. L'Homme a aussi
besoin du mensonge, c'est-à-dire de l'art, pour (sur)vivre.
Même la raison a besoin de la
croyance pour se développer, d'un minimum d'enchantement du monde, que les
polythéismes étaient les mieux aptes à faire vivre ; Le grand philosophe Kant lui-même reconnait la
nécessité d'un dualisme qui laisse vivre la croyance aux côtés de la raison.
Nous n'avons rien gagné au désenchantement du monde, nous avons tout perdu du
pouvoir totalisant des développements des sciences et techniques, qui
n'assouvissent même pas notre curiosité naturelle pour la révélation de l'origine de
toute chose.
La quête de la vérité est comme
un oignon qu'on épluche, elle nous fait pleurer de souffrance, et derrière
chaque peau que l'on retire, se trouve une nouvelle peau jusqu'à disparition du
légume, c'est-à-dire jusqu'au néant, qui semble effectivement le destin tout
tracé de toute civilisation humaine lorsqu'elle se donne pour but la quête de
la seule vérité au moyen de la seule raison privée de mythes et de croyances.
Beaucoup de choses dans ce commentaire. J'y apporterai un conseil de lecture, relatif à la conversion du marxisme-léniniste à une internationale bourgeoise. Il s'agit de Le multiculturalisme comme religion politique, de Mathieu Bock-Côté. Un livre dense, mais facile à lire, dans lequel est décrite la genèse de cette mutation.
RépondreSupprimerLa seconde chose est de préciser, une fois de plus, que ce n'est pas le nationalisme qui est la cause des guerres, mais les rivalités entre empires. Ces derniers pouvant instrumentaliser le premier à son profit.