mardi 29 octobre 2019

Marx doit se retourner dans sa tombe



Avant la Révolution, sauf exceptions qui ont existé, ce sont les intérêts de l'aristocratie qui prédominaient, après ce seront ceux de la bourgeoisie qui s'exprimeront à travers le nationalisme. Le pouvoir fut longtemps nationaliste, il était patriarcal et le plus souvent de droite comme le capitalisme. On peut dire que le capitalisme est passé désormais dans la sphère du gauchisme culturel, il est devenu libéral-libertaire, sa composante libertaire étant tous les droits sociétaux que l'on accorde aux femmes par le biais notamment de la PMA et de la future GPA, aux homosexuels, à toutes les minorités en favorisant le communautarisme. On a renoncé à l'assimilation et même à l'intégration parce que cela reposait sur un modèle patriarcal dont Zemmour a la nostalgie.

Il faut bien voir cependant que le nationalisme était une lèpre, tout comme l'islamisme aujourd'hui, qui a causé les guerres et les génocides du XXème siècle, et que l'on ne pourra pas revenir en arrière. À tout cela Orwell oppose le socialisme spontané et la common decency du petit peuple. En France il s'agit du petit peuple de souche que les élites ont pour projet de faire disparaître à plus ou moins long terme, car il est impossible qu'elles n'aient pas réfléchi aux conséquences d'une immigration massive et essentiellement musulmane, donc nataliste et prosélytiste. Ils ne pourront pas nous faire le coup du : « on ne savait pas ! »

Les élites mondialisées savent en réalité très bien ce qu'elles font. Aujourd'hui la bourgeoisie a réussi le tour de force d'une internationale bourgeoise s'inspirant d'une vulgate marxisante : « bourgeois de tous les pays, hors-sols, bobos, mondialisés et sécessionnistes, unissez-vous contre vos peuples ! » Le pauvre Marx doit s'en retourner dans sa tombe ! En réalité les peuples n'ont jamais participé de près ou de loin au pouvoir, et aujourd'hui l'oligarchie bobo voudrait saisir l'aubaine de l'islamisme conquérant pour essayer de les mettre définitivement hors d'état de nuire. Seul le peuple Anglais s'est rebellé avec le Brexit.

Il y a peu la censure était de droite et patriarcale, encore dans les années 70 que j'ai connu enfant et jusqu'au début des années 80, aujourd'hui elle semble émaner de la gauche culturelle, au nom notamment de la lutte contre le racisme pour éviter la résurgence de la bête immonde.

Les pauvres chéris philosophes des Lumières qui s'opposaient à l'arbitraire de la monarchie absolue, on voit où leurs idées géniales et transgressives ont mené. Ils pensaient sans doute sincèrement que le paradis sur Terre sortirait de leurs cerveaux progressistes, que les Hommes étaient sages, que les peuples pouvaient sortir de l'état de minorité, ils se sont trompés. Il aurait sans doute mieux valu qu'ils s'abstiennent de penser avec tant d'enthousiasme sur les soi-disant vertus du progrès ; ça nous aurait évité, nous Français, la Révolution et sa Terreur et le désastre final napoléonien, la France ne s'en est jamais réellement relevé.

Jamais aucun peuple n'a pu s'affranchir d'une tutelle, encore aujourd'hui il subit un conditionnement de la part du pouvoir pour ne pas qu'il se révolte : la « fabrique du consentement » à l'aide des moyens de manipulation de masses (médias audiovisuels, cinéma, presse, art au service du pouvoir...), la censure qui s'exerce à l'égard de ceux qui s'éloignent de l'opinion commune (Agacinski, Zemmour...). Tout cela ne fait qu'alimenter une pensée complotiste somme toute bien normale et légitime, dans laquelle le papy terroriste de 84 ans est tombé.

C'était une illusion des philosophes des Lumières de penser que le peuple pouvait s'affranchir et accéder à la majorité, en coupant la tête du roi. Toute cette violence fut vaine, idem pour le marxisme-léninisme concernant les travailleurs prolétaires qui furent dupés par le pouvoir communiste.
Il aurait mieux valu réformer le régime absolutiste plutôt que de vouloir faire la Révolution, avec toutes les violences qu'elle a engendrées.
Toutes les autres révolutions sur le modèle de la Révolution française ne furent jamais émancipatrices, mais avant tout sanglantes et barbares, avec le résultat final que l'on sait : une férocité accrue à l'égard des peuples qui pensaient pourtant se libérer d'un joug, pour finalement tomber sous un autre joug plus oppressif. Comme celui du patronat bourgeois à la place de l'aristocratie.

Avec le désenchantement du monde lié à la chute du monde théologico-aristocratique, on voit bien que l'on a beaucoup plus perdu que gagné aux développements des sciences et techniques. Mais ce progrès auquel les philosophes des Lumières ont adhéré avec fougue était antérieur à leur pensée et découle de la métaphysique cartésienne, qui elle-même découle d'un rapport monothéiste aux êtres et au choses (donc totalisant), qui lui-même découle du culte du dieu unique Aton, qui lui-même découle... etc.
Le polythéisme convenait mieux à la nature humaine que le monothéisme. On ne trouvera jamais la source de la chaîne de causalité : Schopenhauer. Même les sciences les plus pointues n'arrivent pas à remonter à l'origine de toute chose, et l'on n'y arrivera jamais selon ce même Schopenhauer, je veux bien le croire. L'Homme a aussi besoin du mensonge, c'est-à-dire de l'art, pour (sur)vivre.

Même la raison a besoin de la croyance pour se développer, d'un minimum d'enchantement du monde, que les polythéismes étaient les mieux aptes à faire vivre ; Le grand philosophe Kant lui-même reconnait la nécessité d'un dualisme qui laisse vivre la croyance aux côtés de la raison. Nous n'avons rien gagné au désenchantement du monde, nous avons tout perdu du pouvoir totalisant des développements des sciences et techniques, qui n'assouvissent même pas notre curiosité naturelle pour la révélation de l'origine de toute chose.
La quête de la vérité est comme un oignon qu'on épluche, elle nous fait pleurer de souffrance, et derrière chaque peau que l'on retire, se trouve une nouvelle peau jusqu'à disparition du légume, c'est-à-dire jusqu'au néant, qui semble effectivement le destin tout tracé de toute civilisation humaine lorsqu'elle se donne pour but la quête de la seule vérité au moyen de la seule raison privée de mythes et de croyances.

Au vu des crimes du XIXème siècle : colonialisme, génocide des peuples sauvages, exploitation de la classe ouvrière ; puis du XXème siècle : les guerres mondiales, les génocides, la bombe atomique sur Nagasaki et Hiroshima ; le sort de Calas et du Chevalier de la barre me paraît bien anecdotique et dérisoire. J'aurais même préféré connaître leur sort, plutôt que de subir dans l'impuissance ce désenchantement absolu de toute chose. « L'homme par qui le désert croît » Nietzsche.

1 commentaire:

  1. Beaucoup de choses dans ce commentaire. J'y apporterai un conseil de lecture, relatif à la conversion du marxisme-léniniste à une internationale bourgeoise. Il s'agit de Le multiculturalisme comme religion politique, de Mathieu Bock-Côté. Un livre dense, mais facile à lire, dans lequel est décrite la genèse de cette mutation.
    La seconde chose est de préciser, une fois de plus, que ce n'est pas le nationalisme qui est la cause des guerres, mais les rivalités entre empires. Ces derniers pouvant instrumentaliser le premier à son profit.

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